Accord de la ■ Viole•
Pour accorde* la baffe de v io le , fi elle eft à
l’o&ave en deffous de Y ut de la clé de c fo l ut
des clavecins, ou à l’uniffon du 4 pieds ».après
avoir mis cette corde au ton, il faut pofer le troi-
fième doigt de la main gauche un peu au deffus
de la quatrième touche e , enforte qu’il foit entre
la jtopche d & la touche e , mais plus près dp cette
dernière, & fur la quatrième corde ce qui lui
fera rendre, lorfqu’on la pincera vers.le chevalet.,
le fon mi tierce • majeure, à l’uniffon duquel il
faut accorder la troifième corde, enforte qu’elle
fonne à vide l’uniffon de la quatrième corde touchée
en e ; ce qui eft montré par la tablature où
l’on voit un — a—* au deffus d’un — c— , en cette
forte «
Il faut enfuite pofer le petit doigt fur V f de cette’
troifième corde , & monter la fécondé à vide de
l’uniffon ce qui fait l ’intervalle d’une
quarte.
Il faut accorder la première corde ou chanterelle
à l’uniffon de !’ƒ de la feçonde ; ce qui fait
quarte mm'& "
TT"“
On accordera de même la fixième fur la Cinquième
à vide, & la feptième aufii fur la fixième
à vide.
■- Cette manière d*accorder la viole &. les autres
infirumens qui ont le manche divifé, s’appelle par
unijfons : on peut l’accorder par quartes; c’eft la
manière ordinaire des maîtres qui diftinguent facilement
cet intervalle, en touchant deux cordes
a-la-fois. On peut aufii l’accorder par quintes , par
oâav.es ; ces différentes manières fervent de preuves.
les unes aux autres.
Jeu de la Baffe de Viole & de la Viole.
Pour jouer de cet infiniment, que les Italiens
appellent viola di gamba, afin de la diftinguer des
autres efpècës dont on parlera ci-après, & parce
qu’on la tient entre fes jambes, il. ne fuffit pas
de favoir la tablature, il faut encore favoir pofer
la main & gouverner l’archet.
Premièrement, on doit prendre un fiége qui ne
.foit ni trop haut ni trop bas, s’affeoir fur le bord
de ce fiége, afin de pouvoir placer la .baffe de viole
entre fes jambes, laquelle on prend par le talon
F G du manche , pL XIÎLdes Infirumens de Mufî-
quz y près le corps de l’infirument, St non par le
milieu du manche, où on feroit expofé à déranger
les touches.
On mettra enfuite l’inftrument entre fes jambes,
fon dos tourné vers celui qui en joue , enforte
cependant qu’elle entre un peu plus du côté droit
que du côté gauche entre les jambes. Son manche
doit paffér au côté gauche de la tête.
On portera la main gauche vers le haut du
manche où font les touches, en arrondiffant le
poignet & les doigts; il faut placer le pouce derrière
le manche, vis-à-vis le doigt du milieu ; les
autres doigts font du côté de la touche pour toucher
les cordes.
On doit avoir attention que la viole foit fi ferme
entre les jambes, que la main ne foit pàs occupée
a la foutenir, afin qu’elle foit toujours libre pour
agir ; outre que quelquefois on eft obligé de tenir
le pouce en l’air, comme quand on parcourt la
langueur; car , fi alors, la viole n’étoit pas ferme
entre les jambes , elle tomberoit fur l’épaule ; il
n’y a qu’une feule occafion où on foit obligé d’avancer
la viole en devant avec le pouce, c’eft
lorfqu’on eft obligé de toucher les groffes cordes :
car, fi on ne le faifoit pas, on feroit obligé de
retirer le corps & de fe gêner, outre que la pof-
ture feroit défagréable ; & lorfqu’on veut la remettre
en fa première fituation, on la retire avec
les doigts qui font placés fur la touche.
Quand on veut placer les doigts, il faut les
mettre près les touches, entre celle dont on veut
tirer le fon & le fillet, & jamais deffus, & preffer
la corde avec le bout du doigt, enforte qu’elle
s’applique fermement fur la touche, qui détermine
la longueur de corde qui doit rendre le fon que
l’on defire ; c’eft une règle de ne jamais toucher
les cordes que de la pointe du d oigt, fi ce n’eft
que lorfque quelque accord oblige de coucher le
premier.
La main droite, qui tient & gouverne l’archet,
doit le tenir en mettant le doigt du milieu fur
le crin en dedans ; le premier doigt couché, fou-
tenant le pouce droit, & appuyé deffus vis-à-vis
le premier doigt , la main étant éloignée d’environ
un pouce ou deux de la hauffe de l’archet.
Pour conduire l’archet, il faut que le poignet
foit avancé en dedans, & commençant à pouffer
l’archet par le bout, le poignet doit accompagner
le bras en fléchiffant, c’eft-à-dire , que la main
doit avancer en dedans; & quand on tire, il faut
porter la main en dehors, toujours en accompagnant
le bras fans tirer le coude où doit ffe faire
la flexion : car on ne doit pas l’avancer quand on
pouffe, ni le porter en arrière quand on tire.
On doit commencer à pouffer l’archet par le
b out, parce que fi on commence par le milieu ,
fouvent le coup d’archet fera trop court, trop fec ;
le, bras n’aura pas affez de force : de même en
tirant l’archet, fi on commence par le milieu, il
faut quand on tire ou qu’on pouffe un coup d’archet,
en avoir toujours de refte.
Il eft vrai que , félon les différéns moiivemens
& la valeur des notes, on eft fouvent obligé à
commencer le tirer par le milieu de l’archet, .&
même vers le bout, à caufe de la vîteffe de l’exécution
que la mefure & le mouvement demandent;
mais il n’eft jamais permis quand on pouffe , de
commencer par un autre endroit que par le bout r
il eft prefque impoffible de bien exécuter autrement.
Iï faut quand on touche, que le bois ou fût de
l’archet, penche un peu en bas, afin que la main
ne foit pas contrainte ; il faut cependant prendre
garde qu’il ne penche pas trop , de crainte que
touchant fur les cordes, cela ne faffe un mauvais
effet. .
Pour tirer un fon net, il faut toucher les cordes
avec l’archet, à environ deux ou trois pouces de
diftance du chevalet C , car quand on touche plus