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qui a été le maître de Steitier ; au commencement
du fiècle paffé : Tes violons, quoique d’une forme
défagréable, font recherchés par ceux qui aiment
dans cet infiniment un fon doux & gracieux.
2°. Les frères Antoine & Jérôme Amati, contemporains
de Steiner, ont fait des violons admirables
, fort recherchés & fort chers.
30. Nicolas Amati qui a fait des violons exc.el-
■ lens, mais parmi lefquels il y a un choix, parce
.qu’ils ne font pas tous d’une égale bonté.
Entre les habiles faéleurs moins anciens, on
compte Antoine Stradinarius qui, ainfi que Steiner,
a vécu long-temps, & a fait une prodigieufe quantité
de bons violons. Ses inflrumens font remarquables
par un fon mâle, très-fort, & mélodieux.
Les Amati ont fait des violons bombés & voûtés.
Stradinarius, au contraire, les a faits prefque tout
plats ; & cependant , ces deux formes oppofées
ont produit des inltrumens également parfaits.
Entre les faéleurs établis en France , on dif-
tingue Boquet, Pierray , Cajlagnery, & d’autres ,
qui ont fait des violons qu’on peut comparer à
ceux des fadeurs les plus célèbres que nous venons
de citer.
Pour jouer du violon, on tient cet infiniment
de la main gauche, & l’archet de la main droite.
On le prend par le manche a L, enforte que le revers
du manche foit tourné du côté du creux de la
main, le pouce de la main gauche du côté de B ,
& les quatre autres doigts de la même main du
côté de L ; l’index doit être près du fiilet, & les
autres doigts près les uns des autres, prêts à toucher
la chanterelle.
On porte enfuite, en tournant le poignet, la
partie inférieure du corps de l’inftrument fous le .
menton -, enforte que le taffeau ou le bouton f
efl attaché, réponde fur la clavicule gauche, vers
laquelle on tourne & on incline un peu la tête
pour appuyer avec le menton fur l’endroit où efl
la lettre E , & ainfr affermir l’inflrument.
On prend l’archet avec la main droite , à environ
deux pouces de diflance de la hauffe B ,
pl. X IU , fig. 8 , & on le tient avec les quatre
premiers doigts ; enforte que le pouce & les deux
premiers doigts portent fur le fût de l’archet, &
le quatrième ou annulaire fur le crin que l’on
doit faire paffer fur les cordes , à environ deux
pouces de diflance du chevalet , comme fi on
vouloit les fcier en cet endroit.
On frotte les crins de l’archet fur un morceau
de colophane, forte de réfine, pour le rendre plus
rude.
On pafle ces crins fur la colophane, comme
fi on vouloit le fcier en deux : quelques-uns la
mettent en poudre, & paffent le coin de l’archet
dans le papier où efl cette poudre ; ces deux manières
reviennent à peu près au même.
C ’efl par le moyen de la colophane que les
crins de l’archet tirent des fons d'es cordes , parce
qu’autrement çes crins feroient trop gras ou trop
i N s liffes, pour leur caufer le frémiffement néceffaire;
& les faire réfonner.
Il faut enfuite connoître le manche, que l’on
fuppofera divifé en touches , pour la facilité de
l’explication : d’ailleurs, les traits marqueront les
endroits où il faudra pofer les doigts.
IL faut favoir en premier lieu , que les cordes
du violon, & de tous les inflrumens qui en dépendent
, font accordés de quinte en quinte ; que
la fécondé corde marquée 2 , fonne Va mi la , &
qu’on la fonne à v id e, pour donner le ton dans
les concerts. Cette corde la fonne l’unifTon du la,
qui fuit immédiatement la clé de g re fo l des clavecins.
La chanterelle fonne la quinte mi au deflùs, &
la troifième la quinte re au deflous.
La quatrième fonne la quinte au deflous de cette
troifième corde, ou l’uniffon du fo l à l’oétave au
deflous de la clé de G re fo l9 au fo l qui fuit immédiatement
laXlé à? F ut fa des clavecins, auquel
tous les autres inflrumens rapportent leur étendue.
Voyeç la table du rapport de l’étendue de tous
les inflrumens, pl. XXlde l’Art du Luthier, tome I I I
des gravures.
Voye{ aufli la tablature qui fuit, où les notes
de mufique font voir l’étendue de cet inflrument,
& les quatre lignes qui font deflous repréfentent
les cordes numérotées comme ci-devant 1 2 3 4,
à commencer par la chanterelle.
Manche du Violon.
re la mi
% mib fib fa
mi fi f*
b fa ut JU
■ ' fa
% u>
U
II
fol
la
fol^& mlb fi
I la mi1 fi
Sillet.
III.
IV.
Poche.
I N s
Poche.
C ’efl un inflrument de Mufique à cordes ÿ de
la claffe des. violons. Il a quatre cordes montées
comme celles, du violon , & fe joue avec l’archet.
