
table auxquels ils font arrêtés avec des charmé- |
res. On obferve d’en faire un plus court de l’é-
paiffeur de l’autre,afin que quand ils' font ployés,
le taffeau qu’on attache à la table pour regagner
cette différence de hauteur , écarte le fécond
châfiis de la table de l’épaiffeur du premier, qui
étant p lo y é , vient joindre deffus.
On peut faire d’autres tables de campagne à
pieds de biche, dont les pieds fe reploient en
deffous diagonalement, & font ferrés avec des
charnières qu’on arrête en place avec des vis.
Beaucoup d’autres meubles portatifs font traités
de même, quand on veut que leurs pieds foient
moins, embarraffans dans le tranfport, & moins
fujets à être Caffés.
Les lits de repos ne diffèrent des lits à la fran-
çoife, que par leur largeur & par la hauteur de
leurs pieds , lefquels font beaucoup plus bas ;
& ils font chevillés avec toutes les traverfes qui
compofent leur pourtour. Ces lits ont ordinairement
fix pieds de .longueur fur deux à deux pieds
& demi de largeur, & un pied de hauteur , pris
du deffus des pans ou traverfes.
Leur doffier a quinze à dix-huit pouces de
hauteur , pris du deffus 'des pans auxquels les
pieds de devant doivent affleurer, lorfqu’il n’y a
pas deux doffiers.
Les lits de repos ne font couverts que d’un
couffin : on les fangle & garnit comme les autres
fiéges.
Les lits d’en fans font compofés de quatre
pieds d’environ deux pieds fix pouces à trois pieds
ds hauteur ; on affemble au pourtour des côtés
à jour, d’environ douze à quinze pouces de hauteur
, où l’on place les matelas & la garniture
du lit.
On élève au chevet une arcade formée par
trois bandes de bois très^ mince ; ce qui fert de
pavillon, au-deffus duquel on place le rideau qui
couvre tout le lit, dont la longueur eft de trois
à quatre pieds fur deux pieds à deux pieds &
demi de largeur. Ces lits doivent être très-légers,
quoique faits folidement.
Ces lits ne fe démontent pas, mais ils font
chevillés dans toutes leurs parties, tant du fond
que des côtés, lefquels font quelquefois remplis
par des baluftres ou autres ornsmens.
Les berceaux ne diffèrent des petits lits dont on
vient de parler, que par la grandeur & par la
forme de leurs pieds, lefquels font affembléSpar
chaque bout dans un patin arrondi en deffous, &
fur la longueur. Le cintre de ces patins doit être
doux ; un pouce & demi eft fttffifant fur deux
pieds & demi de longueur, fur-tout quand le berceau
eft élevé à 'deux pieds ou deux pieds ■ &
demi de hauteur.
Les berceaux n’ont guère-que deux pieds &
demi à trois pieds de longueur, fur deux pieds
de largeur au plus ; on les conftruit ordinairement
en bois plein : on pourroit aufli les faire à
jour.
Des tables.
Il y à des tables de diverfes fortes, mais toutes
font compofées d’un deffus & de plufieurs
pieds, en forte quelles ne peuvent différer que
par la grandeur & la forme du deffus & des
pieds..
La plupart des tables font fur des pieds fixes,
d’autres fur des pieds mobiles. Dans le premier
cas, les pieds font compofés de quatre montans,
de quatre traverfes par le haut, & de quatre par
le bas. Quelquefois on ne met que deux traverfes
par les bouts-, avec une entretoife ou
bien deux traverfes par les bouts & une par le côté,
de manière, qu’il y a un côté de libre pour paf-
fer les ..jambes.
On fait quelquefois des pieds de biche , dont
la forme eft légère & c o m m o d e , pour les tabla■
à écrire. -
Les pieds de tables brifés ou ployans, font compofés
de deux châffis affemblés en chapeau par
un b out, lefquels doivent avoir environ deux
pieds & demi de longueur chacun, fur une lar-
geur égale à celle de la table , moins deux à
trois pouces , félon fa plus ■ ou moins grande
largeur.
La largeur de ces pieds ne doit pas être prife
du deffus de leurs montans , mais des extrémités
des traverfes en chapeau ; & à l’un de? bouts,
on fait des tourillons qui fe meuvent dans des
charnières attachées au deffus de la table.
L e châflis qui porte les tou r illon s doit etre le
plus étroit, afin qu’en arrondiffant ces derniers,
il refte de l’épaulement à la mortaife qui reçoit
le montant.
Les deux châflis du pied de table dont il eft
queftion , font arrêtés enfemble au milieu de
leur longueur par un tourillon de fer qui entre
dans chacun des montans à environ la moitié
de leur largeur ; ce qui fait qu’on ne peut cheviller
le châffis le plus large , qu’après y avoir
placé les tourillons , auxquels deux à trois lignes
de diamètre paroiffent fuffifans pour leur folidite.
Les charnières que les menuifiers nomment tourillons
font en bois de hêtre d’environ un pouce
d’épaiffeur f & de cinqàfix pouces de longueur,
au milieu defquels on perce un trou rond d environ
un pouce de diamètre, où l’on fait entrer
les tourillons de la traverfe du pied.
Ces charnières s’attachent fous la table avec
des clous ; on peut aufli les faire entrer en entaille
de l’épaiffeur de leur j.oue dans le deffous de
la table.
On pratique aufli dans le deffous de ces tables
des crémaillères qui ont deux crans, afin de
pouvoir hauffer & baiffer la table comme on «
juge à propos.
