
à fe replacer ; & la nuit rétablit les chofes dans
leur ordre.
M. du Fourni de Villiers, qui a fait des expériences
fuivies fur toutes les flèches & dômes de
cette capitale, s’eft occupé de celles relatives à la
dilatation de la coupole dé la halle. Nous ne pouvons
que l’inviter à les publier, quoique, nous le
répétons , ce phénomène ne foit pas nouveau pour
les physiciens. Le dôme des Invalides, en effet,
dont la marte efl incomparablement plus confidé-
rable que celle de la coupole, n’eft pas à l’abri
de cette a&ion de la dilatation ; le .fil à plomb pofé
dans ^intérieur du dôme, marque un déplaceme-
ment fenfible fous l’afpeâ d’un foleil un peu
chaud.
Le public peut jouir maintenant de la vue de
ce monument. Comme les favans & les artiftes
font très - communicatifs , au moins en France,
nous ne doutons pas de l’empreffement que MM.
le Grand & Molinos mettront à fatisfaire la cu-
riofité des amateurs & des étrangers , en leur
communiquant les modèles dont ils font dépofi-
taires. Car on leur doit cette juflice de pofîéder
le rare affemblage des talens & de la modeftie, &
d’avoir, dans cette circonftance, rendu à tous les
artiftes qu’ils ont employés , ce à quoi chacun
d’eux avoit le droi-t de prétendre.
Cette magnifique coupole, telle qu’elle fe préfente
aéfcuellement (en 1786), eft formée alternativement
par des châflis vitrés en vouflure, & par
des bandes égales de métal qui foutiennent fur
un corps de menuiferie cette voûte immenfe.
Il en réfulte un grand efpace au defîous , à
l’abri des injures de l’air, où l’on dépofe les grains
en sûreté, & qui eft en même temps éclairé d’en
haut par un jour pur & doux.
Cette belle conftruéfion pourroît être heureufe-
naent employée pour les grands fallons de tableaux,
de livres, d’hiftoire naturelle, & pour des falles
de ,concert, d’affemblées & de fpeâacles.
De la manière de pofer la Menuiferie.
Après avoir parlé de la conftruâion des ouvrages
de menuiferie ^-il faut faire des obfervations
fur la manière de les pofer.
On ne doit jamais pofer de menuiferie fur des
murs nouvellement faits, ou avant d’en avoir fait
fbrtir l’eau. Mais comme on n’a pas toujours le temps
d’attendre que les plâtres foient defféchés, on a
imaginé quelques moyens de prévenir l’effet de
l’humidité qui feroit travailler le bois.
Ces moyens font de laifler quelque diftance
entre la menuiferie & les murs qui viennent
d’être conftruits ; un autre moyen eft d’imprimer
le derrière des lambris de deux ou trois couches
de greffes couleurs à l’huile.
On prévient encore en partie les accidens des
murs humides, en garniffant le derrière des panneaux
& des bâtis, avec de l’étoupe trempée dans
du gaudron chaud ; ou en y collant avec de la
colle forte des bandes de groffe toile t ou de nerfs
de boeuf battus.
Quant à la manière de pofer les croifèes , il faut
auparavant faire faire, par un maçon , des entailles
dans le tableau de la croifée , pour y fceller
les pièces d’appui 8c les importes.
Quelquefois on fe contente de couper la faillie
des pièces d’appui 8c les importes au nu des tableaux.
Le tableau étant difpofé, on met la croifée en
place & d’aplomb fur tous les fens, ayant foin
que la faillie des- dormans foit bien égale des deux
côtés du tableau.
Il faut faire ferrer les croifèes avant de les pofer,
8c lorfque le dormant eft en place, on y met les
châflis à verres.
Les croifèes s’arrêtent avec des pâtes à plâtre
que l’on fcelle dans les embrafemens, 8c qu’on
attache avec des clous fur le dormant.
