
qui le tran (mirent aux Portugais. Ces peuples s’en
fervoient principalement dans la cavalerie.
Trombone ou. Saquebutte.
Infiniment de mufique & à vent ; c’eft une
efpèce de trompette harmonique, différente de la
trompette ordinaire ou militaire, tant par la figure
que par la grandeur.
La faquebutte eft très-propre pour les baffes,
& elle eft conftruite de manière qu’on peut la
raccourcir ou l’alonger, fuivant que l’on veut des
tons aigus ou des tons graves. Les Italiens & les
Allemands la nomment trombone ; les Latins l’ap-
peloient tuba duttilis.
L’embouchure ou le bocal, ainfi que le pavillon
de la faquebutte, font de même que dans la trompette
; mais cet infiniment eft d’ailleurs compofé
de quatre différentes pièces ou branches , & a
ordinairement une efpèce d’anneau tors dans le
milieu, qui n’eft que la continuation du tuyau
plié deux fois en cercle. Par cette conftru&ion il
peut aller d’un quart plus bas que fon ton naturel.
Il a encore deux pièces cachées dans l’intérieur,
& qu’on tire avec une barre de fe r , lorfqu’on
veut donner à la faquebutte la longueur néceffaire
pour- un certain ton.
Les branches vifibles fervent aufîi de tuyaux in-
vifibles.
La faquebute a ordinairement huit piés de long,
fans être tirée & fans développer fes cercles. Lorfqu’on
l’éten-i , fa longueur peut aller à feize piés.
L ’anneau tors a deux piés neuf pouces de tour ; on
l’emploie comme baffe dans tous les concerts d’inf-
trument à vent.
Il y a des faquebuttes de différentes grandeurs,
félon les différentes- parties que l’on veut exécuter.
I l y en a particulièrement une petite, appelée par
les Italiens trombone picciolo, & par les Allemands
kleine alt-pofaune , propre pour les hautes-contres.
La partie qui lui convient eft appelée trombone
primo ou 1°. Il y en a une autre plus grande, appelée
trombone maggïore,, qu’on emploie comme
taillé ; la partie qu’elle exécute eft nommée trombonefecondoou
l l \ Une troifième encore plus grande
appelée trombone grojfo, & dont la partie eft la
trombone ter^o ou HF. Enfin une autre qui eft de
toutes celles-là , & dont le fon eft très-violent, principalement
dans les baffes ; fa partie eft appelée
trombone quarto ou 1V \ ou Amplement trombone.
Elle a ordinairement pour clef celle d’F ut fa fur
la 4e ligne, & même fouvent fur la y ligne d’en
haut, à caufe de l’étendue que cet inftrument a
dans le bas. Voyc[ fig. 4. pL V i l des injlrumens
de mufique , tome 3 des gravures.
Cet inftrument employé par un bon compofi-
teur, produit le plus grand effet, fur-tout dans les
marches funèbres & dans la mufique trifte.
On peut y exécuter tous les tons & demi-tons
par gradation prefqu’infenfible.
X I I I
In s t r u m e n t s a v e n t e t a b o c a l a v e c un
DOIGTER.
C o r n e t .
- Le cornet eft un inftrument à vent dont les
anciens fe fervoient à la guerre.
Les cornets faifoient marcher les enfeignes fans
les foldats ; & les trompettes, les foldats fans les
enfeignes. y . > v^;,:
Les cornets & les clairons fonnoient la charge
& la retraite; &les trompettes, & les cornets ani-
moient les troupes pendant le combat.
Nous ne noiis fervons plus guère du cornet
dans les concerts ; nous en allons cependant expliquer
la faâure. -
Il y en a de plufieurs fortes ; celui qu’on voit
pl. V i l de Lutherietome q des gravures , fig. 11,
^s’appelle deffus de cornet : il a fept trous.
Ceux qui fe piquoient de bien jouer de cet
inftrument, lui donnoient la même étendue avec
fix , & ne fe fervoient pas du feptième. a y eft fon
bocal que l’on voit féparé; même pl. VII.
La taille de cornet eft entièrement femblable au
defius de cornet, à l’exception d’un trou qu on
lui a ajouté en bas, & qui s’ouvre & fe ferme
à clé. Elle fe brife en deux endroits pour la commodité.
Elle a fept trous. .4. ,■
L'étendue du deffus de cornet eft d un feizieme ;
il n’y a que trois pouces de l’extrémité de l’inf-
trument jufqu’au'milieu du fixième trou, & que
dix pouces du bocal jufqu’au milieu du premier
trou. Les trous font éloignés de treize lignes,
excepté le troifième & le quatrième, dont la distance
eft de dix-fept lignes. Le diamètre de chaque
trou eft de quatre lignes; celui du fond du bocal
n’eft que d’une ligne.
Cet inftrument va toujours en.s élargiffant depuis
le bocal jufqu’à fa patte ,■ dont le diamètre eft d un
pouce. La divergence des côtes eft plus fenfible
du bocal au premier trou, que du premier fur le
refte de la longueur. e % y v
Il y en a qui pratiquent au derrière de 1 infiniment,
à treize lignes plus haut que le premier
trou d’en haut, un autre trou.
Il y a des deffus de cornet & des tailles de
cornet droites & d’autres courbes. On les fait de
cormier, de prunier & autres bois. Il faut que le
bois foit fec. On le couvre de cuir. Cet inftrument
eft rude, & il faut le favoir adoucir. Le deffus
de cornet va du c fol ut\ à Vf ut fa de la troifième
oélave. Le ferpent eft une vraie baffe de cornet.
Le deffus de cornet donne le c fol ut tous les
trous bouchés ; on fait le ré, le mi occ. en débouchant
les trous les uns après les autres en montant.
