
La hauteur de ces montans eft d’environ fut
pouces, du deffus du premier çKàffis; cependant
on peut l’augmenter autant qu’on le juge à propos
, comme auflî celle des retours des faces, ^qui
doit être au moins égale à cette dernière, & même
la furpaffer au milieu. ,
Ces retours font foutenus par de petits mon-
tans placés de diftance en diftance fur le premier
châflis ,.dans lequel ils entrent à tenon & mortaife ,
ainfi que dans les pièces chantournées du haut,
lefqueiles font affemblèes à queue par les angles.
Les ciels de lit à la françoife fe font auflî quelquefois
fur un plan contourne , dont les faillies
fortent du nu de la forme carrée . dont on vient
de parler, ou bien on fait le châflis du dehors
carré à l’ordinaire , & ,on chantourne celui du
dedans.
, Ces ciel? fe nomment impériales 8c quelquefois
pavillons , fur-tout quand ils fervent de couronnement
à de petits lits & a des lits a la polo-
noife, ou à d’autres dont la forme extérieure eft
à peu près femblable à celle d’un pavillon ou d une
tente ancienne. . , ; ■
■ Les pavillons des lits à la polonoife & autres:,
font toujours moins grands que les lits, & prefque
toujours d’une; forme cintrée par leur plan.
Quelquefois même; le dedans du premier châflis
eft d’une autre forme^que par dehors.^
Lorfque les pavillons ont beaucoup d’élévation,
ils changent quelquefois de plan , ce, qui rend la
conftru&ion compliquée , parce qu’alors il faut
plufieurs châflis les uns au deffus des autres , U
des courbes de différentes formes & longueurs, tant
{impies qu’en arêtier.
On fait encore d’autres petits pavillons , foit
avec des retours ou avec des châflis {impies , lef-
quels ne font cintrés que de trois^cotès; le quatrième
, qui eft droit, fe place à côté' du mur.
Les châffis ou pavillons de lit fe font ordinairement
en bois de hêtre, qui eft plus liant que le
chêne.
Des lits à la Polonoife.
Les lits à la polonoife ne diffèrent des lits à la
françoife, que quant à la forme & a la decorafipn:.
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Ces lits font toujours à deux '-chevets & quelquefois
à trois , de maniéré qu ils font fermes de
trois côtés n’ayant d’ouvert que le côté de la
chambre par lequel on entre dans ce lit.
Les pieds montent de fond jufqu’à la hauteur
de fix pieds ou fix pieds & demi ; ils fe recourbent
enfuite pour foutenir l’impériale, plus petite
d’un bon tiers que le bas du lit.
Les pieds des lits ainfi recourbés devant être
peu folides à caufe du bois tranché, on a imaginé
de faire ces courbures en fer , ce qui eft
plus folide & fait également bien.
Le cintre de ces courbes eft ordinairement en b.
M E N
La hauteur ordinaire des dofliers des lits à la polonoife
eft d’environ quatre pieds ; & l’on fait
régner au deffus une efpèce de cymaife ou toute
autre moulure , laquelle règne au pourtour du
doifier ,* en fuivant fes contours.
Le pourtour des lits à la polonoife, du côté des j
chevets , eft rempli par des bâtis qu’on garnit
d’étoffe , laquelle eft attachée, tant fur les pieds
que fur les traverfes, fur un ravalement qui affleure
avec ces bâtis, & qui a environ neuf lignes de
largeur.
La conftru&ion-de ces lits n’a rien de particulier
; ils fe montent avec des vis comme les autres
: leurs dofliers refient toujours affemblés ;
mais comme celui de d e r r iè re ou plutôt de côte,
s’il étoit retenu par la garniture, ne pourroit pas
; quitter le pied, on y fait un faux battant, lequel
entre avec fa garniture dans une rainure pratiquée
dans le pied à cet effet.
