Les frais jufqu’à bord da navire & les prix des eaux-de-vie Font les mêmes à Y ifle de R h é qu*à
Oléron; mais cette liqueur ne paie aucun droit de {ortie à Y ifle de Rhé. Comme c’eft dans cette ifle
qu’on charge les plus fortes parties de Tel que les étrangers tirent du pays d’A u n is , donnons-en le
Compte fimulé fuivant de
8 Cents ou 224 muids de fel à 8 1. le muid rendu à bord du navire....................... L . 1,792
Droits de fortie à 4 1. io F 3 d. le muid, ................................................................ 1 14 16
Courtage de l ’argent & ports de lettres , . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Commitlïon fur L . 1,510 à 2 p § . . . . . . . . . . . . . . • • • • • • 38 4
L e cent de Fel de Ÿifle de R h é contient 28 muids
M a r a n s , gros bourg-fitué en pays, très-marécageux
Fur la Sevre ou Seudre s, fait un commerce
en fel & en huîtres très-confidérable..
Po it ie r s , capitale du P o itou , eft'fitué fur une
éminenceoentre les rivières, de Clin & dè )Vouneiùl;
c ’eft une des plus grandes villes de France. On
y fabrique une grande quantité de bas & bonnets
de laine, tricotés & foules ; des camelots, des étamines
, Ferges, crêpes? & autres articles. L a foire
de la mi-carême y répand beaucoup d’argent à caule
de l’affluence de marchands qui y viennent* de sous
les cantons de la province même & des autres provinces
circonvoifines, attirés par le grand nombre de
beaux chevaux, de mules & mulets -qui s’y trouvent.
De 'tous temps les hara^ont été bien Foignés
^en Poitou , c’ eft une véritable fource de richeflè
pour plufieurs cantons de la province.
- - C h a te l ler au l t , jolie ville fur la V ien n e , eft
fameufe par fon horlogerie & fa coutellerie, notamment
par fes razoirs qui font fort recherchés. Châ-
tellerault fabrique en -outre des Ferges & étamines.
D ’autres villes du P o itou , Fçavoir : L u fig n a n ,
S a in t - M a ix en t , N io r t , 'Fontenai- le •• Comte ,
Montmorillon, Thoüars , M a u leo n , Litçon &
quelques autres ont a&fli quelques mamrfaCkires &
fabriques.
Le s Sables d’O lose , petite ville fituée^ Fur le
bord de la mer avec le p o t f le plus eonfidérable de
la province'de P o ito u fa it un-commerce allez flo-'
liftant s quoique déchu en partie de ce qu’il a été.
C e commercé confine dans le produit de'la pêche
de là morue du banc de Terre-neuve pour laquelle
51 partoit tous les ans des Sables d’ Olone environ
70 à 80 bâtimens. Il fe. fait dans cetté v ille , année
commune', environ aoj-eoo -muids de fel-dont- une
bonne partie eft enlevée par les étrangers , qui :
paient pour droit de fortie 2 liv. 1 2 F par muid.
L ’isle de N oirmo ut iers eft fituée près de la
côte dans une contrée •entrecoupée de marais Falans,
où il fe fait beaucoup de fel que les étrangers vont
acheter dans la ville de Noirmoutiers. Eide »n’offre
au refte rien de remarquable.
L ’iSLEfDiEU , on ifle d’ Y eu -, eft fituée à quatre
lieues de la précédente ; elle a un bourg compofé
de 150 maifoiis & un petit village où eft le port,
c’eft là que plufieurs navires étrangers viennent
L . 1,949
ou 25 tonneaux.
pour charger du Fel, quoiqu’ils préfèrent d’aller a
Noirmoutiers , quand ils le peuvent.
§* V I I . Commerce de la B re ta g n e , de là Norman-
die y du M a in e y du Perche y de V A n jo u , du
Saumurois , de la Touraine , du B e r r y , de la
M a rch e , de VAuvergne , du L y o n n o is , du
B ou rbonnois, du Nivernois & de UOrléannois.
L é commercé des villes principales de ces gou-
• vernèitiens eft ttès-riche & très - étendu, mais en
quelque forte' différent de_ celui des villes de la
Guienne, d* J a Gafcogne & des autres pays dont
nous avons parlé dans le paragraphe précédent.
