
208 L a M
La figure t f repréfente le modèle de l’anneau 1
& de la tête de la table en plan, & la figure E F
qui eft au deffous, le repréfente en élévation.
G , eft la cheville de bois qui fert de noyau
pour former le trou de l’anneau.
Fig. 6 9 l’opération de planer ou repaffer la forme.
G , le fond du moule fur lequel un ouvrier paffe
la plane de cuivre , comme un fer à repaffer le
linge; il fait auparavant chauffer la plane qu’il
conduit fur plufieurs bandes parallèles fur toute
la longueur du moule;- il place enfuite la cheville
g qui fert de noyau pour le trou de l’anneau ; il
place auffi le rable g h g h, qu’il-enfable dans la
tête du moule, & derrière ce rable il bat le fable
pour le fixer.
A côté de cette figure on voit la plane de cuivre
G , vue du côté de fa poignée, & au deffous la
même plane g g vue en perfpeftive.
Le deffous de la plane doit être bien poli, &
fes bords doivent être arrondis pour qu’elle gliffe
plus facilement & qu’elle n’entame point la forme ;
ces deux figures font deffinées fur une échelle quadruple
de celle du moule.
Avant de laiffer écouler le plomb fondu dans
l ’auge pour le verfer enfuite dans le moule, on
place fur ce dernier & près -de l’auge une planche
auffi longue que la table eff large & haute de deux
pieds & demi, que l’on peut nommer parapluie, de
fon ufage, qui eft d’empêcher les gouttes de plomb
qui rejailliffent de l’auge, de tomber fur la forme ,
qui en feroit piquée & les tables endommagées ;
la fituation & la grandeur de cet infiniment font
indiquées par des lignes ponftuées.
Fig. 7 , l’opération d’écrêmer la table de plomb
après qu’elle eft coulée fur la forme.
Cette opération fuccède immédiatement à celle
que la vignette de la pl. IV repréfentè.
H I , le plomb en bain fur le moule.
H , partie de la table de plomb déjà écrémée
avec le rable h i , qui eft celui que le maître fondeur
, fig. 4 de la vignette citée, préfente en travers
du moule , & qu’un autre ouvrier lui aide
à conduire le long de la table de plomb en fufion.
Ce rable raffemble toutes les craffes vers la tête
de la table au-delà de la cheville g , qui forme le
trou de l’anneau.
I , partie du bain non encore écrémée ; on voit
à côté le rable h i repréfenté en face.
Outre ce rable, les ouvriers fe fervent encore
des fpatules h k 9i i ; ils s’en fervent pour écrémer
dans l’auge G K , dans laquelle ayant plongé une
écumoire, ils y conduifent tontes les fcories qui
furnagent avant de renverfer l’auge fur la forme;
ils s’en fervent auffi après que la table eft coulée,
pour raffembler fur la tête de la formedes fcories
que le grand rable n’a pu y conduire, & celles
qui entourent la cheville g.
En cet état la table eft achevée, il ne refte plus
qu’à trancher le long de la tête 8ç autour de l’anneau
le plomb fuperflu; ce que l’on fait aufluôt
L A M
que la table eft figée : on fe fert pour .cette opé-
ration de quelques-uns des outils reprefentes au
bas de la planche fuivante. •
Fig. 8, L’opération d’enlever la table de deffus
le moule au moyen de la grue tournante, 8c de
la placer devant le moule comme on voit dans la
vignette de la planche IV.
Pour cela, ayant dégarni la tête de la table &
mis un rouleau deffous, les ouvriers placent deux
morceaux de bois inclinés lk L K , que 1 on nomme
coulottes ; & ayant paffé un crochet N dans 1 oeil
de la table, & le crochet de la poulie mobile de
la grue dans l’oeil de celui de la table, en faifant
enfuite manoeuvrer le cric , la table Q N eft attirée
par la corde de la grue, & le rouleau facilite
ce mouvement. - , i
On redreffe enfuite à grands coups de mailloche
de bois la table fur laquelle on empile fucceffiventent
les autres, comme on le voit dans la même
vignette.
P L A N C H E V I L
La vignette repréfente, dans L'intérieur de Vatelier,
l’opération de laminer une table , & la vue per f
peEtive du laminoir entier.
Cette planche 8c la planche IV peuvent s’affem--
hier l’une avec l’autre , pour repréfenter la totalité
de la manufa'fture.
L’établi A I C B du laminoir eft compofé d’un
fort châffis de charpente, foutenu de diflance en
cîiftance par des montans & des;contre-fiches af
femblés hautr& bas, dans les longs côtés du châffis
8c les folles qui font affleurées au rez-de-chauffée,
8c ce châffis eft féparè en deux parties par le laminoir.
L ’intérieur du châffis eft garni de rouleaux horizontaux
de bois , pour faciliter le mouvement
de la table, excepté vers les extrémités , où -, dans
ia longueur d’environ fix pieds , l’établi eft recouvert
de forts madriers qui forme une table pleine,
dont le deffus affleure les côtés du châffis , au
deffus defquels les rouleaux excèdent d’environ un
demi-pouce. ~~
La cage du laminoir eft compofée des deux
montans i , i & 2 , 2 , qui portent d’un bout les
traverfines a a , b b , fur iefquelles font affemblees
à encoche les longrines a b, c d.
C ’eft fur les longrines que portent les tourillons
de l’arbre o o de la bafcule i o.
La fécondé longrine recouvre en chapeau les
deux montans poftérieurs 3 , c ; 4 , d, auxquels font
affemblées les traverfes 8c entre - toifes embrevées
qui forment la cage du rouage du laminoir, derrière
laquelle eft le manège qui lui communique
le mouvement, fi c’eft: par le moyen de chevaux}
ou iaj roue à l’eau, fi c’eft eet élément qui fait agir
la machine, & c’eft le cas que la vignette repre-
fenté.
