
392 M A. R
C ’eft ce même article confirmatif des ûatuts
de 1 586 , de 16x8 & de 1649 > qui règle de quelle
forte de preffe il eft. permis aux dominotiers de
fe fe rv ir , & qui leur dé fen d , fous peine de con-
nfcatîon & d ’amende , d’avoir chez eux aucuns
cara&ères de fonte propres à imprimer des livres.
Comme on peut abufer de ces prefTes pour l ’im-
preifion des ouvrages dangereux, ou des images
indécentes que la police de l’état ne doit pas fbuf-
frir , il y a eu une fentence rendue le 23 avril
176S par le prévôt de Paris , qui leur défend de
rien imprimer qu’en prélence d’un maître imprimeur
ou d’un compagnon envoyé par lui ; que l’ouvrage
fa it , la preffe fera fermée avec un cadenat
par le juré comptable de la compagnie, & qu’il
en gardera la clé par devers lui , fous peine de
foifie de la preffe & des o u v rag e s, d’une amendé
pécuniaire , & de plus grande peine en cas de
récidive.
Cette ordonnance eft conforme aux anciens fta-
tuts de la librairie , qui défendent aux dominotiers
d’imprimer & vendre aucun placard & peinture
diffolue.
L e réglement pour la librairie & imprimerie ,
arrêté au confeil d’état du roi le 2,8 février 1723 ,
contient auffi un article concernant les dominotiers
dans le titre des vifites de librairie & imprimerie
, mais beaucoup plus ample que celui du
réglement de 1686.
C e t artic le, qui eft le X C V I I , ordonne que fi
les dominotiers veulent mettre au deffous de leurs
images & figures quelque explication imprimée &
non g ra v é e , ils auront recours aux imprimeurs,
enforte néanmoins que ladite explication ne puiffe
excéder le nombre de fix lignes , ni paffer jufqu’au
revers defdites e fi amp es & figures.
Le même article leur enjoint de faire apporter
à la chambre de la communauté des libraires &
imprimeurs , les marchandifes de leur art qu’ils
feront venir des pays étrangers & des provinces
du royaume , pour y être vifitées par les fyndic
& adjoints ; il leur eft ordonné de faire; infcrire
fur le regiftre de ladite communauté, leurs noms
& leurs demeures, à peine de cent livres d’amende ;
fans que ladite infcription puiffe les autorifer à
vendre aucuns livres ou livrets, ni àexcercer ladite
profefiion de libraire ou d’imprimeur, de quelque
manière & fous quelque prétexte que ce foit.
La dominoterie p a ie, par cent pefant, 40 fols
pour droits d’en tré e , & 32 fols pour droits de
l’ortie.
Explication des deux Planches du Marbreur de
Papier, tome III des gravures.
P L A N C H E P R E M I È R E .
L e haut de la planche ou la vignette repréfente
,
M A R
Fig. t ,ay ouvrier qui paffe l’eau de gomme.
b , pinceau-.
c , tamis.
d, baquet qui reçoit l’ea.u.
e, pot à beurre qui contient de la gomme détrempée.
Fig. 2. a , ouvrier qui broie des couleurs.
b y l’ établi.
c, la -pierre.
d , la molette.
e , la ramaffoire de cuir.
Fig. y. a , ouvrier qui jette les couleurs.
b , fon pinceau chargé de couleurs.
c , le baquet.
d, le trépied qui foutient le baquet.
Fig. 4. a, ouvrier occupé à faire des frifons.
b , fon peigne.
c , le baquet.
dy le trépied.
Fig. y. a y ouvrier qui applique une feuille de
papier fur la furface de l’eau pour la marbrer.
b y la feuille de papier.
Cy le baquet.
Fig. 6. a y châffis pofés l’un fur l ’autre, qui égouttent
fur un cuvier.
b y corde qui les retient.
c y barre de bois qui foutient les châffis 9 & à
laquelle la corde fe rend.
dy cuvier qui reçoit les égouttures.
On peut faire égoutter , en plaçant les châffis
comme on le verra dans la figure fuivante.
Fig. 7 . a b y plufieurs châffis pofés l’un fur l’autre
pour égoutter, & placés dans deux châffis affem-
blés à an g le, dont on verra le développement au
bas de la pl. II en X.
c, rigole qui reçoit les égouttures.
d, dy dy pieds de l’égouttoir.
e y pot à égouttures.
ƒ , feuille marbrée qui égoutte fur le châffis.
O n voit par terre en g un de çes châffis.
h , tréteau fur lequel on voit plufieurs feuilles
de papier deftinées à être marbrées.
Bas de la Planche.
A , petit baquet & fon plan A au deffous.
a , grand baquet pour le mont faucon, avec fon
plan a au deffous.
b , pot à beurre pour faire tremper la gomme*
B y mouvette ou fpatule.
c, tamis pour paffer l’eau.
D , broffe ou gros pinceau pour paffer 1 eau.
d, d, d y d, pinceaux de différentes groffeurs,
pour jeter les couleurs. •
e , e ,e , e , et peignes de différentes façons.
1 , plan du peigne e.
2 , peigne à faire le papier commun, ou à friions,
ou à fleurons.
• 3 , peigne pour le lyon & le grand montfaucon.
