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On le fait quelquefois arrafer, mais il vaut mieux
qu’ il foit enfoncé dans le bâtis , pour que la chaleur
du feu, en le faifant bomber, ne le prefle pas
contre les glaces. . - .... ,
On fait au pourtour des bâtis des feuillures de
fix à huit lignes de largeur, fur une profondeur
égale au renfoncement du parquet, qui eft den-
viron quatre lignes.
Si les glaces remplirent toute la hauteur de- la
cheminée, & qu’il n’y ait point de panneau au
deffus , on termine la cheminée par un champ ,
dont la largeur règne avec ceux des lambris de
la pièce,
Il eft effentiel de ne jamais interrompre cette
largeur de champ par le contour des moulures ;
ce qui d’ailleurs eft une règle générale pour toutes
fortes d’ouvrages. .
Lorfqu’il y a des panneaux au deffus des glaces,
il y a deux manières de les difpofet;la première
eft de féparer le panneau & le deffus de la glace
par un champ & par une moulure qui régnent au
pourtour du panneau , lequel entre à rainures &
languettes dans les cadres des bâtis.
La fécondé manière eft de ne point mettre de
champ ni de moulure au bas des panneaux, mais
au contraire de les faire tomber au derrière de
la moulure de la glace, afin de porter cette dernière
& de recevoir le parquet.
Le bas de ces deux panneaux eft difpofé comme
les traverfes du haut des cheminées, & l’on y fait
des mortaifes & des rainures pour recevoir les
parquets des glaces. ' .
Ces^ panneaux ainfi difpofés fe nomment fonds :
Quand il y a des tableaux au deffus des cheminées,
on les entoure de bordures. On pofe les tableaux
fur le bâtis, & on les retient par derrière avec
des cales, ou des taquets pardevant ; on les. arrête
par les bordures qui les recouvrent de fix à huit
lignes. . . ,
Lorfque les châffis font d’une certaine grandeur,
on y fait une croix au milieu, c’eft-à-dire , que
l’on y met un montant & une traverfe, lefquels
font affemblés en entaille & à moitié bois de leur
épaiffeur, . ,
Il y a des cheminées qui ne font pas décorées
de glaces, mais feulement de panneaux de ine-
nuilerie , ou de tableaux auxquels on rapporte des
bordures , qu’on attache fur les bâtis avec des
vis.
Des embrafures de croifées.
Les embrafures de croifées font ordinairement
revêtues par les côtés de deux morceaux de lambris
nommés embrafemens, d’un plafond par le haut,
& d’une banquette ou foubaffement par le bas.
Il y a des appartemens où cette banquette eft
en faillie en forme de coffre ; mais on doit n’employer
cette manière que très-rarement, & feulement
dans des rezrde-chauffée, par ce que leur
faillie eft trop gênante.
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On doit donc obferver de faire rentrer le fou.
baffement de toute fon épaiffeur audeffus de la I
pièce d’appui, enforte que ce foubaffement tombe
à-plomb de la croiiée, & que le champ de l’ein. I
braiement foit égal du haut en bas.
Si les croifées defcendent jufqu’en bas de l’appartement
, on ne met pas d’appui aux embraie-
mens , mais on les fait defcendre jufques fur la
plinthe. T
Lorfque lès croifées ne defcendent point jufqu’au
bas , & que la hauteur de l’appui ou de la banquette
n’eft pas fuffifante pour faire un panneau,
alors on fait une double plinthe qui regagne cette
hauteur, & qui règne au bas des embrafemens.
Il eft ordinaire d’orner le milieu des banquettes
& des plafonds d’un rond ou. d’une lofange, ainfi
que les embrafemens & les volets.
Le pourtour de la baye des embrafemens des j
croifées peut être orné d’un chambranle, ou du J
moins d’un bandeau dont l’arrête eft decoréedune
moulure.
Il faut que les chambranles des croifees faffent
avant-corps fur les pilaftres des écoinfons & fur
les trumeaux des croifées.
Pour les bandeaux , il eft indifférent qu ils faffent
avant ou arrière-corps ; cependant ils font très-
bien en arrière-corps, quand les écoinfons ou les
trumeaux font d’une largeur médiocre.
Deffus de portes.
Les deffus de portes difpofés à recevoir des
tableaux, font compofés d’un bâtis, lequel eft carre
ou cintré, de même que. les moulures qui font
pofées deffus. On fait au pourtour de ce bâtis une
feuillure pour recevoir les tableaux, ainfi qu’aux
deffus de cheminées.
Il y a des portes fans feuillures, dans lefquels
on fait entrer les châflis tout à vif.
Les bordures fe rapportent & s’attachent iur
les bâtis avec des vis ; on peut auffi les racler
dans l’épaiffeur du bois , mais alors il faut foire
entrer les tableaux par derrière & les y arrêter avec
des taquets. , • .
Ces deffus de portes entrent à rainures a languettes
dans les deffus des chambranles , §§§
que dans les lambris fur lefquels ils font corps,
de quatre à cinq lignes.
Il y a aufli des deffus de portes qui font tout
de menuiferie , & qui font ornés de corniches «
d’ornemens de fculpture : ils étoient autrefois du*
fage, & ils le font encore dans les appartemens
où l’on n’admet qu’une décoration fimple & graVÎ*
Des buffets
Il y a trois fortes de buffets qu’on admet dans
les falles à manger, favoir :
i°. Ceux qui font à hauteur d’appui en form
de bureau ou en forme de table. «
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a°. Ceux en niche, lefquels font de toute la
hauteur de la pièce, & par conféquent toujours
apparens.
