valles & les vides que 1 aident entre elles les mar-
chandifes ; 8c lorfque ce font des chofes fragiles ,
on les foutient avec des barres qui les empêchent
de balotter 8c de s’entrechoquer.
Il y a une infinité d’autres caiffes de formes
différentes, fuivant les demandes & fuivant l’ufage
auquel on les deftine. On en fait pour renfermer
des épinettes, des harpes , des baffes , des violons
, &c.
La bière ou cercueil eft néceffairement un ouvrage
très - ordinaire des layetiers. Il y en a de
plufieurs grandeurs & de différentes formes , à
quatre pans, à cinq pans, & à fix pans.
On les confirait avec des voliges de peuplier ,
attachées par leurs extrémités fur des morceaux
de fapin d’un pouce d’épaiffeur. Cette caiffe eft
évafée & bombée dans ion milieu.
Les menuifiers on t, concurremment avec les
layetiers , le droit de faire des bières clouées,
ainfi qu’il a été jugé après de longs débats entre
ces communautés.
Marchandifes foraines.
Quant aux marchandifes foraines qui arrivent
toutes faites & en quantité aux layetiers, ce font
des boîtes carrées, rondes & ovales, des ratières
.& fouricières de différentes fortes.
Les boîtes carrées qu’on tire de la Picardie &
de la Champagne , font apportées toutes ferrées
au bureau des layetiers de Paris , où elles font
marquées au poinçon de la communauté & enfuite
loties entre les maîtres. Il y a de ces boîtes depuis
un pouce jufqu’à un pied & demi, & même deux
pieds de longueur. Elles font faites.en bois de hêtre.
Les boîtes rondes & ovales viennent en partie
de la Franche-Comté; elles font faites de bois de
fapin & collées ou conftruites avec des liens ,
qu’on nomme clous 'à tranchet.
Ces clous font des morceaux de fer-blanc mince,
taillés un peu en diminuant par un bout. On enfonce
ces clous jufqu’à la moitié environ de leur
longueur ; on les reploie en dedans & en dehors de
la cherche ou du pourtour de la boîte, & on les
multiplie fuivant le befoin.
On emploie quelquefois des clous d’épingle ,
ou de petites chevilles en bois, pour arrêter le
pourtour de la boîte avec le fond.
Quelques layetiers de Paris s’occupent auffi de
la fabrication de ces boîtes.
Ratières , Souricières, &c.
La ratière eft une efpèce de boîte, longue de
quatorze à quinze pouces 8c de fix à fept pouces
en carré. Un des bouts de ce piège eft percé d’une
ouverture garnie de gros fil de fe r , en forme de
grille.
L’autre extrémité eft ouverte dans toute fa
largeur, pour donner paffage à l’animal qu’on
veut prendre , & fe ferme par le moyen d’une
porte. Cette porte gliffe entre deux montans placés
perpendiculairement aux deux côtes. Cette partie
eft tenue ouverte , & la porte eft fufpendue à
un crochet de fer qui entre dans une entaille faite à
environ la moitié de l’épaiffeur du bois.
Le crochet eft attaché à un montant, dont la
partie fupérieure paffe dans une corde double &
tordue par deux petits morceaux de bois auxquels
-elle eft attachée, de manière qu’elle fert de teffort.
Une bafcule de gros fil de fe r , placée à environ
deux pouces de la grille a fon extrémité lupérieure,
terminée par un bout de fil de fer qui correfpond
au crochet, de forte que l’animal lui donnant du
mouvement pour arracher l’appât qui y tient, fait
tomber la porte & fe trouve pris.
Il faut garnir en fer-blanc l’intérieur des ratières,
fur-tout du côté de la grille.
La chatière pour prendre des chats, ne diffère
de la ratière que par plus de grandeur du piège.
La fouricière à bâton a fa porte fufpendue par
une corde, attachée d’un bout au milieu de ion
extrémité fupérieure, & de l’autre à un bâton ou
balancier porté par une fourchette de bois.
