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un feul infiniment gonggong , qu’on prononce
gomgorn , & voilà d’où vient qu’on trouve fou-
vent gomgorn pour gong. Les Indiens fe* fervent
de gomgorn dans toutes leurs mufiques : le plus
fouvent ils en choififfent plufieurs de tons diffé-
rens, qu’ils arrangent en conféquence, & ils en
jouent en obfervant la mefure avec exaâitude.
Sur les vaiffeaux ou gondoles, la mufique du
gomgorn fert à faire obferver un mouvement égal
aux rameurs. Les Siamois appellent le gong, cong.
Gongom.
Les Hottentots ont aufli un infiniment de mu-
fique qu’ils appellent gongom, & qu’on dit leur
être commun avec toutes les nations nègres qui
font fur la côte occidentale d’Afrique. Le gongom
des Hottentots efi de deux fortes ; le petit & le
grand. .
Le petit gongom efi un arc de fer ou de bois
d’olivier , tendu par le moyen d’une corde de
boyaux , ou de nerf de mouton , fuffifamment
fêché au foleil. A l’extremite de la re , on attache
d’un côté le tuyau d’une plume fendue , & on
fait paffer la corde dans la fente. Le muficien tient I
cette plume dans la bouche lorfqu’il joue de ion
infiniment, & les différens tons du gongom viennent
des différentes modulations du fouffle.
Le grand gongom ne diffère du petit, que par
la coque d’une noix de coco dont on a coupé la
partie fupérieure , & qu’on fait paffer dans la
corde par deux trous avant que l’arc foit tendu.
En touchant l’inflrument on pouffe cette coque
plus ou moins loin, de la plume, fuivant le ton
qu’on veut produire.
KuJJlr.
Infiniment à cinq cordes, en ufage chez les
Turcs & chez les Arabes, qui le nomment tam-
bura.
Le corps de cet infiniment peu bruyant, efi une
afiiette de bois couverte d’une peau tendue. Deux
bâtons qui tiennent par le haut a un troifième,
paffent obliquement dans la peau fur laquelle po-
fent les cinq cordes de boyau fbuteriues par un chevalet.
L’infirument efi fans chevilles, mais on monte
chaque corde en l’attachant autour du bâton qui
efi en travers, avec un petit morceau de toile*
Marimba.
Infiniment de perçuflion fort en ufage parmi
les peuples d’Angola, de Matamba , & de quelques
autres contrées.
Le marimba efi formé de feize calebaffes de
differentes grandeurs, bien.rangées entre deux
planches. L ’embouchure de chaque calebaffe efi
couverte d’une petite tranche d’un bois rouge &
fonore , nommée tanilla. C ’eft fur ces tranches
mêmes, longues d’euviron un empan, que le muficien
frappe avec deux petites baguettes, le ma- I
rimba étant fufpendu à fon cou par une courroie. fl
On prétend que le fon de cet infiniment a I
quelque reffemblance avec celui d un orgue. Au I
refie , le marimba me paroît une efpèce de ba- fl
ufo. ( f : d . c .)
Quilando.
Inftrument qui fert de baffe dans la mufique I
des habitans du Congo. C ’efl une fort grande ca- I
lebaffe de deux empans & demi de long, large I
par le fond , & très - étroite au fommet , a peu
près comme une bouteille. Cette calebaffe efi percée ■
en échelle , & l’on racle deffus avec un bâton. ■
Le quilando efi une efpèce de kajfuto.
Echelle ttes.
Ce font des morceaux de bois fecs & durcis I
au feu , qui compofent une efpèce d’inftrument I
depereuffion.
Ces morceaux de bois ont été tournés au tour; I
ils font de même groffeur , mais de longueurs I
inégale^ : on les a percés de deux trous , un à I
chaque bout : un cordon qui paffe a droite & à I
gauche par ces trous, tient ces bâtons enfilés & I
fufpendus parallèlement au deffus les uns des au-1
très ; celui d’en haut çfl le plus court : on em-1
pêche qu’ils ne portent les uns fur les autres; I
foit en faifant deux noeuds au cordon pour chaque I
bâton, un noeud à chaque bout ; foit en y enfi* I
lant deux grains de chapelet.
Il y a douze bâtons : le plus bas & le plus I
long a communément dix pouces de longueur;!
le plus court & le plus haut, trois pouces & tui I
tiers, c’efl-à - dire, qu’ils font entre eux comme I
3o à io ou 3 à i , ou qu’ils réfonnent 1 intervalle I
de douzième.
On peut faire le bâton le plus court feulement I
la moitié du plus long ; mais alors il faut com-l
penfer les longueurs par les groffeurs, pour con-1
ferver entre eux le même intervalle'de fon.
Ces bâtons , au lieu d’être cylindriques , pour-1
roient être ronds, parallélépipèdes, prifmatiques,&c. I
comme on voudra ; pourvu qu’on connoifle le I
rapport de leurs longueurs & de leurs folidites,!
on les accordera comme on voudra. . |
Pour toucher de cet infiniment, on le tenoitl
fufpendu en l’air de la main gauche, en le pre I
nant par la corde qui efi au haut, & on frappoi* I
de la droite les bâtons avec un autre bâton jtg I
petit marteau.
Cymbale ;
On fait venir ce mot de trois racines différentes) I
favoir, de xv<pbç, courbe , de , une tajyi 0111
gobelet, & de , voix. Ifidore tire cymbalum 9 <*«
cum, avec, & ballematica, danfe immodefle, qillj
fe danfoit en jouant de cet inftrument. La veri
table étymologie 1 de ce mot eft ' . L’inftrumeN
L’inftrumentque les anciens a p p e lle n t^ baie,
en latin cymbalum, & en grec étoit d airain
comme nos tymbales, mais plus petit & d un
.ufage différent.
