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mal prifes'3 & pour les meubles , habits neufs &
ouvrages de nienuiferie , pareillement neufs , il
puiffe apparoîtré qu’il ne les a pas fait lui - m ême,
ou fait faire par des ouvriers à lu i , mais qu’il
les a achetés des marchands tapiffiers maîtres
tailleurs & menuifîers, à qui feu-ls il appartient
de travailler en n e u f , de ces fortes d’ouvrages &
marcliandifes.
Les frippiers. peuvent toutefois faire eux-mêmes
, ou faire faire par leurs apprentifs , compagnons
ou autres , toutes fortes d’habits neufs d’étoffes
de laine , poil •&. foie pour hommes , pbur
femmes & petits, enfans, fans mefure certaine ,
pourvu que lefdits habits ne paffent pas le prix de
dix livres chacun.'
Ils ont pareillement permiflîon d’acheter , des
marchands merciers & drapiers , toutes fortes de
reftes de ferges., draps, paffemens, dentelles,
galons, &c. & de les revendre, pourvu que ces
reftes achetés ou vendus , n’excèdent pas cinq aunes
chacun;
FR IP PON N E S. Petites boîtes de fapin plates &
rondes , remplies de cette gelée de coin , que les
confifeurs appellent cotignac. Les meilleures f r ip -
ponnes de cette forte de confiture, viennent d’O rléans.
FRISE. T o ile de Hollande fort éftimée , qui a
pris fon nom de la province de F r ife , dans laquelle
elle fe fabrique.
F r is e . Eli auffi une étoffe de laine allez groffière,
propre pour l’h y v e r , frifée d’un côté , d’oû il y
a de l ’apparence qu’elle a pris fon nom.
I l y a des f r if e s croifées , & àes fr ife s non-croi-
iées. Les croifées viennent pour l’ordinaire d’Irlande
3 elles ont trois quarts de large fur vingt-
quatre à vingt-cinq aunes de longueur , mefure de
Paris. Les non-croifées, dont la largeur eft de
trois quarts & demi, & la longueur de vingt-quatre
. a vingt-cinq aunes, comme celles d’Irlande, le
tirent d’Angleterre.
- I l s’en fait de femblables en Languedoc, qui
font plus larges d’un demi-quart que celles d’Angleterre
, ayant une aune de large franche. De
toûres ces efpèces de f r i f e s , ce font les Angloifes
qui font les plus eftimées.
Les tarifs de France de 1664 , de 1667 , de
3687 & 1699 , font mention aux entrées de certaines
fortes àt-fr ifes d’Efpagne & de Flandre ; &
en co red ’autres fY ife s blanches appellées fr i f e s de coton, qui fe vendent à la gode : mais les unes
& les autres ne font plus- connues en. France , ce
qui fait juger qu’i l faut qu’elles s’y envoient fous
d’autres noms, ou bien que. la fabrique en foit
abfolümenr perdue.
• F R IS É , É E , Se dit des étoffes de laine qui ont
de la frifu ie, "fo it du côté de l’endroit, loir du
£Ôté de l’envers. Les draps noirs font fr i f é s par
l’envers , & les ratines par l’endroit.
On appelle , un drap d’or f r i f é , un drap d’argent
f r i f é , celui qui n’eft pas .uni du côté de f e a - {
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.droit, étantr fupérficiellement crépu & inégal. Les
Siflraps d’or & d’argent fr i f é s font eftimés le s plus
riches.
FR ISE T T E S . Petites étoffes, moitié coton , qui
fe font en Hollande. On les nomme aufti cotonnées.
FR ISO N . Efpèce de petite frife ou étoffe de laine
frifee , chaude & molette, qui fe fabrique en Angleterre
, propre à faire des cotillons ou jupons aux
femmes.
F r is o n . Efpèce de canetille frifée, que l’on fait
entrer dans les broderies, & même dans la fabrique
des étoffes d’or & d’argent.
F rison. Mefure de liquides dont on fe fert en
Normandie. L e fr ifo n tient deux p o ts , qui font
environ quatre pintes de Paris.
FRISU RE. Façon que l’on donne dans les manufactures
aux draps , aux ratines autres étoffes
de laine, pour y former de petits boutons ou à
1 endroit ou à l ’envers. Voye^ fr is er .
