
La première el'pèce préfente un fer à trois crampons
; celui, de la pince étant plus long que les autres
« Comme ce fer n’eft point deftine a un cheval
qui doit cheminer, on fe contente ordinairement
de prolonger_J.es éponges, & d en enrouler les extrémités
pour former les crampons de derrière, &
l’on foude fur plat à la voûte une bande, quon
enroule aufîi en forme d’anneau jeté en avant.
La fécondé offre encore un fer ordinaire , fous
lequel on foude quatre tiges , une à chaque éponge,
& une à la naiffance de chaque branche : ces, tiges
font égales, & tirées‘des quatre angles d’une petite
platine de fer carré long, dont l’afliette eft parallèle
à celle du fer a deux pouces de diftance plus ou
moins, & répond à la direction de l’appui du pied.
La troifième enfin eft un fer ordinaire de la pince,
duquel on a tiré une lame de cinq ou fix pouces de
longueur, prolongée fur plat dans un plan parallèle
à celui de l’affiette du fe r , & fuivant fa ligne
de foi. Cette lame eft quelquefois terminée par un
petit enroulement en defïous.
Fer à la Turque.
Nous en connoiffons aufii plufieurs efpèces
Nous nommons ainfi i°.un fer dont la branche intérieure
, dénuée d’étampure depuis la voûte, augmente
uniformément d’epaiffeur en deffous jufqu a
fon extrémité , où elie fe trouye portée jufqu’à environ
neuf ou dix lignes_, diminuant en même tems
de largeur , jufqu’au point d’en avoir à peine une 1
ligne à l’éponge. •
2°. Un autre fer fous le milieu de la branche intérieure
, duquel s’élève , dans la longueur d’envi- :
ron un pouce, une forte de bouton tiré de Ja pièce, ,
lequel n’en excède pas la largeur , & qui faîllant de ;
trois ou quatre lignes, eft bombe feulement^ dans
le fens de fa longueur,. Sa largeur eft partagée en
deux éminences longitudinales , par une cannelure
peu profonde ; il n’eft aucune étampure dans toute
l’étendue de ce bouton; mais il en eft une qui eft
portée en arrière entre ce bouton & l’éponge.
3°. Il en eft un troifième dont il eft rare que nous
faffions ufage. Ce fer n’eft autre chofe qu’une platine
couronnée pour le pied de l’animal, & perr
cée dans fon milieu d’un trou fort petit, eu égard
au vide dès fers ordinaires.
Fer prolonge en pince.
Nous ajoutons aux pieds des chevaux rampins un
fer dont la pince déborde d’un pouce plus ou moins
celle du fabot. Cet excédent, eft, relevé en Bateau
par une courbure plus ou moins feniible.
Fers à mulet. -
Ces fers ne diffèrent de ceux qui font dejlinés
aux chevaux , qu’autànt que la ftruâure & la forme
du pied de cet animal different de celles du jfie’d
du cheval. Le vide en eft moins large-pour l’ordinaire
; les branches en font plus longues, & débordent
ordinairement le fabot, &c.
On doit adapter fouvent aux pieds des mulets des
fers de chevaux. Ceux qui font dans la pratique par-
ticuliérc à ces animaux, font la planche & la florentine.
»
La planthe eft une large platine de figure a peu
près ovalaire, ouverte d’un trou delà même forme,
relatif aux proportions de la foie. La partie de cette
platine qui fait office de la branche intérieure du
fer ordinaire,., n’eft large qu’autant qu’il le faut
pour faillir "de quelques lignes hors du quartier.
Celle qui recouvre & défend le talon eft un peu
plus large & déborde à proportion. La portion qui
tient lieu de la branche extérieure, a encore plus
de largéur ; fon bord extérieur eft relevé d’environ
trois ou quatre lignes , par une courbure très-précipitée
, dont la naiffance n’eft éloignée de la rive
que d’environ quatre lignes. Cette courbure règne
depuis le talon jufqu’à la pointe du fer. La partie
antérieure qui s’étend au-delà de la pince, d environ
trois pouces, eft elle-meme relevee en bateau
par une courbure fort' précipitée , qui commence
dés le deffous de la pince de l’animal. Les étampures
font femblables à celle de fers ordinaires de derrière.
