
Renard , ce terme a plufiéurs Lignifications, Les
maçons appellent ainfi les petits moellons qui pendent
au bout de deux lignes attachées à deux
lattes , & bandées, pour relever un mur dé pareille
épaiffeur, dans toute leur longueur. Ils donnent
auili ce nom à un mur orbe , décoré pour
la fymmétrie, d’une architecture pareille à celle'
d’un bâtiment qui lui eft oppofé.;
Renfoncement; c’eft un parement au dedans
du nu d’un mur, comme d?une table fouillée, d’une
arcade ou d’une niche feinte.
Renfoncement de fofite. C ’eft la profondeur qui
refte entre les poutres d’un grand plancher, lef-
quelles étant plus près que fes travées , çaufent
des .compartimens carrés, ornés de corniches, architraves
, &c. ou. avec de petites calottes dans fes
efpaces.
Renformir; c’eft réparer un mur, en mettant
des pierres ou des moellons aux endroits où il en
manque , & en boucher les trous des boulins ;
c’eft auffi lorfqu’un mur eft trop épais en un endroit
& foible en un autre, le hacher, le charger,
& l’enduire fur le tout.
Renf.ob.mis; c’eft la réparation d’un vieux mur,
à proportion de ce qu’il eft dégradé. Les plus
forts rènformis font eftimés pour un tiers de mur ;
mais on taxe quelquefois le rènformis à trois toi-
fes pour une, ou fept pour deux, ce que les experts
appellent mèdioner. -
Réparation ; c’eft une reftauration néceflaire
pour l’entretien -d’un bâtiment. Un propriétaire
eft chargé des; großes réparations , comme murs ,
planchers -, couvertures ; & c . un locataire eft
obligé aux menues , telles que font les vitres,
carreaux, dégradations d’âtres, de planchers, &c.
Repère ; c’eft une marque qu’on fait fur un
mur, pour donner un alignement & arrêter une
mefure de certaine diftance, ou pour marquer les
traits de niveau fur un jalon & fur un endroit fixe.
Ce mot vient du latin r e p e r ir e , trouver, parce
. qu’il faut retrouver cette marque, pour être affuré
d’une hauteur- ou d’une diftance.
On fe fert auffi de re p è re s , pour connoître les
différentes hauteurs des fondations qu’on eft obligé
*de couvrir. Celui qui eft chargé de ce travail,
doit en rapporter le profil , les reflauts & retraites,
s’il- y en a , & y laiffer même des fondes , s’il le
faut, lors d’uné vérification.
Repous ; forte de m ortie? fait de petits platras
qui proviennent de la vieille maçonnerie, & q.ii’on
bat & mêle avec du tuileau ou de la brique con-
caffée. On s’en fért pour affermir les aires des chemins
, & fécher le fol des lieux humides.
Reprendre u n m u r ; c’eft réparer les fra&ioris
d’un mur dans fa hauteur, bilde refaire par foüs-
oeuvre , pêtit-à-petit, avec un peu d’étais & de
chevalemens.
Reprendre , eft auffi refaire une partie de vouf-
foir qui excède l’étendue qu’elle doit avoir.
Reprise ; c’eft toute forte de réfe&ion de mur
pilier, &c. faite par fous-oeuvre, qui doit fe rapporter
en fon milieu d’épaiffeur , l’empattement
étant égal de part & d’autre ou dans Ion pourtour
. Réseper ; c’eft couper avec la coignée ou la
fcie , la tête d’un pieu ou d’un pilot, qui refufe
le mouton , parce qu’il a trouvé de la roche, &
qu’il faut mettre de niveau avec le refte du pilotage.
R e s s a u t ; c’eft l’effet d’un corps qui avance ou
recule plus qu’un autre, & n’eft plus d’alignement
o ù de niveau, comme un ftocle, un entablement,
une .c o rn ich e , &c. qui règne fur un a van t-corp s
& arrière-corps. On dit qu’un e fe a lie r fa it reffaut.,
lorfque la rampe d’appui n’eft pas de fu ite , &
qu’elle refaute aux retours.
