
petites tringles de fer attachées deffous, dont l’ex- |
trèmité entre dans des crémaillères taillées dans l’é-
paiffeur de la table.
Ces mêmes tringles fervent encore à retenir le def-
fus de la table lorsqu'elle eft ouverte , en y mettant
un crochet par le bout, qui vient s’appuyer dans
une entaille faite à la traverfe de la table, laquelle
eft faite en contre fens des crémaillères.
On fait des tables à écrire ou fecrétaires fembla-
bles aux bureaux à cylindre , dont elles ne diffèrent
que par la grandeur.
Les petites tables à écrire proprement dites , ont
un petit rebord aux trois côtés, & font un peu
cintrées par-devant. Le deflus de ces petites tables
eft quelquefpis garni de peau.
Les pupitres qu’on met fur les tables, font une
efpèce de petite caffette dont le deflus eft incliné
d’environ deux à trois pouces ; & fur le
derrière eft placé un petit tiroir propre à ferrer
l ’encre & les plumes. Leur deflus eft quelquefois
garni de cuir, & fe ferme à clef.
La grandeur de ces pupitres eft de vingt à
vingt-quatre pouces de longueur , fur feize à
dix-huit pouces de largeur, & quatre à cinq pouces
de hauteur.
Les tables de toilette font des tables ordinaires
dont les angles font arrondis : au pourtour on
ajoute des rebords d’environ trois à quatre lignes
de hauteur, & ‘on les recouvre d’un tapis &
d’une toilette ou tavaïolle.
Il y a d’autres tables de toilette difpofées pour retirer
tous les uftenfiles néceffaires à la toilette.
Ces tables font compofées d’un pied & d’un
deflus , lequel eft divifé en trois parties fur la
largeur ; favoir, celle du milieu , deftinée à porter
une glace, ouvre verticalement ; celles des deux
côtés couvrent deux caiflons, & fe rabattent aux
deux côtés de la table.
Au deffous de la glace, & dans le milieu de
la traverfe du pied, eft placée une petite table à
écrire, large d’environ un pied, laquelle entre à
çouliffe horizontalement, & qu’on fixe dehors
lorfqu’on en veut faire ufage.
Au deffous de cette table & des deux caiflons font
placés trois tiroirs à l’ordinaire, dont la profondeur
, jointe à celle des caillons, eft ordinairement
de fix pouces, favoir, trois pouces au moins
pour le caiflon , & le refte pour le tiroir & la
traverfe qui le porte , ce qui réduit la profondeur
des tiroirs de deffous le caiffon à très-peu de chofe.
L’ouverture du deflus, à l’endroit qui porte j.a
glace j fe fait de la manière fuivante. On fait une
rainure dans les deux féparations de la table, où
l’on fait entrer une traverfe fur laquelle on ferre
la partie de la table qui porte le miroir, & dont
l’arête extérieure eft abattue en pente , pour don»
ner à.,1?, glacP l’inçlinaifon néceffaire.
Quand on veut faire ufage de cette partie qui
porte la glace , on la tire en devant pour la
dévêtir de deffous la partie du deffu^, qui demeure
en place ; puis on la retire & on l ’approche du
devant de la table comine on le juge à propos,
en faifant couler la traverfe dans les rainures des
côtés.
Les deux autres parties du deflus font ferrées
fur les traverfes des bouts de la table. On doit
avoir foin de faire déborder le centre ou oeil de la
ferrure d’une diftance égale à la faillie du deflus,
afin que ce dernier puiflfe fe renverfer tout-à-fait
en dehors.
Les deux côtés du deflus fe ferment à clef dans
les féparations de la table, & elles arrêtent la par- \
tie du milieu par le moyen de deux pannetons
attachés au-deffous & aux deux côtés.
