
5 ° ^ G R E
. G R A T IO L A . Efpèce de f e n é François. Voyer
ci-diffus G r a t i a BEI.
G R A T T E R O N . Eft une pla n te fauvage & potagère.
Son jus pris en breuvage eft fîngulier , félon
Diofcoride , aux morfures des viperes & des
araignées phalanges. Son eau diftiliée eft merveil-
leufe pour la pleuréfîè & points de côté , la dvffen-
terie , 1a jauniffe, &c. Cette herbe eft dû négoce
des herboriftes.
• G R A V E L É E , autrement CENJDRE G R A V E -
L E E . Drogue, propre à la teinture , du nombre
de celles que Ton appelle non colorantes ; parce
que fans donner aucune couleur aux étoffés, elles ne
font cjtie les préparer à en recevoir une , étant employée
dans les bains ou bouillons.
.. Pour etre bonne , elle doit être en pierre , nouvelle
faite , d'un blanc verdâtre, & d’un goïît falé
& amer. Celle.- qu’on fait venir de Bourgogne eft
incomparablement meilleure que celle que font les
vinaigriers de Paris , parce qu’elle n’eft faite qu’avec
de -bonne lie. Il en vient aufll de L y o n , qui eft
fort eftimée.
L on apporte de Pologne , fur-tout de Dantzick ,
& quelquefois de Mofcovie, une efpèce de cendre
gravelée , que l'on nomme p c ta ffe ou vedaffe ,
dont les teinturiers fe fervent aux mêmes ufages que
de celles de France : en effet, au nom p rè s , c’eft
precifément la même chofe ; à moins peut-être que
1 éloignement des pays d’où elle vient, n'y ajoute
quelque prix , comme il n’eft que trop ordinaire, ,
De la gravelée préparée par la chymie on fait
un £el qui a les mêmes vertus que le fel de tartre ,
à la réferve qu’il eft plus corrofif. On en compofe
aufti les pierres que l’on appelle pierre à cautère,
foit les communes , foit celles qu’on nomme cautères
de velours, à caufe qu’elles opèrent doucement.
Il s'en peut encore tirer une huile dont les
verras font affez femblables à celles de l’huile de
tartre.
GRECS. On nomme ainfî dans le commerce des
peintres & doreurs du pont Notre-Dame & du quai
de Gêvres , certaines bordures d’une grandeur déterminée
qui fervent à encadrer des eftampes. Elles
portent 8 pouces 4 lignes de haut, fur 6 pouces 4
lignes de largeur.
G R È G E , G R E S S E , ou G R A IZ E . L a foie grège,
qu'on appelle aufîï fo ie en mataffe , eft de la foie
telle qu'elle eft tirée de deffus les cocons , fans avoir
encore reçu aucun apprêt; ce qui la diftingue de la
foie ouvrée.
G R E L O T . Les fils qu'on appelle f i l s au g relot
fe tirent de Dorpt en Hollande. Ils font blancs &
plats , & fervent pour broder à l'aiguille des mouf-
lelines , des linons .& des batiftes.
G r e l o t . Petite boule creufe d'argent o.u de
cuivre , où on enferme quelque petit corps dur &
£>lide , qui étant agité , fait l'office d’une petite
fonnetre. Les tambours de bafques font entourés de
gre lots.
G R EN A D E . C'eft une forte de linge ouvré qui
G R E
fe fait à Caen & en quelques endroits des environs
de cette ville de baffe Normandie.
G r e n a d e . Eft encore la fo ie la plus eftimée
pour la couture, les franges & autres fortes d’ouvrages.
G R EN A D IL L E . Efpèce à*ébène rouge qui a
beaucoup de veines.
G R EN A IL L E . Métal réduit en menus grains.
L a grenaille des métaux fe fait en les jettant
dans de 1 eau froide quand ils font fondus. Les mé-
taux qui fe réduifent en grenaille , font l’o r , l'argent
& le cuivre. On le fait aufll de l'étain , mais
rarement. Cette façon fe donne pour les épurer.
On appelle rocher de grenaille , en termes de
monnoie , les grains des métaux qui s’amaflènt eu
une mafle au fond du baquet plein d'eau , où on les
verfe quand ils font en bain. |
Ce qu’on nomme grenailles creufes & concaves,
font les grains les plus menus du métal réduit1 en
grenaille.