Restauration ; c'eft la réfeâion de toutes les
parties d’un bâtiment, dégradé & dépéri par malfaçon
ou par fucceffion de temps, enforte qu’il eft
remis en fa première forme, & même, augmenté
eonfidérablement.
Retombée. On appelle ainfi chaque kflife'dè
pierre qu’on érige fur le couffinet d’une voûte ou
d’une arcade, pour en former la naiffance, & qui,,
par leur pofe, peuvent fubfifter fans ceintre.
Retondre; c’eft couper du haut d’un mur ou
d’une fouche de cheminée ce qui eft ruiné, pour
le refaire. C ’eft auffi retrancher les faillies ou or-
nemens inutiles ou de mauvais goût , lorfqu’bn
regratte la façade d’un bâtiments Enfin , on entend
encore par ce mot, ' réparer un ouvrage avec divers.
outils appelés fers à retondre.
Retourner une pierre ; c’eft la jauger ou lui faire
une furface parallèle, ou à peu près , à un lit ou
à un parement donné.
Re traite, eft un petit efpace qu’on laifle fur
l’ép.aiffeur d’un mur ou d’un rempart, à mefure
qu’on l’élève.
C ’eft proprement la diminution d’un mur en
dehors au deffus de fon ■ empattement & de fes
. affifes de pierre dure. On fait deux ou trois retraites
eh élevant de gros fondemens : les para*
pets font toujours, bâtis en retraite.
Revêtement des terres ; appui de maçonnerie
qu’on donne à des tçrrres pour les empêcher de
s’ébouler. - f
Revêtir.; c’eft, en maçonnerie, fortifier lei-
carpe & la contrefcarpe d’un foffé, avec un mur
de pierre ou.de moellon. C ’eft auffi faire un mur
à une terraffe, pour en fou tenir les terres; ce qui
s’appelle auffi faire un revêtement.
Re z , niveau du terrain de la campagne, qui
n’e ft ni creufe ni élevée. On fait les fondemens
foit de moellon, foit de libage jufqu’aux rez-de*
chauffée. ; '
Rez - de - chaussée ; c’eft la fuperficiè dei tou
lieu , confidérée au niveau d’une chauffée, d ua
rue, d’un, jardin, &c.
On dit re^de-chauffée des caves ou du premier
étaee d’une maifon, mais c’eft improprement.
Rez-müR , nu d’un mur dans- oeuvre. Ain fi,,
on dit qu’une poutre, qu’une Tolive de brin, &c.
- a tant de portée dé reç-mur, pour dire depuis un
mur jufqu’à l’autre.
Rez-t e r r e ; e’eft une fiiperficie de terré, fans
reflauts, ni degrés.
Rif l a r d ; c’eft ùn morceau, de fer en forme de
cifeau, très-large par en bas , & un peu rabattu
en chamfrein ; il a des dents , ce qui fait qu’on
l’appelle communément riflard bretelé ; fon manche
eft de bois , & il fe pouffe à la main : ri y en a
de plufiéurs grandeurs.
Riflée ( p ierre ) ; celle q u i a é té p affée au riflard.
Rig o l e ; ouverture longue & étroite, fouillée
en terre pour conduire l’eau ; cela fe pratique lorf-
qu’on veut faire l’effai d’un canal, pour juger de
fon niveau de pente ; ce qu’on nomme canal de
dérivation.
On appelle rigoles les petites fondations peu
profondes., & certains petits foffés qui bordent
un cours ou une avenue , pour en eonfer-ver les
rangs d’arbrés. La rigole eft différente de la tranchée,
en ce qu’elle n’eft-pas-ordinairement creufée
carrément.
Ro c a il l e ; compofition d’architeéhire ruftique
qui imite les rochers naturels , & qui M font de
pierres trbuées, de coquillages, & de pétrifications
dediverfes couleurs, comme on en voit aux grottes,
baffins & fontaines.
On appelle rocailleur celui qui travaille aux ro-
cailles. ;-
Colonne de rocaille eft une colonne dont le noyau
de tuf, de pierre ou de moellon, eft revêtu de pétrifications
& de coquillages.
