moire; ou ils font portés par des taquets, ce qui
cil plus commode. ... n
Le caiffon qui porte les tiroirs du milieu, elt
compôfé d’une tablette en deffus, & d une autre
en deffous, avec des montans affemblés tant par
la face que par les côtés, lefquels forment deux
cafés à part, dans lefquelles entrent les tiroirs.
Ces tiroirs ont ordinairement quatre a cinq pouces
de profondeur du dedans , & on doit avoir
foin que le caiffon foit ajulté de maniéré qu il n y
ait aucun jour tant en deffus qu’en deffous, où la
tablette doit être de toute la profondeur de 1 armoire.
Les tiroirs du bas ouvrent de toute la largeur
de l’armoire. Ils font ornés de moulures. Ces tiroirs
paffent fur des couliffeaux qu on affemble dans
les côtés de l’armoire, qu’ils débordent de huit à
neuf lignes fur une épaiffsur à peu près égale. _
Ces couliffeaux doivent remplir tout l’efpace qui
relie depuis le devant du pied juiqu’au derrière
de la traverfe de côté, qu’il eft bon de faire def-
cendre jufqu'au deffous du tiroir , afin de le cacher.
On fe contente quelquefois de mettre dans les
armoires des tablettes de ftx pouces en fix pouces,
lefquelles. coulent dans des couliffeaux affemblés
dans les côtés de l’armoire, qu’ils excèdent
d’environ fix lignes pour que leur rainure , qui doit
en avoir quatre,laiffe deux lignes de jeu de cha-
que eôté des pieds.
On Fait la rainure du couliffeau des deux tiers
de l’épaiffeur dë la tablette, à laquelle on adapte
une feuillure en deffus, pour leur conferver plus de
force.
Les tablettes fe font pleines pour l’ordinaire ;
niais il vaudroit mieux les faire a claire-voie , pour
que l’air y circule aifément , & qu’il n’y „ait
point d’odeur de renferme. Il eft bon de mettre
des mains de fer à ces tablettes, pour la facilité
de les tirer en dehors.
Il y a d’autres armoires de garde-robe ou , au
lieu de tablettes, on place des porte-manteaux qui
font accrochés à une barre de fer dans toute la largeur
de l’armoire. • (
Cette barre de fer eft fupportée par deux taf-
feaux, dans l’un defquels elle entre en entaille
du moins par un bout, afin de la pouvoir retirer
à volonté.
On conftruit des armoires d'office, nommées étuves
, lefquelles fe font de bois très-fort, & dans
lefquelles on met plusieurs rangs de tablettes affem-
blées à claire-voie , dont toutes les parties qui les
compofent n’ont qu’un pouce & demi de largeur
au plus.
Toutes ces armoires fe conftruifent en chêne
ou en noye r, & quelques-unes en hêtre , dont
l’ufage eft vicieux. Les tablettes fe font en fapia.
Les buffets font les armoires des falles à manger.
Ils font ordinairement divifés en deux parties
fur leur hauteur , à l’endroit de la tablette d appui
, de forte qu’on peut les porter chacune fepa-
rément, quand on veut les changer de place*
Le corps du bas du buffet eft' chevillé dans
toutes fes parties , & contient communément
une.rangée de tiroirs d’environ quatre pouces de
hauteur, placés au-deffous de la tablette d’appui.
Ces tiroirs peuvent même être renfermés dans un
bâtis ou caiffon.
On place ordinairement une tablette au milieu
de l’efpace qui fefte du deffous du caiffon au
deffus du fond d’en - bas , qu’on doit faire I
faillir au deffus du batttement des portes ; ce
qu’il faut de même obferver à la tablette d’ap-
pui, laquelle fert de fond au corps du haut, qui
doit être plus é tro it,ou, pour mieux dire, moins
profond que celui du bas de fix pouces au moins,
non compris la faillie de la tablette.
