
Quelquefois on orne cette arrête d’une moulure
, telle qu’un bouvement ou une baguette.
Lorfque les embrafemens font d’une moyenne
largeur, on les fait affleurer aux chambranles,
eniorte que l’épaiffeur de ces derniers fait partie du
champ.
Il eft fenfible que la décoration des embrafe-
mens doit être en rapport avec celle des portes.
Quant aux plafonds, les champs doivent tomber
a-plomb de ceux des côtés, & par Les bouts, être
«gaux à ceux du haut.
On fait porter les plafonds à nu fur les côtés
'des embrafemens ; peut - être feroit - il mieux &
plus folide de les Faire entrer à rainures & languettes.
La largeur des champs des embrafemens doit
être de deux à trois pouces, félon la largeur des
portes.
La proportion de l’ouverture des portes doit
être de deux fois la largeur entre les deux chambranles
> ou de deux fois & demie au plus.
Des portes ou placards à petits cadres
Les profils à petits cadres font pris dans le même
bois que le champ auquel ils affleurent ; ils ont
ordinairement depuis quinze jufqu’à vingt lignes,
& même deux pouces de largeur, & font com-
pofés d’une gorge à un ou deux carrés, d’un boudin
ou d’une douçine à baguette.
Ces portes s’affemblent à tenons & mortaifes,
dont l’épaiffeur doit être le tiers de celle des bat-
tans, en fuppofant qu’il refte entre le fond de la
gorge & l’affemblage, une joue d’environ deux
lignes.
On fait paffer l’affemblage au travers des battans,
afin de les rendre plus folides, du moins au tra-
yerfes du haut & du bas ; & l’on a foin de n’épauler
les tenons du côté de la moulure , que de
la moitié de la profondeur de la rainure.
On donne aux panneaux de ces portes, depuis
neuf lignes jufqu’à un pouce d’épaiffeur, à raifon
de celle des bâtis. On les compofe de planches les
plus étroites, afin qu’ils foient moins fujets à fe
tourmenter. On obferve auffi que ces planches
foient d’une -largeur égale d’un bout à l’autre. On
les joint à rainures & languettes, que l’on place au
milieu de leur épaiffeur. Les languettes doivent porter
Les cadres embreuvés s’affemblent de deux ma.
nières ; la première eft de les couper d’onglet, 8c
de retenir le joint par une efpèce de petite clef
nommée pigeon ou pignon.
bien au fond des rainures , afin que les plates-
bandes étant faites, on ne voie pas le jour au
travers des joints.
Les rainures des bâtis dans lefquelles entrent les
panneaux , doivent avoir fix lignes de profondeur
au moins , fur trois ou quatre lignes d’épaiffeur ;
8c les plates-bandes des panneaux , huit lignes de
largeur d’après les languettes.
Des portes ou placards à grands cadres.
La fécondé manière eft de les faire d’affemblages
à tenons & mortaifes, ou en enfourchement de
toute la largeur du cadre.
Les grands cadres font ceux ravalés dans l’é-
paififeur des bâtis, ou embreuvés dans ces mêmes
bâtis.
On n'épaule point les devans des tenons des
cadres, mais on remplit la rainure avant de faire
le tenon, à la diftance de fix lignes de 1 arrafe-
ment, afin de lui conferver toute fa largeur.
Les embreuvemens ou rainures qui reçoivent
les cadres, doivent être profonds, afin de moins
affaiblir les joues de ces derniers ; on ne leur
donne que trois à quatre lignes de profondeur, & j
d’épaiffeur les deux feptièmes de celle du bâtis.
Au refte, les portes àgrands cadres ne diffèrent
des autres que par la richeffe & la forme de leurs
profils ; la largeur 8c l’épaiffeur de leurs champs
font égales à celles des placards a petits cadres,
en ayant égard à leurs différentes hauteurs.
Des differentes maniérés de chantourner les traverfes,
Il y a trois manières de chantourner les tra*
verfes; la première eft de chantourner le dedans
feulement , de faire régner autour la principale
moulure du profil, & d’en faire monter carre* I
ment le dernier membre.
La fécondé manière eft de faire fuivre le contour
de la traverfe à tout le profil, & de regagner leI
carrément des champs par un petit panneau entouré
de moulures.
La troifième, quand la place le petmet, eft de
faire régner un champ entre le petit panneau &
le profil chantourné.
Quant à l’affemblage de ces traverfes , on y fait
un ou plufieurs tenons , félon leurs différentes largeurs;
& on obferve une languette entre les deuil
tenons, afin de les rendre plus folides & d en cacher
le joint. % ,v; • - - I
Lorfque les traverfes font chantournées, c eft-
à-dire, lorfqu’il n’y a pas grande différence entre
les cintres d’un côté & ceux de l’autre , on peut
faire alors les affemblages à l’ordinaire; mais s il
y a beaucoup de différence, & que le ravalement]
foit d’une largeur confidérable, on fait à 1 endroit
qui refte plein un tenon à l’ordinaire , & d’apres
le .ravalement une languette ou un tenon piince,
comme à celles qui font de deux pièces fur leut
épaiffeur.
Des porte s couples dans les lambris.
On fait quelquefois des portes d’un côte,^
font lambris de l’autre, ou croifée, ou glace. •
Il y a deux manières de traiter ces fortes ü
portes. ,,
La première eft défaire ces portes arrafees ou
côté , & d’attacher le lambris deffus ayqc des vi$i|
en coupant ce lambris à l’endroit de l’ouverw
de la porte, laquelle l’emporte avec elle en dedans I
ou en dehors de l’appartement.
