
morve; le cheval devient glandé, & la pulmonie 1
eft alors compofée.
La pulmonie qui fuccède à la pleuréfie & à la
courbature eft moins dangereufe que les autres ;
elle peut fe guérir. Celle qui provient de faillie
gourme, d’humeur farineufe & de tubercules fup-
purés, eft incurable..
Les remèdes qu’on emploie pour la pulmonie
curable, font ceux qui favorifent l’expeétoration ,
les adouciffans, les déterfifs, pour' deflecher l’uL-
cère du poumon, &c. -
Pleuréfie.
La pleuréfie eft une inflammation de la plèvre,
avec fièvre, difficulté de refpirer, fouvent accompagnée
de toux.
Les caufes générales font la pléthore, la raré-
faftion & l’épaifliffement du fang. Les particulières
font le froid fubit après le chaud, la boiffon- froide
, la pluie, le grand vent, des coups fur la poitrine.
'
On reconnoît la pleuréfie par la triftefle > l’abattement
& le dégoût du cheval, par la^ fièvre, la
difficulté de refpirer , les grandes expirations , &
parce qu’il regarde fa poitrine.
Comme cette maladie eft inflammatoire & qu’elle
attaque des parties eflentielles à la vie , elle eft
_toujours dangereufe.
Il fau't avoir promptement recours aux faignées ;
deux font plus d’effet dans le commencement, que
fix dans l’état de la maladie; elles deviennent au
moins inutiles après le fixième jour. Aux faignées
on joindra les délayans, les adouciffans, les anti-
phlogiftiques, les la v em en s& c .
Si les accidens fubfifient encore le feptième &
le huitième jour, c’eft une preuve que la réfolu-
tion n’a pas eu lieu ; alors la pleuréfie fe termine
par la fuppuration du poumon , ce qui forme la
pulmonie.
La vomique.
La vomique eft un. abcès enveloppé d’une membrane
dans la fubftance du poumon ; il fe. forme
à la fuite d’une péripneumonie ou d’une fièvre
putride ; il s’épanche quelquefois dans la cavité de
la poitrine, & alors le mal eft incurable.
On juge qu’il s’eft formé une vomique, par la
toux qui eft très - vive , & par une difficulté de
refpirer.
Lorfque ce fac fe rompt , le pus fort par lés
narines & par la bouche en grande quantité. Avant
cette rupture,, l’animal exhale une odeur très-fétide
; la confiftance du pus diminue peu, à peu ,
la fièvre ceffe, ainfi que la difficulté de refpirer.
Pour amener l’abcès à maturité, on emploie les
fumigations émollientes ; & lorfqu’il eft crevé, on
fait ufage des vulnéraires. '
Courbature.
La courbature eft à peu près la même maladie
que la pleuréfie; e’eft une inflammation du poumon,
c au fé e par une fatigue outrée ou un tra v a il forcé.
Le cheval a une fièvre confidérable, tient la tête
baffe , eft d é g o û t é , refpire avec peine, touffe &
jette par le nez une h um eu r glaireufe , quelquefois
jaunâtre ou fanguinolente.
Quand la rêfolution.ne fe fait pas, elle fe termine
par fuppuration ou par la gangrène , qui
caufe la mort.
On traite la courbature comme la pleuréfie ; il
faut beaucoup infifter fur les fumigations émollientes.
La pouffe.
La poujfe eft une difficulté de refpirer, fans
fièvre ; elle reffemble allez à l ’afthme dans l’homme
: le cheval touffe quelquefois, il fait de grandes
expirations, les côtes s’élèvent avec force & avec
difficulté f mais en deux temps ; ce qui eft le ca-
ra&ère propre de la pouffe r il y a aufli râlement
ou fiiflement.
Les caufes de cette maladie font tout ce qui peut
ralentir ou gêner la circulation du fang dans le
poumon ; elles font en grand nombre, & la plupart
rendent le mal incurable.