Lorfque les lits à la polonoife ont trois chevets
ou dofliers , ils portent alors le nom de lits à
l’italienne , fur- tout lorfqu’au lieu d’avoir leur
pavillon porté par quatre courbes montantes de
deffus les quatre pieds ; ils n’en ont que deux,
lefqu’elles montent du milieu des deux dofliers
oppofés.
Il y a d’autres lits a l’italienne dont les courbes
montent de deffus les pieds de derrière, & fup- J
portent le pavillon , lequel n’eft cintré que de
trois côtés. Le côté qui refte droit pofe , ainfi que
les deux courbes, contre la muraille.
Les lits a la turque ne diffèrent de ceux dont
on vient de parler que' par la forme de. leurs dot |
fiers., lefquels font cintrés forment un enroulement
par lé haut qui termine leurs pieds ^ de !
forte que leur pavillon eft fui pendu au plancher.
Quelquefois les pieds des lits à la turque fe continuent
du deffus de l’enroiilement comme aux
lits à la polonoife ; alors ces deux lits n’ont cie différence
que dans le cintre dû doflier, lequel doit
être difpofé de jnanière qu’il tourne bien avec il
traverfe de devant, fans cependant que cette dernière
foit trop cintrée, afin que le châflis fangléI
qu’elle doit recevoir , ne le déborde en aucune |
façon.
Les chevets do ces fortes de lits fe conltruifent
de même que ceux à la polonoife, excepté qu é-
tant cintrés, il faut que les traverfes propres à
foutenir la garniture foient plus proches les unes
des autres. ■ ' < _ ,
Les lits à la turque ont leur pieds cintrés lui'
les deux fens, ce qui exige un bois bien fain &
très-folide.
Ces lits font auflî quelquefois cintrés en plan
fur la face. , .
On fait encore d’autres lits qu’on nomme a «
chinoife' , à l’antique , dans le goût pittorefjM >
lefquels diffèrent en très-peu de chofe de ceux
dont il vient d’être queftion.
Les lits appelés brigantins ne fervent qu’à la
guerre ou dans les voyages.
Il faut que ces lits ioient légers & commodes,
pour la facilité du tranfport.
On fait de ces lits qui fe brifent ou fe ploient|
tant fur la hauteur que fur la largeur. Les pieds
de derrière & ceux de devant fe replient également.
Le pans fe brifent auflî en trois, endroits ;
favoir , au milieu & aux. deux bouts , de forte
qu’après avoir ôté les écharpes du dedans & la
traverfe du milieu , on reploie les pans en dedans,
l’un à droite 8c l’autre à gauche.
Chacune des brifures des pieds eft garnie de
deux charnières de fer, l’une dont la goupille eft:
rivée & attachée fur les deux bouts du pied, &
l’autre attachée de même fur ces pieds , mais dont
la goupille eft mobile, de manière qu’elle puiffe
s’ôter pour brifer le pied , & on la remet pour
le tenir droit.
Les écharpes des ^puts font jointes aufli par
une charnière ; on les fait entrer par leurs extrémités
dans des mortaifes pratiquées à cet,effet dans
le milieu de la traverfe 8c dans les pans, dans
lefquels on ne peut cependant les faire entrer
qu’en brifant une des deux écharpes.
La traverfe du milieu de ces lits fe brife auflî
& de la même manière que les écharpes, foit fur
le plat, foit fur le champ.
Ces brifures, tant de la traverfe du milieu que
des écharpes., font non-feulement néceffaires pour
retenir les pans en place, mais encore pour tendre
le coutil qui eft attaché deffus, lequel fert de fond
au lit. Ce coutil fert auflî de doflier; & pour cet
effet, il eft attaché fur une traverfe , laquelle entre
dans des pitons attachés derrière les pieds avec
lefquels on l’arrête par le moyen de deux crochets.
Il n’y a ppint de pavillon à ces. lits , 'mais on
a quatre barres de bois qui entrent dans des goujons
placés au bout des pieds.
