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Polémoscope ; efpèce de télefcope ou de lunette
d’approche recourbée, pour voir les objets
qui ne font pas directement oppofes à 1 oeil.
Polir au papier; c’eft après qu’un verre a été
travaillé au baftin & poli avec l’emeril ou la potée,
en achever le poliment fur un morceau de papier
qu’on colle au fond du bafiin ou il a ete fait.
Polissoirs ; morceaux de bois d’un pied & plus
de longueur, de fept ou huit pouces de largeur ,
& de dix-huit lignes ou environ d’épaiffeur, couverts
par deffus d’un vieux feutre de chapeau^ de
caftor, fur lequel les maîtres miroitiers-lunettiers
poliffent les châiîis d’écaille ou de corne qui fervent
à monter leurs lunettes.
Polyèdre ; c’eft un verre à facettes qui fait pa-
roître les objets en plus grand nombre.
Presbyte ; c’eft une perfonne qui ne voit que
de loin, parce qu’elle a le criftallin applati.
Prismatique (miroir) ; miroir compofé de fur-
faces planes, inclinées les unes aux autres.
Prisme; C’eft un folide tranfparent dont les extrémités
font deux triangles égaux & parallèles ;
& les trois faces qui en terminent le contour, font
des parallélogrammes très-polis. ' .
Pyramidal (miroir); celui compofé de furfaces
planes, triangulaires, inclinées les unes aux autres,
enforte que les fommets de tous les triangles fe
réunifient en un point commun, qui forme le fom-
jnet de la pyramide. —
Repaire ; marque qu’on fait fur les tubes d’une
lunette à longue vue , afin de les alonger & de les
accourcir au jufte point de celui qui s’en fert.
Rondeau , inftrument du lunettiér ; c’eft un
plateau de fer forgé ou de fonte, dont les lunettiers
fe fervent pour y travailler les verres dont la
fuperficie doit être plane, c’eft-à-dire, ni convexe
ni concave. Les rondeaux fervent pour faire des
bifeaux fur les glaces. Le grès, l’émeril, le tripoli,
L U N.
la potée d’étain, fervent à dégrofiir, adoucir, polir
& luftrer le verre ou le criftal qu’on travaille finie
rondeau.
Sphère ou Boule, inftrument dont fe fervent
les miroitiers-luoettiers, pour travailler les verres
concaves qui font propres aux opérations d’optique,
ou autres ouvrages de miroiterie.
T élescope ; inftrument d’optique qui fert à
découvrir & voir des objets très-éloignés, foit directement
à travers plufieurs verres, ou par réflexion
au moyen de plufieurs miroirs.
On diftingue le télefcope de Galilée ou allemand,
le télefcope agronomique , le télefcope aérien , le
télefcope terre (Ire ou de jour, le télefcope de nuit,
le télefcope de réflexion, catoptrique ou cata-diop-
trique , les tèlefeopes de Grégory, de Cajfegrain,
de Newton.
T ube ; c’eft le tuyau qui fert pour les lunettes de
longue vue. On le partage ordinairement en plufieurs
morceaux qui s’emboîtent les uns dans les
autres. On en fait de carton, de fer-blanc, & de
légers copeaux de bois.
Verre; nom qu’on donne aux lentilles de verre,
deftinées à corriger les défauts de la vue ou à
l’aider. Cependant, on donne plus particulièrement
le nom de lentille aux verres convexes des deux
côtés, & on appelle en général les autres du nom
de verre.
V erre a facettes ; c’eft un verre ou une len^
tille, qui fait paroître le nombre des objets plus
grand qu’il ne l’eft en effet.
V erre ardent ; e’eft un verre convexe des
deux côtés, qui a la propriété de raffembler les
rayons du foleil en un petit efpace que l’on appelle
foyer.
V erre lenticulaire ; c’eft un verre convexe
fur fes deux faces , propre à aider les vues affoiblies
en grgfiifiant les objets.
LUSTRIEB-
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L U S T R I E R. ( Art du )
Yj E luftrier eft l’artifte qui conftruit des luftres.
Le luftre eft cette efpèce de chandelier à plufieurs
branches, qu’on fufpend aux planchers des
; falons & des appartemens, aux voûtes des églif^s,
. au plafond des falles de fpe&acles , & dans les
endroits qu’on veut, décorer en les éclairant.
Ces luftres varient autant dans leurs formes que
dans leurs ornemens. Cependant, on peut en dif-
tinguer trois efpèces; favoir, les luftres à tige dé-
[ couverte, ceux à confole, & ceux à lacé.
Les luftres à tige découverte font ainfi nommés,
j de ce que leurs tiges ou branches de chandelier font
à découvert, & n’ont point d’ornemens par deffus.