Il y a des gens qui, pour remédier au fifftaraent,
| s’avifent fort mal-à-propos de fendre les narines,
dans lefquelles il n’y a aucun défaut, & qui n’ont
aucune part à ce fimemerit. La pouffe eft très-difficile
à guérir, pour ne pas dire incurable.
On peut cependant l’adoucir par le régime , en
retranchant le foin au cheval , & en lui faifant I
faire un exercice modéré : lorfqu’il râle ou fiffle, J
qu’il eft gêné^& rené trop court ; il faut le mettre I
à fôn aife.
Vhydropifie de poitrine.
Uhydropifie de poitrine eft un amas d’eau dans I
cette cavité. Les caufes de l’hydropifie font lepaif-1
fiffement & la ftagnation du fang, laquelle ftagna-1
tion eft produite par les maladies inflammatoires I
de la poitrine, telles que la pleuréfie , la périp-1
neumonie, la courbature, la pouffe, &c.
On connoît cette maladie par la difficulté de
refpirer ; les côtes s’élèvent avec force , le cheval
regarde fa poitrine, fe couche tantôt d’un cote,
tantôt de l’autre , bat des narines , a des fuenrs
fréquentes, fe couche & fe relève fouvent ; il jette j
par les narines une férofité jaunâtre , qui eft un
dqs fignes certains, de l’hydrOpifie. f ,
Cette maladie ne peut fe guérir que par l’ope-
ration. On enfonce un trois-quart dans ta'poitrine ,
à la partie inférieure de la huitième côte , à »
jonâion avec fon 'cartilage ; on vide à peu p'ès
la moitié de l’eau contenue dans cette cavité; en-
fuite , fans retirer la canule, on injefte environ b
même quantité d’une déco&ion vulnéraire.
On tire ainfi l’eau, & on réitère les injections
à différentes fois & alternativement. * . h
Ce traitement eft prefque toujours certain dans
Vhydropifie fiirvenue à la fuite d’une inflammation.
le fuccès n’eft pas toujours aufîl heureux dans les
autres cas.
Accidens par la fumée.
Les chevaux peuvent être dans une écurie où le
feu vient à prendre. Lorfque la fumée eft abondante
, ils font fuffoqués ; fi elle eft peu confidérable,
ils ne périfferjt point ; mais ils font attaqués
d’une toux violente.
Les chevaux étouffés par la fumée, jettent pour
l’ordinaire du fang par les narines ; ce qui prouve
une grande inflammation : on a trouvé les poumons
tout noirs à ceux qu’on a ouverts. _
Pour remédier à ce mal, il faut faigner les chevaux
aux deux jugulaires, & deux heures après,
tirer du fang au plat des cuiffes, afin de défemplir
les vaiffeaux, puis leur donner beaucoup de lave-
rnens , & leur faire des fumigations émollientes :
les aromatiques font pernicieufes.
Tranchées & leurs caufes.
On nomme tranchées ces grandes agitations où
le trouve le cheval lorfqu’il relient de vives douleurs
dans les inteftins. A proprement parler, les
tranchées font une inflammation du bas-ventre ou
des inteftins , bien qu’elles p‘aillent être produites
par d’autres caufes dont nous ferons .mention en
traitant des différentes efpèces de tranchées.
On connoît que le cheval eft attaqué de tranchées,
lorfqu’il le couche & fe lève, qu’il s’agite
& fe tourmente , qu’il racle la terre avec le pied
dé devant, & ne demeure jamais en place.
Le danger des tranchées dépend de la nature,
de la caufe, de l’étendue & du degré de l’inflammation.
I Toute efpèce de tranchée qui dure au-delà de
I trois heures , doit faire craindre pour ta vie du
| cheval, quand bien même fes agitations ne feroient
I pas violentes.