4 , peigne pour le papier à placard.
M' A H M A R 393
- ? peigne pour le perfillé fur le petit baquet,
6, peigne pour le perfillé fur le grand baquet.
7 , peigne pour faire le papier dit à peigne.
f] pointe pour tracer différentes figures fur la
furface des couleurs, & dont on fe fert dans la
préparation du papier à peigne. (N. B. O n voit
pl. Il » fig* 2 n°'f 1 » un ouvrier qui fo fert de cette
pointe. )
gyg,gy pots à couleurs avec leurs pinceaux.
H, hy étendôir.
P L A N C H E I L
Le haut de la planche ou la- vignette repréfente
,
Fig. p y ouvrier qui cire une feuille de papier
marbré.
Fig. 10 n°. 1 y liffoire & fa manoeuvre.
a y fût de la machine.
b y pièce qui prend le caillou»
c c, poignée de la liffoire.
d, la feuille de papier.
ty planche qui fait reffort.
ƒ , pierre ou marbre à liffer.
g y bâti qui foutient le marbre.
h y ouvrier qui liffe.
Fig. 10 n°. 2. a, ouvrier à l’établi, occupé a plier.
b y les feuilles qu’il plie.
c y le plioir.
dy tas de feuilles étendues fur l’établi.
e, tas de feuilles pliées.
Fig. 11 n°. 1. a, ouvrier avec fa pointe , occupé
à la préparation du papier à peigne.
b y la pointe.
Cy le baquet.
Fig. 11 n°. 2 y marbreur de livres.
a y ouvrier qui tient deux ou trois Volumes, -
dont il a relevé les couvertures. Il applique la tranche
fur la furface de l’eau.
b y les livres.
C) le baquet.
Bas de la planche, ;
iyiyï 3iy châffis pour faire égoutter les feuilles.
• i, i y iy iy autre châffis fait de lattes au. lieu de
ficelles.
k , pierre à broyer.
/ , molette.
m y ramaffoire de cuir pour les couleurs fur la
pierre.
M , couteau pour ramaffer auffi les couleurs fur
la pierre.
», N , ramaffoires pour les couleurs qui reftenl;
fur la furface de l’e a u , après qu’on a enlevé la
feuille de papier.
O , baquet plein d’eau , avec des couleurs jetées-
deffus.
o y établi- fur lequel on vo it auffi des pots à
couleurs.
p y pierre à liffer.
q y liffoire de verre.
Q , liffoire qu’on voit toute montée dans la v ignette.
s y s y poignées de k liffoire.
ty caillou.
u, partie du fût qui s’emboîte dans la pièce Q .
r , plioir de buis ou d’ivoire.
, X , développement de la fig. 7 , pl. I.
l , 2 , 3 ,4 , 5 , deux châffis affemblés à angle par
des couplets, aux points marqués 3 ,4 .
6 & 6 , plufieurs châffis l’un fur l’autre de chaque
c ô t é , pour faire égoutter les feuilles de papier
qui font entre chacun d’eux.
7 , 7 , derrière des châffis, dont on vo it les ficelles*
8 , une feuille de papier étendue.
9 , 9 , deux cordes qui permettent de donner
plus ou moins d’ouverture à l’angle 2 , 4 , 5 , dans
lequel on placera les châffis figurés en i , i , i , i ,
l’un fur l’autre pour les faire égou tter, en mettant
entre chacun une feuille de papier marbré.
L e tout fe pofe fur un égou ttoir, comme on
vo it figure 7 , planche première«
Tapijferie de tonture de laine.
C’eft une efpèce de tapifferie faite de la laine qu’on
tire des 'draps qu’on tond , collée fur de la to ile ,
ou du coutil, ou du papier.
Cette tapifferie, qui eft tout enfemble une étoffe
hns chaîne ni fils de traverfe & une peinture faite
Jans pinceau, a reçu les différentes dénominations
e LÇ'tture de la i n e , de p a p ie r v e lo u té , de p a p ie r
tomiff » f de p a p ie r fa u f i lé .
Les Anglois ont pa ffé, pendant quelque temps,
Pour en être les inventeurs ; mais en 175 6 , le fieur
tierce de Rouen revendiqua cet honneur en fa-
veur de fa patrie , & foutint que ce fe c r e t ., né
en. * rance, étoit paffé en Angleterre, avec des ouvriers
françois qui s’y étoient réfugiés. Il prouva
A r t s & M é t ie r s . T om e I V . P a r t i e I .
que le fieur François, établi à R ou en , avoit découvert
cet art en 16 20 , & confirma fa preuve
par des planches appartenantes audit inventeur &
que l’on conferve encore , qui portent les dates
de 1620 & 1630. Il ajouta même que le fils de
ce François , mort à Rouen en 1 7 4 8 , avoit fou-
tenu avec honneur la manufacture de fon père pendant
plus de cinquante ans ; qu’à peine pouvoit-il
faire fabriquer affez de papier velouté , pour les
étrangers qui lui en demandoient; que ce ne fut
que par l’efpoir d’une fortune rapide & brillante,
que quelques-uns de fes ouvriers paffèrent chez
l’étranger ; qu’ayant tenté d’imiter l’ouvrage de
leur maître, leur peu de dextérité ne leur perm
D d d