Il ne diffère, de cet inflrument que par la forme
de fon corps. Le violon efl applati, le corps en efl
large & arrondi par le bout du côté du manche; au
lieu que la poche efl longue & arrondie dans fa
longueur, comme un cylindre , qui diminue in-
fenfiblement en avançant du côté du manche. V o y.
la fig. p , p LX U I des Inflrumens de Mufique, tome III
des gravures.
On ne fe fert pointdela poche dans les concerts ;
mais elle efl fort utile aux maîtres de danfe, qui
portent cet inflrument dans leur, poche lorfqu’ils
vont donner leçon à leurs écoliers, C ’elt cet ufage
qui lui a fait donner le nom de poche.
La poche fonne l’oélave du violon, & elle a
la même tablature.
Violon d’amour.
C ’efl un violon ordinaire, auquel on ajoute quatre
cordes de laiton qui paffent par deflous la queue ?
le chevalet & la touche du manche, & font contenues
par de petites chevilles qui les hauffent ou
baiffent à volonté.
Ces cordes de laiton paffent au milieu du chevalet
percé à jour pour cet ufage, & font accordées
pour rendre les harmoniques des çorJes à
boyau; mais elles produifent une confuflon dans
les fons, qui fait qu’on ne s’en fert plus depuis
long-temps.
Le violon d’amour diffère donc du violon ordinaire,
en ce que 1®. le manche efl plus long &
augmenté de quatre chevilles, plus petites que les
quatre principales, pour y attacher les cordes de
laiton.
a°* Qu’il n’y a point de queue pour attacher
les cordes, & que .c’efl auprès de l’endroit où efl
placé le bouton qu’on les fixe.
Quinte, Alto ou. Taille de Vtolon.
C ’efl un inflrument du genre "du violon , mais
beaucoup plus gros & monté à une quinte en
deflous, c’efl-à-dire, que la fécondé du violon efl
la chanterelle de Y alto.
Cet infiniment efl par conféquent monté comme
le violoncelle, mais à une oélave au deflùs. Il a
fuccédé aux violettes dont on fe fervoit autrefois
pour les parties de rempliffage, & lui feul remplit
ce qui manque à l’harmonie après le deflùs
le fécond deflùs & la baffe.
Mais depuis quelque temps on a étendu fon j
Arts 6* Métiers. Tome IV . Partie L
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emploi ; il joue quelquefois des folo : on s’en efl
même fervi pour jouer des concerto.
L’accord à vide de cet inflrument efl par quintes
, & les accords rendent à vide, en commençant
par la chanterelle, les fons la , re, f o l , ut.
Voye^ la table du Rapport des Inflrumens,/?/. X X I
du Luthier , tome I I I des gravures.
Baffe de Violon.
C ’efl un inflrument de mufique, en tout fem-
blable au violon, à l’exception'des ouies qui font
en C , au lieu qu’au violon elles font en 5 , &
en ce qu’il efl beaucoup plus grand & qu’on l e ‘
tient entre fes jambes pour en jouer. On le conflruit
fur le moule repréfenté fig. 11, pl. XV III du Luthier,
tome I I I des gravures.
Cet inflrument fonne l’oélave au deflùs de la
quinte du violon, & la douzième au deflous du
violon, & l’uniffon des baffes du clavecin depuis
le c fo l ut, double oélave au deflous de celui de
la clé de c fo l u t, ou l’uniflbn du huit pied ouvert.
Voye^ la table du Rapport de l’étendue des
Inflrumens de mufique, pl. X X I du Luthier, t. I I I
des gravures,
Baffe des Italiens.
C ’eft le même inflrument que celui que nous-
appelons baffe de violon , avec cette différence ,
qu’ils l’accordent une tierce mineure plus bas, en-
forte que le fon le plus grave de cet inflrument,
fonne l’uniffon de la mi la du feize pied. Voyez la
table du Rapport de l’étendue de tous les Inftru-
mens de mufique, pl. X X I du Luthier, tome I I I
de/ gravures•
Baffe-double, Double-BaJJé ou Contre-Baffe.
C ’efl un inflrument fait-comme la baffe de violon
, mais prefque.le double plus grand; il efl
d’une oélave plus bas , & on l’accorde par quartes.
Voyez fig. 6 de la pl. X I I I des Inflrumens de
Mufique, volume I I I des gravures.
V i o l o n c e l l e .
Cet inflrument a fuccédé à la baffe pour accompagner
dans les concerts ; il efl fait comme le
violon, excepté qu’il efl beaucoup plus gros, &
fe tient entre les jambes.
Le P. Tardieu de Tarafcon, frère d’un célèbre
maître de Chapelle de Provence, l’imagina vers
le commencement de ce fiècle. Il le monta de cinq
cordes ainfi accordées.
Bourdon ut.
Deuxième .........................................r0i%
Troifième , . ............................ ......
Quatrième, la.
Chanterelle, , . , . . . . . j-e.
P