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lemectra , quelques ordres qu'il ait pu mettre for
les lettres, cela ne lui peut nuire, ni préjudicier à
l ’égard de fon commettant j mais feulement à l ’égard
d’une tierce perfonne , qui ' feroit porteur de la
lettre.
D E M I , DEMIE. 3 e dit de chaque moitié d’un
tou t , divifé en deux parties égales. Ainfî , on dit :
demi-livre , demi-quarteron, demi-once, demi-gros,,
d em i-au n e , demi - boiffeau , demi-litron , demi-
queue , demi-muid, demi-feptier, demi-douzaine ,
demi-groffe, demi-cent, demi-écu , &c. pour dire,
une moitié de toutes les mefures , poids , ou choies
qui portent ces divers noms.
: D EM IT T E S . Sortes de toiles de coton qui fe
tirent de Smyrne , elles fe vendent ordinairement
jufqu’à 1 o temins la p ièce , elles fe fabriquent à Me-
nemen. i
L a largeur ordinaire des demittes eft de deux
tiers de pics.
D EM E T TO N S . Ce font des toiles de coton ,
dont il fë fait un grand négoce à Smyrne 5 ils font
moins larges & moins ferrés que les demittes,
D E N A IN G . C’eft le copec deMofcovie, c’eft-
à-circ , une petite monnoie d’argent. Voy, la table
DES M CNNOIES.
DEN IER T O U R N O IS . Petite monnoie de cuivre
, fans mélange de fin , qui a eu autrefois grand
cours en France , & qui même y eft reçue dans
quelques provinces d’au-delà de la Loire.
Denier. Signifie auffi argent en général, en
quelque monnoie ou efpèce qu’il foit : en ce fens ,
c eft un terme générique , qui fert à défigner une
fomme d’argent. Ainfi l’on dit : Ce marchand, ce
banquier fait bien valoir fon denier , pour faire
entendre qu’il .fait valoir fon argent à gros intérêt.
J’ai placé mes deniers, je n’ai plus d’argent à prêter.
On appelle dénié rso ififs , ou deniers inutiles,
1 argent dont on ne tire aucun intérêt.
Faire des deniers bons, c’ eft fe rendre garant
d’une fomme.
Les deniers clairs & liquides , font les Ibmmes
que l’on peut recevoir, à la première demande, fans
difficulté, ni conteftation.
Denier. Eft quelquefois le pied fur lequel on eft
entré dans une entreprife de commerce. Ainfi l’on
dit : Ce négociant a fix deniers dans un tel armemen
t, pour faire entendre qu’il a pris part pour un
quarantième.; à proportion de quoi il doit partager
le g a in , ou fa pp or ter la perte.
D enier. Se dit auffi d’un certain pied fur lequel
on eft obligé de payer une grofle fomme. Les armateurs
doivent payer à l’amiral le dixiéme denier
de toutes les prifes qu’ils fon t, c’ell-à-dire , la dixiéme
partie de la fomme à quoi elles fè montent. ,
Denier. Eft encore le prix de l ’argent qui court
à intérêt. Ainfi l’on dit qu’un marchand, un négociant,
un banquier-, ou autre perfonne, fait valoir
fon argent au denier d i x , pour faire entendre qu’il
en tire par an dix pour cent de pro fit, ou intérêt j
ce qui eft un dixiéme de fon principal.
D E N
En fait de conftitution de rente , on dit que l ’argent
fe prend au denier vingt , pour* dire fur le
pied de cinq pour cent pour l’année 3 ce qui eft la
vingtième partie du principal ; c’eft ce qu’on ap-
pelloit autrefois le taux du roi.
Quand on dit qu’une perfonne prête fon argent
au denier fo r t , cela veut dire qu’elle le prête fur un
pied exorbitant, & beaucoup au-delà du prix ordinaire.
Ceux qui prêtent ainfi leur argent , font ordinairement
nommés ufuricrs.
Denier fort. On appelle ainfi dans les bureaux,
le petit profit que font les receveurs des droits fur
-les efpeces qu’on leur p a y e , lorfque ne pouvant
pas leur faire leur compte jufte , on eft contraint
de leur donner un ou deux deniers d’excédent qu’ils
ne portent pas en recette.