Il y a d’autres tables dont l’ouverture du mi-
lieu fe brife en trois parties; favoir , celle de
derrière qui refte en place , celle du milieu qu’on
relève en forme de pupitre, & une autre petite
partie d’environ deux pouces de largeur, laquelle
eft ferrée avec la partie du milieu, de forte qu’en
faifant mouvoir cette dernière autour du point où
elle eft ferrée avec la table, l’autre partie fe relève
& fert de rebord au pupitre qui fe tient relevé
par le moyen d’un petit châflis, qu’on reploie
en deffous du pupitre lorfqu’on ceffe d’en
faire' ufage.
Les tables de nuit font compofées de quatre
pieds & de deux tablettes, dont une eft placée à
environ dix-huit pouces de hauteur, & l’autre à
vingt-fix pouces au moins ; au-deffus de cette
dernière, on fait faillir les pieds & les trois côtés,
j pour retenir ce qu’on pofe fur ces tables.
Au deffous de la tablette la plus baffe, on pratique
un tiroir d’environ deux pouces de profondeur
, qu’on fait ouvrir par le côté droit de la table,
à laquelle il eft arrafé.
Les trois, côtés qui entourent l’efpace compris
entre les deux tablettes de la table de nuit, font
ordinairement percés à jour, pour qu’elles contrarient
le moins d’odeur qu’il eft poflible.
On garnit quelquefois le deflus d’une tablette
de marbre très-mince. Il faut que ce marbre foit
foutenu en deffous par une autre tablette de bois,
quoique l’on néglige quelquefois cette précaution,
qui paroît cependant néceffaire.
Un pouce & demi fuffit pour la groffeur des
pieds d’une table de nuit ; on les évide en creux
en deflus, & feulement à pan en dedans. Il eft à
propos de faire entrer le deflus à rainure & languette
dans les côtés , afin de l’empêcher de le
coffiner. Cette tablette , ainfi que celle du bas,
ne doit avoir que quatre à cinq lignes d’épaiffeur
au plus.
Les écrans font compofés de deux pieds ou mon-
tans affemblés dans deux patins , & joints enfem-
ble par deux traverfes , favoir, une par le bas, &
l’autre par le haut; cette double traverfe eft de
deux pièces fur l’épaiffeur, afin de donner paffage
au châflis qui coule dans les rainures pratiquées
j dans les montans.
On baiffe & on hauffe à volonté les châflis de
l’écran, & on le retient par le moyen d’un cordon
, ou par des crémaillères pratiquées dans les
deux côtés.
Quelquefois on adapte aux écrans de petites
tables, qu’on hauffe ou baiffe à l’aide d’un châf-
fis & d’une crémaillère taillée dans le devant du
montant.
La grandeur des écrans varie depuis deux pieds
& demi jufqu’à trois pieds & demi de hauteur,
fur deux à trois pieds de largeur.
La menuiferie des p a ra v e n s ne confifte qu’en
des bâtis unis, affemblés à l’ordinaire avec une
traverfe au milieu.
Ces bâtis ou feuilles des paravens font ferrés
les uns avec les autres en fens contraire, afin qu’étant
fermés, ils fe reploient les uns fur les autres.
On fait des paravens depuis trois pieds jufqu’à
fix & même fept pieds de hauteur, fur une largeur
proportionnée, depuis dix-huit pouces jufqu’à deux
pieds & demi chaque feuille.
Ces feuilles font au nombre de quatre, fix , huit
& même dix ; chacune eft recouverte d’étoffe , ou
de toile, ou de papier. ^
Des meubles fermés ou des gros meubles.
Ces meubles font de deux efpèces, favoir, les
armoires & les commodes.
Les armoires font lès plus grands des meubles
fermans; elles ont pour l’ordinaire depuis fix jufqu’à
fept & même huit pieds de hauteur, fur trois
pieds fix pouces, jufqu’à quatre pieds fix pouces de
largeur, & depuis dix - huit jufqu’à vingt - quatre
pouces de profondeur.
On y diftingue fix parties principales , favoir ,
la devanture, compofée de deux portes , un chambranle,
une corniche , les deux côtés, le derrière
& deux fonds, l’un du haut, & l’autre
du bas.
