
<ième, la troisième à la quarte de là fécondé, &
la fécondé à la quinte de la chanterelle.
On abaiffe quelquefois la chanterelle d’un ton,
afin qu’elle faffe la quarte avec la troifièriie corde ;
ce qu’on appelle accorder à corde avalee.
Souvent auffi l’on abaiffe la chanterelle & la
troifièmecorde d’une tierce; enfin, cet inftrument
peut encore être monté à l’uniffon.
Mandoline,
La mandoline eft un inftruraent dans le genre
du luth & de la guittare, plus petit que tous deux,
rond comme le premier, & le manche femblable
au fécond.
La mandoline fe tient de la main gauche comme
le violon ; & l’on prend la plume avec laquelle
on tire du fon des cordes , avec l’extrémité du
pouce & de l’index de la main droite.
Il faut que l’index foit toujours en deffous du
pouce, fans ferrer la plume ni trop ni trop peu ;
ienfuite on pofe le plat du bras fur la mandoline
fen le jetant un peu en dehors , & faifant attention
que le jeu du poignet ne foit point gêné ,
î& qu’aucun des doigts ne foit tendu ni roide ,
parce que le moindre doigt tendu roidiro.it lé «nerf
idu poignet, & par çonféquent tout le poighet.
La mandoline* n’a que quatre cordes , qui font
accordées comme le violon.
En Italie, il y a des mandolines à trois cordes,
d’autres à cinq, dont l’accord varie. [EJJai fur la
ijMufique. )
Sijlre;
Le fifire eft un inftrument dans le .genre de la
mandoline, monté de plufieurs cordes de laiton
& de fil de fer. Il eft agréable pour ' s’accompagner
en chantant.
Voyez pl. I I I , fig. 2 , des Injlrumens &e Mufique,
ponte $ des gravures,
Calijfoncini ou Caloçoncini.
C ’eft une forte de mandoline dont le manche
a quatre ou cinq pieds de longueur : cet inftru-
inent eft en ufage dans le royaume de Naples &
dans le Levant.
Il y a une autre efpèce de mandoline à deux
icordés, nommée auffi caloçoncini, qui n’a que dix-
huit pouces de long, dont on voit la figure fur
un- obêlifque d’E gypte, qu’Augufte fit tranfporter
jà Ironie. *
Baglama.
C ’eft un inftrument arabe qui n’a que trois cordes
, dont deux d’acier & une de laiton. Autour
du manche on attache des cordes de boyau, pour
fendre les fons plus aigus* On les touche avec une
plume, & on chaut? ordinairement en jouant du
~ Le corps de çe petit inftrument eft d’un bois
mince; la table n’eft prefque point du tout courbée
, & les chevilles ne font pas toutes aux côtés
du manche ; mais quelques-unes font deffus,
Balafaïka,.
C ’eft un inftrument des Ruffes ; c’eft un corps
de bois rond ou triangulaire avec un col quatre
fois plus long , monté de deux cordes , dont on
touche l’une de la main gauche, tandis que de la
main droite on pince l’une & l’autre.
Luth des habitons du Çongo.
Les habitans du Congo ont une efpèce affez
fingulière de luth. Le corps & le manche de cet
inftrument reffemblent à ceux du nôtre, mais le
ventre , c’eft-à-dire , l’endroit où eft la rofe dans
un luth, eft d’une peau fort mince ; ce qui fignifie
probablement que la table de cet inftrument eft
de peau au lieu de bois.
Les cordes font des poils de la queue d’un
éléphant ^ on choifît les plus beaux & les plus
forts : ou bien ces cordes font des fils de palmiers :
elles régnent d’un bout de l’inftrument à l’autre ,
& tiennent à plufieurs anneaux en différens endroits
de l’inftrument, les uns plus haut ^*les autres
plus bas,
A ces anneaux font fufpendues de petites plar
ques de fer & d’argent, de différentes grandeurs
& de différens tons.
En pinçant les cordes , on remue les anneaux
qui font mouyoir aufti les plaques, & le tout forme
une harmonie confufe, ou plutôt, un bruit qu’on
prétend n’être pas défagréable.
Mais on ajoute qu’en pinçant les cordes de cet
inftrument comme nous pinçons celles de la harpe-,
le muficien exprime fes penfées aufti clairement
que s’il parloit ; ce qui feroit fans doute un art
merveilleux,
Ârchiluth,
Varchiluth eft une efpèce de luth dont les cordes
font étendues fur deux manches, comme celles
du théorbe. Son accord eft le même. La feule différence
entre ces deux inftrumens , c’eft que les
greffes cordes de l’archiluth font doublées d’une
petite oélave, & les minces, d’un uniffon.
Les Italiens fe fervent quelquefois de l’archiluth
dans les baffes d’accompagnement. ( Ejfqi fur la
mufique. )
Théorbe ou Thuorbe.
Le théorbe eft un inftrument fait en forme de
luth, mais avec la différence qu’il a deux manches
, dont le fécond , qui eft plus long que le
premier , foutient les huit dernières cordes qui
rendent les fons plus graves.
Le corps du théorbe eft arrondi.
i
Ï1 a quatorze cordes, les huit dont nous avons
parlé , & fix fur le manche le plus court : ce
manche a dix touches.
