
prife à la plus grande largeur, c'eft a dire au deffus
de l’appui. . . .
Leur longueur eft de 30 pouces a 1 appui ot de
trente-deux pouces par le haut fur quatre pieds fix
pouces de haut, prife à l’ouverture de laporuete
qui eft ordinairement cintrée. ^
Il y a des chaifes à porteurs dont les bâtis font
remplis par des cannes à compartimens, ce qui
les rend plus légères, & en même temps plus
■ fraîches pour l’été.
Les brouettes font de petites voitures allez lem-
blables aux chaifes à porteurs , quant à la forme &
à la conflruétion de la caiffe ; mais elles en different
en ce qu’elles font portées par des roues,
ou pour mieux dire, par un reffort attaché au
corps de la voiture & à l’effieu des roues
Elles font traînées par un feul homme, au moyen
de deux bâtons attachés à la voiture, entre lefquels
il eft placé comme un cheval de limon.
Toute la différence qu’il y a entre le corps dune
chaife à porteurs & celui d’une brouette, c eft qu à
ce dernier ‘ il faut placer deux montans fur le
derrière dans la partie de l’appui , qu plutôt un
feul montant évidé au milieu , à 1 effet de paffer
l’eflieu des roues , & les montans de fer qui y
font attachés. '
On doit obferver en plaçant les montans, qu ils
foient de manière que les roues débordent
le corps de la voiture par-devant, & que leurs
ouvertures ainfi que le fiége foient affez elevées
pour que l’eiïieu puiffe monter fans y toucher.
Les roues des brouettes ne doivent pas avoir
plus de trois pieds huit pouces de diamètre, parce
que fi elles en avoient davantage , elles hauffe-
roient trop le liège déjà fort eleve , puifqu il a
près de feize pouces du deffus.
La manière dont ces brouettes font fufpendues
eft fort ingénieufe j elle confifte en un coin ^de
reffort attaché en deffous du brancard que l’on
prolonge d’environ un pied plus que le devant
de la voiture. Le petit bout de ce reffort entre
dans une boucle formée à une tringle de fer
atachée avec l’effieu, de forte que tout le poids
de la voiture porte fur le reffort, & par conféquent
fur les roues, par le moyen de la tringle montante
qui alors fait l’office de foupente.
Les chaifes à porteurs, ainfi que les brouettes
publiques, n’ont par la face & par les cotés, que
des ouvertures d’environ huit à neuf pouces de
haut, ouvrantes à couliffes horizontales par les
côtés feulement.
Les voitures nommées fiacres font pretque
toutes des berlines d’une formé très fimple.
Les chaifes de jardins font de petites voitures
à deux , trois ou quatre roues, traînées & plus
ordinairement pouffées par des hommes. Ces voitures
font à une, deux, trois & meme quatre places
elles font ordinairement découvertes , ou fi elles
font couvertes, ce n’eft que par des pavillons
avec des rideaux d’étoffes.
Elles ne font guère d’ufage que chez le roi;
ôc chez les princes pour la promenade dans des
parcs très-étendus.
Une chaife de jardin à quatre places confifte en
une table ou plateau de fept pieds de longueur,
trois pieds & demi à quatre pieds de largeur,
fur lequel font placés deux fauteuils d’une largeur
affez confidérahie pour contenir chacun deux per-
fonnes.
La table de ces voitures eft élevée à environ
un pied de terre , & eft portée par quatre roues;
{avoir, deux parderriere ,8c deux par-devant:
celles de derrière ont environ vingt-un pouces de
diamètre ; leur axe ou efiïeu porte immédiate-
ment au deffous de la table. Pour celles de devant ,
elles doivent être beaucoup plus baffes , puifqu’il
faut qu’elles paffent au deffous de la voiture, a(in
de pouvoir tourner aufli court qu on le juge a I
propos.
On place au derrière de ces voitures, deux
barres de fer cintrées, lefquelles s’élèvent du deffus
de la table où elles font attachées jufqu’à la hauteur
d’environ trois pieds & demi. Ces barres
en reçoivent une autre placée horizontalement,
contre laquelle s’appuient les hommes qui pouffent
la voiture. On emploie ordinairement quatre hommes
aux voitures à quatre places.
Au devant de ces voitures, on place pareillement
deux barrçs de fer cintrées, lefquelles en
reçoivent une autre auffi placée horizontalement,
fur laquelle s’appuient les deux hommes qui con-
duifent la voiture par-devant : ces deux barres de
fer ne font pas attachées à la table delà voiture;
mais au contraire à l’eflieu des roues de devant
, lequel étant lui-même attaché à une cheville
ouvrière , comme à toutes les autres voitures
, tourne comme on le juge à propos, a
change à volonté la direction de la voiture.
On peut faire porter ces fortes de voitures
fur des refforts, pour les rendre plus douces^.
Lorfque les voitures de jardins ne font qu’à une
place fur la largeur, ou à deux fur la longueur
feulement, on ne fait que les pouffer , & laper-
fonne qui eft fur le devant tient la branche de
fer attachée à la roue de devant, n’y en ayant
qu’une ordinairement, & la fait tourner & agir
comme il convient.
Les roulettes de jardins, dont on fait ufage chet
le ro i, font montées fur deux roues & fe mènent
par deux hommes à peu près comme les chaifes
porteurs. Ces roulettes confident en un petit
fauteuil fufpendu par quatre courroies attachées
aux deux montans qui fupportent l impériale o
dais de la voiture , & en un marche-pied attacite
de même aux deux brancards.
Voila en général les règles de conftruâhon a«
voitures les plus ufitées, mais dont les forint»
la décoration, & la coupe peuvent varier fuivai» |
J îç goût & la mode.
