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auffi dans cette partie tner dù Bifcaie^ au couchant en
partie à la mer occidentale & en partie au Portugal ;
.& au nlidi en partie à la même mer & en partie à la-
Méditerranée. Son étendue eft de 8,5-00 milles quarrés
géométriques. Dans la plüpât't dès provinces Pair eft!
p u r & fée , & durant lés mbis^e juin, juillet & aëilt,
la chaleur eft hifuppqrtable de jèur , principalement I
■ dans le centre du pa ys4 malgré eela ,-lafràîaheur de
la nuit eft telle. ordinairement , que. les ^voyageurs
ont .peine à la.funporter.
Vers le nard St dans le s montagnes l’air eft beau-.;
coup .plus frais que y.efs le fou ,„.jSc il devient hu-i
mide a mefure qu on àpproefte de la mer. L r pluie j
;eft rare dans .-certains endroits , & il ne gèle jamais |
.aflézidrt en.hiver pour que la terre Ce durciffe. Le-
défaut de graduation entre la chàle.ur.& le froid eft:
. caufe que les: femences demeurent lôhg-tenips dans
le fein de là terre avant de fe produire au dehors.
\JEjpagne aurok comme autrefois plus de bled
qu’elle n’en a befoin, fi le manque de fleuves navigables
& de communication n’éçoit un obftacle au
transport des grains d’une province dans l’autre.
T elle eft là raîfon pourquoi telle province qui pourvoit
produire beaucoup de bled., n’èn cultive tout
.au plus que Ce qu’il lui faut pour elle-même 3 &
pourquoi ce lles , dont le fol h’èft pas fettilè , fontj
'obligées de faire venir de l ’étranger une bonne partie
des hîéds qü’on conforme. On trouve en Efpagne
'dans là plus grande àbondâùce les plus beaux fruits
" ii’ôn puîné v o ir , cbmme-pb’îrë s, pêchés , olives ,
gu e sy iàifîns , -è'aiïms de Cbilitïtkè , àrhahdes, mâr-
Vètis y citrons , orange , pommés de Grenade , &c.
L a Manche* & l ’Andàlbüfie proHùlfont dit fàffan en
tëlle abOftdaûèë , qii’ëllès eh pèuvènt fournir toute
l’Europe. Les prOvihëës eft il croît du vin , fon d és
deux Ceftilles, l ’A ragon , la Catalogué , V a len ce,
TAndafoufîe , la Navarre & la Galice. Les vins
(YjEfpàgne font de diverfes qualités & couleurs :
en en exporte en grande quantité, aùffi-bien que
des eàux-de-vië , de l’huile St des raifîns. jLes provinces
de Greaade & de Valence produisent la canne
à fucr e" y en'cultive du ris à Valence 8t dans laCa ta - I
logne , & -il y a furabondance de foie dans* ces trois
provinces, ainfi que dans plusieurs autres YEfpagné.
L e miel y éft. auffi fort abondant.. L a .culture du
chanvre St du lin ne fournit pas à j beaucoup près
au± befoin s de YEfpagné à cet égard. L e cHftrift
d’Alyàéschë y dans la province d’E c ija , produit du
coton. L ç royaume eft fi richement pourvu de fèj
dans les provinces méridionales & fur-tout le Jono
des côtes , qu’on eu pourroit exporter une quantité
confidérabîe- : on én cuit beaucoup, nbtamiHent' fur
les côtes d’Andaloufie & de Valence , & dans les
ifles de Majorque , d’Iyiea & de Formentera , limées
dans la mer Méditerranée ; la chaleur du folëil fait
l’office de celle du feu. Les plus fameufes iajines
font a Mata dans lé ’ rbyaumc de V alence è a Tvfça.
L ’efpèée dè fel qu’on tire de la K a li , qui brbîÿau
bord de la mer, eft appellée foude de bciTfvlté St
fop.de de boiprdine : ij. fert aux favonneries & aux
E SP
verreries j bn en, fait une fi grande quantité dans la
Murcie & dans une -partie de la Grenade , que la
feule ville d’Alicante a exporté dans Tefpace d’un
•3n 4,1 1 t# 6 o ife. de foude d eb am ü e , & 776,960 tfc.
de fonde de bourdine , fans compter une autre efpèce
-de fel.riieilleuT que le précédent -, appellé agitar-
a \&l y & q u i ne Croît quç d'ans les environs d’A litante.