Le bout de ces barres eft garni de fe r , ainfl
que les tenons des écharpes & de la traverfe du
milieu du lit.
Au moyen de leur brifure, ces lits n’occupent
de place qu’enyiron quinze pouces carrés, fur deux
pièds & demi à trois pieds de leur largeur ordinaire.
On peut les renfermer dans une malle ou
dans un fac de cuir, ce qui les rend d’un tranfport
facile, x
Il eft un lit de camp nommé lit de fangle, lè-
quel eft une efpèce de ployant dont les traverfes
de deffus ont fix pieds de longueur & les pieds
trente-fix pouces de hauteur aux plus grands , &
trente pouces aux plus petits. Ces pieds s’affera-
blent à tenon dans les'traverfes du haut à environ
quinze pouces du bout, & reçoivent par le
bas des entretoifes qui en retiennent l’écart.
Les pieds des lits de fangle font retenus enfemble
avec des vis qui paffent au travers , 8c
font arrêtés avec un écrou.
M E N 691
La groffeur des bois de ces lits eft depuis un
pouce & demi carré jufqu’à deux pouces. Il faut
avoir foin d'abattre l’arête intérieure de la traverfe
du haut , afin,qu’elle ne coupe pas les fangles
attachées deffus.
De quelques autres: meubles'.
D’après les ployans, on a imaginé des efpèces de
chaifes nommées perroquets, lefqueiles ne font autre
chofe que des ployans auxquels on a ajouté un
doflier.
Le doflier & le deffus de ces chaifes font ën
cuir ; & pour les rendre plus doux , on les garnit de
crin & de cuir, ce qui oblige de faire un châflis pour
porter le deffus du fiège, lequel eft attaché d’un
bout à charnière avec la traverfe du haut des pieds
de devant , & l’autre bout vient s’appuyer fur la
traverfe de derrière.
Ce fiége fe rabat en devant : fon bâtis eft com-
pofé de bois droits & unis , d’un pouce & demi
de largeur, fur un- pouce d’épaiffeur.
La hauteur de cette chaife doit être toujours la
même ; mais fa largeur peut être réduite à quatorze
ou quinze, pouces.
On*foit encore une autre efpèce de petits lièges ,
fans doflier, qu’on nomme échaudés. Ils font com-
pofés de trois montans de vingt-fix pouces de
long, d’une forme triangulaire par leurs plans.
Ces trois montans font retenus enfemble par
trois goujons faits d’une feule pièce , mais difpofés
triangulairement, lefquels paffent au travers des
trois montans ; & au dehors, ils font rivés de
manière que les montans s’écartent tous les trois
également, & forment le fiége.
On fait pareillement des fauteuils de campagne
, lefquels fe ploient fur la largeur, de forte
que les deux côtés reftent tout montés, n’y ayant
que les traverfes de devant & de derrière qui
fe ^brifent en deux parties au milieu , & fe re-
i pouffent en dedans.
Les traverfes des dofliers fe brifent auflî. au
milieu > 8c viennent fe rabattre fur le champ des
battans. Ces brifures font ferrées avec des couplets,
8c fe retiennent en place avec des crochets.
Il y a de ces fauteuils dont la brifure n’eft pas
au milieu, mais à l’endroit de l’arrafementr
Il y en a d’autres dont le devant , le derrière
& le fiége fe féparent 8c s’enveloppent féparé-
ment, &c fe raffemblent enfuite par le moyen de
crochets placés à l’endroit des affemblages.
On eonftruit des tables de campagne dont le
deffus & le pied fe brifent , & cependant tiennent
enfemble.
Le deffus de ces tables eft compofé de deux
pièces fur la largeur, emboîtées à bois de f il, &
jointes enfemble à rainure & languette.
Le pied de ces tables confifte en quatre châffis
, qui s’attachent deux à deux aux bouts de la
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