On fait le joint en pente, afin qu’il foit moins
apparent, en obfervant de remplir les inégalités
qui fe rencontrent entre la porte & le lambris à
l’endroit des panneaux ; pour quoi on fe fert de
tringles, lefquelles doivent être affemblées dans
les battans ou les traverfes du lambris mouvant
& de celui qui refte en place.
La fécondé manière eft de faire ces portes dans
les mêmes bois que-les lambris, en leur donnant
une épaiffeur convenable.
Les traverfes s’affemblent dans les battans à
tenon & enfourchement -, à l’exception que du coté
du battant épais il y a un double affemblage , 8c que
de l’autre côté du battant mince il n’y en a qu’un
fimple , & que l’enfourchement de la traverfe
paffe à nu fur le battant, lequel arrafe le panneau.
Les bâtis de ces portes doivent avoir au moins
dix-huit à vingt lignes d’épaiffeur d’après le ravalement
des moulures, pour qu’on puiffe donner
affez de force aux affemblages. -
Lorfqu’il y a des frifes aux portes , & qu’il n’y '
en a pas aux lambris, ou lorfqu’il y en a à tous les
deux , mais qu’elles ne fe rencontrent point, on -
ravale le panneau à l’endroit de la traverfe, laquelle
s’affemble dans les battans à tenon 8c
mortaife , & fe nomme traverfe flottée , parce
qu elle n’a d’epaiffeur que le relief du profil.
Quant aux portes qui font croifées en parquets
de glace d’un côté, & placard de l’autre, on les fait
arrafees d’un côté , à la réferve des champs & des
moulures que l’on fait en faillie d’après le nu
des panneaux 8c des traverfes arrafées.
Les traverfes & montans des petits bois, ainfi
que les montans des glaces , fe rapportent avec
des vis, afin d’en pouvoir ôter les glaces quand
on veut.
Placards pleins & ravalés dans Vépaiffeur du bois.
Les portes à placards feront plus folides , fi
Ion en fait les vantaux de planches jointes en-
femble a rainures & languettes affemblées avec des
clefs, & emboîtées par le bout. On rapporte fur
fur ces vantaux des moulures qui y forment des
cadres & des frifes;
On peut auffi ravaler dans l’épaiffeur du bois
one plate-bande en faillie , & y rapporter les
emboîtures à bois de fih
Des petites portes.
Les petites portes font celles qui n’ont qu’un
feul vantail, & qui ont de largeur depuis deux
: jufqu’à trois pieds, fur fix à fept pieds de hauteur
du dedans des chambranles.
Ces portes ne diffèrent en rien de celles à deux
! Vantaux, tant pour la largeur Sc l’épaiffeur des bois
que pour les profils ; on peut même leur procurer
une forme plus élégante, & leur donner quelquefois
de hauteur juftju’à trois fois leur largeur.
Le haut de ces portes doit être cintré, bombé,
ou en anfe de panier.
Lorfque l’on veut donner du jour à des déga-
gemens ou à des cabinets, on y fait des portes
vitrées ,-c’eft-à-dire , que l’on fupprime le panneau
du haut pour y fubftituer des carreaux de verre
ou de glace. Ces portes font fufceptibles d’orne-
m«ens, & elles o n t, ainfi que les autres placards,
des chambranles prefque toujours à double parement.
On fait auffi des petits placards qui n’ont point
de chambranles, & que l’on enchâffe dans des
huifferies de charpente. Ces portes peuvent avoir
des frifes , & font toujours à petits cadres.
Les petites portes que l’on nomme pleines ou
unies , font faites de planches jointes à rainures &
languettes; & pour plus de folidité, on y met
une ou plufieurs clefs fur la hauteur , pour retenir
les joints. Les bouts de ces portes font affemblés
dans Une traverfe ou emboîture à tenon &. mortaife
avec des languettes.
Lorfque les portes font expofées à l’humidité ,
on n’y met qu’une emboîture par le haut , 8c
une barre par le bas, parce que les traverfes d’une
emb.oîture feroient fujettes à fe pourrir. On doit
obferver la même chofe pour les contrevents &
I les antres ouvrages expofés au grand air & à l’humidité.
Nous ajouterons avec M. Roubo fils , notre
guide principal dans la defeription de cet art, qu'il
eft très-effentiel de donner de la refuite à toute efpèce
d’ouvrage, furtout quand les parties qui font
affemblées & chevillées font d’une certaine largeur
, parce que fi fecs que foient les bois qu’on
emploie, ils fe retirent toujours un peu ; effets
qui deviennent furtout très-confidérables quand il
y a plufieurs planches jointes enfemble, ainfi que
dans les affemblages ; en obfervant toutefois de
faire roidir les épaulemens par dehors , afin qu’ils
forcent les planches à fe retirer fur elles-mêmes ,
8c en retiennent les joints.
Donner de la refuite, c’eft élargir les trous des
chevilles dans les tenons, 8c agrandir les mortaifes
en fens contraire, afin que quand les planches
viennent à fe retirer , chacune fur elle-même , les
chevilles ni les épaulemens ne les arrêtent pas &
ne faffent pas fendre les joints. Cette refaite doir
donc être également des deux côtés.
M e n u i s e r i e d o r m a n t e .
Du parquet & des planchers.
Le parquet eft une efpèce de menuiferie dont
on couvre le plancher ou l’aire des appartemens.
Il y a deux manières de faire le parquet ; l’une
I confifte en plufieurs pièces de bois affemblées à