On exporte.aum v,beaucoup de çé'tte foüde
d’Alméria , de V e r a -d e ^ T b r r e d e Lâs - Aguilas
d’Almazafri>n-, qe,Gàtthàgèhe , de Tortofa Si ’des
petites: ifles d’Alfaeqs* Les troupeaux de moutons
Ibnt très-nombreux en Efpagne , & . donnent la
meilleure laine qu’on connoiffè en Europe; nous durons
ocèafîbn d’en parler ailleurs.avec quelque détail*
On a établi en Efpagne depuis quelque témpis
diverfes manufactures & fabriques , -où Ion met en
oeuvre là foie * la laine , l’or & l’argënt; en Catà^
logne , à Valence & en A ragon , on a des manufactures
de coton.; près de la ville de Ronda , dans
l’Andaloufie., eft une Ferblanterie , & dahs plufîeurs
autres endroits on fabrique des armes , dés càpons 9
bombes , fu fîls , &c. ; mais tous ces établiffemens ne
fuffifent pojnt pour les befoins de l’étaf. ;
L e commerce que fait l’EJpagne avec l’étranger
ç-onfîfte , d’un côté , en marehândifês dès production?
du. royaume , & d’un autre -.côté , èn denrées
de 1*Amérique > mais avant de parler de ces mar*
chandifes & denrées, il eft convenable que nous
faffions connoître les principaux établiffemens des
Efpaghols daps Je Nouveau-Monde.
z . Les Efpagnols , qui furent les premiers
conqùérans dans cet émifphère , y font mieux établis
qu’aucune autre nation., tarit Hans le Continent que
dans les ifles. Dans le Continent ils pofledênt toute
l’Amérique méridicnale, a la réferVè du Bréfil fuf
l’océan feptencrional , qui appàrtieiît aux Portugais ,
& de quelques endroits V foit dê Chily , foit des
terres magellaniques , 'fait de l’ifth'më dé Darien ,
dont ils n oflt pu eneôrë'finimettre les natifs , qu’ils
appellent Indios Bradas. Les Efpagnols occupent
auffi la plus riche & la meilleure partie dé J*Amérique
feptehtrionale jufqu’à là Louifîane , St une
partie de la Floride * Les ifles quileur appartiennent
font, Cu b a, Pbrto-rieo , la Marguerite , lés Lncayes
& quelques autres de peu dè réputation , que les
Efpagnols vifîtent quelquefois , mais où ils n’bnt
pomc de colonies; Ils poffédôieht ei=»devaht la moitié
de l’iflè Hifpaniola , autrement Saint-Domingue i
dohe les' François occupoient déjà l’àutre moitié j
mais aùjouid’hui cette ifle appartient toute entièré
aux François. Voici les lieux les plus remarquables
des vaftes pofTeffiorts des E^>agnols en Amérique;
Mfxico ., ou Mexique , capitale de la Nouvelle- Efpagne, la plus grande & la plus belle du N ouveau-»
Continent, eft fîtuée furie bord du lac du même nom à environ '60 lieues delà 'Vera -Cruz, au nord, & à la
même diftance i peu près de la mer du fud; cfuoiqu’à
une auffi grande diftan'ee , la Verà-Cruz. fert de port
i M exico. Mexico eft la réfîdençe du vice roi St des
principaux
È $ P E S P Si
'princ’pa.tix officiels qu^erivbié ld cbnrf ■ êiEffifagfe
pour gouverner la NSubelîê1- Ë fp àlg h e ,’ ’ qùi criiri-
prend les goùvernemejis du Mexiqbe, du NoùVeau-
Mexiqùe', de Guàdalàtfârà & dè Gùatimàlà. Ces
goüverneme'ns font coriipofés. de divërFé's provinces ,
«ont les noms ferbient inutiles ici,:'. '
■ • t V eHa-Cr^uz ’( la |) , qdi :çft le 'p;oft dii Mexique-,
comme nous venons de l'e dire éft htuee an fond
dix gblfe 'du Mexique ; “par lés 19 dègrés de latitude
mord. C’eft la ville l a plus commerçante dé toute
l’Amérique Efpagnole. Indépendamment du trafic
■ qu’elle fait avec les Ifles & le Continent EFpagnol,
■ elle entretient un commerce dire#,avec Y Efpagne ,
loit par le moyen des.flottes qui y arrivent de Cadix ,
foit par les navires -de régi ftre qui partent de temps;
en temps de cette même ville , & qui apportent a
la Vera-Cnc{ toute forte de marchandifes d’Europe. ■
Les retours de cès nayires , en revenant de Vera-
Cru-^ à Cadix , cou liftent en or & argent, cochen
ille , cuirs, vanille , jalap , & quelques autres articles
de moindre eonféquence.
Santa-Fé eft la capitale du Nouveau-Mexique,
qui eft borné au nord par • Quivira , au fud par
l ’empire du- Mexique, à l’èft par la Louifîane, &
à l’oueft par la mer Vermeille’ ou le détroit de Californie
: ce gouvernement eft féparé du Canada St
•de la Floride par de .hautes montagnes. Les produirions
de ce pays font, à peu de chofe près ,le s
mêmes que celles du Mexique.
G u a t im â l a , ville de la nouvelle Efpagne a
un port nommé Porto Cavallo , fîtué au fond du
golfe de.Honduras. D e petits bâtimens’çonduifent les
marchandifes d’Efpagne jufqû’a une petite ville
bâtië au pied d’une montagne , d’o.ù', par un chemin
taillé-dans le roc , on les transporte fur des
mulets à Guàtimala ; c’eft auffi par cette voie
qu’arrivent à Port’o-Cavallo les marchandifes du pays
de Güatimàla, qui confîftent en o;r & argent, coche-
nille >. indigo, cuirs , falfepareilie , jâlàp , coton,
pa ftel & 4 eaume ,:i-quî éft une efpèeç d’huile de
pétrole.