Il faut que le cran le plus éloigné foit difpofé de
manière que le pied ioit à la hauteur ordinaire des
tables à manger, c’eft-à-dire, à vingt-cinq ou vingt-
fix pouces du deffous de la table.
On fait aufli pour ces tables des pieds en X ,
lefquels font plus folides & moins embarraffans
que les autres.
Le haut des battans de ces fortes de pieds, doit
défaffleurer la traverfe d’environ neuf lignes, ou un
pouce. Cette faillie leur eft néceffaire pour entrer
dans des entailles qu’on pratique au deffous de
la table, afin de retenir le pied en place.
Quelquefois, au lieu d’entaille, on rapporte des
taquets ou mentonnets pour recevoir le bout des
battans.
Il fe fait d’autres pieds brifés plus compliqués,
mais aufli plus folides.
Ces pieds font compofés de quatre châflis, dont
deux de côté & deux des bouts , lefquels, fe
brifent chacun en deux parties au milieu de leur
largeur.
Ces châflis font ferrés de fiches à broches en
dedans fur les châffis de côté, & au milieu des
deux en dehors.
Quand on veut ployer ces châflis , on les fait
rentrer en dedans de chaque côté , & , ainft
ployés , ils n’ont guère que cinq pouces d’é-
paiffeur.
Quand ces pieds ou châflis font ouverts , on
les retient en place par .un crochet de fer plat
qui eft placé derrière la brifure du milieu.
On met aufli ordinairement par le bas une en-
iretoife mobile , qui eft une planche d’une longueur
égale à celle du pied, & affez large pour
qu’elle puifle embraffer les deux battans du milieu
, lefquels entrent en entaille dans les bouts
de cette entretoife.
Il y a aufli des tables en pieds de biche, qu’on
peut faire brifer dans le milieu des traverfes des
bouts : ces traverfes n’ont point de tenon , &
s’attachent par un bout de, languette dans le pied
de biche.
Les pieds de table à châflis varient pour la
longueur & la largeur; mais la hauteur doit être
de vingt-cinq à vingt-fix pouces, comme on l’a
dit ci-devant.
Les tables de cuifine font compofées de quatre
pieds de bois de chêne de trois à quatre pouces
de largeur fur deux pouces & demi à trois pouces
d’épaiffeür, foutenus dans le bas par deux traverfes
& une entretoife fur une largeur égale
à celle des pieds.
Le deffus des tables de cuifine fe fait d’un madrier
de bois de hêtre épais, dans lequel on affemble
les .pieds, foit à tenon & à queue , ou avec
des affemblages doubles.
Quand les tables de cuifine font d’une très-
grancie largeur, on affemble des traverfes dans
le haut de leurs pieds.
La hauteur de ces tables eft de vingt-huit à trente
pouces ; on met quelquefois deffus un ou plufieurs
tiroirs.
La tour à pâte eft une autre espèce de table de
cuifine. Le deffus eft en bois de chêne d’un pouce
d’èpaiffeur au moins. On pratique au pourtour ;
du moins de trois côtés, un rebord de fix à
huit pouces de hauteur par derrière , dont les
côtés font chantournés en venant à rien fur le
devant.
On donne à ces tables au moins deux pieds
de largeur , & fix pieds de longueur.
Les tables à manger font compofées de- plufieurs
planches de fapin ou autre bois léger , jointes
enfemble à rainures & languettes , & emboîtées
de chêne par les bouts.
La grandeur de ces tables fe détermine par le
nombre des couverts qu’on doit y placer, lefquels
doivent occuper deux pieds de place chacun
au moins , & deux pieds & demi ou trois
pieds au plus.
On a imaginé de ralonger ces tables, quand
on veut les avoir plus grandes tant fur la longueur
que fur la largeur.
Cette nouvelle table ou ralonge doit être emboîtée
par les bouts , & on doit en laiffer paffer
les emboîtures du côté du joint, afin que cette faillie
étant'creufée, puiffe remplir l’angle arrondi de
la table.
Les r a longes font arrêtées avec la table par des
barres, lefquelles font attachées fous la ralonge,
& entrent dans des chapes de fer ou de bois attachées
au deffous de la table.
Quelquefois au lieu de chapes , on fait les
emboîturès affez épaiffes pour y pratiquer des mor-
taifesdans leur épaiffeur, au nu de celle de la table.
Les barres fe placent aux deux bouts de la ralonge;
elles doivent paffer en dehors du pied
de la table, afin de n’être pas obligé d’y faire
des entailles pour laiffer paffer les barres des ra-
longes.
Quand les ralonges ne font pas bien longues,
on fe contente de mettre une clef au milieu , fi.
la table eft d’une feule pièce; & fi elle fe brife
en deux, on y met deux clefs, lefquelles entrent
dans les deux mortaifes. Ces clefs auront affez
d’un pouce de longueur, d’autant qu’une plus grande
profondeur de mortaifes ne feroit qu’aftoiblir
les emboîtures.
Ce qu’on vient de dire pour une ralonge ,
doit s’entendre p our. toutes , tant des bouts
que des côtés.
Les tables très-grandes font conftruites de plufieurs
tables jointes enfemble à rainures & languettes
, & Retenues avec des clefs placées de distance
en diftance. On les pofe fur des tréteaux;
les pieds brifés étant trop petits pour ces fortes
de tables. On a foin feulement que les tréteaux
rentrent au moins d un pied en dedans des
extrémités de la table.
On nomme tables en fer à cheval, celles qui