Lorfqu’il y a du jeu entre les croifèes & le fond
des feuillures , on remplit le vide avec du plâtre
dans lequel il eft néceffaire de mettre moitié de
pouflière pour empêcher qu’il ne fe gonfle, 8c ne
pouffe trop le dormant.
Les doubles croifèes fe pofent de même; &
quand on veut qu’elles fe lèvent en é té , on les
arrête avec des crochets de fer qui font fcellés
dans les tableaux ; ou fi l’on ne veut ôter que
les châflis, on arrête les dormans avec des pattes
coudées fçellèes en dehors delà croifée; ou avec
des pattes a v is coudées fcellées dans le tableau,
ou avec des vis coudées à écrous, lefquelles paf-
fent au travers des dormans 8c fe ferrent par
dehors.
Dans la pofe des portes tant grandes que petites,
il faut avoir loin que les deux vantaux foient bien
d’aplomb & bien dégauchis l’un avec l’autre ; on
doit ne laifler 'qu'un quart de pouce de jour fur
la hauteur, parce que la pefanteur des vantaux les
fait bientôt retomber 8c leur donne fuffifamment
de jeu.
Quand on veut fceller une porte cochère, on
a l’attention de la caler tant par-deffous que par
les côtés, 8c de n’ôter les cales que vingt-quatre
heures après le fcellement, afin que le plâtre ait
le temps de prendre.
Avant de pofer les portes à placards dans un
appartement, on doit d’abord tirer l’alignement
du milieu de l’enfilade, St l’aplomb du niveau de
la corniche, laquelle doit régner avec le devant
du chambranle. Enfuite, on pofe le chambranle
qui porte les portes , en obfervant une ligne de
jeu au moins.
Quand les placards font à deux vantaux , on
met les deux battans-des chambranles bien d’aplomb
fur le champ; & on leur donne un peu
de refuite fur le plat pour faciliter l’ouverture des
portes.
Si les placards ne font qu’à un vantail, il fan*
donner de la refùite au battant fur lequel la porte
eft ferrée tant fur le plat que fur le champ. Une
ligne par toife eft fuffifante à cet égard.
Lorfque les bayes font de bois apparent, on
attache les chambranles avec des broches qui paf-
fent au travers, ou avec des pattes à vis , dont
l’extrémité eft percée de plufieurs trous & qu’on
arrête avec des clous fur les poteaux de la baye.
Quand les bayes font de maçonnerie, on arrête
les chambranles avec des pattes à vis coudées,
lefquelles font fcellées dans l’épaiffeur du mur.
Les doubles chambranles font arrêtés avec des
broches lorfque les bayes font en bois, 8c lorf-
qu’elles font en plâtre , on y met des pattes à vis
droites qu’on place diagonalement fur le derrière
du chambranle , 8c que l’on fcelle par le côté.
Les embrafemens des portes font Amplement retenus
dans les chambranles par des languettes 8c
quelquefois arrêtés avec des vis.
Avant de pofer les lambris d'appui, on commence
par defcendre les aplombs de tous les angles
des corniches afin de faire les languettes &
les rainures de ce même lambris, puis on le met
de niveau fur fa largeur.
Cela fait,. on le met à la hauteur convenable,
en coupant le pied fuivant les irrégularités du
plancher, ce qui fe fait par une traînée ; c’eft-à -
dire, par un trait de compas mené parallèlement,
en appuyant une de fes branches fur le plancher
& eh faifant marquer l’autre fur le bois.
On attache ce lambris le long du mur , de dif-
tançe en diftance , par le milieu des battans, en-
obfervant de le bien dreffer fur tous les fens.
Le lambris étant ainfi arrêté on ajoute les cy-
maifes defliis, en les faifant joindre contre le mur.
Les cymaifes s’arrêtent fur le lambris avec des
partes à pointe que l’on fait entrer dans le mur
ou dans des pieds de bois,
On attache les plinthes fur le lambris d’appui
avec des clous d’épingle, on les met de largeur
en les faifant joindre exactement au plancher, foit
qu’il foit droit ou inégal.
