
Quelquefois on colle les aflemblages ; mais ce
n’eft que dans les très-petits ouvrages. fc
Les chevilles doivent être de bois de fil & tres-
fec ; on les fait rondes ou quarrées, pas trop éfilées,
afin quelles ferrent également. H ne faut pas trop
les enfoncer : on les. coupe avec une fcie à chevilles,
& on les replanit avec les rabots & le racloir.
Le villebrequin eft un outil de bois coudé en forme
de demi-ovale. On place à l’un des bouts une poignée
, laquelle' a un tourillon qui paffe au travers
de la tête du villebrequin où ce tourillon eft retenu
par un bouton. L’autre bout du tourillon eft colle
à la poignée. Un morceau de bois qu’on appelle
la boîte entre dans un trou quarré pratiqué a l’autre
extrémité du.villebrequin : c’eft dans cette boite que
doit s’affembler ou emmancher les mèches de fer
qui fervent à percer le bois.
■ Ces mèches varient de groffeur , de largeur &
longueur , & prennent diftèrens noms fuivant 1 emploi
qu’on en veut faire. 11 y a des mèches a chevilles
, des mèches à lumières , des mèches à goujons ,
des mèches à vis, 8cc.
Chacune de ces mèches eft garnie d’une boîte que
l ’on arrête dans le villebrequin par le moyen d’une
cheville ou d’une vis.
La fcie à cheville eft un morceau de fer plat &
recourbé , dont les deux côtés font garnis de dents
qui n’ont point d’inclinaifon., 8c dont la voie eft
toute en deflùs : cette-fcie eft emmanchée.
D e l a m e n u i s e r i e m o b i l e ,
Des croifées.
On donne le nom de croifées ou de baies à des
ouvertures pratiquées dans les murs d’un bâtiment
pour procurer du jour & de l’air dans 1 intérieur des
appartemens. - ~
Dans ces ouvertures on place des chaflis ou vantaux
de menuiferie, foit pour en faire la clôture,
foit pour recevoir des carreaux de verre dans des
feuillures pratiquées à cet effet : ces châflis s’appellent
aufli croifées. - '
On peut diftinguerles grandes & petites croifées.
Les grandes croifées font celles qui ont depuis dix
pieds jufqû’à douze & quinze pieds de hauteur. On
met pour l’ordinaire des importes à ces grandes
croifées, afin de leur donner moins de hauteur &
de lourdeur. Ces chaflis ont aufli communément
des volets , ou on les difpofe pour en recevoir.
Les battans de dormans doivent avoir deux pouces
neuf lignes d’épaiffeur ou deux pouces fix lignes ,
ou pour le moins deux pouces fur quatre pouces, ou
quatre pouces fix lignes, s’il y a des embrafemens ,
& trois pouces s’il n’y en a pas.
On les fait défaffleurer la baye d’un quart de
pouce au moins, & fi la baye a beaucoup de largeur
, on orne le pourtour du dormant d’une moulure
, laquelle vient à s’affembler avec le montant
de deffus l'importe.
La largeur des battans de dormans eft déterminée
par les deux èpaiffeurs des volets , par celle
du paneton, lequel fert à porter l’efpagnolette.
On doit faire à ces battans une feuillure deffus
l’arrête de devant de cinq à fix lignes de profondeur
fur fix à fept de largeur. Cette feuillure fert à porter
le vole t, & l’on y pouffe un congé, ainfi que fur
l’arrête du châflis , afin que les deux enfemble forment
un demi cercle dans lequel entre la moitié de
la fiche.
Il faut aufli creufer une noix ou rainure d’une
forme circulaire pour recevoir le châflis : cette rainure
doit avoir en largeur les deux cinquièmes de
l’épaiffeur de ce chaflis. On ravale le champ du battant
d’environ une ligne depuis la noix jufqu’au
congé, afin de faciliter l’ouverture de la croifée.
Leurs aflemblages , ainfi que ceux des pièces
d’appui 8c des traverses d’enhaut, fe font à tenons
8c enfourchement. L’épaifleur de ces aflemblages
doit avoir les deux feptièmes de celle du battant
ou le tiers au plus.
