
layettes qui font de petits verroux d’ivoire a b ,
fig. 3 , qui ont une tête A B par laquelle on les
peut pouffer & tirer de côté & d’autre pour accorder.
Les layettes ont leur palette en queue d’aronde,
dont les bifeaux fe logent fous les parties d d ,
qu’on appelle guides , & qu’on a épargnées lorf-
qu’on a creufé les couliffes.
On. creufe les couliffes avec les couliffoirs, qui
font de petites équoines : on en a de droites &
de gauches , c’eft - à - dire , dont les onglets font
tournés à droite ou à gauche, pour travailler les
différens côtés des couliffes.
On fait enfuite communiquer les tuyaux par
leur extrémité oppofée à celle où eft l’anche avec
line couliffe, en laiffant une fente e e b d , même
fig. 3, dans le milieu de la couliffe, laquelle pénètre
dans le tuyau qui correfpond derrière.
Les layettes régiffent le fon de ces tuyaux, en
fermant ou en ouvrant plus ou moins l’ouverture
par où il fort ; on peut rapporter leur fonélion à
celle du tourniquet, avec lequel on accorde les
pédales de flûtes des orgues.
Les bourdons n’ont pour l’ordinaire que cinq
layettes & quatre anches; de ces cinq layettes,
il y en a deux qui forment les baffes d’ut & de
fo l; une des trois autres forme un fol y qui eft la
quinte de la baffe d'ut & l’oclave de celle de fo l :
on l’appelle taille par uiï ancien ufage; une autre
forme ut y qui eft à l’oélave du premier : on peut
auffi l’accorder en ré, on la nomme haute-contre ;
la troifième forme un fol , qui eft à l’oêlave du
premier & à la douzième de la baffe d’ut : on la
homme dejfus ou le petit fol.
Les baffes font pour l’ordinaire contiguës à un
efpace un peu large , où il n’y a point de couliffes
; on remarquera que cet efpaçe doit toujours
être tourné en dedans du coté du corps, enforte
que lorfque l’on pofe la main droite fur le bourdon
pour l’accorder , les layettes des baffes fe
trouvent directement fous le pouce.
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Accord en C fol ut & en G ré fo l.
Pour accorder en c fol ut y il faut tenir fermés
avec les doigté de la main gauche , les quatre
premiers trous du grand chalumeau pour forme?
l'ut ; la peau de la mufette doit être remplie de
vent que l’on entretient le plus égal qu’il eft pof-
fible.
On ouvre enfuite la layette de la baffe d'ut ÿ.
laquelle eft ordinairement dans la première couliffe
: on la tire vers le dôme D ou H , fig. 3 ,
jufqu’à ce que cette baffe fonne la double oêtave
au deffous de Yut du grand chalumeau. On la tient
cependant un peu plus baffe , parce que cet ut
n’eft jufte que lorfqu’il n’ÿ a que le cinquième ton
de débouché; c’eft'pourquoi, pour juger plus sûrement
de l’accord , on rebouche les fixième &
feptième. tons.
Après avoir accordé jufte la baffe d’ut, on accorde
fa quinte fol à l’oâave en deffous du fol
d’en bas du grand chalumeau, & on vérifie l’accord.
Après ces deux baffes, on accorde la layette
d’ztf à l’oélave au deffous de Y ut du grand chalumeau
, & la layette du fécond fol à l’oélàve du
premier, & à l’uniffon du fol d’en bas du grand
chalumeau : ces quatre tons u t, fo l, u t , fol y forment
l’accord en c fo l ut, lequel a une douzième
d’étendue.
Pour, accorder en g ré f o l , on ouvre d’abord1
la layette de la baffe que l’on accorde à la double
oélave en deffous du fo l t tout en bas du grand
chalumeau.
On Ouvre & on accorde enfuite fon oélave par
le moyen de la layette appelée taille , qui doit
; former,l’oélave ,au deffous du fol d’en bas du grand
; chalumeau, & l’cââve au deffus de la baffe.
On ouvre enfuite la layette qui fe nomme haute-
I contre ; on la tire jufqu’à ce qu’on découvre une
fécondé ouverture ou lumière qui eft deffous «
& qui fert à former le ré qui eft la quinte de
l’oétave de la baffe fo l; on l’accorde à l’oéiaye au
d.effous du ré d’en bas du grand chalumeau, ob-
fervant à chaque fois de vérifier l’accord.
Enfin, on ouvre le fol qui a déjà fervi pour accorder
en c fol ut y que l’on appelle deffus ;
Taccorffe à l’uniffon du fo l d’ert bas du grand cha- i
lumeau. Ces quatre fons fo l y fo l, r e ,fo l, forment
l’accord que l’on appelle de g re fol. •
On obfervera que cet accord - ci ne diffère
de _celui-.de c fo l ut , que dans la baffe & la ;
haute - contre ; ces deux tons font les feüls 1 fur i
lefquels on accorde aujourd’hui les mufettes ; au-1
trefois on les accordoit fur tous les tons de la
gamme, ce qui exigeoit des bourdons qui euffent
plus de layettes & plus d’anches que ceux qui
font à prélent en ufage.
La mufette qui a une treizième d’étendue, fonne
•l’uniffon du deffus de hautbois, mais elle ne 'commence
qu’au fa qui précède immédiatement la clé
de g ré f o l , au lieu que le haùtbois defcend jufqu’à
Y ut de la clé de c. fo i ut , & elle monte
comme lui jufqu’en d la re double oétave. Voye^ I
1 la table du Rapport dé l’étendue des lnflrumens, \
pl. XXI, Art du Luthier, tome 3 des gravures.