Sa tablature eft la même que celle du flageolet.
Quant à la baffe de cornet, les trous en font
éloignés d’un pouce & § , excepté le troifième &
le quatrième qui font, éloignés de fix pouces ; le
fixième & le troifième de fix pouces f : il y a du
feptième à k patte 10 pouces plus -f, & du bocal
au premier trou un pié fept pouces ; la patte
en eft ouverte de deux pouces.
Le diamètre du bocal eft de 5 lignes à fon orifice
fupérieur, & d’une ligne à l’inférieur.
L’inftrument eft divifé en trois tronçons ; le
dernier a un pouce un quart de diamètre en haut ;
celui du milieu 8' lignes en haut ; ainfi le canal
ïentïer va toujours en s’évafant du bocal jufqu’à la
patte. Voye£ toutes ces efpeces de cornets pl. V i l
des injlrumens de mufique, tome q des gravures, fig 6 >
7 , 10 'y I I , 12, 13, &*l J.
~ S e r p e n t .
Inftrument de mufique à vent que l’on embouche
par le moyen d’un bocal.
S Cet inftrument eft du genre des cornets , & leur
ffert à tous de baffe. Il forme l ’uniffon du baffon
de hautbois ou de huit piés.
Cet inftrument, ainfi nommé à caufe de fa figure
ployée comme les ferpens reptiles, fut inventé';
dit-on, par un chanoine d’Auxerre, nommé Edme,
qui, vers l’an 1590, trouva le fecret de tourner
un cornet èn forme de ferpent.
On s’en fervit pour les concerts qu’on exécutait
chez lui ; & cet inftrument ayant été perfectionné ,
devint commun dans les églifes. Voye[ fig. 1 , pl.
V il des injlrumens de mufique , tome q des gravures.
Le ferpent êft compofé de deux pièces de bois
■ de noyer, ou autre propre à cela , que l ’on creufe
après avoir tracé le contour B C D E F G , en demi
cylindre concave, lefquelles on colle enfuite
l’une deffus l’autre, & qu’on réduit enfuite par
dehors avec des râpes à bois , à environ une ligne
ou une ligne & demie au plus d’épaiffeur; puis
. on le couvre d’un cuir mince ou de chagrin pour
le conferver.
Avant de mettre le cuir, on met fous les plis ,
• dans la partie concave , du nerf de boeuf battu
[pour le renforcer en cet endroit, & l’empêcher
[ de rompre lorfqu’on le prend par la partie B C.
Cet inftrument a fix- trous notés , 1 23 45 6 , par
j Le bocal eft une petite cuvette ou hêmifphère
concave, laquelle eft ordinairement d’ivoire.
I Au milieu de cette cuvette, qui peut avoir 1 £
J pouce de diamètre , eft un petit trou qui communique
I le moyen defquels, & du vent que l’on infpire
l par le bocal A B , on lui donne l’étendue d’une dix-
| feptième.
I Le bfccal A B s’emboîte dans une frette de
Icuivre ou d’argent, félon que le col du bocal eft.
I de l'un ou l’autre métal. Ce col eft recourbé,
comme on voit dans la figure y pour préfenter I plus facilement le bocal à la bouche de celui qui
■ joue de cet inftrument.
par Je collet a dans le col de métal du ferpent
dans lequel il entré.
Le père Merfenne dit que fi cet inftrument était
déplié & droit, il auroit plus de fix pieds de long.
On fe fervoit autrefois du ferpent dans les marches
militaires, & cet inftrument » exécuté par un
muficien qui a foreille très-jufte, pourroit, par
fes fons finguliers , qui tiennent à-la-fois du cor
& du baffon, produire un très-bel effet dans certains
morceaux de mufique.
Pour jouer de cet inftrument, il faut le prendre
.des deux mains; enforte que les trois doigts ; index
médius & annulaire de la main gauche, bouchent
les trous 12-3, lé pouce de cette main étant placé
à l’oppofite des trous , pour pouvoir avec les autres
doigts tenir l’inftrument en état. Les trois mêmes
doigts de la main droite, fervent à boucher les
trous 4 5 6, vis-à-vis defquels le pouce de cette
main eft placé pour la même raifon.
Après avoir pofé les doigts fur lés trous, on
préfente le bocal à la bouche , & 0^1 l’applique
fur les lèvres ; enforte que l’air que l’on infpire
dans le ferpent, ne puiffe trouver aucun paffage
entre les bords du bocal & les lèvres , mais qu’il
foit contraint de.paffer dans le corps de l’inffru-
ment; pour cela on mouille avec la langue les
• bords du fiocal, qui s’applique mieux par ce moyen
fur les lèvres pour faire les tons graves fur cet
inftrument, particulièrement ceux qui fe font tous
les trous bouchés.
Il faut bien ménager le vent, & fouffler également.
Pour les autres tons où il. y a quelques
trous de débouchés , ils font plus faciles à faire :
il s’en trouve cependant quelques-uns qui ont le
même doigter, lelquels par conféquent ne diffèrent
que parles différens degrés de viteffe du vent qui
anime l’inftrument; tels font la plupart des dièfes
des tons naturels, que l’on peut faire cependant
en ne débouchant que la moitié du trou fupérieur,
,ou en croifantles doigts, c’eft-à-dire en débouchant
le trou de la note fupérieure, & en bouchant
celui de l’inférieure de la note dont on veut
faire les dièfes. Voye^ la tablature fuivante, où les
notes de mufique font voir quelle partie & quelle
étendue forme le ferpent.
Les zéros noirs & blancs, qui font au deffous
des notes, lefquelles correfpondent aux trous du
ferpent, font voir quels trous il faut tenir ouverts
ou fermés pour faire les tons des notes qui fonç
au deffus.
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