La partie fupèrieure du buffet eft remplie par trois
ou quatre tablettes au plus : on fait quelquefois fur
ces tablettes une petite rainure, ou l’on y rapporte
un petit taffeau placé à environ deux pouces, du derrière
, afin de retenir ce qu’on, élève fur ces ta- j
blettes, lefquelles fe font droites., & ont à peu
près la profondeur du corps du buffet.
Quelquefois aufii on rétrécit ces tablettes au
milieu en les chantournant, mais de manière qu’elles
aient à leurs extrémités toute leur largeur.
Les arêtes de ces tablettes font ornées d’une
moulure en forme de doucinë, & on les p@fe
fur des taffeaux foutenus a 1 ordinaire par des taquets
, foit de face ou de cote, qu on attache
avec des vis.
La face d’uri buffet, tant du haut que du bas, eft
fermée de deux portes à chaque partie , à côté def- l
quelles on pratique deux pilaftres qui ouvrent à
brifure avec les portes.
La largeur des buffets varie depuis trois pieds
& demi jufqu’à quatre pieds , fur fix jufqu’à fept
pieds & demi de hauteur.
La hauteur de l’appui doit être de deux pieds
huit à dix pouces au plus.'
Quant à leur profondeur, elle doit, être pour
le corps du bas, de dix-huit à vingt pouces au plus,
& celle du haut de cinq à fix pouces de moins que
l’autre. r
La décoration des buffets doit être reguliere,
de forte que tous les champs foient égaux, & que
les cintres foient difpofés de manière que ceux
des deux portes faffent un enfemble. _
On fait d’autres petits buffets qui n’ont que
deux portes de largeur fans pilaftres, & dont les
I panneaux des portes .du haut font remplis par des
treillis de fil de laiton , pour donner de l’air à ces
buffets, qui fervent aufii de garde-manger.
Les buffets àVufage des offices né font que des
faces d’armoires féparées fur la hauteur par un |
appui faillant & rempli en dedans par des tablettes..
Leur proportion dépend de la grandeur de a
pièce, & de l’ufage que l’on en veut faire.
On conftruit encore des bas d’armoires qui ret-
femblent aux "bas des buffets ordinaires, excepté
que
que leurs tiroirs font apparens, & que leurs portes
ouvrent du deffous de ces derniers, atnfi qu’aux
petits buffets fervant de garde - manger.
On nomme commodes <les meubles dont la hauteur
n’txcède pas deux pieds huit pouces à deux pieds
dix pouces ; & dont la capacité eft remplie- par
des tiroirs au nombre de trois ou quatre fur la
hauteur.
On diftingue deux efpèces de commodes , fa-
voir, celles dont toute la hauteur eft remplie de
tiroirs, & celles qui n’en ont qu’à un pied ou dix-
huit pouces de terre, à laquelle hauteur leurs pieds
ou montans fe terminent en pieds de biche.
Les grandes commodes font compoféés ordinairement
de trois rangs de tiroirs , dont deux par
le bas occupent toute la largeur , & un d’en haut
eft féparé en deux , quelquefois même en trois
fur la largeur de la commode.
On nomme garde-robes les commodes qui ont
plus de trois rangs de tiroirs fur la hauteur ; ces
meubles ont quelquefois trois pieds de hauteur.
Le coffre ou bâtis de la commode eft compofé de
quatre pieds ou montans, de traverfes & de panneaux
de côté ; d’un derrière d’affemblage , &
pardevant de traverfes qui fervent à porter les
tiroirs ainfi que les fonds , qui font affemblés à
rainures & languettes dans des traverfes , au-deffus
defquels elles affleurent.
Le fond du bas de la commode entre à rainure
& languette au pourtour de fon bâtis à l’ordinaire;
& les autres, qu’on nomme faux fonds,
entrent par les bouts dans des couliffeaux affemblés
dans les pieds de la commode.