Cet inftrument a plus d’étendue dans les baffes
que- dans les deffus : ce qui fait qu’on diftingue le
théorbe de pièces & le théorbe d’acçompagne-
ipent.
Celui de pièces eft monté à la quarte.
Celui d’accompagnement ail ton naturel.
Le corps de ce dernier eft d’ordinaire une fois
plus gros que l’autre ; ce qui le rend fort difficile
à pincer.
Les baffes exigent d’être montées en majeur ou
mipeur, félon le ton où l’on joue : mais on peut
fouvent fauver cet inconvénient par le rapport
des tons fur le petit jeu.
Le beau toucher exige beaucoup d’à-plomb &
de force des deux mains.
Les fons qu?on en tire font également beaux,
les deffus font brillans , & les baffes nobles &
majeftueufes.
Le charme de cet inftrument eft le renverfe-
ment de l’harmonie, qui y eft naturel par fon accord
ouvert.
Les pièces ne font intelligibles que par le moyen
de la tablature.
Cet inftrument eft fans. contredit le plus beau
des inftrumens pincés , par la rondeur des fons
dans les baffes & dans les deffus.
Gn prétend que c’eft. Hottman qui inventa le
théorbe, il y a environ 150 ans.
Du temps de Lully il n’y avoit pas d’autres
baffes d’accompagnement. ( EJJai fur la mufique. )
Voyez pi. III, fig. 7., des Injlrumens de Mufique,
tome 2 des gravures,
Apollon,
C ’eft un inftrument reffemblant au théorbe ; il
avoit vingt cordes fimples, & étoit d’un meilleur
ufage & plus aifé à s’accorder, à ce qu’on prétend.
On attribue l’invention de l’apollon à un
François qui vivoit au XVIIe fiècle. Cet inftrument
ç ’eft plus d’ufage.
Symphonie,
Zarlin parle d’un inftrument tofcan qu’il dit être
très-ancien , & qu’il nomme fymphonie.
Suivant fa defcription , c’étoit une efpèce de
caiffe fur laquelle étoient tendues des cordes à là
quarte, à la quinte & à l’oélave ; on faifoit continuellement
réfonner les trois cordes les plus graves
, tandis qu’on exécutoit un air convenable fur
la corde la plus aiguë.
Zarlin ajoute que quelques auteurs, entr’autres
Ottomaro-Lucinio, veulent que cet inftrument foit
la lyre antique, & probablement celle dont parle
Horace dans l’art poétique.
Ut gratas inter tnenfas fymphonia difcôrs.
Arts & Métiers. Tome IV. Partie I,
Dans tout ce qui précède ce que nous venons
de rapporter, Zarlin paroît très-perfuadé que les
anciens connoiffoient cette efpèce d’harmonie, &
qu’ils avoientdes inftrumens à cordes de ce genre.
On ne comprend pas comment cet inftrument
étoit accordé , car fi la quarte & la quinte étoient
diatoniquement à côté l’une de l’autre, ce qui paroît
probable, il y avoit une diffonnance affez
dure, la fécondé ou le ton majeur. Peut-être Zarlin
a - t- il voulu dire qu’il y avoit quatre cordes
accordées, enforte qu’en appelant, par exemple ,
la pliis aigu è u t ; la fécondé, fût le fol II la quarte
au deffous ; la troifième, Vut quinte de ce fo l &
oétave du premier ut; & la quatrième, Yut double
o&ave du premier. Au refte , la fymphonie de
Zarlin paroît n’être autre chofe que l’inftrument
ci-après, nommé bûche.
Bûche,
C ’eft un inftrument très-peu connu, appelé en
allemand fcheid-holç.
Cet inftrument confifte en une caiffe longue ,
tantôt carrée & tantôt triangulaire , reffemblant
allez à . une bûche.
Sur la table .de cet inftrument font tendues trois
c6rdes.de laiton, par le moyen d’autant de chevilles;
ces cordes fe mettent à l’uniffon, & en-
fuite on en fixe une par un petit crochet, enforte
que la partie entre le chevalet & ce crochet fonne
la quinte au deffus des deux autres.
Quelquefois on ajoute une quatrième corde à
l’oftave.
Pour jouer de cet inftrument, on touche toutes
les 'cordes 'à la fois avec le pouce de la main
droite, tandis, qu’on produit le chant en promenant
de la main gauche un petit bâton poli fur
la corde ,1a plus haute.
La partie de finftrument qui fert de manche eft
divifée par des touches , comme les manches des
guittares.
Pentecontacorde,
C ’eft le nom que Fabio Colonna , noble napolitain
, de l’illuftre famille des Colones, avoit
donné à un inftruraent à cordes- qu’il avoit fait
conftruire.
Cet inftrument s’appelloit Pentecontacorde ;
parce qu’il avoit cinquante cordes inégales ; l’auteur
l’avoit encore nommé fambuca lincea, parce
qu’il étoit un academiço lincea.
Chaque ton y étoit divifé en quatre parties ,
pour pouvoir moduler dans les trois genres , le
diatonique , le chromatique, & l’enharmonique,
Fabio Colonna doit avoir fait un traité fur cet
inftrument fous le titre, Délia Sambuca lincea ou
Dell' Inflrumento mufico perfette, imprimé en 1618 ,
in-quarto.
Merfenne, à la prop. 12 du liv, VI de fes Har