Les pièces d’appui ont depuis trois jufquà quatre
pouces d’épaiffeur félon les feuillures de la baye:
il y a trois manières de faire ces feuillures.
La première, la meilleure & la plus ufitée, eft
de lailfer faillir la pierre de l’épaiffeur de huit à
neuf lignes dans la largeur de la feuillure de la
baye & de faire une feuillure fur la piece d appiii
de la même largeur & hauteur de ce que la pierre
excède.
La fécondé manière eft défaire une feuillure a
l’appui de pierre qui règne pour la largeur avec celle
de la baye fur un pouce ou environ de profondeur,
fur l’arrête de laquelle on réferve un liftet ou re-
verdeau, lequel entre dans la pièce d’appui.
La troifième eft de faire , à l’appui de pierre,une
feuillure comme à la précédente, mais en fuppri*
mant le liftet ou reverdeau.
Les pièces d’appui doivent affleurer le dormant
en parement , 8c le défaffleurer par derrière d un
pouce au moins. Cette faillie parte en enfourche-
ment par deflùs le battant, & eft arrondie. ^
Le liftet qui eft entre la feuillure de deflùs & lar*
rondiffement, doit être abattu en pente en dehors,
afin de faciliter l’écoulement des eaux : ce liftet doit
aufli faillir d’environ trois lignes d’après le battant.
La faillie du deflùs doit être profonde pour plus |
de folidité ; elle n’a de largeur que depuis le devant
du dormant jufqu’au devant de joue de l'enfourche-
ment du jet d’eau ; cela donne plus de largeur au |
liftet, & empêche que la partie'reliante de l en‘
fourchement du jet d’eau ne vienne à s’éclater.
Les importes font des traverfes qui fervent à diminuer
la trop grande hauteur du châflis. On leur
donne trois à quatre pouces de hauteur, & e|‘eS
doivent défaffleurer en parement les battans de dormans
de l’épaiffeur de la côte réfervée à porter les
volets & les excéder en dehors de la faillie de lou
I profil, f ] *>■
i La feuillure de deffous doit avoir fix à fepthgnes
de hauteur fur l’épaifleur du châflis pour profondeur
, de manière que le devant du châflis & l’iimporte
affleurent enfemble. On fait la feuillure de
deffus moins haute, & l’on obferve pour fa profondeur
la même chofe qu’aux pièces d’appui.
Les importes s’affemblent par tenon & enfour-
chement dans les battans de dormans, en obfervant
une joue au devant du tenon. Comme l’épaiffeur de
la côte n’eft pas fuffifante, on fait au milieu de l’importe
, pour recevoir le montant de la largeur de
la côte, une mortaife qui ne doit pas percer au
travers, mais venir à un demi-pouce de la feuillure ;
on doit faire aufli pardevant de l’importe une entaille
de l’èpaiffeur de deux à trois lignes fur la largeur
de la mortaife dans laquelle entrera la côte du
montant.
Si les croifées font plein cintre ou furbaiffées,
on place les impolies au niveau du point du centre,
ou bien on fait régner le deffus enfemble avec le
deffus des importes de la baye.
Si les croifées -font carrées, après avoir fait le
compartiment total des carreaux de la croifée , en
y obfervant là largeur des impolies, des jets d’eau
& des traverfes , on mettra deux carreaux de hau-
: teur, s’ils font petits, au châflis d’enhaut, ou un feul
carreau s’il eft grand, ce qui déterminera la hau-
j teur.de l’impofte.
Quand il y a des impolies aux bayes de croifées,
on fait régner celles de bois avec celles de pierre,
l foit en continuant les mêmes moulures , foit en les
I profilant en plinthe..
Les traverfes d’en haut doivent avoir la même
épaiffeur que les battans de dormans , fur deux
| pouces & demi à trois pouces de largeur, & un
pouce de plus aux croifées qui font difpoféespour
I recevoir des embrâfemens.