Il n eft du fur *lè pont de l’hôtel-Dieu que deux
deniers pour le droit de paflage de chaque perfonne
j cependant depuis que notre plus petite
efpèce, qui ne valoit ci-devant que deux deniers ,
à été portée à trois , on ne peut plus donner moins
de trois deniers. Cet excédent eft appèllé denier
f o r t , & monte à la moitié en fus de ce qui eft du
fui van t la pancarte. ■
Denier Saint-André. C’eft un droit qui fe lève
en quelques bureaux du Languedoc & des provinces
voifînes, depuis le pafîage de Roquemaure en V i-
varais, jufqu’au port de (Jaiïande inclufîvement.
Les bureaux où fe lève ledit droit du denier
S aint-And ré, & des trois fols pour livre d’augmentation
, .font :
Anconne. Villeneuve.
L e T e il. Aramon.
Viviers, ' Valagregue.
L e bourg Saint-Efprit. Beaucaire.
Saint-Etienne de Sort. Saint-Gilles.
L ’Ardoife. Caftande.
Roquemort.
D enier sterling , que l’on appelle auffi penïn.
C’eft une monnoie de compte , dont on fe fért en
Angleterre. L e denier fterling eft la douzième
partie d’un fol fterling, & le fol fterling fait un
vingtième de la livre fterlihg 3 enforte qu’ il faut deux
cent quarante deniers fierlings pour faire une livre
fterling.
( Denier de gros. Eft auffi une monnoie dé
compte , en ufage 'en Hollande , en Flandre & en
Brabant. Douze deniers de gros font Un fol de gros ,
& vingt fols de gros font une livre de grós, de manière
que la livre de gros eft compofée de cent quarante
deniers de gros. I l y a quelque différence entre
le denier de gros de Hollande & le denier de gros
de Flandre & Brabant, la livre de gros n’y étant pas
égale en valeur. L e change de ces pays , à l’égard
de la F rance , fe-régie à raifon de tant de deniers de
gros pour un écu de trois livres tournois.
Denier de' fin , ou la loy. Se dit chez les
marchands orféyres & parmi les monnoyeurs, du
d e n '
titre de l’argent., de même que le carat fe dit du
titre de l’or. _ . '
Ce denier eft un poids , ou eftimàtion , compole
de vingt-quatre grains , qui font connoitre les dif-
férens dégrés de fa purete, ou de la bonté de 1 a.r_
gent. Il fe divife en demis, en quarts & en huitièmes.
L e plus fin argent eft à douze deniers , comme
le plus fin or à vingt-quatre carats. L argent peut
être purifié jufqu’à ce douzième degré 3 mais il ne
laiffe pas cependant d’être très-pur au titre d onze
deniers dix-huit grains , c’eft-à-dire , quoique le déchet
foit de fix grains. On dit : U n denier de f in ,
qu A’aloi. .... .. N •/ .
L a monnoie d’argent doit être au moins a. dix de-
nier s de f in , autrement elle feroit regardée comme
billon. \
L ’argent d’orfévre le doit être a onze deniers
douze grains de fin, fuivant l’ordonnance d e ' 1640.
Lorfque l’argent eft à ce titre , on 1 appelle argent
de r o i, à caufe que le roi abandonne cette vingt-
quatrième partie de bénéfice en faveur des étrangers,
qui apportent ce^ riche métal dans fon royaume.^
Denier courant. Se dit des efpèces qui s’ex-
pofent dans'le commerce, après que le jugement de
délivrance en a été accordé au fermier par la cour
des monnoies.
Denier de poids. Eft la vingt-quatrième partie
d’une on ce, & la cent quatre-vingt-douzième partie
d’un marc , ou d’une demi-livre de Paris. L e denier
pèfe vingt-quatre grains 3 & trois deniers font un
gros. L e denier en médecine eft aiçpéXtfcrupule.
Denier a Dieu. Se dit d’une pièce de monnoie
qu’une perfonne donne à une autre, pour affurance
qu’un marché eft arrêté. Cette pièce^ de monnoie
eft ainfi nommée' , parce qu’elle eft ordinairement
employée à faire une aumône.
Encore que ce foit l’acheteur qui donne le denier
à D ieu au vendeur , cela n’empêche pas que l ’un
& l’autre ne foient réciproquement obligés d’accomplir
les conditions du- marché, & celui des deux
qui y contreviendroit , y pourroit être contraint.