Il faut mettre le cheval à la diète, mettre en
I ufage les remèdes de l’inflammation , les lave-
I mens, &c. -
| ^ Ce qu’on appelle ordinairement tranchées rouges,
n eft autre chofe que l’inflammation de l’eftomac
j °u des inteftins , niais portée au dernier degré ;
0n a lieu de foupçonner cette maladie, lorfque le
cheval fe tourmente, fe couche & fe lève- fouvent ;
| tanqu’ii fent de 1a douleur en le touchant fous le
ventre , qu’il regarde cette partie , fur-tout fi le
mal vient après l’ufage des purgatifs violens ; le
| fphinfter de l’anus eft quelquefois d’un rouge v if,
I ainfi que [a conjon&ive.
Il eft à craindre que cette inflammation ne fe
termine par la gangrène ; elle demande de prompts
Jecours, qui confinent dansT ufage des relâchans ,
des émolliens , des anodyns, ta faignée, &c.
On doit conjeâurer que le cheval a une tranchée
d'indigefiion, lorfqu’il a beaucoup mangé & que les
tranchées font furvenues quelque temps après.
Lorfqü’il a difficulté de refpirer, qu’il eft appe-
fanti, & qu’il gémit en alongeant la tête , il ne
faut pas faigner, parce qu’on diminueroit les forces
digeftives , & on expoferoit le cheval à mourir de
fuffocation ; mais il faut lui donner un peu de thériaque
, lui faire avaler un peu d’eau chaude, &
lui adminiftrer plufieurs lavemens légèrement purgatifs.
Lorfqu’il furvient des tranchées au cheval après
avoir bu une grande quantité d’eau froide, fur-tout
étant en fueur, on conje&ure que cette boiffon en
eft la caufe.
Cette maladie n’eft pas dangereufe ; il faut couvrir
le cheval & le tenir bien chaudement. Si la
douleur continue’plus d’une demi-heure, on le fai-
gnera & on lui donnera des lavemens.
Il eft aifé de s’appercevoir des tranchées vènteufes *
car le cheval rend des vents ; fouvent même il a
le ventre enflé.
Dans ce cas , on emploie les carminatifs & le
remède fuivant, qui m’a fouvent bien réuffi.
On hache un oignon avec un morceau de favon
de 1a groffeur d’un oeuf ; on y mêle deux pincées
de poivre ; on introduit le tout dans l’anus, le plus
avant qu’il eft poflible , & on fait promener le
cheval tout de fuite..
Quelque temps après, on lui donne un lavement
compofé d’une once de favon noir diffous dans de
l’eau.
On reconnoît les tranchées de vers, quand le cheval
en rend avec les excrémens : tous les amers font
bons contre ces efpèces de tranchées.
Par exemple, trois onces de fuie de cheminée
dans un demi-fetier de tait, eft un remède fimple
qui ne m’a jamais manqué.
Le bézoard eft une efpèce de boule, tantôt fpon-
gieufe, tantôt pierreufe , qui fe forme dans les inteftins
, & qui produit ce que l’on appelle les tranchées
debéroard.
Il eft difficile de reconnoitre l’exiftence de ces
pierres ou de ces fubftances endurcies dans les inteftins
: on remarque pourtant que le cheval regarde
fouvent fon ventre, & qu’il paroît foulage
lorfqu’il le pofe à terre.
Au fefte, cette maladie eft incurable.
Rupture de l’cflomac.
La rupture de ïefiomac arrive quelquefois dans
le cheval. On la reconnoît par les mouvemens &
les agitations du corps, & fur-tout parle vomiffe-
ment des alimens par le nez, qui n’arrive que dans
ce cas. Il y a plufieurs caufes qui peuvent occa-
fionner cette rupture ; i°. le relâchement des fibres
de l’eftomac ; 2.0. leur altération occafionnée par
l’inflammation ou ta gangrène; 30. la dépravation
des fucs digeftifs ; 40. le vice & 1a trop, grande
quantité des alimens. Cette maladie eft incurable.