- Vers
L A M L A M 209
Vers une des extrémités du laminoir, on voit
la grue tournante PRS , chargée d’une table de
ploinbiaminé & roulé fur un bâton, par le moyen
duquel & d’un cordage cette table eft facilement
enlevée & placée fur le chariot qui doit la tranl-'
porter au magafin. _
L’ouvrier repréfenté dans la vignette, eft dans
l’aéfion de redreffer la table ou de la diriger fur
le milieu de l’établi, lorsqu'elle fe détourne plus
d’un côté que de l’autre.
Pour cela, il fe fert d’un bâton crochu nommé
■ croJfe9 avec lequel, comme avec un levier du fécond
genre, il repouffe la table fur le milieu du
châffis ; il appuie l’extrémité de cet inftrument
contre la face interne du châffis : la convexité eft
appliquée contre l’épaiffeur de la table, & l’autre
extrémité fur l’épaule de l’ouvrier.
En expliquant le bas de la planche, on dira les
, autres uiages de cet inftrument.
Ce même ouvrier, après que la table eft entié-
; rement paffée du côté du laminoir, la fait paffer
[ du côté oppofé en relevant &. abaiffant alternativement
l’extrémité V de la bafcule du verrou ;
ce qui change la direftioîi des cylindres.
: A chaque retour d u : côté oppofé à celui où il
I eft placé, il fait -tourner'la.manivelle L du régula
lateur d’un quart de tour, ou demi-tour au plus ,
pour approcher infenfiblement les cylindres l’un
de l’autre.
Bas de la Planche.
I Fig. 1 , pince ou pied-de-biche de fer fervant à
mouvoir les fardeaux.
Fig. 2 , croffe dont fe fert l’ouvrier repréfenté
[ dans la vignette ; elle fert auffi à relever l’extré-
! mité de la table lorfqu’elle fort d’entre les cylin-
I dres , pour empêcher qu’elle ne paffe fous* les
| rouleaux de l’établi.
Pour cela , l’ouvrier introduit l’extrémité courbe
1 de cet inftrument entre le cylindre inférieur 8c le
I rouleau voifin ; la convexité de la croffe préfente
I alors à la table de plomb un plan incliné, le long
I duquel elle eft forcée de monter : une fois paffée fur
I le premier rouleau, elle paffe fans difficulté fur
I tous les autres.
i Fig. $ , tenailles ; elles font d’une forme ordi-
I naire, à cela près que les manches font courbés
I en dehors près de leurs extrémités, pour mieux
I tenir dans les mains de l’ouvrier lorfqu’il tire félon
■ la direftion de la hauteur de la tenaille.
[ Les mors de cet inftrument font taillés intérieu-
I rement en râpe, pour mieux faifir les tables de
I- plomb.
|.la table entre les deux cylindres du laminoir,
• chaque fois qu’on change la direftion des cylindres
L ouvrier ayant couché la tenaille horizontale
ment 8c dans une direftion à peu près perpendi
Arts 6* Métiers. Tome IV. Partie I.
culaire à la longueur de l’établi, il faifit la table
par fon épaiffeur, & le côté de la tenaille étant appuyé
contre une des chevilles de fer qui font fail-
lantes au deffus du châffis , il fait décrire aux
manches de la tenaille un arc de cercle auquel
cette cheville fert de centre; la tenaille alors devient
un levier du premier genre qui pouffe la table
entre les cylindres, où elle eft bientôt attirée ou
avalée, comme difent les ouvriers , par leur révolution
en fens contraire.
Fig. 4 , cette figure contient cinq objets fous un
même numéro, & chacun des objets repréfenté
doit être double, de manière qu’il y a deux outils
de chaque forte.
A, , broffe de poil de fanglier, pour broffer le
deffous des tables & emporter le fable que le balai
n’a pas pu détacher.
B , coupent pour trancher les bavures •& couper
le plomb fuperflu.
C , maffe de fer pour frapper fur la tête du couperet.
D , maillet de bois.
E , batte pour corroyer le fable du moüle, &
. pour ployer & rouler les tables après qu’elles font
laminées.
Fig. $, coupe tranfverfale de l’établi 8c un des
rouleaux féparé.
B b, C e , chevilles ou boulons de fer qui tra-
verfent toute l’épaiffeur du châffis & celle du chapeau
qui recouvre les tourillons des rouleaux; ce
font ces chevilles qui fervent de point d’appui' à
la tenaille , fig. 3 , pour faire rentrer la table entre
les cylindres.
Fig. 6 , repréfentation perfpeftive du verrou de
la fourchette , & du levier qui le met en mouvement.
C T , axe de mouvement de la fourchette.
T V , manche de la fourchette.
V , poignée.
a f , b g y les fourchons, dont les pointes ou
tourillons entrent dans la rainure ou gorge du
verrou.
A l’extrémité du manche près de T , eft un trou
rond auquel on fufpend un poids fuffifant pour
tenir le manche T V en équilibre.
Fig. 7 , repréfentation géométrale de la fourchette.
C T , axe de la fourchette.
a f 9 b g 9 les fourchons.
A b , les tourillons ou pointes des fourchons
engagées dans le verrou , indiqué 'par des lignes
ponftuées.
f .g , entre-toife pour affermir les fourchons fur
l’axe C T .
T , partie carrée de l’axe qui reçoit le manche
V T , figure précédente.
Toutes ces figures font deffinées fur une échelle
double.
D d