F R IT T E . ( Terme de verrerie. ) C ’eft Xécume
qui fe lève de deffus les pots ou creufets , dans
lefquels on met en fufion les matières propres à faire
le verre.
FR IZ E . Tl fe dit à Smime d’une mauvaife qua>-
lité de foie qui fe trouve affez fouvent parmi les
foies ardaffes. Il faut obferver dans le choix des
ardaffes, qu’il n’y ait point de fourfeures , c’eft-à-
dire , qu’elles ne foient point fourrées , & qu’il n’y
ait ni hnaftre , ni frire* .
FR O C . Efpèce d’étoffe-de laine croifée, a fiez
groftîère, qui fe fabrique en quelques villes de
France, particulièrement à Lizieux , Rernay, T a r -
douet, Fervaques, & aux environs.
Suivant l’article 23 du réglement général des
manufactures, du mois d’août 16651, les fr o c s doi-
vent avoir demi-aune de large étant fou lés , fur
vingt-quatre à vingt-cinq aunes de longueur, mefure
de Paris.
Plu fleurs abus s’étant depuis glifTés dans la fabrique
de ces^ fortes1 d’étoffes, qui les rendoient de très-
mauvaife qualité , il y a été pourvu par un arrêt
du confeil d’état, du 4 février 1 7 1 6 , en forme
de reglement, qui fixe en huit articles les efpèces
de fr o c s qu’il eft déformais permis de fabriquer 5 la
portée .des fils en chaîne , tant de ceux qui s’appellent
fr o c s en f o r t , que de ceux qu’onnomme fro c s
en fa ib le • les laines & couleurs qui doivent en faire
les liteaux ou lifieresj & enfin les matières qui font
permifes ou défendues dans la fabrique de ces
étoffés : renouvellant en outre les réglemens généraux
des manufactures de l’année i 66p ,& l ’arrêt
du confeil, du 7 avril 16513 , qui ordonnent aux
fabriquans de mettre fans abbréviation leur nom &
celui de leur demeure , faits à l’aiguille ou fur le
métier, au chef & premier bout de chaque pièce
defdites étoffes, avant d’être portées au foulon.
FROID . On dit, en termes de teinturier, donner
une couleur à f r o id , teindre i f r o id ÿ pour
dire, teindre fans feu & fans chaleur, ne point faire
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paffer les étoffes par un bain chaud. L e noir à f r o id
eft défendu par les réglemens.
FR OM AG E . Lait p ris & ca illé, féché, durci &
falé, propre pour manger.
. Il y a de tant de fortes de fr om a g e s , & dont les
noms font fl differens, qu’il feroit aflez difficile de les
Ïiouvoir rapporter toutes. On fe contentera de parer
ici de ceux qui font de quelque confldération
dans le négoce des marchands épiciers, & .qu’ ils
tirent, ou des pays étrangers> ou de quelques provinces
de France.
F R O M A G E S É T R A N G E R S .
I t a l i e .
De toutes les efpèces de from a g e s , celui d’Italie
eft le plus eftimé. I l vient en grofles meules ou
pains ronds, épais de cinq à fix pouces, que- quel-
ùes-uns nomment des p iè ce s . Ils font au poids
epuis $0 jufqu’à 90 livres.
Cette forte de fromage fe vend en France fous le
titre de fromage de Milan ou de Parmefan. Il n’ eft
néanmoins connu en Italie que fous le nom de
fromage de L c d i , capitale du Lodefan, petite
provincé de l ’état de M ilan , dont le territoire eft
fort fécond en pâturages, & ou il fe fabrique quantité
de ces fortes de fromages. Il s’en fait toutefois
ailleurs 3 mais parce que ceux de Lodi font les
meilleurs , cette ville leur a donné fon nom.
II. fe fait un négoce confidérable de cette efpèce
de fromage dans toute l’Europe ; & fur-tout en
France , où la eonfommation en eft affez grande.
Quelques-uns prétendent que les François lui ont
donne le nom de P a rm e fa n , à caufe d’une prin-
ceflè de Parme qui l ’avoit fait connoître en F rance,
Les bonnes qualités de cette forte de fromage
font d’être nouveau, d’une pâte jaune, ferrée & fans
yeux. On a voulu contrefaire le Parmefan en Normandie
3 mais l’on n’y a pas réuflï.
