
rayons de lumière qu’il réfléchit; il rend divergens
ceux qui font parallèles ; il augmente la divergence
de ceux qui font déjà divergens, & il diminue la
convergence de ceux qui font convergens.
Les miroirs convexes font voir l’image derrière
eux , & dans une fituation conforme à celle de
l’objet; mais cette image fe trouve plus près derrière
le miroir, que l’objet n’eft placé par devant.
Dans un miroir convexe fphérique , l’image eft
d’autant plus petite que l’objet eft plus éloigné :
de là l’ufage de ces fortes de miroirs dans la peinture,
lorfqu’il faut repréfenter des objets plus petits
qu’au naturel.
Les parties de l’objet fituées à droite, font re-
préfentées à gauche & réciproquement dans cette
forte de miroir, & les objets perpendiculaires au
miroir paroiffent fens deflùs deffous.
Les rayons réfléchis par un, miroir convexe, divergent
plus que s’ils l’étoient par un miroir plan.
C ’eft pour cela que les myopes apperçoivent les
objets éloignés plus diftinâement qu’ils ne les ver-
roient à la vue {impie.
Miroirs concaves.
La furfaee de ces efpèces de miroirs eft ordinairement
fphérique ; on en fait aufli, mais rarement,
de paraboliques & d’elliptiques.
Les miroirs concaves ont la propriété de raf-
fembler les rayons de la. lumière qu’ils réfléchif-
fent ; ils rendent convergens ceux qui font parallèles
; ils augmentent la convergence de ceux qui
font déjà convergens, & ils diminuent la divergence
de ceux qui font divergens , quelquefois
même ils les rendent parallèles ou convergens ; &
ces effets augmentent proportionnellement à la
concavité du miroir.
L’image d’un objet qui s’éloigne continuellement
du- miroir concave, doit devenir de plus en plus
grande , pourvu que l’objet ne s’éloigne point
jufque derrière le foyer où elle deviendroit con-
fufe. De même l’objet s’approchant, l’image diminuera
de plus en plus.
Les images renverfées des objets placés au-delà
du centre d*un miroir concave , feront réfléchis
dire&es par un miroir concave. Sur te principe,
on peut repréfenter diverfes apparences extraordi-
• naires, au moyen des miroirs concaves, fur-tout
> de ceux qui font fegmens de grandes fphères & qui
peuvent réfléchir des objets entiers.
Ainfi, un homme qui fera le moulinet avec fon
épée au devant d’un miroir concave , en verra
venir un autre à lui dans le même mouvement; & la
tête d e . cette image fortant de ce miroir, s’il fe
met en attitude de la lui couper avec fon épée réelle,
l’épée imaginaire paroîtra alors lui couper fa propre
tête.
S’il tend fa main à l’image, une autre main s’avancera
vers la fienne & paroîtra la rencontrer en
plein air, & à une grande diffance du miroir.
Miroir ardent.
C ’eft la même chofe que le miroîr concave.
La différence entre le miroir ardent & le verre
ardent, c’eft que le premier brûle par réflexion &
le fécond par réfraélion.
La furfaee de .ce miroir e ft, comme on vient
de le dire, fphérique; il a la propriété de réunir
les rayons parallèles qu’il reçoit en un fort petit
efpace , vers un point que l’on appelle fon foyir,
& qui eft diftant de fa furfaee d’une quantité égale
au quart du diamètre de fa fphéricité.
Cet efpace dans lequel les rayons font raflemblés
eft d’autant plus petit, que le miroir eft plus concave
ou fait partie d’une plus petite fphère ; &
il y a d’autant plus de rayons raflemblés, que le
diamètre du miroir eft plus grand, quoique dans
ce cas-là l’efpace dans lequel les rayons font raflemblés
foit un peu plus étendu.
Si donc l’on oppofe au foleil un miroir ardent,
de façon que fon axe fort .parallèle ou du moins
ne falfe qu’un angle fort aigu avec les rayons
incidens de cet aftre , on apperçoit un cône de
lumière d’autant plus v ive , qu’elle approche davantage
du fommet du cône , & dont la bafe eft
appuyée fur la furfaee du miroir. En préfentant
au fommet de ce cône, qui eft le foyer du miroir,
quelque corps combuftible, le feu y prend fur le
champ ; les matières' les plus dures , comme les
métaux, y fondent en peu temps; les pierres s’ÿ
calcinent ou s’y vitrifient. C ’eft le feu le plus
pur,, le plus fort, le plus v i f , & le plus violent
qu’on puiffe fe procurer.
On fait des miroirs ardens, les uns de métal,
les autres de glace. Les premiers font moins fragiles
que les autres; mais ils ne reçoivent pas un
fi beau poli, & ils fe terniffent trèsraifément. Ceux
de glace recevant un plus beau poli , réfléchiffent'pltis
de lumière avec régularité, 8cont par-là, à furfaee
égale, un foyer plus ardent; & s’ils viennent à
fe lalir, on les nettoie aïfément avec un peu d’eau-
de-vie ou d’efprit de vin.
Les miroirs ardens de métal font compofés de
cuivre rouge & d’étain d’Angleterre ; on y fait
entrer aufli de l’arfenic. Ils font fondus fur des
calibres, comme les baflins ordinaires; & lorfqu’ijs
font fortis de la fonte, on les polit & on les adoucit
avec différens émerils.
