
Marbrer le papier ; c’eft le peindre ou le tacher
de différentes couleurs, qui imitent celles des
marbres.
Marbreur de papier ; c’eft l’ouvrier qui fait
peindre des papiers de toutes fortes de couleurs
& figures.
. Marcher ; on dit que les couleurs marchent
trop, lorfqu’elles fe preflent fur la furface de1 l’eau
du baquet.
Montfaucon ( le ) ; ce terme défigne la grandeur
particulière de la feuille d'une forte de p a pier
. .
No ir ,; couleur employée par le marbreur de
papier. Elle elt faite de noir de fumée & d’un
peu d’indigo , avec de la gomme & du fiel de
boeuf. *
Patte (papier marbré à la ) ; c’eft un papier
qui imite une-toile peinte en deux ou trois couleurs.
Peigne ; infiniment à l’ufage du marbreur de
papier. C’eft une barre de bois plate, dans laquelle
font enfoncés des fils de fer d’environ deux.doigts
de longueur.
. Le peigne fort à mêler les couleurs qui nagent
à la fuperficie de l’eau gommée dans le baquet.
Les marbreürs fe fervent de trois différentes
fortes de p eignes; fa v o ir , le peigne au commun,
le peigne à l’aile magne, & le peigne à frifons.
Le peigne au commun eft celui dont on fe fert
pour le papier marbré Ordinaire, c’eft-à-dire, pour
celui qui n’elt que veiné ; il a cinq ou fix rangs de
dents.
Le peigne à V aile magne fert pour le papier marbré
qui imite celui que l’on fabrique en Allemagne.
C e peigne n’a qu’une rangée de dents.
Le peigne à frifons eft celui dont on fe fert pour
marbrer le papier , dont les relieurs font ufage
pour la reliure des livres. O n l’appelle peig/ie à
frifons f parce que fes dents font placées alternativement
l’une d’un côté, l’autre de l’autre, de manière
que le marbreur , en tournant le p o ign e t ,
arrange les couleurs efi cercles ou frifons. C e peigne
n’a qu’une feule rangée de dents, mais elle en forme
deux , par leur fituation oblique qui en tourne les
p ointes, les unes d’un côté , les autres de l’autre
côté.
Peints (papiers); ce font des papiers dont le
deffin eft d’abord imprimé fur des planches gravées.,
& enfuite enluminé.
Persillé (papier) ; c’e ft, dans la dominoterie
un papier parfemé de points ou taches de vert de
perftl.
Pierre a lisser ; c’eft une pierre dure, bien
polie, dont on frotte le papier.
Pinceaux ; les pinceaux dont le dominotierfait
ufage pour coucher les couleurs , font ferrés &
formés en plume.
Placard ; ce nom fe donne à une efpèce de papier
marbré de grand format.
Pointe ; c’eft un petit fer aigu avec un manche
de bois , dont on fait ufage dans la fabrication du
papier marbré.
Q uarré ( le ) ; ce terme défigne la grandeur déterminée
de la feuille d’une forte de papier.
Ramassoire ; c’eft une tringle de bois, mince,
& large de trois doigts, taillée en bifeau d’un côté,
pour nettoyer les eaux où le dominotier jette fes
couleurs.
Ro u g e ; couleur employée par le dominotier:
^elle eft compofée de la lacque plate préparée avec
une teinture de bois de Bréfil, du fiel de boeuf,
de la gomme , & une eau de chaux.
SOUFFLÉ (papier) ; on a donné ce nom aune
forte de papiér couvert de toutes de laines colorées.
T am is; c’eft un tiflù de crin"attaché à un,cercle
de bois. Le tamis du dominotier doit être grand
& d’un tiflu un peu lâche.
T a p is ; ce terme fe dit de> la furface de l’eau
du baquet , lorfqu’elle eft couverte de couleurs
qui doivent faire la marbrure du papier.
T ontisse ; papier colorié avec la tonte de laines
de diverfes couleurs.
T onture de laine ( papier e n ) ; c’eft un papier
colorié avec la tonte de laines de différentes
couleurs.
V elouté (papier); c’eft une forte de tapifterie
faite aveç-la tonte de différentes laines.
V ert ; couleur à l’ufage du marbreur de papier,
& qu’il fait avec de l’indigo détrempé, avec de
l’ocre & du.fiel de boeuf.
V io let; jcouleur à l’ufage du marbreur de papier
: on le compofe avec du rouge & un peu
d’indigo broyé avec du noir de fumée.
MA R B R I E R - S TUC A T EUR .
( Art du )
T o u s les marbres n’ont pas la même d u re té ,
& ne prennent point un poli également brillant ;
il y en a qui fe travaillent aifément, d’autres s’é grènent
& fe caffent très-facilement.
Le marbre fe trouve par couches & par maffes ,
qui font quelquefois très-épaifles & très-confidé-
rables : celles qui font les plus proches de la fur-
face de la terre , font communément les moins
bonnes, étant remplies de fentes, de g erçures, &
de ce que les marbriers appellent des terrajfes ou
des veines d’une matière étrangère , qui l’interrompent
& empêchent qu’on ne le puiffe travailler
avec fuccès.
O n tire les marbres des carrières où la nature
les produit, comme les autres efpèces de pierres.
En Ita lie, pour les détacher de la montagne,
on trace les pierres tout à l’entour avec des outils
d’acier faits en pointe; on Iüs fépare enfuite avec
des coins, qu’on enfonce à coups de maffe.
-En F ran c e , on a trouvé le moyen de les feier
dans la carrière & fur le rocher même, avec des
foies de fer fans dents , dont quelques - unes ont
près de vingt-cinq pieds de longueur.
Des Marbres antiques* t
L e marbre antique , dont les carrières étoient
dans la G rè c e , & dont on vo it encore de fi belles
ftatues en Italie , eft abfolument inconnu aujourd’hu
i; à fon d é faut, on fe fort de celui de Carrare.
Le-lapis eft eftimé,le..plus beau de tous les marbres
antiques ; fa couleur eft d’un bleu fo n c é ,
moucheté d’un autre bleu plus c la i r , tirant fur le
célefie , & entremêlé de quelques veines d’or»
On ne s’en fort , à caufe de fa rareté , que par
incruftatiôn, tel qu’on en vo it quelques pièces de
rapport à pîufieurs tables dans les appartemens de
Trianon & de Marly.
Le porphyre, du grec , pourpre , paffe
pour le plus dur de tous les. marbres antiques ,
& , après le lap is , pour un des plus beaux ; il fe
tiroit autrefois, de la Numidie en Afrique , raifon
pour laquelle les anciens i’appeloient lapis numi-
dicus ; il s’en trouve de rou g e , de vert & vde gris.
Le porphyre rouge eft fort d u r ; fa couleur eft
d’un rouge fo n c é , couleur de lie de vin , fomé de
petites taches blanches, & reçoit très-bien le poli.
Lés plus grands morceaux que l’on en voit à prélent,
font le tombeau de Bacchus dans l’églifo de fainte