Ces couliffeaux doivent être d’une largeur telle
qu’ils affleurent au nu du dedans des pieds, pour
contenir les tiroirs lorfqu’on les ouvre ou qu’on
les ferm.e, & qu’en thème temps ces couliffeau,x
viennent joindre contre les panneaux de côté ,
afin qu’ils les foutiennent , & qu’un tiroir étant
ouvert, la pouftîèrenepuiffç pas pénétrer dans ceux
àq deffous.
| Il faut avoir la même attention pour le derrière
de ces fonds qu’il eft néceffaire de faire bien
joindre contre le derrière, & de faire même en-
•trer à rainure d’environ deux lignes dans l’épaif-
ieur des montans, afin que ces derniers les fou
tiennent fur leur longueur, où ils font d’autant
plus fujets à ployer qu’on ne leur donne qu’envi-
ron fix lignes d’épailïeur, afin de rendre le meuble
plus léger.
Si le derrière eft à panneaux arrafés, il faut
pratiquer des rainures au travers pour recevoir les
fonds, en obfervant de les faire très-peu profondes,
pour ne pas affoiblir les panneaux.
Le deffus des commodes fe fait ordinairement
d’un feul ou de deux morceaux de bois de noyer
joints enfemble & attachés fur le bâtis avec des
chevilles. Il eft fans doute mieux d’emboîter les
■ deffus des commodes à bois de f i l, & d’y coller
plufieurs cléfs en deffous, qui entrent dans les
Arts & Métiers, Tome IP, Partie II,
traverfes du pourtour, ou on les cheville en dedans
de la commode.
Lorfque les commodes ont un deffus de marbre
, on met un double fond en deffous à 1 ordinaire.
Les tiroirs des commodes fe conftruifent de la
même manière que ceux des bureaux, dont il a
été parlé plus haut ; mais on ne peut trop recommander
de les affembler folidement à rainure &
languette dans leurs bâtis.
Quand le premier rang des tiroirs d’une commode
eft divifé en deux fur la largeur, il y a
quelquefois au milieu un montant ou petit tiroir
ouvrant & fe fermant à clef comme les autres;
& ce petit tiroir ne peut s’ouvrir que les deux autres
ne foient hors de leur place, à moins qu’on
ne lui faffe un bâtis qui ferve de battement aux
deux grands tiroirs.
Souvent aufii les tiroirs du milieu des commodes
ne fe tirent pas, mais fe gliffent de côté, &
font retenus en place par le moyen d’une languette
faillante qui entre dans la tête du tiroir, tant
en deffus qu’en deffous.
Quand ces tiroirs font difpofés de la forte, on
• n’y met pas de ferrure,-fe contentant de celle du
tiroir du côté duquel celui-ci ouvre , & y mettant
un petit pêne ou verrou à reffort en deffous ,
pour l’empêcher de s’ouvrir, quand même le tiroir
de côté feroit ouvert.
La hauteur des commodes ordinaires , comme
on l’a dit ci-deffus, eft de deux pieds huit à dix pouces
; fur trois pieds fix à trois pieds neuf pouces
de lar geur, & dix-huit à vingt pouces de profondeur.
On en fait aufii de plus petites pour la largeur &
la profondeur ; car pour la hauteur, elle ne peut
jamais varier.
Les commodes font ordinairement cintrées fur
le plan, ou fimplement bombées. Quelquefois elles
iont aufii cintrées fur le côté.
On peut encore les cintrer fur Félévation , ce
qui les fait alors nommer commodes en tombeau.
On a auffi adopté les formes carrées , & c’eft
le goût dominant.
Les écoinffons font de petits meubles d’une forme
& d’une décoration quelquefois femblables aux petites
commodes, ou aux bureaux fermes.
Ils font toujours d’iine forme triangulaire par
leur plan ; & il vaut mieux les fermer avec des
portes, que d’y mettre des tiroirs. Les caiffons fe
conftruifent de la même manière que les commodes
& les bas des buffets. Quant à leur hauteur,
elle eft la même que celle des commodes, fur dix-
huit à vingt pouces de largeur prife fur un de leurs
côtés. ■
Il eft bon de conformer la largeur des écoinffons
avèc la place où ils doivent être pofés,afin quils
n’anticipent point fur les chambranles tant des croi-
fées que des portes. Il faut aufii prendre garde fi
I les angles qu’ils doivent remplir font droits, ai-
. V v v v