gle faits de fil d’archal, & coupés de differentes
longueurs.
Les broches font des efpèces de clous ronds
qui n’ont point de tête Taillante. Il y a des broches
depuis deux pouces jufqu’à fix & même huit
pouces. . : * ; : ■
On trouve des vis de toutes longueurs & grof-
feurs félon les différens befoins , il y en, a depuis
trois lignes de longueur jufqu’à quatre & même fix
pouces, tant frai fées qu'à têtes rondes.
Il y a trois efpèces de vis à écrou; favoir celles
qui font à têtes carrées ; celles à têtes rondes dont
le milieu eft percé d’un trou en forme de piton ;
& celles à têtes rondes ou plates. L’ufage de ces
vis à écrou , eft de ferrer les affemblages desbois
de lits, des armoires, & de tous ouvrages fujets
à être démontés. Les têtes de ces vis ne. portent
pas immédiatement fur le bois , mais elles en font
léparées par une rondelle ou plaque de fer, au travers
de laquelle elle paffent.
Il eft encore une autre efpèce de vis à écrou
que l’on nomme vis à parquet de 'glace , laquelle
a là tête ronde, & plate , & fendue par le milieu.
Les écrous de ces vis font longs de deux à trois,
pouces & ont deux branches recourbées dont les
bouts font fendus & recourbés pour être fcellés.
Les pattes font compofées d’une tige ou pointe,
d’une tête & d’un collet ; la tête des pattes eft plate,
mince & droite avec un des côtés de la tige, afin
de bien porter fur le bois; le collet ou mentonnet
eft du côté oppofé, & a d’épaiffeur ce que la
tige a de plus que la patte, plus une petite faillie
fur laquelle on peut frapper pour l’enfoncer.
Les' têtes des pattes à pointes font percées de
deux trous dans lefquels paffent de petits clous
ou des vis pour les arrêter contre, la menuiferie.
Les pattes à lambris n’ont qu’un trdfr à ca.ufe de
leur petiteffe.
Les pattes à plâtre diffèrent des autres en ce
qu’elles n’ont point de mentonnet, que leur tige
eft plate, & que le bout de cette tige eft fendue
en deux & recourbée, afin de tenir plus folidement
dans le plâtre. '
Les pattes à vis font taraudées d’un bout & à
{bellement de- l’autre , ou percées de trous pour
les attacher fur le bois derrière la menuiferie. Il
en elt encore de toute longueur, de droites & de
coudées.
Il y a une autre efpèce de pat-tes, lefquelles
au lieu de vis ont une pointe recourbée en retour
d’équerre , & dont l’autre bout eft à fcellement
droit où coudé.
Les plattes bandes & les équerres font des bandes
de fer plat, percées de plufieurs trous pour
pouvoir les attacher fur la menuiferie avec des
v i s .
Les autres ferrures dont les. menuifiers font
ufage , font les fiches tant à vafes que celles
à noeuds & à boutons; les couplets, les charnières
fit les pivots, les ferrures de toutes efpèces, les
verrouîls, les targettes, les bafcules, les efpagno«
lettes, &c. : nous en parlerons plus particulièrement
en traitant l’art du ferrurier, parce que c’eft
lui qui les ajufte & qui eft dans l’habitude de les
pofer.
Du collage des Bois.
Le collage des bois eft une des parties effen-
tielles de la menuiferie.
On eft fouvent obligé de joindre & de coller
'enfemble plufieurs morceaux de bois, afin de
faire un tout ou un enfemble, qu’une feule pièce
ne pourroit pas fournir.
Il faut d’abord choifir des bois très-focs & d’une
égale qualité ; & il faut faire enforte que les fils
des différens morceaux de bois qui compofent
une maffe foient de même fens, afin que la colle
prenne également par-tout.
