
Liai fon de joint, s’entend du mortier ou du plâtre
détrempé, dont on fiche & jointoie les pierres.
Laifon à f c c , celle dont les pierres font pofées
fans mortier , leurs lits étant polis & frottés au
grès, comme ont été conftruits plufieurs bâtimens I
antiques faits des plus grandes pierres.
Lia iso n , dans la coupe des pierres, eft.un arrangement
des joints , qu’il eft elTentiel d’obferver
pour la folidité.
Liaisonner; c’eft arranger les pierres, enforte
que les joints des unes portent fur le milieu des
autres. C ’eft aiiffi remplir de mortier ou de plâtre
leurs joints, pendant qu’elles font fur leurs.cales.
Libages. Ce font des quartiers de pierres dures
& ruftiques, de quatre ou cinq à la v o ie , qu’on
emploie brutes , dans les fondations , pour fervir
comme de plate-forme pour affeoir' deffus la ma-,
çonnerie de moellon ou de pierre de taille.
Lieux , terme fynonyme à aifance, commodités ,
privés.
Ligne à-plomb , fe d i t , en terme d’ouvrier,
d’une ligne perpendiculaire ; il l’appelle ainfi, parce
qu’il la trace ordinairement par le moyen d’un
plomb.
Les maçons & .limoufins appellent lignes, une
petite cordelette ou, ficelle , dont ils fe fervent pour
élever, les murs droits , à plomb & de, même
épaiffeur dans leur longueur.
Lim on , du latin limus, tourné de travers ( coupe
des pierres ) fignifie , la pierre Ou pièce de bois qui
termine & fondent les marches d’une rampe, fur
laquelle on pofe une baluftrade de pierre: ou de fer
pour fervir d’appui à ceux qui montent. Cette pièce
eft droite dans les rampes droites, & gauche par
fes furfaces fupérieure & inférieure, dans les parties
tournantes des efcaliers.
Limosinage ; c’eft toute maçonnerie faite de
moellons brutes à bain de mortier, c’eft-à-dirè ,
en plein mortier, & dreflée au cordeau avec, pa-
remens brutes , à laquelle les Limoufins travaillent
ordinairement dans les fondations : on appelle .’aufli
cette forte d’ouvrage limdfinerie.
Limousin ; ouvrier qui conftruit les ouvrages
en mortier.
L inteaux ; petites folives élevées au deffus des
portes & croifées, pour rapporter la maçonnerie
fupérieure.
Lit , fe dit i°, de la fituation naturelle de la'
pierre dans la carrière, qui eft telle, que prefque
toujours les feuillets de la pierre font parallèles à
l’horizon, d’oü ils ont pris le nom de lits ; 2°. de la
furface fur laquelle on pofe une pierre.
La furface qui reçoit une autre pierre, laquelle
regarde toujours vers le ciel fupérieur, s’appelle
lit de deffus. ; J
La furface par laquelle une pierre s’appuie fur
une autre, & qui regarde toujours la terre ou le
ciel inférieur, s’appelle /ir de dejfous.
Lorfque les furfaces font inclinées à l’horizon,
comme dans les vouflbirs ou claveaux, on les appelle
lits en joint.
Long-pan ; c’eft le plus long côté d’un comble
qui a environ le double de fa largeur ou plus.
Louve , dans l’art de bâtir, eft un morceau de
fer comme une main, avec un oeil, qu’on ferre dans
un trou fait exprès à une pierre prête à pofer
avec deux louvetaux, qui font deux coins de fer •
enfuite on attache le cable d’une grue ou autre
machine à l’oeil de la louve , ce qui fert à enlever
la pierre du chantier.
Louver ; c’eft faire le trou dans la pierre pouf
y mettre la louve.
Louveurs ; ouvriers qui font les trous dans
la pierre , & qui y placent la louve.
Lucarne-; efpèce de fenêtre fur une corniche
dans le toit d’un bâtimentqui eft placée à-plomb,
& qui fert à donner du jour au dernier étage.
On en diftingue de differens genres , fuivant
les différentes formes qu’elles peuvent avoir.