• Celui-ci fe fait prefqué tout avec des productions
naturelles tant du pays que des colonies, comme
vins, eaux-de-vie, fel, fruits, fucre, café, indigo &
autres denrées. C e lu i-là , aü. contraire , fe fait en
plus grande partie avec les marçhandifes des fabriques,
comme toiles & étoffes dè foie , de laine &
de coton. Il en faut cependant Excepter la province
de Bretagne, q u i , indépendamment des ouvrages
de les fabriques & manufactures, fournit aux étrangers
les mêmes articles que les villes dé la Guienne
& du pays d’Aunis.
> NantèS, ville principale de la Bretagne^ eft fi-
tué© far la-rive droite de la L o ir e , au confluent
des petites rivières de Chemine & d3 F r dre y qui Fé-
parent la ville* d’avec le fauxbotirg de ,1a FofJe, dans
un terroir également fertile & varié de prairies im-
menfes & de coteaux couverts de vignes. Il n’y a
guère de villes en France plus heureufement fituée
s pour le commerce , que la ville de Nantes•
L a mer lui ouvre une communication avec toutes
les nations du monde, & la Loire lui donné les
moyens de pénétrer dans les plus riches provinces
du royaume, & même jufqu’à Paris, par les canaux
qui la joignent à la Seine, Il eft vrai que Nantes
n’eft pas proprement fur la mer j mais de la rade
de PaimbCÈuf qui n’en eft éloignée que de huit
• lieues & où les plus grands vaifleaux font en furete ;
on peu* aifément faire monter jufqu’à la Fofle , des
barques & des navires de 60 à 80 tonneaux & les
gabarres qui fervent à décharger comme à charger
les navires à Paimboeuf, en forte que Nantes a
prefque toutes les commodités des villes qui font
entièrement maritimes. L e département de Nantes
comprend P a im boe u f , B o u rg n e u f y o u B o u rn e u f ,
P o rh ic y le Cioific & le P o u lig e n ; & c’eft dans
tous ces ports que les négocians de Nantes font
leurs arméniens, tant pour l’Europe que pcfur l’A mérique.
L e commerce que fait Nantes avec l’Amerique
eft très-confidérable & fort précieux , tant par le
débouché. imrnenfe qu’il procure aux villes de la
Bretagne & de quelques autres provinces de France,
des marçhandifes de leurs fabriques & manufactures,
comme .toiles, étoffes de foie & ,de laine , uftenfiles
de fer, de cuivre-& autres’, dont,les colonies7 de
l’Amérique font une grande, confommation3 que
par les riches retours que Nantes en r e ç o i t r e tours
qui forment la principale branche du commerce
d’exportation; de cette ville avec les autres
places de commerce de’ l’Europe. On peut fe faire
une ideè'‘3e ttmportarioé de ces retours par la note
Tuivante du coton, indigo , fucre & café arrivés à
Nantes depuis- ! 770 jufqu’à 1780 inclufivement.
Récapitulation générale des fu c re s , cafés & in l ig o s , arrivés à Nantes des colonies Françoifes
depuis vj-jo ju fq u ’à i j S o inclufivement.
Les marçhandifes que les nations commerçantes font exporter de Nantes font de trois efpèces 3
fçavoir ; i° . les denrées de l’Amérique, & principalement du fucre , du café & de l’indigo , la quantité
qui Vient des colonies Françoifes * de ces .trois «articles étant très-grande 3 20. les productions du pays ,
telles que du v in , dè l’eau-de-vie & du fel ; 30. les articles des manufactures & principalement des
toiles. Nous allons donner des comptes fimulés de chacun de ces articles.
Compte fimulé de 10 barriques de fitere terré de S. D om ïn g u è ,
çefant enfemble brut 15,748 Jfe.
Tare à 13 p£ . . . 2,048 -
---------— » -Net* 13,700 à 80 1. l e -5 »
F r a i s * d'expédition.. ~
% L . 10,960
'Aux porte-faix pour pefer & conduire à la g a b a r r e L . 13 14
Rabatage à 20 f. par barrique & arrimage à 5 f. . * .. 12 10
Gabarres à 20 f. par tonneau , & acquit à caution, . .......................... 11 9
Commifflon fur L . 19,9.93 ^ 1 P § ....................................................................... i I 9 *7
257 10