Les miroirs ardens de verre font faits avec des
glaces auxquelles on fait prendre la courbure convenable,
après les avoir ramollies au feu, & qu’on
étame enfuire fur le côté convexe.
Pour avoir un miroir ardent d?un grand volume,
plufieurs phyficiens ont imaginé d’en compté
avec de petits miroirs plans, attachés dans un chàflïs
concave ; mais perfonne n’a mieux .reufli à cet
égard que M. le comte de Buffbn. Celui qu’il a
fait conftruire eft de beaucoup fupérieur aux autres,
par la grandeur de fes effets & par l’ordonnance
de fon exécution. Une des perfe&ions qu’on admire',
avec raifon, dans ce miroir, c’eft que fon
foyer peut fe porter à differentes diftances, chacune
des petites glaces dont il eft compofé étant
mobile, & pouvant fe fixer aifément à différens
degrés d’inclinaifon ; de forte qu’avec les mêmes
glaces, on peut à volonté faire varier la concavité
du miroir, & par conféquent la diftance de fon foyer.
Prifme.
C’eff un folide tranfparent dont les deux extrémités
font deux triangles égaux, parallèles & fem-
blablement fitués, & les trois autres faces qui en
terminent le contour, font des parallélogrammes
très-polis qui s’étendent d’un bout à l’autre.
Ce folide peut être de verre, d’eau, de glace, &c.
& de toute autre matière tranfparente.
Lorfqu’on veut avoir des prifmes d’eau oii d’autre
liqueur bien limpide, on fe fert de trois lames de
glace mince, bien dreffees, bien polies, & jointes
enfembie par ie moyen de quelque maftic, & l’on
ferme les deux extrémités par des emboîtures de
cuivre. Cela forme une efpèce de boîte prifmatique,
qu’on remplit de la liqueur dont on veut fe fervir.
On fe fert de prifmes pour faire des expériences
fur la lumière & les couleurs, fur-tout pour démontrer
que la lumière eft un corps hétérogène,
compofé de plufieurs rayons colorés, tels que le
rouge, l’orangé, le jaune, le vert, le bleu, l’indigo
& le violet, avec toutes les nuances inter-,
médiaires.
E x p l i c a t i o n des quatre Planches de F A n du Lu-
nettier-Opticien, tome I I I des gravures.
P L A N C H E P R E M I È R E .
Le haut de cette Planche repréfente un atelier
où plufieurs ouvriers font occupés à divers ouvrages
de lunetterie.
a , ouvrier qui fait mouvoir la machine à polir
les verres.
b, ouvrier qui tient la molette fur le baflin, pour
polir des verres à lunettes.
c , ouvrier qui polit à la main.
d, ouvrier qui tourne au tour.
L’atelier eft garni de plufieurs ouvrages 8c uften-
files relatifs à l’art du lunettier, tels qu’en, e une
machine propre à couper les montures des lunettes,
en ƒ des ouvrages de lunetterie, & en g , g t une
partie des outils de cette profeffion.
Bas de la planche.
Fig, i , 2, y , 4 , verres concaves d’un côté 8c
plans de l’autre, deftinés à diminuer les objets,
A , A , les furfaces concaves.
B , B , les furfaces planes.
Fig. d , 7 , 8 , p , /o, verres convexes d’un côté
& plans de l’autre, deftinés à groffir les objets,
A A , les furfaces convexes.
B B, les furfaces planes.
Fig. n, i2, /y, 14, i f , verres convexes des deux
côtés, deftinés pour les lunettes d’approche, télef-
copes, loupes, 8cc.
Fig. 16 & 17, verres très-çonvexés des deux côtés*
deftinés pour les microfcopes.
Fig. 18, le verre brut.
Fig. ip , le même verre arrondi,
, Fig. 20, le même verre monté fur la molette."
A , le verre.
B , la molette.
Fig. 21, le même verre monté fur la molette 8c
pofé fur le baffin.
A , 1e verre.
B , la molette.
C , le baffin.
D , le pied du baffin,
E , le plateau du baffin.
P L A N C H E I I .
Fig. 1 , lunettes appelées bejiçles , montées en
corne ou écaille.
Fig. 2,. lunettes Amples, montées en corne out
écaille.
A , la lunette.
B , l’étui.
Fig. y , loupe.
A , le verre.
B , la monture en bois.
Fig. 4 , verre d’optique monté* appelé vulgairement
optique.
A , le verre.
B , le miroir pour renvoyer les objets par ré*-
flexion.
C C , les crémaillères.
D , la monture.
E , le pied.
Fig. y , lunette d’approche, appelée lunette tTo*
pèra.
A , côté de l’oculaire.
B , côté de l’objeâif.
Fig. 6 , miroir ardent , qui peut être convexe ou
concave.
Fig. 7 , miroir cylindrique.
Fig. 8 , miroir conique.
Fig. ç , prifme triangulaire.
Fig. 10, pyramide triangulaire.
Fig. //, prifme exagonale.
Fig. 12, pyramide exagonale.
Fig. /y, cifeau en bois.
A , la tête.
B , le taillant.
Fig. 14, burin.
A , la tête.
B , le taillant.
Fig. /y » râpe carrelette.
A , la râpe.
B , le manche.
I Fis. \6, lime carrelette.
6 K i t ij