O n a cependant vingt-quatre heures pour fe pouvoir
dédire, pourvu que l’on rende , ou qu’on retire
dans ce temps , le denier à D ieu . C’eft un ufage
établi, qui tient lieu de coutume & de réglement.
On nomme gagne- deniers , les crocheteurs ,
porte-faix, ou gens de peine qui gagnent leur vie
à porter des marchandifes & d’autres Fardeaux.
D ENRÉE . Toute marchandife ordinaire qui fe
vend aux marchés , ou qui fe crie dâiïs les rues ,
propre & néceflaire pour l’entretien du ménage.
On peut diftinguer de großes & de menues denrées ,
les großes , comme le b led, le vin , le fo in , le
bois, &c. les menues , comme les fromages , les
fruits, les graines, les légumes. Ce font ordinairement
les regràttiers qui vendent les menues denrées.
Les großes ont des marchands confidérables qui en
font le négoce.
D enrée.- Se dit auffi de la mauvaife marchandife.
On ne trouve que de la denrée dans cette boutique.
D E N 27
- D E N T . Os très-dur, enchafle dans les mâchoire*.
I l fe fait un affez grand négoce des dents de divers
animaux , foit de terre, {bit de mer, qui s’em
ploient par les mêmes ouvriers & aux mêmes ou-
‘vrages que l’yvoire 3 c’eft pourquoi on renvoie le
leéteur aux articles qui en parlent.
Dent de walrus , dent de narhual , dend-
de cheval marin. Ce font les dents d’une forte
de poiffon qui porte ces différens noms , dont le
plus en ufage eft -walrus.
Dent de behemot ou mamout. Efpèce tfyvoire
que l’on déterre dans quelques lieux de la Tartarie-
Mofcovite.
Dent de cheval marin , autrement hippopotame.
D ent de vache marine.
» Les dents de -walrus , de l ’hippopotame 8c de
» la vache marine , payent en France les droits
» d’entrée à raifon de 8 fols du celât pelant ».
Dent d’éléphant. Lorfque les dents d ’ éléphant
; font en morceaux , ou travaillées de la main de-
l’ ouvrier,, on leur donne le nom S y voire ,• & quand
elles font encore toutes brutes ,. & telles qu elle»
ont été arrachées des mâchoires de l’animal, on les
nomme marfil ou morfil.
j « Les dents d ’éléphant payent en France les
» droits d’entrée , comme y vo ire , 3 livres , & de
» droits de fortie 3 liv. i z f. du cent pefant , fuivant
» le tarif de 16.64-3 & à la douane de Lyon 1 liv.
» to f. du quintal pour tout droit, avec les nouveaux
» fols pour livre ».
D E N T A L É , en- latin- dantalium , ou , comme
il fe trouve dans le tarif des entrées de France ,
la p is dentalis, . C ’ eft une efpèce de coquillage que
les apothicaires broyent & mettent dans quelques-uns
de leurs remèdes, le croyant un excellent alkafi.
L e vrai d en ta le , décrit par M. de Tournefort,
eft en forme de tuyau', ou de cône, d’environ trois
pouces de long , d’ un blanc luifant & verdâtre ,
creux , lé g e r , & partagé dans fa longueur par quantité
de lignes parallèles , qui montent du bas en
haut comme des canelures. I l n’eft guères plus gros
qu’un tuyau de plume, & a quelque reflemblance.
à une dent de chien, '
Ce dentale' eft très-rare 3 V e f t pourquoi on lui
fubftitue ordinairement un autre petit coquillage
de diverfes couleurs , qui fe trouve fur la grève
parmi; le Table , quand-là mer eft retirée 3 mais qui
n’eft pas canellé comme le véritable dentalé / .quelquefois
même on fuppofe pour lui l’os de la tête
d’un poiffon de mer, blanc & dentellé tout autour ,
qui a un peu de la figure d’un cloporte.
D E N T E L L E ou P A S S E M E N T . Ouvrage
compofé de plufieurs fils d’or ou d’argent, fin ou
faux , de foie ou de lin , entrelaffés les uns dans
les autres , qui fe travaille, fur un oreiller avec des
fufeaux , en fuivant les points ou piqûres d’un de fi-'
fin ou patron , par le moyen de plufieurs épingles
, qui fe placent & déplacent à mefure qu’on
fait agir les fufeaux fur tefquels les fils font dévidés*