
7i4 MEN les jours fe trouvent vis-à-vis l’un de l’autre , &
donnent de la lumière & de l’air à l’intérieur de
la voiture, & qu’en les pouffant d’un autre cote,
les jours fe trouvent exa&ement fermés. *
Ces panneaux font à frottement l’un fur 1 autre,
& pour que les deux rainures ne fe confondent
pas , on fait la rainure du panneau mobile de
moitié moins profonde que celle du panneau dormant,
enforte que les deux panneaux, quoique
dans une même rainure, tiennent ou fe meuvent
indépendamment l’un de l’autre.
Comme ces faux panneaux ou jaloufies font
apparens , il faut les faire de bois propre.
On fait encore d’autres jaloufies pour les car-
roffes , lefquelles font mobiles ou immobiles,
mais toujours enfermées dans un bâtis au pourtour.
„
On place dans ces bâtis des lattes dune ligne
d’épaiffeur au plus,lefquelless’aflemblent en entaille
d’une ligne de profondeur
Ces dattes étant extrêmement minces & fujettes
à fe ployer fur Leur longueur, on les entretient
par le moyen d’un ruban que l’on colle 8c attache
au milieu de la jaloufie & fur le devant des
lattes. . . i j
Les jaloufies ne doivent point avoir plus de
fix lignes d’épaiffeur, afin de pouvoir couler aife-
ment : on doit faire affleurer toutes les lattes qui
les compofent. v
Les latres des jaloufies mobiles fe recouvrent a
feuillure les unes fur les autres, & font arrêtées
dans les bâtis parle moyen d’un goujon de cuivre ,
qui entre d’un bout dans ces derniers , 8c de
Vautre reçoit la latte dans un enfourchement^
On fait mouvoir ces lattes par le moyen d’un
reffort lequel, placé dans le milieu de la traverfe
d’en bas , eft attaché à un ruban qui tient toutes
les lattes de manière que le reffort étant libre,
f il contraint toutes les lattes à defcendre en contre
bas , & par conféquent fait fermer la jaloufie.
Veut-on ouvrir la jaloufie-, on tire le bout du
ruban, lequel tenant à toutes les lattes les fait ouvrir.
On arrête ce ruban à un crochet, & félon
qu’il eft plus ou moins tendu, la jaloufie eft plus
ou moins ouverte.
Les felliers garniffent quelquefois ces jaloufies
en taffetas vert collé deffus.
Les jaloufies en bois font fouvent remplacées
par des rideaux de toiles ou de taffetas qu ôn
nomme Jtores , lefquels font attaches fous le
pavillon & s’abaiffent fur l’appui des glaces où on
les arrête.
Des différentes efpèces de voitures.
Les coches font de grandes voitures publiques
deftinées à tranfporter les citoyens d’une province
à l’autre. Ces voitures font ordinairement dune
grandeur affez confidérable pour contenir huit
perfonnes affiles au pourtour, tant fur les deux
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fiégôs des fonds, que fur les fiéges placés contre
les côtés, 8c qui fe lèvent à l’endroit des portières.
La caiffe de ces voitures a environ fept pieds
de longueur , fur cinq pieds de largeur pris à
la ceinture ; ce qui fait qu’on eft obligé de la
monter fur des trains à flèches à grand faffoir.
Les coches ne font pas ordinairement portés
par des foupentes , mais mfpendus à des courroies
qui partent de l’extrémité des montans de l’avant
& de l’arrière du train, & q u i viennent s’attacher
aux quatre coins du brancard.
Il y a des coches publics qui font montes fur
des trains de berlin&s, ou plutôt qui font contenus
entre les deux brancards du train.
Ces voitures n’ont point de jours par-devant,
mais feulement par les côtés & aux portières ; &
ces jours font remplis par des panneaux de bois
moUvans à couliffe, foit horizontalement , foit
perpendiculairement.
Quelquefois ces panneaux font percés par le
milieu pour y placer un verre d’une moyenne
grandeur ; ou ce font des châlïis garnis de gros
verres.
Les bois de ces voitures doivent être beaucoup
plus forts que dans les voitures ordinaires.
Les grandes gondoles peuvent contenir jufquà
douze perfonnes afiifes au pourtour
Ces voitures font communément montées fur
un train de berline, & n’ont de largeur au brancard
que la largeur ordinaire, qui eft d’environ
trente-fix pouces fans le renflement.
La longueur de la gondole eft de huit pieds
à la ceinture , fur trois pieds fix pouces de largeur
par les bouts , & quatre pieds trois pouces
au milieu, ce qui fait que le bas de la caiffe eft
d’une forme ronde tant fur le plan que fur 1 élévation
, & qui lui a fait donner le nom de gon*
dole.
Le haut des côtés de cette efpèee dé voiture
doit être plus en pente qu’aux autres, parce que
les fiéges de l’intérieur étant placés le long des
côtés, il eft bon qu’ils foient un peu inclinés pour
la commodité des voyageurs.
Le deffus de l’appui de ces voitures eft communément
revêtu de cuir , dans lequel font percés
huit jours ou fenêtres , favoir , une à chaque bout,
& trois de chaque côté. Ces fenêtres ont environ
un pied carré, & font placées de manière
que ceux qui font aflis peuvent voir ce qui fe
paffe au-dehors.
Ces jours fe rempliffem par des glaces, lefque!!«
fe lèvent dans des couliffeaux qui montent de fond
& font affemblés dans le pavillon , & dans le
brancard. Ces couliffeaux fervent en même temp!
à foutenir le panneau de cuir, & celui de 1 appn
qui eft de bois. Le pavillon des gondoles , connu«
I de. toutes lès voitures de campagne , eft bonw
| pour donner de la hauteur en de dans, & 1:
MEN
facilité de tendre des rubans nommés filets, fur
lefquels on placé des chofes légères.
