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D e l ’autre p a r i • • . . ,, 15,430,000
Grains, IOOOOO
S e l,
Poiffon,
IOOOOO
ÿOOOO
G ib ie r , IOOCO
Volaille , 14000
Cuirs & peaux, 600Ô0
Vins & eaux-de-vie de Nantes, pour
les ifles. 80000
Chanvres , étoupes & cordages, 150000
Vieux lin g es, drilles & p ilo t , 10000
Crin & bourre, ---- 10000
Mairain pour futailles , 15000
Bois de conftru&ion & de chauffage -, z 30000
F er pour ancres de vaiflèaux , 10000
Groffe's de cartes , 6000
Suifs & graiffes. 100000
Total . 16,375,00 0
C O M M E R C E 1 D U D U C H É
DE BOURGOGH E.
Généralement parlant les vins de Bourgogne , &
principalement ceux de Dijon , Nuits , Beaune,
Pomarre, Chafïàgne, Mâcon, Tonnerre, Auxerre,
& de ces autres cantons qui de tems en tems fe
mettent en réputation , & pour ainfi dire, à la mode ,
font le plus grand commerce de-cette riche province
, qui â jufte titre elt appeliée la mère des
v in s , moins encore par la grande quantité qu’elle
en produit, que pour leur excellente qualité.
Ces vins le tranfportent non - feulement à Paris
& dans toutes les provinces du royaume , où il
s’en fait une grande confommation , mais auffi dans
les pays~étrangers les plus éloignés. Tavernier, ce
célébré voyageur , fe vante d’en avoir porté jufqu’à
Surate & a Ifpaham , qui avoit fort bien foutenu
la mer^ & il ajouté que Schah-Abbas, à qui il en
fit préfent de quelques flacons , le préféroit aux ex-
cellens vins de Schiras , fi eftimés dans toute la Perle.
Les bleds de Bourgogne s’enlèvent ordinairement
pour l’Efpagne & pour l’Italie.
Les bois , dont il y a quantité aux environs d’Au-
tun , s’abbatent pour le chauffage , ou fe fcient, fe
débitent, & s’équariffent pour la charpente. Ceux
de charpente , qui font amenés à Paris , font fort
eftimés , & on les employé par préférence dans les
bâtimens , ou plutôt dans les palais qui fe cônftrui-
fent continuelle-ment dans cette capitale. .
A l’égard du bois de chauffage, la province en
confomme elle-même une partie pour fon ufage ,
& encore une plus grande quantité pour l’entretien
de fes forges , qui_y font en grand nombre.
Ce font les mines qui fe trouvent dans l’Autunois,
& en quelques autres endroits , qui fourniffent, les [
matières & le fer propres à être fondus dans les
fourneaux , & à être forgés dans les trente - deux
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forg e s , où l’on fabrique continuellement de gros
& de menus ouvrages de ce métal. L e fer y eft bon
pour tout ce à quoi on veut l’employer, & les
ouvriers de Paris s’en fervent volontiers ; auffi les
marchands de fer de cette ville , en tirent-ils confidé-
rablement tous les ans de toutes,fortes d’échantillons.
Comme il fe fait de grandes nourritures de bêtes
a laine en Bourgogne , le commerce des laines y
eft très-confidérable. Une partie s’emploie dans les
manufactures de lainerie, qui font, en grand nombre
dans la province; l’ autre, qui n’eft pas propre
pour les efpèces d’étoffes qui s’y fabriquent ., s’enlève
par -les marchands des provinces voifines ; 8c,
pour remplacer ces laines du p a y s , qui en fortent,
on eft obligé d’en faire venir de Reims & de T ro y e s ,
plus convenables à la qualité de certaines fabriques
, comme, fon t, par exemple, les ferges façon
de Londres, de Seignelay, où l’on mêle les laines
de Troyes 8c de Reims , à celles de l’Auxerrois, qui
font les.meilleures de la Bourgogne
Lès chanvres, ou en malles, ou peignés , fe vendent
partie i l’étranger, partie fe confomme pour
les manufactures de toiles de la province.
M É M O I R E fu r le commerce de la Généralité
de Bourgogne , divifée en fe s •b ailliages & en
fe s p r in c ip a u x cantons.
