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, ne peut imaginer combien eft confîdérable le négoce j
^ue les marchands merciers de cette ville en font & I
pour quelles Tommes ils en débitent , Toit dans I
cette capitale même, Toit par les envois qu’ils ont
coutume d’en faire dans les provinces &.dans les. pays
étrangers.
L a plupart du .fil de léton , dont on fait les éping
le s de France, vient de Stockplm, d’où les mar-
enancjs. dp Paris en tirent quantité de divers échantillons
, propres à plaideurs fortes d’ouvrages.
Le s plus défiés de ces létons s’emploient par les
épingliers, particulièrement par ceux de R eug le,
qui font au moins au nombre de cinq cens ouvriers ,
tous les habitans de cette petite ville n’étant guères
occupés qu’à, faire des épingles & en vendre.
Làconlommatiôn de ce fil à épingles eft fi grande ,
qu’il s’en débite à Paris feul poux plus de cinquante
mille écus par an. Voye^ le t o n .
I l n’y a guères de marchandifes qui fe vendent
moins cher que les épingles ; & cependant il n’y
en a point qui paffent par plus de mains, avant que
de pouvoir1 être mifes en vente. L ’on compte juf-
qu’à plus de vingt-cinq ouvriers , qui y travaillent
fucceifivement ', depuis que le fil de léton a été
tiré à la filière , jufqu’à ce que 1 épingle fait attachée
au papier.
L e s épingles pour la vente en gros fe débitent
au fixain, c efi-Ù-dire , en paquet de fix milliers ,
chaque millier de dix cens.
L e papier ofl on les piq u e , de la manière qu’on
le dira dans la fuite, s’appelle p a p ie r à épingles, ,
& fe fabrique dans quelques moulins de Normandie
& du. pays du Maine. J^oye\ Varticle du p a p i e r .
Pour piquer les épingles x ou plutôt pour faire
les trous dans les papiers ou on les p iq u e , on. fe
fert d’un inftrument d’acier fait en manière de peigne,
dont les dents, de la grofleur & de la diftance convenables
aux divers numéros des épingles , font
é'un feul coup de marteau qu’on donne defîiis, tous
les trous, néceflgires ppur chaque quarteron.
Le s milliers font divifes en demi-milliers par un
efpace a ffe z la ig e , qui les fépare dans toute la longueur
du papier. Chaque demi-millier eft , pour
ainft dire , fufidivifé par des rangées de cinquante
chacune., qui le font elles-mêmes au milieu par un
petit vuide., qui les partage en deux quarterons, qui
quelquefois font de vingt-cinq épingles & quelque-
fois feulement de vjngt j cette différence néanmoins j
s e diminuant point le millier , qui toujours eft entier
; les cinq épingles ôtées fur chaque quarteron •
le remplaçant, par quelques rangées qu’on ajoute au ;
ifital.
Cette diftlnéfion d|e vingt-cinq & dç vingt au !
quarteron, n’eft proprement que pour le débit j
celles de virjgt paflànc pour épingles d’Angleterre,
qupiqu’auffi-bien que celles de vingt-cinq., elles fe ».
raflent en France.
. Pour diftinguer les groflèurs des épingles , on f
les compte par numéros : les plus petites , qui font !
les çamjons, s’appellent numéj-qs. 3 , 5 . Depuis. ;
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| les camions chaque grofleur s’eftime' par un feul
| numéro, jufqu’aux numéros 6 , 7 , 8 , &c. mais de-
I puis le quatorzième on ne compte plus que de deux
en deux , c’eft-à-dire, numéros 16 , 18 & 2,0 , qui eft
celui des plus greffes épingles.
Cette manière d’eftimer la grofleur & longueur
des épingles par numéro , qui s’obferye aufli pour
pivifiçurs autres fortes de marchandifes , eft très-
commode & crès-abrégée ; faffifant, fans entrer dans
un plus grand détail fur leur mefure , qu’il, feroit
même très-difficile de déterminer , de mander aux
ouvriers, ou marchands , d’envoyer tant de fixains
d’un .tel numéro , tant d’un autre ; ce qui fert aufli
a drefler plus aifément^la faélure des envbis.
Les paquets d’épingles font marqués d’une empreinte
, ou marque rouge , fur le- papier de chaque
demi-millier, & chaque ouvrier a fa marque différente.