Lucarne carrée ; celle qui eft fermée carrément
en plate-bande, ou celle dont la largeur eft égale
à la hauteur.
Lucarne ronde, celle qui eft cintrée par fa fermeture
, ou Celle dont la bafe eft ronde.
Lucarne bombée ; celle qui eft fermée en portion
de cercle par le haut.
Lucarne 'flamande ; celle qùi^ conftruitc de maçonnerie
, eft couronnée d’un fronton & perte fur
l’entablement.
Lucarne damoifelle ; petite lucarpe de charpente
qui porte fur les chevrons & eft couverte en contre-
auvent ou .triangle. s
Lucarne à la capucine ; celle qui eft couverte, en
croupe'de, comble.
Lucarne faîtière ; celle qui eft prife dans le haut
d’un comble, & qui eft couverte en manière de
petit pignon fait de deux noylets.
Lunette , eft une efpèce de voûte qui traverfe
les reins d’un berceau , & fert à donner du jour ,
à foulager la portée, & empêcher la pouffée d’une
voûte en berceau.
Lunette fe dit aufli d’une petite vue pratiquée
dans un comble ou dans une flèche de clocher,
pour donner un peu de jour & d’air à la charpente.
On appelle -encore lunette, un; ais ou planche
percée qui forme le fiège d’un lieu d’aifançe.
M ache-coulis ; efpèce de muraille portée en
faillie fur des corbeaux de pierre, au haut du pourtour
des vieux châteaux.
Ma ç o n ; artifan employé ordinairement, fous
la direâion d’un architeéle, à élever un bâtiment.
Le principal ouvrage du maçon eft de préparer
le mortier, d’élever les murailles depuis le fondement
jufqu’à la cime, avec les retraites & ff*
à-plombs néceffaires , de former les voûtes , &
d’employer les pierres qu’on lui donne.
| Lorfque les pierres font groffes, c’eft aux tau*.
leurs de pierres (que l’on confond fouvent avec
les maçons) à les tailler ou à les couper.
Les outils dont fe fervent les maçons font là
ligne, la règle, le compas, la toife & le pied, le
niveau , l’équerre, le plomb, la hachette , le marteau,
ledécintroir, la pince, lecifeau, le riflard,
la truelle , la truelle bretée , l’auge , le feau , le
balai, la pelle, le tamis , le panier, le rabot, l’oi-
feau, la brouette, le bar, la pioche & le pic.
Outre les inftrumens néceffaires pour la main,
ils ont aufli des machines pour lever de grands
fardeaux : ce font la grue , le gruau ou engin, le
quindal, la chèvre, le treuil, les moufles, le levier.
Pour conduire de groffes pierres , ce font le
chariot, le bar, lès madriers , les rouleaux.
Maçonnerie; c’eft l’art d’employer la pierre ,
& de fe fervir de plâtre , de chaux, &c. ainfi que
d’excaver les terres pour la fouille des fondations,
& pour la conftru&ion & l’élévation des bâtimens.'
Machine , eft un affemblage de pièces de bois
«lifpofées de manière qu’avec le fecours de poulies,
moufles & cordages, un petit nombre d’hommes
peuvent enlever de gros fardeaux, & les pofer
en place,/ comme font le vindas , l’engin, la grue,
le grueau, le treuil., &ç; qui: fe montent & démontent
félon le befoin qu’on en a.
Madriers ; on appelle ainfi les plus gros ais
qui font en manière de plate-forme, & qu’on attache
fur des racineaux ou pieux , pour affeoir
fur de la glaife les murs dé maçonnerie lorfque le
terrain paroît de foible confiftance.
Madriers,; on appelle de ce nom de fortes planches
de fapin qui fervent pour les échafauds , &
pour conduire deffus , avec des rouleaux , de
groffes pierres toutes taillées , ou prêtes à être
pofees.
/Maigre, par analogie à la maigreur des animaux,
fe dit des pierres dont les angles font plus
aigus qu’ils ne doivent être , de forte qu’elles n’occupent
pas entièrement la place à laquelle elles
étoiènt deftinées.