Outre ces étampures, on perce encore deux.
trous plus larges, un de, chaque coté de la pince &
hors de fon affiette , pour recevoir de forts clous à
glace, quand le cas le requiert.
Fera la Florentine.
Ce fer èft proprement une planche dont l’ou-
verture eft telle, qu’elle le divife en deux branches,
comme les fers ordinaires. L’extrémité des éponges
en eft légèrement relevée : on y perce egalement
des trous en pince pour les clous à glace. _
La bordure de ceux qu’on deftine aux pieds de
derrière n’eft pas relevée, & la courbure de la partie
antérieure n’eft point aufii précipitée.
Les éponges prolongées à deffein font rejettes
en deffous , & tordues de dehors en dedans, pour
former des crampons, tels que ceux que l’on nomme
à oreille de lièvre ou de chat. ' , ;
O utre les deux trous percés pour les clous a glace,
on en perce un troifième , environ au milieu de a
portion antérieure & relevée dé ce fer pour le meme
ufage.
Fer à lampas.
Tige de fer dont une extrémité portée par fon
applatiffement à une [largeur d,e cinq ou fix lignes
environ, eft relevée pour former une tforte de cro
chet tranchant & en fens croife, à-la longueur
la tige.
/ Manière de forger un fer.
Forger un fer eft l’aCtion du maréchal, qui donne
à du fer quelconque la forme qu’il doit avoir pou
être pla'céToùsJe.pied du cheval. _ . . *f.e
Lé fer que les ^maréchaux emploient, doit
doux '& liant ; üri fer aigre foutiendroit avec pe>
i lès épreuves qu’ils lui font fiibir a la forge»
rèfifteroit point à celles auxquelles le met le travail j
de l’animal. ,
Ces ouvriers nomment loppin, un bout coupe ;
d'une «bande de fer, ou un paquet formé de morceaux
de vieux fers de cheval. Celui qu’ils coupent
à la bande en eft féparé au moyen de la tranche.
Un compagnon prend un loppin de l’une ou de
fautre efpèce , proportionné aux dimenfions qu’il
prétend donnera fon fe r , & le chauffe jufqu’ à blanc
tout au plus , à moins que la qualité du fer dont il
fe fert lorfqu’ii eft queftion d’en fôüder les parties,
n’exige qu’il pouffe la chaude au-delà.
Le fer ainfi chauffé, on le prend avec les tenailles
les plus appropriées à la forme aCtuelle du loppin ;
les tenailles dont fa forge doit être abondamment
pourvue, devant être de différentes grandeurs &
de différentes figures. Il le préfente à plat fur la table
de l’enclume, _
Unapprenti ou un autre compagnon armé du marteau
à frapper devant, frappe-toujours de manière
à allonger & à élargir le loppin, & chacun de ces
. coups eft fuivi de celui du premier forgeur , dont
la main droite faifte du ferretier, ne frappe que fur
l’épaiffeur du fer.
Pour cet effet, comme leurs coups fe fuccedent
fans interruption , celui-ci, après avoir pofé le
loppin à plat, pour Fexpofer au marteau de l’apprenti
, le retourne promptement de champ , pour
l’expofer à fon ferretier, & ainft de fuite', jufqu à
ce qu’une des branches foit fuffifamment ebauchee :
du refte, les coups du ferretier tendent, comme
ceux du marteau, au prolongement du loppin ; mais
ils le rétréciffent en même temps ; & lui donnent
la courbure qui caraétérife le fer du cheval ; c eft ce
que les maréchaux appellent dégorger.
Afin de la lui procurer plus promptement, le
forgeur adreffe quelques-uns de fes coups fur la
pointe non chauffée du loppin, tandis que 1 autre
porte fur l’enclume ; car il doit avoir eu 1 attention
de ne faire chauffer de ce même loppin , qu’envi-
ron les deux tiers, afin que la partie faifie par la
tenaille-, ait affez de foliditè pour rejetter lùr la
partie chauffée tout l’effet des coups du ferretier
qui font dirigés fur elle.