Les deux demi-milliets font joints enfomble
par une bande de papier , large d’environ deux
doigts, qui les entoure par le m ilieu, & qui eft attachée
par une épingle , qui eft comme l’échantillon
du numéro. f
Sur un autre p apier, qui enveloppe le fîxain entier
, c’eft-à-dire , les douze demi-milliers, il eft
encore marqué en rouge l’enfeigne de l’ouvrier. A u
bas de cette .empreinte , qui eft d’environ trois pouces
en quarré , plus longue que large , eft le nom
de celui qui les a fabriquées.
Les ouvrages de Paris , ou qui pafîent pour en
être , font ordinairement marqués des armes de la
reine régnante, ou de quelque princefîè : mais toujours
cette enfeigne eft fauflè ; les ouvriers & les
marchands., quoique contre les ftatuts & réglemens
‘.de l’épinglerie , envoyant leurs papiers tout imprimés
aux épingliers de provinces.
Outre les épingles blanches , dont on vient de
1 p a rler , ori fait des épingles noires , moyennes &
| fines, depuis numéro 4 jufqu’au numéro 10.
! L ’ on fabrique aufli quantité de greffes épingles
' de léton de différentes longueurs ; les unes à tête,
de même métal ; les autres à tête d’émail. Elles
fervent pour faire des dentelles & guipures fur
| l ’oreiller.
« Les épingles déroutes fabriques payoient autre-
» fois en France les droits d’entrée & de fortie fur
; » le pied de mercerie j fçavoir 3 1. le cent pefant
j » de fortie, & 41. d’entrée aufli le cent pefant ; mais
• » par l ’arrêt du 3 juillet 1692 , les épingles de
; » fabrique étrangère payent les droits d’entrée fur
! » le pied de 20 1. le cent pefant ; & celles de fabri-
» que Françoife , les droits d,e fortie , feulement à
» raifbn de 2 1. quand elles font deftinées & décla-
» rées pour l’étranger. «
É P IN G L IE R . Ouvrier fait des épingles , ou
le marchand qui les vend,
É P IN O CH E . C ’eft le nom que l’on donne chez
les marchands épiciers & droguiftes, au café de la
meilleure qualité.
É P ITH YM E . Les marchands droguiftes vendent
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ieax fortes S épithyme ; Vépithymi Cànê lv, & j
Vépithyme deVetiife : le premier a de longs filamens
de Couleur brune; le fécond en a de petits & frifes ,
tous deux font, .d.*une odeur aromatique j mais celle
de Y épithyme de V enife, eft beaucoup, plus..forte»
Il y en a une troifîéme efpèce, que les herbo-
riftes qui le vendent, nomment épithyme_ de p a y s i
mais il n’a ni g.ôi1c, ni odeur, ni vertu.
: Cette < plante doit fe choifir nouvelle , odorante ,
& point brifée : on la croit propre pour fortifier Imparties
; pour empêcher les obftruétions des vifee-
res , &c.
« L 'épithyme paie1 en France les droits d’entrée
» fur le pied de 50 f. du cent pefant, conformé-.
» ment au tarif de 1664. Et à la douane de Lyon ,
» dans le tarif de laquelle il eft appelle épithimy ,
» z f. 6 d. du quintal d’ancienne taxation , & 13 f.
» de nouvelle réapréciation.
» Cette drogue n’eft point employée dans le tarif
» de i68ç au nombre de celles qui doivent payer
» '20 pour cent de leur valeur : mais il y a appa-
» rence qu’elle y eft fous-entendue, comme venait
» des états du grand foigneur ».
É P O N G E . Efpèce de fa n g u s , ou champignon
marin, qu’on trouve attaché aux rochers fur le bord
de la mer. '
Les anciens en diftinguoient de deux efpèces ;
les éponges mâles & les éponges femelles. Les modernes
fe contentent d’une feule efpèce ; mais qui
font ou greffes , ou fines. .L a plupart viennent de la
Méditerranée ; il en vient néanmoins en allez grande
quantité de l’ille dé N ica r ie, fituée fur les côtes.
di’Afîe.
On dit que les meilleurs plongeurs , où pêcheurs
d’éponges de cette if le , trouvent plus facilement
femme que les autres, cette pêche étant une épreuve
pour mériter la préférence dans les bonnes grâces
des jeunes filles à marier, qui viennent fur - le bord
de la mer être les- témoins de l’adrefle des concur-
rens , & qui en deviennent enfuite la récompenfç.