Quand il y a des lambris de hauteur, on ajufte
d’abord celui d’appui du deflùs de la cymaife, & delà
on prend des mefures pour celui de hauteur ; &
on le met en place après avoir coupé le pied du
lambris d’appui d’environ fix lignes, afin de pouvoir
faire une pefée deflous le lambris d’appui,
laquelle le fait remonter à fa place,‘ & force celui
de hauteur à joindre fous la corniche.
Les lambris s’arrêtent fur les murs avec des
broches ou bien avec des vis; & pour cette derr
Iuere manière on fait' fceller dans les murs des
morceaux de bois qu’on nommestampons, & qui
j font taillés à queue d’aronde fur leur épaiffeur.
yn fait faillir ces tampons lorfque les lambris font
holés des murs.
Les chambranles des croifèes fe pofent de même
que ceux des portes. S’ils affleurent le nu des embrafemens
, on les arrête avec des pattes coudées
à pointe ; ou par les côtés avec des pattes à plâtre
; ou fur le devant avec des vis qui pénètrent
les embrafemens.
On doit toujours enterrer les têtes des v is , &
les recouvrir avec un tampon à bois de f il, c’eft-
à-dire, du même fens du bois.
Pour attacher les parquets des glaces des cheminées,
on fe fert de vis à écrou, nommées vis à parquet
de glace. Ces vis qui ne font point apparentes fe
placent dans les traverfes du parquet, dans lefquelles
leur tête eft entaillée à fleur.
Les glaces doivent être pofées parfaitement
d’aplomb , & bien parallèlement à la rencontre
l’une de l’autre.
Quand on fe fert de vis à écrou dans les bibliothèques
8c autres ouvrages de menuiferie de bâtiment
, on affemble le battant 8c la traverfe que
l’on veut retenir , on y perce un trou de la grôf-
feur de la vis. Ce trou parte dans la traverfe, au
milieu de^ l’épairteur du tenon , du moins autant
qu’il eft poffible ; & on le prolonge de trois à
quatre pouces plus loin.
On défaffemble enfuite la traverfe, & du côté
le moins apparent on fait , à environ un pouce
& demi, ou deux pouces de l’arrafement, une
mortaife carrée, dont la largeur eft en travers de
la traverfe & égale à celle de l’écrou. On approfondit
cette mortâife jufqu’à ce que le trou de
l’écrou foit v is -à -v is de celui percé dans la traverfe.
L’écrou étant bien en place , pas trop enfoncé,
on bouche le deffus de la mortaife avec un tampon
à bois de bout que l’on y colle.
Il eft des occafions où l’on fait ufage d’écrous
faillans que l’on attache alors fur le derrière de
la traverfe.
Des ferrures nèceffaires au Menuifier en bâtimens•
Les ferrures néceffaires au menuifter en bâtiment
font les clous de toute efpèce , tant à têtes rondes
qu’à têtes plates, à bois ou à écrou ; les pattes
à lambris , appellées petites pattes , les pattes à
pointes, les pattes à Vis en bois 8c à écrous de
toutes longueurs, les pattes à plâtre , à pointes
ou à vis droites 8c coudées, les plates-bandes courbes
& droites 8c les équerres de fer , lefquelles
fervent à lier les différentes parties de menuiferie
8c à en fortifier les joints.
Les clous font affez connus, 8c nous les avons
fait affez connoître en traitant l’art du Cloutier, Tome
I , de ce Diâionnaire, pour nous difpenfer de les
décrire ici. Nous dirons feulement que les clous
à tête plate font ceux dont la tête d’une forme oblon-
gue les rend propres pour attacher les parquets,
les planchers, 8c tout autre ouvrage de menuiferie
où l’on veut que la tête des clous ne foit pas trop
apparente.
Les menuifiers fe fervent aufli des clous d'Jpin