
Cours de ventre'*
Le côurs de ventre ou dévoiement eft une maladie
dans laquelle le cheval rend les jnatières fécales
liquides. Les caufos font i \ le relâchement des
glandes inteftinales ou leur irritation ; a°. le défaut
de tranfpiration , dont la matière reflue en
dedans.
Cette maladie n’eft pas dangereufe, ■ & le guérit
fouvent d’elle-mème.
Il faut, durant quelques jours, retrancher le foin
au cheval & le nourrir de fon , puis lui fortifier
l ’eftomac avec les ftomachiques & les aûringens,
& c .
Le gras fondu-
Le gras fondu eft une excrétion de mucofité ou
de glaires tamponées & épaiflies que le cheval rend
par le fondement : ces glaires font quelquefois
mêlées d’un peu de fang.
Cette maladie eft produite par l’inflammation des
inteftins, & en particulier par celle de leur membrane
veloutée. Cette inflammation eft le plus ordinairement
l’effet des purgatifs trop violens ou
donnés à trop forte dofe.
Ce mal eft plus ou moins dangereux, (uivant
le degré de l’inflammation & la manière dont elle
fe termine ; ce qui arrive ou par réfolution, & le
cheval guérit d’une manière complette ÿ ou par
Suppuration, & il rend, du pus avec les glaires &
les excrémens;. oit par gangrène , & il périt.
Il faut employer les remèdes de l’inflammation,
les faignées , les adouciffans, les la v emens&c.
Lorlqu’elîe eft fenfîblement diminuée,, on met
dans, les lavemens une trentaine de grains d’i'pé-
cacuanhayce remède fond les glaires qui engorgent
les glandes.
Tranchées hépatiques'*
Les tranchées hépatiques font caufées par une
inflammation des vaiffeaux, tant artériels que veineux
ou* des canaux biliaires : les. vers & les pierres
en font fouvent la caufe-
On juge qu’elles font excitées par des pierres ,
quand le cheval en rend , que fa fiente eft fort
jaune, ainfi que la conjonctive les lèvres & la
langue.
Lorfqu’elles font occaftonnées par des vers, les
excrémens qui en contiennent en. font la preuve.
Ces maladies font fort dangereufes, & pour ainfi
dire mortelles-
Pour les pierres on donne les adouciffans , les
eaiix minérales, &c.
Pour les vers, ce font les amers,, les vermifuges,
&c.
Afcite ou Hydropijie du bas-ventre-,
Y?afcite ou hydropijie du bas-ventre, eft une collection
d’eau, contenue dans la cavité du ventre.,
L’hydropifie en général eft diftinguée en anafar-
que & en afcite.
L’anafarque eft un oedème ou une bouffiffure en
général , qui vient de la férofité du fang extravafé,
dans le tiffu cellulaire.
Les caufes de l’hydropifîe font i°. tout ce qui
ralentit le mouvement du fang & qui empêche la
circulation ; # . la fuppreffion de quelque évacuation
, comme de l’urine ou de la tranfpiration •>
3°. l’obftruéïion des vaiffeaux abfotbans.
On connoît l’hydropifie afcite, par la difficulté
de refpirer, par l’enflure du ventre & par la fluctuation
de. Peau qui y eft contenue : on- sren affure
en frappant un côté de la main & en appuyant
l’autre fur le côté oppofé.
. Cette maladie eft fort difficile à guérir, fouvent
même incurable , parce qu’elle vient prefque toujours
de quelque obftru&ion confidérable & formée
depuis long-temps.
On emploie pour la curation les diaphorétiques,
les diurétiques & les purgatifs hydragogues.
Mais comme ces remèdes font fouvent infuffi-
fans, lors donc que , malgré lèur ufagp ,,le ventre
fe remplit d’eau qu’il eft confidêrablement diften-
du, il faut-tenter la ponction :.fi on la diffère ou,
fi on la profcrit, le cheval ne. tardera pas à périr.
Il furvient quelquefois une hydropifie au fourreau;
dans ce cas, il faut y foire des lcarifications,
ou une ouverture pour donner iffue-a..l eau..
SuppreJJion d’urine.
Il y a fuppreffion d'urine, lorfqu’elle ne fe fepare1
pas dans les reins, ou quelle ne,s’y Sépare qu’en-
petite quantité, ou quelle ne trouve pas de paffâge 1
libre pour fe rendre à la veflie.
-Dans cet état, le cheval Souffre de vives douleurs
, qui font annoncées par îa grande agitation'
où il. eft : la fièvre eft confidérable il plie les reins
& les regarde.. y
Cette- maladie vient, ou de l’inflammation dès-
reins & dès artères , ou de l’obftruCtion de ces-
parties, ou de la préfence d’une pierre., &c.
Le mal eft fans remède lorfqu’il eft caufé par
obftruâion, e’eft -à - dire, par des calculs-ou des-
pierres. -
S’il vient de l'inflammation dès reins, il peut le
guérir, mais il n’eft jamais fans danger.
La fuppreffion d’urine qui vient de l'inflammation.
, demande les faignées , les adouciffans, les,
antiphlogiftiqiies, &c.
Incontinence d’urine*
L’incontinence d'urine eft un écoulement perpétuel
de ce liquide par le fourreau, fans que la verge
forte , & fous que le cheval reffente la. moindre
'douleur. r
Cette infirmité eft occafionnée par une paraly»0
de la veflie, ou par un relâchement du fphlncler.