En général le'terroir de la province de B o u r gogne
eft excellent , mais il n’eft pas propre aux
mêmes productions , chaque canton en ayant , pour
a'infi dire , de particulières, qui leur conftituent comme
un objet fingulier de commerce qui femble les
diftinguerles uns des autres.
Quelques-uns ne produifent que des bleds , d’autres.
des vins, plufieurs des bois : les mines font le
partage de ceux-ci, & les pâturages & les foins le
trouvent dans ceux-là. Ainfi pour donner une idée
un peu détaillée du négoce de cette province • & de
fa généralité, on va marquer la qualité du fol de
chaque bailliage , & les différentes marchandifes &
denrées qui font du crû de chacun d’eux , & qui en
entretiennent le trafic. On entrera enfuite dans 1@
détail de leurs manufactures.
L e principal commerce du pays qui compofe le
b ailliage de D i j o n , eft celui des vins & des grains $
à l’égard des grains., les terres y font fi propres
, au/fi-bien que celles des bailliages de Châ-
lon s , de Beaune, d’Auxonne , de~ Saint - Jean de
L a u n e , & généralement de tout le plat pays , jusqu’aux
rivages de la rivière de Saône, qu’il n’eft
pas befoin de fe fervir de fumier pour les engraif-
ler , & que la plupart portant alternativement du
froment, de l ’o rg e , de l’avoine & de la navette,
ont coutume de fournir trois récoltes en deux ans»
Les autres marchandifes & denrées du b ailliage de
D i j o n , font des foins, des fers & des bois à brûler
que l’on conduit d’abord fur la Saône , auffi - bien
que partie des vins & des grains, pour être enfuite
voicurés à Lyon.
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I l s*y fait'auffi un commerce confidérable de chevaux
, de bêtes à corne y & d’autres beftiaux qui fe
débitent en Franche-Comté & en Allemagne.
L e bailliage de Beaune eft partie en plaines &
partie en montagnes. Sur le penchant des montagnes
font deux excellens vignobles, dont 1 un s é-
tendfurle territoire de quinze paroiffes ,.& 1 autre
qui eft aude-là de Cette première côte , occupe pref-
que tout le terrein de vingt-trois autres villages. Plus
loin tout le pays confifte en terres labourables, a la
’ réferve des communaux & des pâcages qui appartiennent
aux habitans de plufieurs paroiffes ou ils mettent
paître leurs beftiaux.
Comme les vignobles y font en plus grande quantité
que les autres terres , le plus grand commerce
du bailliage de Beaune eft en vins , dont les;meilleurs
font enlevés pour Paris, pour la Flandre,
& pour la Lorraine ; les vins communs fe débitent
dans l’Auxerrois , d’où en échange on ramène fou-
vent des bleds , qu’on envoyé à Lyon par la Saône,
ou qu’on tranfporte dans le pays de la Marche.
Les vins font pareillement le principal commerce
du bailliage de N uits. Ils font de bonne qualité ,
fur-tout pour l’arrière faifon ; ils fe débitent pour
Paris & pour les pays étrangers.
La fituation des terrefs du ba illiag e de S . Jean
'deLauné , qui s’étenùle long de la rivière de Saône,
& la bonté de fon terroir , réduifent fon commerce
a celui des foins & des grains qui fe débitent & s’en-
voyent dans les mêmes lieux que ceux du bailliage
de Dijon.
L e négoce du ba illia g e d’Auxonne, , confifte
principalement en bleds , non-feulement de ceux qui
s’y recueillent, mais auffi des bleds qui s’y amènent
du Baffigny & de quelques autres lieux de Champag
n e , qui fe vendent aux marchands de L y o n , &
qu’on y voiture par la Saône.
C ’eft auffi par la commodité de cette rivière , que
s’y fait un allez grand 'commerce de bois ; & quoiqu’il
fe recueille dans ce bailliage peü ou point de
vins , les marchands d’Auxonne ne laiffent pas d’y
faire une efpèce de dépôt de ceux qu’ils vont
acheter dans le Mâconnois & dans le Beaujollois", &
qu’ils revendent enfuite pour la Lorraine & pour
la Franche-Comté.