Pour jouer de cet infiniment, il faut en premier
lieu attacher le foufflet fur le côté droit, au
moyen de la ceinture qui tient audit foufflet, de
laquelle on fe ceint le corps ; on prendra enfuite le
braftelet qui tient au deffiis du foufflet,, duquel
on s’entourera le bras droit, & dont on agraffera
l’agraffe Tl fig. 4 , à l’anneau dormant S.
On prendra enfuite la mufette par .le haut, autrement
dit les boîtès des chalumeaux de la
main droite , on la portera fous le bras gauche
avec lequel on l’embraffera ; on ajuftera avec
la main gauche, le bout du porte - vent dans le
trou du foufflet ; on bouchera enfuite avec les
doigts de la main gauche , - les quatre premiers'
trous du grand chalumeau ; favoir j le trou marqué
1 , fig- s y ayec le pouce, & lés. trous 2, 3,
4, avec les doigts fuivans , qui font l’index, le
doigt du milieu, & le doigt annulaire; à,l’égard
du petit doigt de la main, il reftera un peu élevé
& arrondi, enforte qu’il n’appuie point fur les I
clés du petit chalumeau, non plus que les autres
doigts de la même main.
La main gauche étant ainfi pofée, on pourra !
commencer à donner le vent ; ce qui fe fait en
ouvrant & en fermant le foufflet avec le bras
droit ; on foufflera jufqu’à ce que la peau foit
pleine & ronde ; on l’enfoncera fous le bras gauche
à mefure qu’elle s’emplit, en la pouffant avec la
main droite le plus avant que l’on pourra. •
Lorfqu'elle fera remplie, on rallentira le mouvement
du foufflet, & on appefantira le bras gauche
fur le corps de la mufette, enforte qu’il faffe
çomme un contre - poids , & qu’il entretienne le
vent égal ; pour cet effet, on obfervera de baiffer
le foufflet un peu v ite , & de lâcher un peu le,
bras gauche, de refter un peu, & de le relever
doucement.
garde auffi de ne point forcer le v en t, ce qui
étouffe les anches & les empêche de parler.
On bouchera enfuite les autres trous avec la
main droite , on placera le pouce de cette main
entre les deux clés de mi bémol & dey? bémol, auxquelles
on prendra garde de toucher ; puis on
bouchera avec le doigt index le cinquième trou',
enfuite le fixième avec le doigt du milieu, le feptième
avec le doigt annulaire ; à l’égard du, huitième,
i l fe bouche rarement, c’eft pourquoi on
laiffera le petit doigt en l’air, jufqu’à ce qu’il y
ait occafion de s’en fervir : on aura attention de
le tenir parallèle aux autres , 8c en général tous
les doigts ni trop alongés , ni trop arrondis , ni
de traversâtes mains feront-en devant de la région
hypOgâftnque, & tes chalumeaux debout ou
perperpendiculaires à l’horizon.'
Les fept trous étant bouchés forment 1e fol
grave de cet infiniment, lequel eft à l’uniffon du
fo l de la clé de g ré fo l des clavecins ; pour faire
articuler cette note f o l , on bouchera le huitième
trou avec le petit doigt de la main droite, & .an
le rélevera fubitement : cette opération, qui eft
ce qu’on appeîlé donner un coup de' doigt , fera
articuler là note fo l ; on la répète de cette manière
quand il eft néceffaire, ainfx des autres.
Lorfque 1e huitième trou eft bouché, le fon qui
en réfulte eft 1e fa , qui eft à l’oétave de celui
de la clé ƒ ut fa des clavecins.
On fera 1e la en débouchant 1e feptième trou,
on fera enfuite 1e f i en débouchant le fixième trou ;
mais il faut auparavant reboucher 1e feptième,
car on ne doit jamais' déboucher aucun tçou que
tous tes autres ne foient bouchés, excepté 1e huitième
, c’eft ce qui opère l’articulation ; on rebouchera
enfuite le fixième trou , & on ouvrira le
cinquième pour faire Yut , que l’on rebouchera
avant d’ouvrir 1e quatrième qui forme 1 e re.
On rebouchera le quatrième trou pour faire le
mi, en ouvrant le troifième.
Enfuite on rebouchera le troifième trou & on
débouchera le fécond pour faire le fa , qui eft
l’oêlave de la plus baffe note de cet inftrument.
On rebouchera enfuite 1e fécond trou & on
ouvrira 1e premier en levant 1e pouce de la main
gauche pour faire 1e f o l , qui eft à l’oélave de la
clé de g'ré fol des clavecins.
Il y a plus haut que le premier trou une petite
clé qui fert à former 1e la : ce la eft à l’uniffon
de celui du petit chalumeau qui fe forme en débouchant
la clé 1 avec le pouce de la main droite,
que l’on gliffe par deffous le grand chalumeau avec
j la patte G e , après avoir fait paffer 1e petit doigt
de la main droite par deffous le grand à l’endroit
marqué x dans la fig. 6 , où l’on voit quels tons
forment les clés du grand & du petit chalumeau,
écrits à côté de chaque clé.
On fe fert du pouce de la main droite pour
toucher les trois clés 1 , 3 , 5 , du petit chalu-
I meau, & du petit doigt de la main gauche pour
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