Roche ; c’eft la pierre la plus ruftique & la
moins propre à être taillée. Il y a de ces roches
qui tiennent de la nature du caillou, & d’autres
qui fe délitent par écailles.
On appelle roche vive la roche qui a fes- racines
fon profondes, qui n’eft point mêlée de terre, &
qui neft point par couche comme dans les carrières.
■
. R°nd d’eau ; grand' baffin d’eau , de figure
ronde, pavé de grès, ou revêtu de plomb ou de
ciment, & bordé d’un cordon de gazon ou d’une
tablette de pierre.
Quelquefois cette forte de baffin fert de dé-
c arge ou de réfervoir dans lès jardins.
Ondelle, outil de fer dont fe fervent les maçons
pour gratter & finir les membres & moulures
® architecture.
La rondelle n’eft différente du crochet, que parce
^elle eft arrondie par le bout,
mît ° TIE ’ exhàuffement fur un mur de clôture
dire°^rP ’ ^ demi-épaiffeur de'ce mur, ç’eft-à-
.■ » d environ neuf pouces, avec dé petits contreforts
d’efpace en efpace, qui portent furie refte
du mur*
Cet exhauffement fert pour fe couvrir de la vue
d’un v'oifin , ou pour paliffer les branches d’un
efpalier de belle venue & en belle expofition; il
ne doit pas excéder dix pieds fous le chaperon, y
Compris la-hauteur du -mur, foivant la coutume
de Paris, à moins de payer les charges.
R u d é r a t i o n ; hourdi, maçonnerie groffière.
Ru e ; c’eft, dans une ville, le chemin entre des
maifons alignées.
Par là déclaration du 10 avril 1784 , le roi fixe
la hauteur des maifons & bâtimens de la ville
faiïxbourgs de Paris ( autres que les édifices publics),
dans les rires.de trente pieds de largeur &
au deffus, à foisante poids d’élévation ; dans les
rues depuis vingt-quatre' jufques & compris vingt-
neuf, à quarante-huit pieds ; & dans les autres rues,
à trente pieds feulement d’élévation ; le fout y
compris les manfardes , a triques , toits & autres
conftruâions quelconques au deffus de l’entable-
nlent.
Les lettres-patentes du 2,5 août 1784, inter-':
ptétatives de la précédente déclaration, au lieu
d’une hauteur unique, en fixent deux, une pour
les façades, qui eft réglée à Cinquante-quatre pieds
dans les rues de trente pieds de largeur, & à quarante
cinq dans celles de vingt-quatre ; la fécondé
hauteur donnée regarde les combles : l’élévation
en eft réglée à dix ou quinze pieds, félon le corps
de logis fimple ou double en profondeur.
RuiLLÉE; enduit de plâtre ou mortier, que les
couvreurs mettent fur les tuiles ou l’ardoife ,tpôur
les raccorder avec les murs , ou les jouées de
lucarne.
Ruiner & T amponner en bâtiment ; c’eft gâcher
des poteaux de cloifon par les côtés, & y
mettre de tampons ou greffes chevilles, pour tenir
les panneaux de maçonnerie.
Ruinures ; entailles faites avec la hache aux
côtés des poteaux & des folives, pour retenir les
panneaux de maçonnerie dans un pan de bois ou
une cloifon. ^
Rustique' ( mur ) , Veft-à-dire, dont les pare-
mens, après avoir été écarris & hachés-, font grof-,
fièrement piqués avec la pointe du marteau.
Rustique ; épithète qu’on donne à la manière
de bâtir, dans l’imitation plutôt de la nature que
de l’art.
Rustiquer ; e’eft piquer une pierre avec la
pointe du marteau entre les cifelures relevées.
Sa b le; c’eft une efpèce de gravier, dont on
fait grand ufage dans les bâtimens.
Sabot , eft un morceau de bois carré, d’environ
huit pouces; de groffeur, dans lequel s’emboîte
l’extrémité d’un calibre , & fert à le diriger le long
de la règle pour pouffer les moulures.
Salle ; c’eft la première ou la plus grande pièce
d’un appartement , & ordinairement la plus dé-,
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