Les caves doivent être profondes pour y renfermer
des paquets.
Les berlines allemandes font à quatre portières,
& faites pour contenir fix perfonnes affifes fur
crois fiéges ; favoir deux placés fur le devant,
deux fur le derrière, & un au milieu, auquel on
ajoute un doffler.
La longueur ordinaire de ces voitures eft de
fix pieds & demi à fept pieds , fur quarante-quatre
à quarante-fix pouces de largeur à la ceinture,
non compris le rendement.
Les voitures de ville les plus en ufage font
les berlines & les vis-à-vis que l’on monte fur des
trains à brancards ou fur des trains à flèches.
Les portières de ces fortes de voitures font
ordinairement arrafées au relie de la caiffe, &
ouvrent dans le dégagement des moulures des
euftodes, de forte que toutes les traverfes tant du
haut que du bas & du milieu régnent enfemble,
ce qui produit un bon effet.
La caiffe d’une berline à Vangloife eft prefque
carrée par le haut, & elle n’eft pas cintrée en S
fur le côté ainfi que celles à la françoife , mais
feulement un peu diminuée fur le derrière tant
fur le plan que fur la hauteur.
Lortque les diligences, comme toutes les autres
efpèces de voitures, font montées fur des trains à
flèches, elle ne font ordinairement point portées
par de longues foupentes, mais au contraire par
des refforts & des courroies attachés aux angles de
la caiffe.
Les vis-à-vis font des voitures affez femblables
aux berlines, dont ils ne diffèrent que par la largeur,
ne pouvant contenir qu’une perfonne fur le
devant, 8c une autre fur le derrière de la voiture.
Les vis-à-vis diffèrent encore des berlines en ce
que leurs côtés ne font point cintrés, mais feulement
diminués de l’appui jufqu’en bas d’environ quatre
à cinq lignes , de forte qu’ils forment un angle
à la ceinture.
La largeur des vis-à-vis eft de vingt-fix à vingt-
huit pouces à la ceinture fur quatre pieds huit
pouces de long ; favoir vingt-deux pouces d’ouverture
de portières, 8c dix-fept pouces à chaque
euftode.
La largeur du haut des euftodes doit être de
quinze pouces, & le cintre du pavillon d’environ
deux pouces de retombée.
La hauteur des vis-à-vis eft moindre que celle
des berlines , ils n’ont au plus que quatre pieds
deux pouces d’ouverture de portières
Leur renflement eft aufti moins confidérable ,
& n’a que fix lignes au brancard, & dix-huit au
pavillon.
Les de/obligeantes n’offrent qu’une place ; ces
voitures ont d’ailleurs les mêmes dimenfions que les
Vis-à-vis, & pour la hauteur, & pour le renflement.
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On obferve toutefois de faire les . euftodes de
deux à trois pouces plus profondes que celles des
vis-à-vis.
Les caiffes des voitures nommées angloifes
diffèrent de celles à la françoife en ce qu’elles
ont moins de renflement, qu’elles ne font point
cintrées fur le côté où elles n’ont qu’un peu d’éva-
fenient, & qu’elles font moins cintrées & ont
moins de hauteur que ces dernières. Ces voitures
n’ont point de glaces de euftodes, ni de montans
de crofiè apparens : la glace de devant eft ordinairement
divifée en deux parties qui coulent
indépendamment l’une de l’autre , étant partagées
par un montant derrière lequel eft placé un coulif-
feau double.
Les trains de ces voitures angloifes font toujours
à flèche foitiimple ou double , ce qui oblige à les
fufpendre fur des refforts.
Les calèches font des voitures de campagne
deftinées à la promenade ou à la chaffe. Elles font
ouvertes de tous côtés au deffus de l’appui, &
l’impériale eft foutenue par des montans de fer.
Ces voitures font à quatre, à fix , même à hu/f
places : deux 8c quelquefois trois perfonnes peu -
vent fe placer fur la largeur.
Les calèches à fix places ont trois fiéges, fix
pieds & demi de longueur, 8c trois portières
fur le côté : on peut y faire un quatrième fiége
en abaiffant le devant de l’appui.
Les fiéges des calèches font ordinairement élevés
les unes au deffus des autres, en fuivant à peu
près la forme du brancard , afin que toutes
les perfonnes afiifes puiffent voir commodément..
Le haut des calèches fe ferme avec des rideaux
de cuir ou d’étoffe qu’on relève fur l’impériale 8c
qu’on abaiffe comme on le juge à propos tant
J par les côtés , que par-derrière 8c par-devant.
On fait toujours des caves à ces fortes de voi-
I tures.
» Les phaétons ou chars découverts, affez fembla*
blés d’ailleurs aux calèches , n’ont point d’im-
periale, de forte qu’on y eft toujours à découvert.
Dans les phaétons , les fiéges font placés comme
aux berlines, c’eft-à-dire que ceux qui font aflis
fur le devant de la voiture ont la face tournée vis-
à-vis des autres.
Les phaétons, comme les calèches, font ordinairement
portés par de longues foupentes.
La voiture nommée diable fert ordinairement
pour effayer les jeunes chevaux. Elle ne confifte
que dans un train à flèche, fur le devant duqm 1
eft ménagé un efpace où fe peuvent placer deux
perfonnes.
On a foin que le devant de cette forte de
voiture foit plus haut qu’à l’ordinaire afin que
celui qui eft dedans debout puiffe avoir l’efto-
mac appuyé deffus & loit moins expolè aux
éclabouffures, 8c aux ruades des chevaux.
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