S u i s s e .
. L a Suifle fournit à la France quantité de gros
fromages , qui fe tirent de G rie r s, bourg du dio^-
cefe de Lofanne dans le canton de Fribourg 3 &
de Berne , capitale d’un autre canton du même
nom.
Quoique les fromages de Suifle foient d’une
même forme & d’une même pâte , cependant il
çft certain que le véritable Griers l’emporte toujours
fur le Berne , foit pour la qualité, foit aufli
pour le prix 3 ce qui fait que le dernier fe débite
pour l’ordinaire fous le nom du premier.
Ces fortes de fromages s’envoyent dans des
tonneaux par meules ou pains, que plufieurs appellent
auflt p iè c e , de même que les fromages d’Italie.
Les pièces font du poids depuis 35 jufqu’à 66
livres. Le s marques de leur bonté font d’ être nouveaux,
un peu élevés vers le milieu de leur forme
, que la pâte en foit jaune , qu’ils ayent de grands
y e u x , & qu’ils foient d’un bon fel.
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Il y a peu d’épiciers en F rance, pour ne pas
dire point du tou t, qui tirent leurs fromages directement
de Suiffe j ce font les marchands de cette
nation établie à L y o n , qui y en fon: des magafins
confidérables , pour les vendre enfuite aux com-
miflîonnaires Lyonnois, qui les envoyent aux marchands
de Paris & des autres villes du royaume, qui'
leur en. font la demande. .
En Franche-Comté, en Lorraine , en Savoye &
eh Dauphiné, l ’on contrefait lus fromages de Suiffe :
mais ces fortes de fromages contrefaits, quoique
pour l’ordinaire fabriqués par des Suilfes même ,
ne fe trouvent jamais u bons que ceux de Griers &
de Berne 5 ce qui provient peut-être du défaut de*
pâturages.
H O. L L A N D. E,
L a Hollande fournit à la France une quantité
prodigieufe de fromages, dont la forme eft à peu
près femblable à une boule de je u de quille , un peu
applattie des deux côtés 5 auffï les appelle-t-oa
quelquefois fromages en boulettes. Ils fe tirent
prefque tous d’Amfterdam & de Roter dam, par la
voie de Rouen.
I l y en a de deux efpèces , les uns à côte rouge ,
& les autres à côte blanche. Ceux à côte roug e,
qu’on eftime le p lus, à caufe de leur pâte qui eft
jaune , dure & ferrée, à peu près comme celle du
Parmefan, font en gros & en petits pains 5 les premiers
du poids de dix - huit à vingt livres, & les
autres de fix à fept livres chacun. Pour ce qui eft
de ceux à côte blanche, que l’on appelle p â t e
molle, à caufe qu’ils font pour l2ordinaire gras &
mollets , leur poids eft femblable aux petits pains à
côte rou g e , c’eft-à-dire de fix à fept livres.
Fromages dont on f a i t commerce en H o lla n d e ,
avec les droits d appréciation, & ceu x d ’entrée
& de fo r tie qu’i ls y payent.
Le s fromages de Hollande, en fortant pour
aller en France, payent 14 f. par 100 liv. pour
tous droits.
Tout fromage en entrant ne paye que deux
florins 3 & en fortant, comme les autres, Fuyant la
forte.
Les fromages de Hollande pour autres lieux
que la F rance, y compris le fromage plat qu’on
nomme Soetemelks - K a a s , le fromage verd 8c
le fromage de brebis, ne payent que cinq fols les
cent livres en fortant, & un demi-fou de plus pour
l ’Orifon.
Les fr om a g e s , dits K am te r -K a a s , dont les dl-
verfes fortes font , le fromage verd, le fromage
blanc de Le yden, celui de cumin du même lie u ,
& le fromage ron d, payent en fortant z fols 8
pennins par 100 l iv ., ou 3 fols quand c’eft pour
l ’Orifon.
Enfin , le fromage de Parme , vulgairement ap-
pellé P a rm e fa n , ou autres qui fe vendent fous cq
N n n ij