Si les maffes font d’une groffeur trop confidé-
rable pour que deux morceaux puiffent fuffire
tant d’épaiffeur que de largeur , on aura foin de
mettre les joints en liaifon, de forte-qu’ils ne
foient point vis-à-vis l’un de l’autre; mais que le
joint d’un morceau foit vis--à-vis le plein de l’autre;
obfervant d’ailleurs de rapprocher lé plus qu’il eft
poffible les parties tendres les unes des autres.
Pour bien dreffer les joints, il eft bon, après
les avoir dreffés à bois de fii avec la varlope, de
les reprendre à'bois de travers avec la varlope à
petit ter- ou à onglet.
Les joints ainfi préparés , ôn les fait un peu
chauffer pour en ouvrir les pores, enfuite on étend
bien également des deux côtés la colle fur les
joints ; on met les deux morceaux de bois l’un
fur l’autre, on les frotte enfemble; enfin après
“toutes ces précautions on ferre & arrête les joints,
par le moyen des valets ou des. fergens , & l’on
applique deffus des cales, dont le fil eft en fens
contraire , lefquelles doivent être un peu ereufes,
afin que la preflion du valet les faifant ployer,
elles ferrent toujours fur les bords. .
Pour joindre & coller des panneaux cintrés,
on ne fe fort point de forgent pour en faire approcher
les joints, mais l’on fait des entailles que
l’on creufe de la même forme du panneau , &i
que l’on ferré & arrête par le moyen d’un coin.
Comme fouvent les parties cintrées font trop
creufos pour qùon puiffe arranger leurs traverfes
d’un foui morceau , on les fait alors dé plufieurs
pièces tant fur leur longueur que fur leur largeur
que l’on colle en. flûte l’une fur l’autre.
On les fait aufli de plufieurs pièces fur leur
largeur en ajoutant les joints en liaifon , ceu-à--
dire, à contre-fens l’un de l’auire, afin de tes
I rendre plus folides.
Manière de prendre les me fur es.
Les menuifiers fo fervent de toife pour prenorê
leurs mefures ; cette toifo eft une règle de u*
pieds de longueur divifée par pieds, & une de
ces divifions par pouces.
Il y a des menuifiers qui ne fo fervent point
de toife, mais feulement- d’une règle d’une longueur
quelconque fur laquelle ils marquent leurs
mefures^
Il y a aufli de ces règles plus longues qu’urtê
toife-pour prendre des mefures de hauteur, &
ces règles ont Ordinairement une longueur de pieds
julle, comme 9, 12- ou 15 pieds.
On fait encore ufage d’une autre efpèce de règle
> qu’on nomme toife mouvante , laquelle eft
compofée d’un morceau de bois d’environ quinze
lignes d’épaiffeur, fur trois pouces de largeur ; ce
morceau eft fouillé dans le milieu de fa largeur
par une rainure, laquelle eft à queue de quinze
lignes de large au plus étroit, fur huit à neuf
lignes d’épaifleur : dans cette rainure entre fine
r autre règle , laquelle la remplit exactement , de
forte néanmoins qu’elle puiffe fe mouvoir facile-
i ment.
Quand on veut prendre une hauteur avec Cette
règle,, on fait remonter la règle jufqu’à cette hauteur,
& l’on voit tout d’un coup combien cette
dernière a de pieds, puifque les deux règles font
également divifées.
Lorfqu’on fo fort d’une fimple règle pour prendre'
j des mefures , il faut avoir foin de marquer les
largeurs autrement que les hauteurs, afin de ne
fe pas tromper.
[ Si la règle n’eft pas affez longue pour avoir
une mefüre, on prend d’abo'rd fa longueur, puis
ce qui refte d’après fon extrémité jufqu’à l’endroit
[ qu’on veut mefurer. Ce reftant fo marque for la
I règle , mais en fens contraire des mefures orditnairés
avec le chiffre 1 ou 2 , ce qui indique que
la partie meforée a une ou deux fois la longueur
I de la règle , plus ce qui eft marqué deffus.