3°. Ceux qui font pris dans l’épaiffeur du mur
& fermés de portes, de forte qu’ils ne font apparens
que quand ces portes font ouvertes.
Les buffets en forme de bureaux, fe font de menuiferie
; on leur donne deux pieds huit pouces
à trois pieds de hauteur, fur deux pieds à'deux
pieds & demi de large. Les deffus font ordinairement
de marbre. Leur principale face eft compofée
d’un nombre de portes relativement à leur largeur.
On met au bas de ces buffets une plinthe qui
doit régner avec celle des lambris d’appui, & au-
defîùs de cette plinthe on fait ouvrir les portes, d’une
forme à peu près fomblable aux lambris d’appui.
Ces buffets font féparés en dedans fur leur largeur,
par autant d’efpace qu’il en faut pour deux
portes , & pour former des armoires indépendantes
les unes des autres.
Il faut y mettre, une tablette au moins fur,la hauteur
, & les fermer par le bas d’un fonds , lequel remonte
en contre-haut de la plinthe, d’environ fix
lignes j & fort, de battement aux portes. -
On met aufli un fa ux fond par le haut, lequel s’af-
femblè à rainures & languettes dans le b âti, ainfi
que celui du bas; mais par devant, il faut l’ajufter
dans une faùffe traverfe, laquelle fert également de
battement aux portes.
On cintre quelquefois les traverfes du haut des
portes des buffets , mais le mieux eft de les faire
carrées.
Les buffets d’appui en forme de table, font,
pour leur hauteur &. leur largeur, de même que les
buffets en forme de bureau.
La partie des lambris qui eft au - deffus de ces
fortes de buffets d’appqi, peut être décorée de tableaux
ou de glaces , fuivant la difpofition de la
pièce.
La fécondé efpèce de buffets en niche , eft fufcep-
tible de beaucoup de richeffe & d’ornement.
Cette forte de buffets eft ordinairement compofée
d’une grande niche au milieu, & au bas eft dreffée
une table de marbre, foutenue par des pieds en forme
deconfole; au deffus de cette table, on place une
°u plufieurs tablettes, lefquelles font d’inégales largeurs
, & pofées fur des confoles en forme de gradins.
Latroifième efpèce de buffets pris dans l’épaiffeur
des murs en forme d’armoires , n’eft guère d’ufage
que dans un office. Il y en a auffi qui font en faillie
dans la pièce : il faut que leurs panneaux foient
d’une forte épaiffeur , & qu’ils arrafent par dedans,
; pour plus de folidité.
Nous parlerons ci-après, à l’art du menuifier en
meubles , des buffets mobiles , qui font à l'ufage des j particuliers.
Des Alcôves.
Les alcôves, deftinées à retirer les lits dans une
Ans d* Métiers. Tome IV. Partit II.
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chambre k coucher, fon t, en général, compofée*
d’une ouverture, o u , pour mieux dire, d’une niche
qui a de largeur depuis fept jufqu’à neuf, & même
douze pieds, fur une hauteur proportionnée à la largeur
& à la hauteur de la pièce. -
Le pourtour de cette ouverture eft orné d’un
chambranle, dont la partie fupérieure eft ordinairement
cintrée.
On a coutume de placer aux deux côtés de ce
chambranle deux parties de menuiferie, dans lefquelles
on fait des portes qui donnent entrée à des
cabinets pratiqués aux deux côtés de l’alcove.
On fépare ordinairement l’alcove d’avec les cabinets
, par des cloifons qui ont fept à huit pieds de
largeur, fur la hauteur de l’appartement.
On fait ces cloifons de planches jointes à rainures
& languettes , auxquelles on ajufte des bâtis d’environ
trois pouces carrés, pour porter la face de
l’alcove. Ces cloifons peuvent auffi fe faire en plâtre,
& quelquefois on perce deux portes dans les cloifons
de l’alcove , pour communiquer aux deux cabinets.
Il eft de grandes alcôves delà largeur de la pièce j
dans lefquelles on met deux lits : il ne faut point
alors de cloifons ; & fi l’on veut des portes de dégagement
, on les pratique dans le fond.
L’intérieur des alcôves ne doit jamais être lara-
briffé ; mais on le garnit d’une étoffe femblable à
celle du lit.
Les portes des alcôves fe font à panneaux du haut
en bas, ou bien à panneaux jufqu’à la hauteur d’appui
, & le furplus eft vitré à petits ou grands carreaux
; ou l’on-tire le jour par le defîùs de porte ,
dans lequel on met üne glace ou une gaze peinte ,
au lieu de panneau.
Quand les cabinets ou paffages font trop petits
pour que la porte puiffe s’ouvrir commodément, on
la fait ouvrir à couliffes.
Cabinet d* aifance.
La partie du cabinet deftinée pour placer le fiège
d aifance, dite à l'angloife ou à foupape, eft compofée
d’une niche d’une forme carrée ou circulaire,
tant fur fon plan que fur fon élévation, dans laquelle
eft enfermé un bloc de marbre ou de pierre, creufé
en glacis comme une cuyette ; ou l’on y ajufte une
cuvette de fayence , enduite de maçonnerie par
deffous.
Le devant de ces cuvettes eft revêtu d’un foubaffement
de menuiferie,de quatorze à quinze pouces
'de haut -, y compris le deffus , lequel eft en forme
de cymaile, & a deux pouces d’épaiffeur, fur quatre
pieds de largeur , & feize à dix-huit pouces de profondeur.
Ce deffus eft aflëmblé à bois de f i l , & l’on y pratique
trois ouvertures ou trappes ; favoir, une au
milieu, d’environ un pied carré , ou même de quatorze
à feize pouces, laquelle fert à couvrir la lunette.
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