Maillet | efpèce de gros marteau de bois fort
en mage parmi les artilans qui travaillent au ci-
eau ; les fculpteurs, maçons, tailleurs de pierres
marbriers s’en fervent ; il eft ordinairement de
orme ronde ; ceux des charpentiers, menuifiers,
îont de forme carrée.
Maison ; c’eft un bâtiment deftiné pour l’habi-
ation des hommes : il confifte- en un ou plufieurs
corps-de-logis.
Maison royale ; c’eft tout château avec fes dé-
jî/ï CeS ’ a P P a rt e n a n t au roi.
aison de plaifance ; eft un bâtiment à la cam-
pagne, qui efl; plutôt deftiné ail plaifir qu’au profit
,ce. Çui le poffède. On l’appelle en quelques
roits dé France cajflne, en Provence baflide.
tj Ais° n ruflique. On appelle ainfi tous les bâ-
*tairinS comP°^ent une ferme ou une mé-
Maitre compagnon ; c’eft un homme de confiance
& inftruit dans la maçonnerie, qui agit pour
les intérêts du maître-maçon & en fon abfcence.
Manette ; c’eft une poignée en fer, fixée fur le
haut de la barre de la hanche ou planche du moule
du maçon pifeur.
Manier à bout ; c’eft relever la tuile ou ardoife
d’une couverture, & y ajouter du latis neuf avec
les tuiles qui y manquent, faifant reffervir les
vieilles ; c’eft aufli affeoir du vieux pavé fur une
forme neuve , & en remettre de nouveau à la
place de celui qui eft caffé.
Manivelle , efpèce de petit brancart avec cordage
& une S , pour enlever des matériaux au haut
d’un bâtiment.
Manoeuvre , dans un bâtiment, eft un homme
qui fert au compagnon maçon , pour lui gâcher
le plâtre , nettoyer les règles & calibres , apporter
fur fon échafaud les moellons & autres chofes
néceffaires pour bâtir.
Manoeuvre ; terme dont on fe fert dans l’art
de bâtir, pour lignifier le mouvement libre & aifê
des ouvriers , des machines, dans un endroit ferré
ou étroit pour y pouvoir travailler.'
Mansarde. On nomme ainfi la partie de comble
brifé, qui eft prefque à-plomb depuis l’égoût: jufqu’à
la panne de brefée , où elle joint le vrai
comble. On y pratique ordinairement des croifées.
On doit l’invention de ces fortes de combles à
François Manfard, célèbre architeéle.
Manteau de cheminée ; c’eft la partie inférieure
de la cheminée, compofée des jambages & ,de la
plate-bande, foutenue par le manteau de fer pofé
fur les deux jambages.
Manteau de fer ; c’eft la barre de fer , qui fert
à foutenir la plate-bande de la fermeture d’une
cheminée.
Marbre ; c’eft une pierre de roche très-dure ,
& fort variée dans fes couleurs.
Marches ; degrés fur lefquels on pofe le pied
pour monter ou defeendre, & qui font partie d’un
efcalier.
Mardelle ou Margelle , dans l’art de bâtir,
c’eft une pierre percée, qui, pofée à hauteur d’appui
, fait le bord d’un puits.
Marteau du maçon & du tailleur de pierre, eft un
infiniment de fe r , de la même forme à peu près que
les marteaux ordinaires ; il en diffère en ce que
les pannes ou extrémités de la tête font bretelées
ou dentées. C ’eft de cet outil dont on fe fert pour
tailler là.pierre ; on le nomme plus communément
hache.
Manier le marteau , fe dit d’un habile tailleur
de pierre : cet homme manie bien le marteau.
Masse , outil du maçon & du tailleur de pierre,
c’eft une efpèce de marteau très - fort & très-
épais.
Massif , ce qui eft gros & folide ; ce terme
eft oppofé à menu & délicat.
C ’eft ainfi. que nous difons qu’un bâtiment eft
trop majjify pour marquer que les murs en font