Quelquefois aufli on y met des tiroirs apparens
par le bas. L’intérieur eft garni de tablettes & de
tiroirs.
On difpofe les armoires de manière qu’elles
puiffent fe démonter par pièces : pour cet effet, on
conftruit à part & on en cheville les traverfes avec
le chambranle & le pied de derrière ; & les traverses
du devant tant du haut que du bas , & le
derrière , s’affemblent dans les côtés, & s’y arrêtent
avec des vis : ces vis fe placent comme celles
des lits, dont il a été parlé. ■
Il y ^ des armoires où, aulieu de chambranle,
on met des pieds corniers fur l’angle.
La corniche des armoires fe conftruit à part,
& on la fait entrer à rainure & à languette dans
les traverfes du haut ; ou , quand elles n’ont pas
affez d’épaiffeur, on y fait fimplement une feuille ,
&. on y pofe par derrière des taquets , lefquels
lui fervent de joue, & la retiennent en place.
Ces corniches s’affemblent d’onglet a l’ordi-
naire, & on y place un pigeon dans le fort du bois,
ce qui, étant bien collé & ajufté, vaut mieux
que d’y faire un tenon en plein bois.
La faillie des corniches ne tourne point par
derrière l’armoire, où elle feroit nuifinle ; mais
on coupe les retours au nu de cette dernière,
& on en retient l’écart par une barré à queue
placée en deflus.
Comme ces corniches font quelquefois cintrées,
on peut les prendre dans du bois de moyenne
largeur, dont la levée du devant puiffe fervir au
dehors.
Le derrière des armoires fe brife en deux parties
fur la hauteur, lefquelles font affemblées à
rainures & à languettes. Chaque partie eft compofée
de deux traverfes & de quatre montans au
moins , entre lefquels font des panneaux unis.
Ces montans font ordinairement ornés d’une moulure
fur l’arête, ainfi que fur celle des traverfes.
Les traverfes du haut & du bas des armoires
font rainées pour recevoir les fonds, ainfi que celles
de devant & de côté.
Quand les armoires font cintrées , le fond du
haut forme un bâtis avec la traverfe du chambranle
& une autre traverfe de derrière, dans laquelle
on place la vis. Cette traverfe eft jointe à
rainure & languette avec celle du haut du derrière.
Quelquefois on ne cintre que la traverfe du
devant de l’armoire ; dans ce cas , le fond du haut
paffe droit, & s’affemble comme celui du bas.
La traverfe de chambranle s’affemble à l’ordinaire
â, tenon & enfourchement, fon arrafement
de derrière étant coupé carrément au nu du battant
, n’y ayant que la faillie de la moulure qui
foit coupée d’onglet, & qui paflé en enfourchement.
Les derrières & les traverfes des côtés des armoires
fe font de bois d’un pouce d’épaiffeür au
moins, & leurs panneaux de huit à neuf lignes;
leurs pieds doivent avoir deux pouces d’épaiffeur
fur trois pouces de largeur au moins.
Quant aux traverfes du bas, un pouce & demi
d’épaiffeur leur fufiit, d’autant qu’il faut qu’elles
affleurent au nu du ravalement du chambranle.
Les fonds des armoires fe font de bois uni de
neuf lignes d’épaiffeur au moins. On les entaille
à l’endroit de la faillie intérieure des pieds, dans
lefquels ils entrent à rainures & languettes , auxquelles
on ne donne que le moins de longueur qu’il
eft poflible , afin de ne point trop affoiblir la joue
des affemblages.
Comme ces fonds font fujets à être démontés,
il eft bon d’y mettre des barres à queue par derrière
pour les empêcher de fe coffiner 8c de fe
caffer.
Les tablettes des armoires fe font de bois plein
& uni, & on les pofe dans les armoires ordinaires
au nombre de trois, fans compter le deflus du
caiffon des tiroirs , qui fait la quatrième.
Ces tablettes pofent fur des taffeaux , lefquels
font affemblés dans les battans ou pieds de l’ar