M E N
IV
Me n u i s e r i e d e s j a r d i n s o u l’a r t
d u t r e i l l a g e u r .
L’art du treillageur eft moderne, il eft dû au
génie décorateur des françois.
Le treillage fut dans l’origine deftiné à foutenir
les treilles ou feps de vigne, d’où lui eft venu fon
nom. On s’en fervit aum pour foutenir les arbrif-
feaux d’efpaliers , puis à féparer les routes des
taillis, & les diverfes^parties des jardins potagers.
Ces fortes de treillages etoient faites par les jardiniers.
Mais quand le jardinage fut perfectionné
par le Nôtre , & Jules-Hardouin Manfart -, le
treillage, en devenant un objet de décoration ,
fut confié à des ouvriers particuliers , appelés
treillageurs, qui d’abord travaillèrent librement,
jufqu’en 1769 qu’ils furent réunis au corps des
menuifiers.
Les treillageurs doivent avoir des notions au
moins élémentaires des principes d’architeâure
& de l’art du trait, pour exécuter une infinité
d’ouvrages de décoration & d’archireâure, qui
leur font commandés. Cependant nous n’entreprendrons
point de développer les procédés de ces
arts qui feront difcutés dans une autre diviiion
de l’Encyclopédie ; nous devons nous preffer de
faire connoître la pratique de l’art du treillageur,
& nous continuerons toujours de confulter M.
Roubo fils, ne pouvant nous en rapporter pour
toutes les parties de la menuiferie , à un guide
plus ex aâ, plus fûr & plus expérimenté.
Des bois propres au treillage.
Les bois employés ordinairement pour le treillage
, font le châtaignier, le chêne & le frêne ;
on peut auffi fe fervir de bois lians & qui fe
fendent aifément, comme l’aune, le bouleau , le
cyprès, le laurier, le mûrier blanc, le pin, le faule.
Le châtaignier qu’on vend pour la conftruâion
du treillage eft de deux efpèces, favoir celui en
échalas ou en cerceaux,& celui en pièces ou bûches.
Lés échalas font des tringles d’environ un pouce
de largeur fur huit à neuf lignes d’épaiffeur, prifes
dans de jeunes brins d’arbres qu’on fend ainfi que
les autres merrains.
Les échalas fe vendent par bottes de 36 toifes
chacune , quelle que foit leur longueur, qui varie
depuis deux pieds & demi, trois pieds , quatre
pieds & demi, cinq , fix , fept, huit & neuf pieds ;
de manière que la botte de neuf pieds eft compofée
de vingt-quatre échalas, celle, de huit pieds de
vingt-fept, celle de fept pieds de trente-un, &
un pied de perte pour le vendeur , celle de fix
pieds de trente fix , celle de cinq pieds de quarante
troii échalas & un pied de perte pour l’acquéreur.
On dort choifir les échalas les plus carrés'& les purs
droit & il faut' qu’ils -forent moyennement lècS.
Les cerceaux s’emploient quelquefois pour les
cintres des berceaux en treillage ; on choifit
pour cet effet de gros cerceaux de cuves, qu’on
équarrit pour les mettre à la groffeur des échalas.
Les pièces de châtaignier ne font autre chofe
que des bûches de trois à quatre pieds de longueur,
& d’e fi-x à fept pouces de diamètre , que l’on vend
couvertes de leur écorce. Il faut les choifir droites
& vertes afin qu’elles fe fendent aifément.
Le chêne entre dans la conftruéfiôn des bâtis des
treillages , &. dans leur rempliffage.
Dans le premier cas , on emploie des chevrons,
des membrures, & des planches de toutes fortes
de qualités. P
Pour les ouvrage de rempliffage on fe fort de
lattes de chêne, on fait auffi ufage de chêne de
boiffelerie.
Le frêne ne fert qu’à faire des copeaux. On
l’achète en pièces ou bûches à peu près femblables
à celles de châtaignier. Il faut les choifir vertes
& bien de fil. ■
Outils des treillageurs.
Les treillageurs fe fervent d’outils dont plufieurs
leur font communs avec d’autres ouvriers.
Il leur faut une fcie à main, dont l’arçon ou
monture eft toute de . fer & a environ un pied
de longueur ; la lame de cette fcie eft attachée
d’un bout avec la branche de l’arçon, & de l’autre
avec un mentonnet dont la tige , qui eft terminée
par une vis,paffe au.travers delà branche inférieure
de l’arçon & y eft arrêtée'en deffous avec un écrou,
par le moyen duquel on tend la lame autant qu’on
le juge à propos.
Les treillageurs fe fervent de cette fcie pour
tous leurs différens ouvrages, fur-tout pour couper
les échalas.
Leurs antres outils font une fente , dont la longueur
du deffus du manche eft d’environ neuf
pouces , fur environ 3 ponces de largeur. Cette
fèrpe eft affûtée des deux côtés.
Le marteau, dont la tête eft ronde & a environ
neuf à dix lignes de diamètre. Sa pane eft applatie
& n’a tout au plus que trois lignes d’épaiffeur fur
une largeur à-peu-près ègjale au diamètre de la
tête ; fon manche a environ un pied de longueur,
& eft diminué dans fon extrémité fupérieure.
Les tenailles {ont petite^ de tête. L’extrémité
des deux mords eft d’acief trempé, & affûtée en
bifeau en deffous , afin qu’elle puiffe couper le
fil de fer & les pointes. Les,branches de Ces tenailles
font prefque droites , & parallèles lorfqu’elles font
fermées. Elles ont fept pouces de longueur depuis
le clou au centre du mouvement jufqu’à leur extrémité
; ce qui fait envi ré 11 neuf pouces pour la
longueur totale.
Les treillageurs fe feÿvent d’une efpèce de foret