Les François'tirent les éponges du Levant ; les
plus petites, quifont les plus fines & les plus efti-
Hiées, viennent de Conftantinople., & les plus g rof:
fes font envoyées de ^Barbarie, particulièrement de
Tunis & d’A lg e r ; elles viennent en France ordinairement
par la voie de Marfeille.
: Les éponges fines doivent être blondes , légères ,
&- avoir leurs trous très-ferrés'. Y '
A l’égard des groffes, plus elles approchent de
la qualité des fines-, plus ellesgfent bonnes.
L ’on trouve dans les groffes éponges une forte
de pierres j qu’on nomme cyfihoelithres , qu’on
croit propres pour les vers des jeunes enfans, broyées
& prifes en poudre; pour leur ch oix, il finit- s’en
fier à quelques marchands éjpiciers-droguiftes de
confcience , qui les ayent tirées eux-mêmes des
‘éponges.
«.Les droits d’entrée , qui fe paient en France
pour- les épongeas de - toutes fortes, fQnt-de-50-ft
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n je cent pefem-; & c,eux de fortie de'10 f. confot-
ù mément au .tarif: de 1664.
; » Outre , les droits d’entrée, marqués Gi-deflus, les
» éponges, dy. Levant paient encore 20 pour cent
» d.e lepr valeur, . fuivam l ’arrêt du. 15 aoiitr 16.8 5 , ;
» comme étant du nombre- des marchandifes, qui.
» (e tirent du grand'feigneur & de Barbarie » ^ ' Les- éponges, pyrotechniques , ou faciles à s’en-
flamer ,. ne font autre chofé que la mèche d’Aller
rqagn.e > OU amadoua Ufoy&Q
E PO U S S E T T E . PetiteM o f l i , ou vergette ^ qui
fert à ôter la pouffière de deflus les meubles & les.
habits,
« Les époujfettes paient en France les droits d’enr
> t ré e & de fortie fur le pied de mercerie, c’eft-à-
» dire , 10 îiv. du cent pefant pour l’entrée , & 2 liv.
», pour la fortie, quand, elles font déclarées pour aller
» à l’étranger , le tout conformément a 1 arrêt du,
» 3 juillet 1692 ».
É P R O U V E T T E . C’eft une efpèce de jauge ,
dont les commis1 des aides fe. fervent dans les vihfes
qu’ils.font chez les marchands, de vins & cabaretiers,
ipour connoître ce qui refte de vin dans une futaille
ien vuidangei.
Ççtte. éprouvette eft ordinairement une petite chaînette
de fer , dont un des bouts.eft appelant! par un..
peu-de plomb; on la fait- entrer par le bondon dé
la pièce j & lorfqu’on font le fond , on la retire ,
le commis évaluant la liqueur fur la partie de la.
ch aîne , qu’il en fort humedée.
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ÉQUAJUSTAGE . Terme-d'exploitation & de-
j marchandïfe dp bois. On appelle bois d’éqmrij-\
fage^ celui qui eft équa-ri, c’eft-à-dire, qui a quatre
ano-les écraux. I l fe dit des poutres , des folives , des.
poteaux & autres telles fortes de bois de charpente*
C’eft fur Yéqvarijftige que fe mefurent l’épaif-.
feur 8ç la. largeuç. des bois ; ainft, on die-, cette
poutre a dix-huit pou.ces fur feize d’équarijjage.
EQ UE -M AR IN E , en latin aqua-mqriha. Efpèce
de pierre précieufe. qui a du rapport .au c r ifta l, Sç
qu’on appelle, plus o r dinair emçnr beril.
ÉQUIPAGE» C ’eft tout ce qui fert à conduire
les charrettes, chariots, & autres voitures par terre ;
ce qui comprend les chevaux ,., leurs Telles, traits
& attelage. Il fe dit aufli.. dés, chevaux, mulets
; autres animaux de charge, des meflagers & voitu-»
riers.
; Les chevaux & équipages des voituriers & au-,,
;tres perfonnes- qui veulent faire entrer ou for.tir des
marchandifes en. fraude des droits du r o i , ou de celles
qui font cenfees de contrebande, font fujets à
confifcation., par les ordonnances du ro i pour , les
cinq..groffes formes, les aides.& gabelles;.
E q u ip a g e . On appelle ainfi, en'termes,de ma»
rine , les. officiers, foldats-:, matelots., moufles &
garçons, qui fervent fur un vaifleau , qui le mon-
; tent. I l fe die aufli des armes., viéluailles, marchanr