Cafliodore & Ifidore les appellent acétabule,
•c’eft-à-dire l’emboîture d’un os , la cavité ou la
finuofité d’un os dans laquelle un autre os s emboîte
, à caufe de leur reffemblance avec cette :
finuofité. C ’eft encore pour cela que Properce les !
; appelle des inftrumens d'airain qui font ronds , & .
.que Xenophon les compare à.la corne d’un cheval j
qui eft creufe. Cela paroît encore* parce que cymbale
s’eft pris'non-leulement pour un inftrument
de mufique, mais encore pour un baffin, un chau- •
deron, un gobelet, un cafque, & même pour -,
un fabot, tels que peux qu’Empedocles portoit, ,
.& qui étoie'nt de cuivre.
Du refte ils ne reflembloient point à nos tym- ;
.baies, & l’ufage en étoit différent. Les cymbales |
‘ avoient un manche attaché à la cavité extérieure,
i.ce qui fait que Pline les compare au haut de la ;
.cuiffe, & d’autres à des phioles.
On les frappoit l’une, contre l’autre en cadence-
& elfes formoient un fon très-aigu. Selon les
payens c’étoit une invention de Cybèle : de-là vient
qu’on en jouoit dans fes fêtes & dans fes facri-
fices. Hors de-là, il n’y ayoitque des gens mous
& efféminés qui jouaffent de cet inftrument.
On en a attribué l’invention aux Curètes &
aux habitans du Mont Ida dans l’île de Crète. Il
eft certain que ceux-ci, de même que les Cory-
• liantes, milice qui formoit la garde des , rois de
Crète, les Telchiniens peuple de Rhodes, &les
; Samothraces , oiït été célèbres par le fréquent
ufage qu’ils faifoient de cet inftrument & leur
habileté à en jouer.
Les Juifs avoient aufli des cymbales, ou du moins
un inftrument que les anciens interprètes grecs,
latins, & les tradufleurs anglois nomment cymbale.
! Mais il eft impoflible de lavoir au jufte ce que:
^ c’étoit que cet inftrument.
j La cymbale moderne eft un inftrument de mu-
fique dont on accompagne quelquefois le fon de
' la vielle. C’eft un fil d’acier de figure triangulaire ,
i dans lequel font paffés cinq anneaux, qu’on touche
& qu’on promène dans ce triangle avec une verge
aufli de fer, dont on frappe en cadence les côtés
du triangle.
Triangle.
L Oeft la cymbale moderne , inftrument de fer
L ayant trois côtés.
£ Celui qui en joue le foutient par un petit anneau
: ftable qui eft pofé à fa partie la plus élevée, &
r bat les trois côtés avec une petite baguette de fer.
Dans le côté d’en bas, qui eft horizontal, on
pmet quelquefois des anneaux de ferroulans, qui
| augmentent le fon parleur frémiffement.
Arts 6* Métiers. Tome IV. Partie /.
É p S 1
Inftrument de mufique des Chinois.,
L’art dé tirer des pierres un fon propre à la
mufique, eft- certainement un art particulier aux
Chinois, & aucune autre nation n’en a jamais eu
l’idée. Le fon qii’ils en tirent-'tient le milieu entre
celui du métal & celui du bois ; moins aigre que
le premier, plifs éclatant! que le fécond, & plus
doux & plus ’ brillant que tous les deux.
Ces pierres expofées a l’air & au foleil .acquièrent
une dureté qui les rend plias fonores. Enfin ils en
firent Un inftrument nommé King, cômpofé de
feize pierres de différentes grandeurs ; les plus
grandes ont trente pouces de. long, & les plus
petites en orit cinq.
Le King eft un autre inftrument chinois com-
pofé d’une planche de bois léger & fec,.courbée
en voûte, fur laquelle font tendues des cordes
de foie de différentes groffeurs.
C.ijlagnettes. H
Les anciens fe fervoient, dans leurs danfes &
dans leurs fêtes de Bacchus, de petites cymbales
femblables à ce que nous appelions aujourd’hui
des cajl-aghettcs. . ’
Cet ufage s^efl confervé chez les Maures, les
Efpagnols & les Bohémiens.
De l’Efpgane les caftagnettes ont paffé en Gaf-
cogne, où l’on s’en fert encore pour marquer la
cadence dans les danfes les plus- gaies & les plus
vives. -
Cet infiniment eft compofé de deux petites
pièces de bois concaves , faites en forme de noix.
Les deux pièces font attachées enfemble par un
cordon paffé dans un trou percé à une petite
éminence qui fert pour ainfi dire de manche à la
caftagnette. Le cordon fe tourne .ou fur le pouce
ou fur le doigt du milieu. Alors les autres doigts
font réfonner les concavités en les appliquant l’une
fur l’autre plus pu moins vite.
Les mouvemens doivent être aufli nombreux
qu’il y a de notes dans la mefure.
Caftagnettes des Çophtes.
En EgypteJ.es prêtres des Cophtes fehifmatiques
fe fervent d’un inftrument à peu près pareil aux
caftagnettes pour célébrer leurs facrifices : ce font
de petites plaques dé métal qu’ôn adapte au pouce
& à- l’index, & en joignant ces deux doigjs on
les frappe l’une contre l’autre. •’
Cet inftrument eft appelé tnuci par les Arabes.
Rebute.
Inftrument qu’on nomme à Paris guimbarde, 6c
ailleurs trompe.