Pour tendre ce piège, on fait defeendre le balancier
du côté du levier de fil de fer, dont l’extrémité
eft armée d’un petit crochet, lequel correfpond
au balancier & fait tomber la porte quand
l’animal veut toucher à l’appât qu’il lui prèfente.
La fouricière à bafcule elt ainfi nommée , parce
que dans fon ouverture fupérieure, elle- a une
trape pofée en bafcule , qui fe meut autour de
deux tourillons de fil de fer. Au devant de cette
trape il y a une efpèce d’enceinte, fermée de
trois côtés & recouverte en deffus dans environ
un pouce & demi de largeur. Cette enceinte
affleure l’ouverture de la trape , enforte que la
fouris venant à marcher fur la trape pour prendre
l’appât, tombe dans la fouricière ©ù elle fe trouve
prife , la trape fe refermant d’elle-même. A l’extrémité
de la grille de la fouricière, il y a une
porte par laquelle on retire la fouris.
Le quatre de chiffre ou la fureguette eft un autre
piège. C ’eft une boîte plate de fix à huit pouces
en carré , laquelle a des rebords d’environ deux
polices de hauteur du devant, & un tiers moins
fur le derrière. En dedans de cette boîte eft placée
une trape, laquelle eft adhérente au rebord du
derrière de la boîte, par le moyen de deux charnières.
Aux deux côtés & fur le devant de la boîte,
s’élèvent deux montans d’environ huit pouces de
haut, dont l’écart eft entretenu par une traverfe
un peu large, au deffo.us de laquelle paffe une
corde torfe en dehors, comme à la chatière. ^
Du milieu de cette corde fort un bout de bâton
un peu large par fa partie inférieure , lequel
appuie fur la trape lorfqu’elle eft le vée, & vient
s’appuyer contre un rebord placé a l’extremite
extérieure de cette trape ' lorfqu’ellô eft abaiffée*
Au rebord du devant de la boîte, il y * uJ|e
entaille un peu évafée du haut , dans laquée
paffe la tige d’une croix attachée par l’autre bout
vers le milieu de la boîte.
Au milieu de la traverfe qui tient l’écart des
deux montans , eft attachée une ficelle dont un
'bout retient un petit étrefillon de bois d’environ
un pouce & demi de largeur, lequel fert à fournir
le poids de la trape par fon bout fupérieur,
& eft arrêté de l’autre dans une entaille faite à
l’extrémité & fur le plat de la branche exiftante
de la croix.
Pour faire ufage du quatre de chiffre, on doit
; avoir foin que la, corde qui tient l’étrefillon foit
d’une longueur fuffifante, pour qu’elle puiffe tenir
la trape élevée-d’un pouce & demi au deffus du
rebord de la boîte, lorfque l’étrefillon eft placé
; deffous la trape.
La trape étant levée, on hauffe en même temps
le bout de la. croix pour y faire entrer le bout
[ inférieur de l’é'tréfillon, qui s’y arrête ainfi de luimême.
Les chofes en cet état, lorfque la fouris entre
dans la boîte 8c monte fur une des parties de la
croix à laquelle l’appât eft attaché , elle fait échapper
l’étrefillon ; la trape tombe , & l’animal fe
trouve pris & écrafé deffous.
La fouricière à panier, eft une petite planche fur
laquelle, eft arrêtée une efpèce dé cage de fil de,
fer, de figure à peu près hémifphérique, applatie
du deffus ; & au milieu eft un trou rond dans
lequel on a placé une efpèce de herfe ou de papier
en fil de fe r , dont le diamètre va en diminuant
à fon extrémité inférieure, & qui ne donne
que,le paffage jufte à une fouris; on peut mettre
■ auffi un femblable panier fur le côté. La fouris
étant entrée dans la boîte, ne peut plus en fortir
par l’obftacle des pointes très - aiguës des fils de
fer, qui ont autant de dards dirigés contre elle.
La fouricière à billot eft un morceau de bois ,
dans un côté duquel il y a un trou de quinze à
dix-huit lignes de diamètre, fur trois pouces de
[profondeur. Sur le devant du billot & perpendiculairement
au trou, il y a une mortaife de deux
[lignes d’épaiffeur & de. vingt lignes environ de
[longueur.