La largeur de ces traverfes eft déterminée par celle
de la feuillure de la gâche de l’efpagnolette, ou
I par le recouvrement des volets ; on donne encore
un pouce de jeu pour pouvoir les dégonder.
| Il eft d’ufage de faire des montans de dormans
I aux croifées à importes, pour leur donner plus de
folidité, & pour procurer plus dé légèreté aux
I châflis d’en haut. Ces montans ont l’épaiffeur des
! châflis, plus celle de la côte de devant qui eft de
I cinq à fix lignes , & celle de la côte de derrière
I qui eft de fix à fept lignes, lefquelles prifes en-
I femble, font aux environs de deux pouces ou deux
I pouces & demi d’épaiffeur fur la largeur de. la côte
l du battant fur lequel il vient tomber en partant en
E enfourchement par deffus l’importe.
I QOn fait ces montans de différentes manières.
I V ' y pratiquant des feuillures pour recevoir les
B chaflis qui entrent dedans de toute leur épaiffeur.
I., 2 ;En faifant dans le montant deux rainures de
|J épaiffeur du châflis, & profonde de quatre à cinq
| llgnes , plus la longueur de la noix, ce qui fait en
tout huit à neuf lignes.
3 • troifième manière eft de refendre le mon- I ant fur fan épaiffeur en deux partie« , dont celle de
derrière qui refte en place, a d’épaiffeur les deux
tiers de celle du montant. Cette dernière partie doit
avoir deux feuillures de fix lignes de largeur pour
recevoir les châflis. Dans la partie de deflùs du montant
que l’on nomme pièce à queue, on fait deux
autres feuillures de la même largeur que les premières,
lefquelles viennent jufqu’à l’épaiffeur de
la côte.
Lorfque les montans font d’une feule pièce, il
faut les affembler à tenon 8c enfourchement dans
l’importe, & à tenon dans les traverfes d’en haut.
S’il y a des moulures autour du dormant, on pouffe
ces mêmes moulures fur la côte de derrière du montant
, laquelle s’affemble d’onglet avec la traverfe.
Les croifées d’une grandeur extraordinaire ,
comme celles des appartemens d’un palais, des orangeries
, doivent avoir leur bois de deux ou trois
pouces d’épaiffeur fur quatre à cinq pouces de
largeur.
L’affemblage des battans à noix doit être placé au
milieu de leur épaiffeur & en avoir tout au plu's le
tiers, afin que la joue du derrière, divifée en deux
parties égales , foit affez épaiffe. pour faire un enfourchement
folide à l’endroit des jets d’eau.
Quant à l’affemblage des petits bois dans les battans
de chaflis, il fe fait à tenons 8c mortaifes , lef-
quels fe placent au nud de la feuillure.
Les croifées à glaces font fufceptibles de toute la
richeffe poflible, tant dans leurs profils, que dans les
formes chantournées que l’on donne à leurs tra-.
verfes , & dans les ornemens de fculpture que l ’on
y introduit.
On doit faire les contours de ces croifées le plus,
doux qu’il eft poflible , y évitant les petites parties,
les reffauts , 8c toutes formes tourmentées.
Quand on met des oreilles aux angles des carreaux
de ces croifées, il vaut mieux les faire creufes
que rondes, parce que cette forme eft moins lourde,
moins fujette à fe tourmenter , 8c plus facile à réparer.
On doit donner aux carreaux de toutes les efpèces
de croifées une forme oblongue , c’eft-à-dire , un
quart ou au plus un tiers de leur largeur de plus haut
que large.
La folidité des croifées dépend de leurs affem-
blages ,.;lefquels 'doivent être juftes 8c avoir leur
force principale fur les épaulemens ou fur la largeur
des tenons, ce qui eft la même chofe.
Les croifées éventails font celles dont la partie fupé-
rieure fe termine en demi-cercle on en demi-ovale.
Soit que ces croifées éventails aient ün ou plu- ;
fleurs montans ou des traverfes cintrées, on doit
toujours faire tendre au centre les montans de di-
vifion , 8c il faut, autant qu’il eft pofliblè, que la i
divifion des carreaux fur la traverfe du châflis éventail
foit égale à celle des battans de châflis du bas.
Les portes-croifées diffèrent des grandes croifées,en
ce qu’elles ouvrent toujours à doucines ouàçhamp-
frain, 8c qu’elles ont des paneaux par le bas, autour