
» chandifes , & c’ eft ce que Ton appelle donner de
» l'argent à hypothèque.
» Ce commerce de donner de l'argent à hypo-
» théque, a quelque rapport à celui que les nego-
» dans François donnent à la groffe aventure aux
» bourgeois & patrons des navires , pour lequel ils
» leur donnent vingt-cinq à trente poux cent de
» bénéfice.
» Quoique ce commerce foit avantageux & pro-
» Stable, néanmoins on ne laifïè pas de rifquer
n beaucoup, foit pour la mauvaife foi qu’il peut
» y avoir dans les Juifs & Arméniens à qui l’on
» donne dé l’argent a hypothèque , foit pour le
» rifque d e la mer, foit enfin par la prife des
» -vaitteaux fur lefquels font chargées des marchan-
tf difes, par les corfaires & armateurs j ç’eft pour-
» quoi il faut faire ce commerce prudemment,
» pour ne pas rifquer fon bien, & pour cela il ne
» faut pas tant envifager le grand profit que fa
» sûreté : ainfi j’eftimerois ( c’eft toujours l’Auteur
» du Parfait Négociant ) que ceux qui donnent leur
» argent à hypothèque, le fiffent affiner , foit d
» Marfeille , ou à la chambre d’Afïurance de Paris
» il eft vrai qu’il y auroit moins à gagner 9 mais
» auffi il n’y a rien à rifquer, quand on a de bons
» aflu reurs. »
H Y P O TH É Q U E R . Charg er un fonds', un bien,
un immeuble, d’hypothèque. Celui qui oblige fes
biens immeubles comme francs & quittes, quoiqu’il
les ait déjà hypothèques à quelqu’autre , eft ré»
puté ftellionataire.
J J A L
i J A B L E .C eft le bois des douves de longueur , qui
excède le fond d’un tonneau, & qui forme pour ainfi
I dire, la circonférence extérieure de chaque bout.
I Le ja b le fe prend depuis & compris l’entail ou
[ rainure dans laquelle font enfoncées & arrêtées les
! douves du fond de la futaille , jufques à l’extrémité
I des douves de longueur. On nomme auffi quelque-
t fois cet entaille le ja b le .
[ Peignes de ja b le s , fe dit des p eti ts*mor cea.ux
I de douves taillées exprès, que l ’on fait entrer de
I force fo u s le s cerceaux , pour rétablir les jables
I rompus.
I Pour jauger les tonneaux, il faut commencer par
I appuyer l’une des extrémités du bâton de jauge fur
! le jable du tonneau que l’on veut jauger 5 en remar-
I quant néanmoins que lorfque le ja b le d’une pièce
| eft plus court qu’il ne doit N être naturellement,
I cette diminution du ja b le doit donner un excédent
| de jauge.
J A C IN T E , ou H Y A Ç IN T E . Sorte de pierre
précieufe. Voye^ h y a c i n t h e .
JA CO BU S . Monnoie d’or d’Angleterre, frappée
fous.le régne de Jacques premier, d’où elle a pris
I fon nom : fon poids eft de fept deniers vingt grains,
| & ne tient de fin que vingt-deux carats. Il s en trouve
peu préfentement en Angleterre, la plupart dés
Yjacobus ayant été convertis eu guinées. Voye^ l a
TABLE DES MONNOIES.
J A D E , autrement Pierre divine. C’eft une
pierre verdâtre tirant un peu fur le g r is , extraordinairement
dure , & fi difficile à tailler, qu’il faut
y employer la poudre de diamant.
Cette pierre eft fort eftimée parmi les peuples des
Indes orientales, ceux de l’Amérique méridionale
[ne l’eftiment pas moins, mais les uns & les autres
pour diverfes raifons; les Orientaux en faifànt cas
[comme d’une pierre précieufe qu’ils mettent au-
[defius du diamant j & les Américains comme d’une
pierre médicinale qui a beaucoup de vertu contre
î épilepfie & la gravelle.
; } Malgré un traité fait.exprès pour prouver que ce
fueft qu’à bon titre qu’on attribue ces vertus à la
pierre divine, le plus grand ufage qu’on faffe du
yude eft d’en détailler des manches & poignées de
Jfabres & couteaux. Les Turcs fur-tout & les Po-
[lonois aiment à les porter ornés de cette pierre , &
enrichis d’or.
j Le plus beau ja d e eft l’Oriental, celai de l’A - '
ibérique eft d’un moindre prix,
j JAFISMKE. Les Mofcovites appellent ainfi les
'. iichedales ou écus blancs d’Allemagne , à çaufe de
i a figure de S. Joachim , qui eft empreinte fur ces
fortes defpèces qui commencèrent à être battues, en
1 5 1 9 dans la ville de Jochimftal en Bohème.
Les richedalesfont reçues .en Mofcovie fur le pied
des écus,de;France.
JAIS ou J A Y E T . Pierre minérale fort noire , qui
prend un allez beau poli.
Les anciens qui n’avoient pas le fecret de mettre
les glacés de verre au teinf pour y arrêter les objets
& les y repréfenter, fe fervoient de miroirs de ja i s ,
qu’ ils eftimoiènt beaucoup.
L e ja i s eft une efpèce' d’ambre , & , à la couleur
p rès, en a toutes les qualités , tant pour le poliment
que pour la taille , & pour la faculté d’attirer des
brins de paille après qu’on l’a frotté. L e Dauphiné
a quantité de carrières dé ja i s , auffi-bien que le
Languedoc , le Vivare;z & le G é vau dan ; les mines
de ces dernières provinces font à Pompidou, à L o -
ran & à Larclavet.
.Jais artificiel. C ’eft une efpèce de verre, ou
plutôt d’émail avec lequel on imite le ja i s naturel.
Ce ja i s fe teint en telle couleur qu’on v eu t, en
y mêlant de certaines drogues dans la fonte j les
émailleurs le tirent à la lampe en menus & longs
filets , creux en dedans , qu’ils coupent enfuite en
petits morceaux d’une ligne ou d’une ligne & demie
: de longueur.
; C’eft avec ce ja i s , coupé & percé , qu’on enfile
, dans d e là foie ou du f i l , que l’on fait des broderies
: d’un aflez bon g o û t , mais très-élevées, qui fervent
particulièrement aux ornemens d’églifè. On en fait
auffi des garniture« de petit deuil pour hommes &
pour femmes , & quelquefois des mandions, des
palatines & des chamarures de robes. Pour ces derniers
, le ja i s qu’on emploie à ces ouvrages eft
blanc & noir ; mais de quelque couleur qu’il foit ,
il eft d’un très-mauvais ufé.
J A L A G E . D ro it fe ign eu r ia l qui eft dû au fèi-
gneur fur chaque poinçon de vin vendu en détail j
c ’eft la même chofe que le droit de forage.
J A L A P . Racine très - purgative qu’on apporte
des Indes occidentales & de l’ifle de Madère ; de
Tournefort* l’appelle folanum mexicanum * & le
pere Plumier minime , célèbre botanifte, prétend
que ce n’eft rien autre chofe que la racine des belles
de nuit que l’on cultive en France , & qu’on nomme
mirabilis peruviana , nom qu’un médecin Anglois
donne auffi au ja la p , la feüle différence confiftanC
dans la diverfité du climat, qui , comme il arrive
dans toutes les autres plantes, leur communique
dans des endroits des vertus qu’elles n’ont pas en
d’autres.
Quoi qu’il en fo i t , cette racine vient en groffes
rouelles lè ch e s , difficiles à caffer avec les mains- $