Les luftres à. confole font ceux dont les tiges font
i faites en forme de confole.
Les luftres à lacé font ceux ornés & prefque tout
[ couverts d’entrelacs de petits grains de verre qui
I enveloppent leurs tiges, & font divers ornemens.
Le corps d’un luftre eft de métal, & fabriqué par
les fondeurs en bronze, qui le font fur les modèles
que les luftriers leur indiquent ou leur fourniffent.
Quant à la manière de décorer les luftres, ellp
dépend du goût & de l’intelligence du luflrier. Son
art confifte principalement à favoir bien diftribuer
& approprier les ornemens, qui confiftent en pièces
plates de verre , en pendeloques ou morceaux de
verre taillés en poire ÿ & en grains à peu près fem-
blables aux gros grains de verre qu’on met dans
I quelques chapelets.
I Ces pièces font d’un criftal naturel, qu’on nomme
I enflai de roche , & qui fe trouve dans certaines
| mines. Ce criftal eft très-dur, fufceptible d’un beau
[ poli, mais il eft rare & cher. On l’imite dans les
I V^rer*es> celles de Bohême en ayant fait des pre-
[ n?iefes & de très-beau , on appelle verres ou criflaux
I de Bohême ces pièces de verres, conftruites avec un.
I égal fuccès dans d’autres verreries.
I . toutes les pièces de verre travaillées pour les
! ultres, font percées d’un ou de deux trous, dans
lefquèls on paffe un fil de fer pour les attacher les
unes aux autres, & leur faire prendre la figure &
l’arrangement qu’on juge à propos de leur donner.
Ces pièces s’achètent toutes faites & toutes polies
chez les faïanciers, les miroitiers ou autres marchands
qui les tirent des différentes verreries. Les
luftriers fe chargent feulement de les attacher &
de les mettre en place, fuivant le deflin qu’ils fe
fe propofent d’exécuter.
Il y a des luftres garnis de pyramides ou de
vafes de verre, qui ont une forme pyramidale. Il
y en a d’ornés de rofettes ou efpèces d’étoiles à
plufieurs rayons. Ces rofettes s’emploient principalement
pour l’ornement des luftres à tige découverte.
Çe font ordinairement les premières pièces
que les luftriers mettent fous les tiges, & c’eft à
ces rofettes qu’ils attachent & fufpendent les autres
pièces. . # *
Les luftres fe terminent prefque toujours par une
boule de verre ou de criftal de roche. Il y a de-ces
boules qui font creufes , & qu’on remplit d’eau
lorfqu’on veut qu’elles réfléchiffent plus vivement
la lumière des bougies qui garniffent les branches
du luftre.
On a imaginé de faire dans quelques verreries
des glaces courbées, qui, en multipliant les réflexions
de la lumière, font l’effet d’une très-grande quantité
de bougies, quoiqu’il y en ait fort peu. Ces glaces
ou bocaux de verre ont encore l’avantage de renfermer
les bougies, de les mettre à l’abri du vent,
de les empêcher de couler, & de jeter un très-grand
éclat.
Quant aux luftres entièrement de métal, ils fe
font par les ouvriers qui travaillent les efpèces de
métaux dont ils font compofés; favoir, les fondeurs
en bronze pour les luftres en bronze, cuivre ou
laiton; les orfèvres pour les luftres en argent, &c.
Les luflriers font en trop petit nombre pour cora-
pofer une communauté particulière.
V O C A B U L A I R E .
B"
oum ; morceau de verre ou de criflal taillé ou
t()rnié en boule.
Console ( luflre à ) ; c’eft un luftre dont les
ranches font contournées en faillie.
Corps du lustre ; ce font les parties de métal
qui en font la bafe, & les branches. v
Cristaux de Bohême ; ce font des morceaux
verre imitant le criftal de roche.
LAC£s courbées; ce font des verres courbés
« forme de bocal.
j . AC.^ ( luftre à ) ; celui qui eft orné d’entrelacs
e petits grains de verre.
Arts & Métiers. Tome IP. Partie /,
Lustre ; grand chandelier à plufieurs branches l
d’une forme circulaire ou pyramidale , orné de
criftaux.
Lustrier ; artifte qui fait des luftres.
Pendeloques ; morceaux de criftal ou de verre
taillés en poire, qu’on attache aux luftres.
Pyramides ; morceaux de verre taillés en v afe ,
Ôu de telle autre forme pyramidale.
T ige dtj lustre; ce fontles branches ou bras
de ce grand chandelier.
Rosettes ; morceaux de verre plat, taillés en
forme d’étoile* à plufieurs rayons,
L 1