Avant de prendre aucuné mefure, il eft bon
d’obferver fi la place elt bien d’aplomb & de
[ niveau : fi elle ne l’eft pas , on remarque de'quel
côté eft le défaut , afin d’y remédier en faifant j l’ou vrage.
Il faut prendre la mefure des croifées d’entre
lie tableau , tant de largeur que de hauteur , &
I & non du fond des feuillures , parce qu’elles font
[très-fouvent inégales.
On prend la mefure, des carreaux foivant la
grandeur des verres qu’on doit employer, & qui
I varient fuivant les manufcétures.
I Pour prendre les mefures des lambris, tant d’ap-
ipm que de hauteur , on doit jeter des aplombs
Ides corniches afin de corriger les défauts des
I murs.
L i mefure des portes eft facile à prendre» C ’eft
I toujours de leurs tableaux qu’il faut partir, plus
I fur recouvrement dans les feuillures , lorfqu’il
| Sagit de portes coci ères on d’autres petites portes
entrent dans des huifferies.
Pour les placards avec chambranles, ce ne doit
pas être les baies qui dôivënt eh déterminer la
mefure , puifque ces baies ne font pas toujours
faites d’une grandeur à pouvoir contenir des placards
d’une grandeur relative à celle dé la pièce.
Quand il y plufieurs pièces d’enfilade, on tire'
une ligne d’un bout à l’autre des appaftemerrs,
afin de déterminer le milieu de chaque placard ,
tant for les murs au deffus de la baie des portés,
que for le parquet ; & d’après cette ligne , on
marque fur les murs des deux côtés de la baie, la
largeur du dehors du chambranle, ce qui déterminé
au jufte la largeur des lambris.
C ’eft la même attention à avoir pour la mefure
des chambranles des croifées , pour le milieu des
cheminées, & pour la rencontre des glaces.
Manière de marquer L’ouvrage fur le plan.
Quand on a pris les me fores de l’ouvragé que
l’on veut faire , On le trace fut uflë planche droite
& unie ; c’eft ce que lés menuifiers appellent màr-
quer Vouvrage fur le plan. •
En général, on nomme plan toutes les coupes
des ouvrages, tant de hauteur que de largeur. Ces
coupes repréfontent les profils de toutes le:s parties
, ou , pour mieux dire, la forme , Vépaiueur
& la largeur des bois.
Avant de pouvoir marquer l’ouvrage for le. plan,
Ml faut avoir déterminé d’abord for le papier la
largeur des champs , l’épaifleur des bois , la largeur
& la forme des profils. Lorfque l’ouvrage eft
important, on en fait un deffin , foit en partie
foit en grand for le mur ; on en fait même un
modèle, afin de pouvoir mieux fe rendre compte
des formes , & du rapport de toutes lés parties
les unes avec les autres.
L’ouvrage étant deffinéou modelé, on én marque
le développement pour l’exécution for une planche
ordinairement de fa pin, drëffée & blanchie d’une
manière très-unie.
On fe fort de pierre noirô ou ronge, que l ’on
nomme fanguine ; ou lorfqu’on n’eft pas éricore
bien sûr du trait-, on emploie d’abord la craie qui
eft plus Facile à S’effacer.
On doit marquer la maffe des profils de chaque
efpèce de menuiferie, foit fimple , foit à petit ou
à grand cadre , d’une manière différente, afin que
.l’ouvrier ne puiffe pas fo tromper.
Les profils fimples fe défignent par un foui
chanfrein.
Ceux à petits cadres par un chanfrein ravalé,
d’environ une ligné du nu des' champs.
Pour marquer les grands cadres ,. on fait un
chanfrein par devant; & par derrière , on marque
leur faillie for les champs, avec leurs embreuve-
mens. Si ces cadres doivent avoir une moulure
for le derrière, .'on y fait un petit chanfrein pour
: l’indiquer.
Il eft à propos de tracer à la pointe toutes les
largeurs de champs & de moulures ; ce qui eft