Les injections aftringentes pouffées dans.la velue»
jeroient très-convenables dans ce cas ; mais comme
il n’eft pas poflible de fonder le cheval, dont la
verge fe tire dans le fourreau , on doit s’en tenir
aux aftringens internes.
Rétention d'urine.
La rétention d'urine eft la difficulté ou l’impoffi-
bilité d’uriner. Le cheval fe préfente pour pifîer, &
ne rend que quelques gouttes d’eaù.
Les caufes font,, l’inflammation & la paralyfie
de la veflie, une pierre dans ce vifcère , l'engorgement
des glandes proftates qui compriment le
commencement du canal de l’urètre.
Pouf l’inflammation, les remèdes font les faignées,
les antiphlogiftiques, &c.
S?il- y a paralyfie, il eft difficile d’y porter re-
f mède. v •
Si le mal eft produit par une pierre, il n’y a pas
1 d’antre parti à prendre que de foire l’opération de
la taille. - .
Piffement de fang*
Le piffement de fang eft un accident de fort mauvais
augure ; les fuites en font prefque toujours
[ funeftes.
Cette hémorrhagie vient de la Veflie ou de fort\
[col, rarement du canal de l’urètre , mais plus ordinairement
des reins*
Les caufes. qui produisent la rupture dés vaif-
I féaux de ces parties , font les efforts que font les
1 mufcles pour vaincre de grandes réfiftançes, les
[fortes contractions réitérées, la phléthore des vaif-
[leaux des reins, l’inflammation, les plantes échauf-
rfantes, le fourragé pourri, la pierre dans les reins :
[cette derniere caufe eft fort commune.
| Le piffement de fang eft incurable.
I Tout ce qu’on peut faire dans les commence-
Imens, c!eft de pallier ie mal; pour cet effet, on
jfaigne, on donne les lavemens émolliens, les boif-
[foiis adouciffantes, &c.
Sueurs.
| On entend par fueurs, non celles qui font produites
par un exercice Violent, l’inflammation , &c.
[mais celles auxquelles certains chevaux font Sujets
[au moindre mouvement, & même dans le repos ;
[elles font quelquefois très-abondantes.
| Elles ont pour caufe le relâchement des vaif-
[leaux excrétoires de la tranfpiration : elles ne font
| pas dangereufes ; on les modère & on les arrête
[facilement, en lavant le cheval, pendant quelques
| l°urs, avec une décoCtion de plantes aromatiques.
Tremblement*
Ee tremblement à la fuite d’une maladie inflam-
matoire ou d’une hémorrhagie, eft prefque toujours
pu Symptôme de mort.
I *1 neft pas rare de voir des chevaux en bonne
faute, être faifis de tremblement : le froid & la
peur peuvent en être la caufe, ou la boiffon d’eau
froide étant en fuenr. Nous avons vu la manière de
remédier à cette dernière caufe.
La rage.
La rage eft une efpèçe de folie ou de fureur
fans fièvre , dans laquelle le cheval mord & ronge
la mangeoire & ce qu’il rencontre ; il mord indistinctement
tout ceux qui ^s’approchent de lui ; il
eft toujours en mouvement & frappe du pied : Ses
yeux font rouges & étincelans ; il mange peu &
ne boit pas ; il tire la langue & rend beaucoup
d’écume.
Il y a deux degrés dans cette maladie ; la rage
commençante & la rage confirmée.
La première eft annoncée par les fymptômes que
je viens de décrire'; dans la fécondé, le cheval fe
tourmente beaucoup, il foudre confidêrablement,
il tremble de tous fes membres, le poil fe hérifle
& il meurt enfin.
La rage ne s’engendre point dans le cheval ; il
fout qu’elle lui foit communiquée par la morfure
d’un autre animal enragé.
La maladie fe déclare ordinairement entre le
vingtième & le cinquantième jour, rarement avant
levirigtième, & quelquefois après le cinquantième.
En général, la rage eft un.e maladie fort grave &
très-funeftê.
La commençante eft prefque incurable, & la
confirmée ne fe guérit jamais ; c’eft pourquoi il eft
inutile de tenter aucun traitement pour elle : nos
foins doivent fe borner à la prévenir.
Ainfi, après avoir coupé en rond toute la partie
mordue, fi elle eft charnue, on y appliquera les
cauftiques & le feu; on fera des Scarifications, &
on excitera une Suppuration abondante, afin d’attirer
tout le virus dehors. Si la morfure a été faite
à une partie tendineufe ou membraneufe, il fout
faire des fcarifications à la peau & appliquer def-
fus les ventoufes, afin de foire forcir tout le virus.
.Quand ces remèdes ne réuflîffegt point, il faut
abandonner le cheval & le tuer.
Mar a fine*
Le rnarafme, dans les chevaux, reconnoît toujours
quelque caufe interne. Il eft la fuite d’une
maladie aiguë ; il vient aufli d’un défaut de fécré-
tion dans les différentes parties, & quelquefois chez
les jeunes poulains d’une rigidité très-grande dans
les fibres..
Mais on voit des chevaux refter dans cet état
de maigreur., fans jamais engraiffer, quoiqu’il n’y
ait en eux aucune caufe morbifique ; ce Sont ordinairement
ceux, qui font ferrés des épaules, ou
qui ont la poitrine étroite ( ce qu’on l’on appelle
avoir la côte plate) , ce font encore les . chevaux
fortraits, qui ont la croupe avalée, & qui font haut
montés fur jambes.