■ Ma RacàÏbo eft une ville fîtüée fur lè bord occidental
d’un grand lac , qui porté ;lè meme nom &
qui éft au bout de la baie de Venezuela. Elle a un
port excellent d’où l’on expédie pour YEfpagné ,
■ du tab a c , du cacao , du fucre , de l’indigo'& des
cuirs verds. Maracaïbo eftl’entrepôt des marchandises
& le V io le t , ri'ëh^ en abondance proche de la baie-
&’ p o r tc le ribrh'dé l’endroit Joù il croît. Campêche
ne fournit pàs’ feulement à l ’Europe des bols de
têîfitfuirë , elle- y ’ ërivbie quantité de bois de char**
penté, du miel-j dé la cire , du fucre , de la caffe , de
la fàlfèpàreiile' & dès cuirs.. 'Gp a y &a ', ville principale de la côte :de Cara-
ques V ‘fait; uâ-- Commerce confidérabîe. de "cacao , de
•là meilîèufe- efpècej q u i’croiflè en1 .Amérique. .Ce
comfriérce avoir îëte fait c i - ’devant exclufiyemënt.paî
une compagnie privilégiée' ; mais il eft .permis à
préfent ( en 1781 ) à tout fiijet du Roi sYEfpagneidà
le faire'.
de Merida,_d*où viennent- l’dr, l’argent & les pierre- :
ries qu’on voit à Maracaïbo ; des produ«frions de la j
nouvelle Grenade & de la province de Venezuela,
d où cette ville reçoit le plus excellent càcao du
continent de l’Amérique Efpagnole , ainfi que le
meilleur tabac qui croît aux environs de G ib ra lta r ,
gros bourg fîtue fur le bord 'du lac , où les principaux
marchands Se Maracaïbo ont leurs terres. .
C a m p ê c h e , ou San-Fmtuïfco', ville de la nouvelle
E fp a g n e , dans-la prefqu^lle !d’Yucatan, fur la'cAfe orientale de la grande baie de Campêche , fait
un commerce confidérabîe en bois de teinture. Ce
bois., fi juftement èftin^é en Europe pour le poil
Commerce, Tome IL P a n . /,
V a n n a s , ville de la province jdë .Venezuela, eft
fort renommée par le bon tabac qui,croît dans fes
environs.
L à Havane , ou H a van a , eft la ville .principale'
de’ rifle- de Cuba, qui,après S. Domingue eft
la plus grande qu’on connoiflè dans la mer lepten-
trionale de l’Amérique , cette ifle ayant environ
400 lieues de tour , zoo â zy o de long 8c 3 5 à
-40 de' large. Les principales productions de l’ifle de
Cuba fon t,’ des -cuirs en p o il, du fucre , du tabac ,
du fü if , des confitures fèches j du gingembre, de
i a caffe , du niàftic, de l’aloës, de la falfepareilie.,
& beaucoup d’écaille de to’rtue. L a Havane eft le
port principal où l’on charge cés marchandifés pour
l’Europe : c’eft auffi dans; ce port , que les Efpagnols
regardent comme la c le f de toutes les Indes
Occidentales ; & l’étape générale dés marchandifés
de l’Amérique,, que touchent, ordinairement à leur
; retour les! navires qui font le commerce - du. Continent
& des: ifles de l’Amérique.. Efpagnole, avant
de déboüqùer le canal de Bahauia. Lés .autres villes
de l’ifle de Cuba fon t , Santiago de la V.ega , qui
en étoit autrefois là capitale , la Tr in id ad , Pu erto
de P aima { Puerto Efcoridido & Baracoà. . ;
Püerto-Riç o , ‘ où Portq.-B.ico , .eft la capitale
d’une ifle -dû même uomj. que les Efpagnols poffé-
dent dans la mer ;feptentrionale, 8c qui n-’a guère
que'30 à 3:5 lieues de long fur zo de large. L e
principal Commercé, qu’ori y fait confifte en fucre ,
gingembre, cùirs;'de boeuf & de vache , coton filé
ou en poil caflé', maftic, gayac , f e l , oranges &
autres fruits. Les - habitansrae P o r (o -R ico font un
grand commerce avec les ifles Danoifés de S. T h o mas
, Sainte C roix & S. Jean, ainfi q.u’avec d’autres
peuples Européens qui ont des établiflèmens vers
cette partie du nouveau-monde.
L a Marguerite, ou la. Margarita, eft.une ifle
Efpagnole-fituée proche la 'côte de l’Amérique fep-
tentrionale ", à i 1 dégrés dé latitude nord. Elle étoit
autrefois fameufe par la pêche de perles qui s’y
faifoit , mais depuis le milieu du dix-feptiémé fiècle,
cette pêche éft fort diminuée. Lorfqu’elle foutenoit
encore fà première? réputation, il s y pêchoit année
'
-commune , pç>ur près de-106^000 -ducats de perles j
:qui éto.ient portées' à Carthagène pour y être percées
■ St enfuite tranfportéçs en Efpagne.
C arïhagène, ville fituée.fur la mer du nord , 4
l i