En général., le terroir du. ba illiag e d 'Autun eft
fort ingrat, n’y »ayant que très-peu de frôment &
point d_u tout de vins ; de forte que le. feul commerce
qui s’y faffe , eft de bétail qui fe vend aux foires
d’Autün & des villes voifines. A l’égard des bleds ,.
ils fe confomniènt tous dans le p a y s , & lorfque la
récolte eft abondante, on eft fouvent obligé de le
garder plufieurs années, en attendant qu’il en manque
, pour le débiter.
L e bailliage de Châlons eft prefque partout
bon & fertile , & y rapporte beaucoup, foit en vins ,
foit en, bleds ., & autres, grains de toutes fortes, foit
même en fruits, dont il y a quantité d’arbres plan-*
tés dans tout le pays. I l s’y recueille auffi beaucoup
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de foins & de chanvre , & l’on y pêche d’excellens
poiflons dans fes rivières & fes étangs;-
Les bleds, l’avoine , les autres grains , les foins
& le poiffon fe débitent du côté de Lyon ; les vins à
Pa r is, en Lorraine & dans le Charollois ; les chanvres
à Troyes 8c dans le pays d’Autun , 8c fouvent
pour les magafins de la marine à Toulon. ,
L a rivière de Saoné , qui paffe dans la ville dtt
I Châlons, contribue beaucoup à ce grand commerce.
L e commerce dsA v a l on confifte en toutes fortes
de grains , en vins & en bois , qui font du crû du
pays. Les vins font propres pour l’arrière faifon ;
les bois , particulièrement ceux du Morvant , fe
flottent fur les rivières de Couffin & de Cure jufquà.
Vermanton & à Cravant, où l’on en forme des trains
pour les conduire à Paris.
L e trafic des beftiaux eft encore un objet confidérable
pour ce bailliage.
L e bailliage d’Auxerre ne fait guères commerce
qu’en vins , qui font fort recherchés , & dont il s’en
envoie une très-grande quantité à Paris & dans le s
provinces voifines.
L e pays de Charollois à deux principaux objets
de négoce, les bois & les beftiaux : les beftiaux fe
conduifent à Paris & à Lyon , & les bois , particulièrement
ceux qui font débités en mairain, fe chargent
fur la. rivière de Loirè.
L e Mâconnois n’eft pas d’une égale fertilité partout
; ce qui le diftingue font fes vins , qui ont beaucoup
de réputation , & qui font d’une très-bonne
qualité ; ils fe recueillent feulement dans quarante
paroifles , fituées la plupart fur les. coteaux tournés
à l’orient le long de la rivière de Saône ; quelques
cantons du paÿs produifent des bleds & des rou-
ragès , mais en trop petite quantité pour en faire
aucun négoce ; le refte du Mâconnois a un terroir
très-mauvais & très-froid à caufe des montagnes qui
s’y rencontrent.
Il s’y fait néanmoins des chanvres, dont les filt
qui s’en fabriquent fe débitent aux marchands du
Beaujollois, qui les viennent chercher pour les toiles
; de cette petite province , & l’on y nourrit des b e ftiaux
qui fe condnifent dans les provinces voifines,
même jufqu’à Paris.'
L e comté de Bar-fur-Seine 'étant prefque tour
montagneux , a peu de terres labourables & encore
moins de-pâturages ; auffi les grains qu’on y féme ,
& les beftiaux qu’on y élève., fùffifent- ils à peine
pour la fubftance des habitâns du pays. A l’égard
des vins , qui 'fe recueillent en quantité , les plus
communs fe vendent dans le Baffigny , dans la. Lo r raine
& aux laboureurs de Champagne ; les plus
délicats, comme ceux de R ic e y s , fe voiturent en
Flandre , en Picardie & à Paris.
Toute la Brejfe , à la réferve de la montagne &
du canton , qu’on appelle Rçnermont , eft un terroir
humide, & en quelques- endroits marécageux ,
à caufe de la grande quantité de ruifleaax & d’étangs
qui s’y trouvent.
Cette fituation lui donnant d’excellens pâturages 9
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