Cette branche dans cet état, le forgeur quitte fon
ferretier , & prend le refouloir , avec lequel il la
refoule à fon extrémité , pour commencer à en façonner
l’éponge. ^ '
Il remet au feu ; & par une féconde chaude conduite
comme la première , il ébaùche au même
point la fécondé branche & la courbure ou la tournure
, pour me fervir de l’èxpreffion du maréchal ;
après quoi lui feul façonne le deflùs, le deffous,
les côtés extérieurs & intérieurs des branches , en
fe fervant au befoin de l’un & de l’autre bras de
la bigorne, pour foutenir le fer lors des coûps de
ferretier qu’il adreffe fur l’extérieur, ,ce fer étant
tenu de champ fur le bras rond , quand il s’agit de
former l’arrondiffement de fa partie anterieure, &
fur le bras carré , quand il eft queftion d en contourner
les branches. Il emploie, de même que ci-
dévant, le refouloir.
Il feroit à fouhaiter que tous les maréchaux s’en
tinffent à ces opérations, jufqu’à ce que Tinfpeétion
du pied auquel le fer feradeftiné, les eût déterminés
fur le jufte lieu des étampures Ce n’eft qu’alors
qu’ils devroient paffer à la troifième chaude , & profiter
des. indications qu’ils auroient tirées.
Cette chaude donnée , le forgeur , à l’effet d’è-
tampér , pofe le fer à plat fur. l’enclume , ce fer
étant retourné de manière que fa face inférieure
eft en deffus ; il tient l’étampe de la main gauche ;
il en place fucceflivement la pointe fur tous les
endroits où il veut percer, fans oublier que l’une
de fes faces doit être toujours parallèle au bord
du fer; & le compagnon ou l’apprenti frappe fur
la tête de cet outil , jufqu’à ce qu’il ait pénétré
proportionnément à l’épaiffeur de ce même fer.
L’étampure faite, le forgeur le rapproche avec
fon ferretier , de la forme que ce dernier travail
a altérée ; & après l’avoir retourné , il applique la
pointe du poinçon fur les petites élévations apparentes
à la face fupérieure ; & frappant du ferretier
Ifur la tête de ce poinçon , il chaffe en dedans , &
& détache par les bords la feuille à laquelle le
carré de l’étampe-a réduit l’épaiffeur totale du fer.
Cette aétion avec le poinçon fe nomme contre-
percer. Enfin il refoule & il rétablit dans ce premier
contour, avec ce même ferretier, les bords j que l’étampure a forcés, & il porte l’ajufture du
fer à fa perfe&ion.
Ces trois feules chaudes feroient infuffifantes
dans le cas où il s’agiroit de forger ün fer à crampons
, & à plus forte raifon, dans celui où le fer
feroit plus cômpôfé.
Lorfque l’ouvrier fe propofe de former des crampons
carrés , il a foin de refouler plus fortement les
éponges , & de tenir les brauches plus longues" de
tout ce qui doit compofer le crampon. La propreté
de l’ouvrage exige encore deux chaudes , une pour
chaque branche.
Le forgeur doit commencer à couder celle qui
eft chauffée avec le ferretiei1 fur la table de l’enclume
, ou fur le bras rond de la bigorne ; fur la
table de l'enclume, en portant un coup de fon
outil fur le deffous de l’éponge, à quelques lignes
de diftance de fa pointe, ' qui feule repofe fur la
table , tandis que le refte de la branche eft foutenu
parla tenaille dans une fituatiori oblique ou inclinée
; fur le bras rond, en pofant cette même face
inférieure , de façon que le bout dé l’éponge déborde
la largeur de ce bras , & en adreffant fon
coup fur l’extrémité failiante.
Il s’aide enfuite du bras carré de la bigorne ,
pour façonner les côtés du crampon.
C ’eft par la ' différente manière dont . -l’ouvrier
préfente fon fer fur les - différentes parties de la
bigorne, & dont il dirige fes coups , qu’il parvient
à former exactement un crampon carré, ou un crampon
à oreille de lièvre ou de chat : celui-ci ne dif