K Cette mortaife traverfe le billot & fert à paffer
I un anneau de fil. de fer attaché au bout du reffort,
■ lequel eft un morceau de gros fil de fer qui entre
Idun bout dans le derrière du billot, où il eft
■ arrête par un crampon de fer placé un peu plus
■ haut, au deffous du billot : ce reffort eft replié deux
? fois-fur lui-même en forme d’anneau , & fa partie
Iluperieure eft terminée par un crochet.
I Dans l’efpace entre la mortaife & ces barreaux,
Su y a deux trous de vrille à&la .diftance d’un
■ demi-pouce l’un de l’autre. Ces trous percent l’é-
I paiffeur du billot , .& fervent à paffer le fil qui
Idoit tendre le reffort.
I ?Qur tendre cette fouricière, on fait ployer le.
Sreitort} enforte que l’anneau qui eft fufpendu au
Sbout foit entièrement caché dans la mortaife, &
laiffe libre l’ouverture du trou. On retient le reffort
ainfi ployé par le fil qui paffe par les deux
petits trous.
Ce fil paffe à peu près dans le milieu du trou
du billot, & en bouche l’ouverture ; la fouris qui
vient pour prendre l’appât mis au fond , coupe
ce fil ; alors le reffort fe redreffe 8c fait monter
l’anneau qui faifit la fouris au milieu du corps &
l’enlève contre la partie fupérieure du trou , laquelle
eft hériffée de plufieurs pointes qui entrent
dans le corps de l’animal.
j;j : I l y a des billots.où il y a deux, trois ou quatre
trous, 'avec la même mécanique décrite ci-deffus.
La fouricière nommée planchette, eft une petite
planche de fept à huit pouces de longueur &
quatre de largeur, & fur le plat il y a un autre
morceau de bois de fix à fept lignes d’épaiffeur.
Cé fécond morceau de bois eft entaillé en deffous ,
dans fa partie antérieure, à la longueur de trois
pouces. Aux deux côtés de ce morceau de bois
lont attachées les deux extrémités d’un reffort de
gros fil de fer fait en forme de collet; 8c au milieu
du collet eft attachée une ficelle-, qui, de fon
autre bout, tient à un petit étrefillon de bois ,
d[une longueur fuffifante pour être compris entre
le deffus du morceau de bois 8c le crochet de la '
bafcule de fil fer qui préfente l’appât.
C ’eft par le moyen de cet étrefillon qu’on tend
le piège, en élevant le collet d’un bon pouce au
deffus de la planchette , afin que la fouris puiffe
paffer entre ceux pour prendre l’appât attaché au
bout de la bafcule, qui fait retomber le collet au
moindre mouvement 8c arrête ainfi la fouris &
même l’étouffe contre la planchette où l’on a encore
mis quelques pointes de fer, afin de rendre
ce piège plus meurtrier.
Tel eft ce petit ar t, pour la rédu&ion duquel
nous avons confulté le Traité fort détaillé de M.
Roubo fils, maître menuifier à Paris, 8c affocié
honoraire de la Société des arts de Genève, qui
lui-même a confulté avec fruit M. Landru, maître
layetier en cette ville.
Communauté des Layetiers.
Les layetiers font nommés, dans leurs fia tuts9
maîtres layetiers-écriniers de la ville 8c fauxboures
de Paris. 5
Leurs premiers ftatuts font très - anciens, fi on
en juge par les quinze articles rappelés dans une
fentence du prévôt de Paris , auquel les maîtres
de la communauté avoient été renvoyés par François
I , en 1521.
Par ces ftatuts , il eft défendu à ceux qui ont
fait leur apprentiffage, de travailler dans la ville
s’ils n’ont été reçus maîtres.
Il y eu t, le 11 avril 156 4 , une fentence du
Châtelet pour fervir de réglement entre la communauté
des maîtres layetiers 8c celle des maîtreà
doreurs 8c miroitiers. • Elle fut confirmée par un
arrêt du Parlement du T r feptembre 2565, Il fut