G r e n a il l e . Se d it aufll de la cire que l’on réduit
en grains par le moyen du greloué , pour la
mettre en état d’être blanchie.
G R E N A T . Pierre précieufe fort rouge , >aflèz
fembiable pour la couleur aux grains d’une grenade.
Il y a des grenats orientaux & d'autres occidentaux.
Les orientaux viennent de divers endroits
des grandes Indes ; & les occidentaux , d'Efpagne ,
de Bohème & de Siléfîe.
Ceux d’Orient font de trois efpèces , qui ne fe
diftinguent que par la couleur : les Uns font d'un
rouge brun , & comme de fang noir & épaiflî ; de
ceux-là il y en a de la groffeur d’un oeuf de poule:
les autres font prefque de la couleur du hyacinthe ,
avec qui on lès confondroit, s’ils n’étoient plus
rouges ; ce font ceux - là qu’011 nomme grenats
fur ion s , & qui font fort eftimés : les troifiémes
mêlant le violet avec le rouge font appellés par les
Italiens, rubini délia roc ha.
Les grenats d’occident font aufli de divers rouges
, fuivant les lieux où ils fe trouvent. En Efpa-
gne ils imitent la couleur du grain de grenade :
ceux de Bohème ont un rouge en quelque forte
do ré, & qui éclate comme un charbon ardent :
ceux de Siléfîe font plus obfcurs, & rarement entièrement
tranfparens. De tous les grenats, occidentaux
les Bohémiens ont la préférence ; quelques
auteurs même la leur donnent fur les orientaux.
Ils fe trouvent allez près de Prague , non
pas dans des mines particulières,' mais les payfans
les recueillent dans les champs parmi _le fable &
les cailloux.
G r e n a t . On appelle aufli grenat dans le commerce
dés drogues & de l'épicerie , l ’écorce des citrons
qu'on a étrairite pour en tirer le jus.
G RENÉ , GREN1ÎE. On appelle fe l gréai
celui qui eft réduit eh crains; C ’eft une des bonnes
qualités du fel d'être bien gréné$ plus le grain eft
gros, plus le fel eft eftime.
G R EN E T IS . ( Terme de monnoie. ) Il fe dit
G R E
d’un petit Cordon en forme de grain d'orge, qui
régne tout autour des efpèces fur la fuperncie , &
qui dans fon contour enferme les effigies , ou les
édifions & leurs légendes. On l ’apelle quelquefois
un chapelet | mais il y a de la différence entre ces
deux ornemens , les grenetis étant faits de grains
un pèu longuets, & le chapelet de grains ronds : ceder-
niér -fe trouve fur quelques médailles anciennes &
modernes , mais point du tout furnosmonuoies. On
met aufli un grenetis aux jettons.,
GRENIER , GREN IÈRE . Marchand ou marchande
qui fait négoce en détail de grains, de
graines.
G r e n ie r . Lieu où l’on garde , où l’on ferre les
grains après qu’ils ont été battus. Il fe dit aufll des
lieux où on enferme , ou met à couvert le foin,
la paille & autres femblables marchandifes.
G r e n ie r . Se dit pareillement chez les marchands
grainiers oc grainières, d’une efpèce de long coffre
ou huche de bois fouvent fans couvercle , ayant
plufieurs réparations en dedans , afin que les diffé-
rens grains que- l’on y m et ne puiflent fe mêler les
uns avec les autres.
E m b a r q u e r en g r e n ie r . ( Terme de com~
merce de mer. ) Il fîgnine embarquer des marchandifes
dans un bâtiment fans qu’elles foiênt
emballées : aihfl l’on d i t , 1embarquer du poivre e?i
grenier, quand le poivre n’eft point dans des facs ,
& qu’on le met en mafle dans le fond de calle du
vaifleau , ou dans quelque aut-re endroit fée deftiné
à cet ufage.
L a plupart des grains qui arrivent à Paris par la
rivière, entr’autres les bleds 8c les avoines, sem- \
bàrquent en grenier : il en arrive néanmoins de
Champagne quantité en -facs.
On dit en proverbe, d’une m; xhandife qui eft
de bonne garde & dont le débit eft avantageux ,
que c’eft du bled en grenier.
G r e n ie r a s e l . C’eft un magafïn ou dépôt où
fon conferve les fels de la ferme des gabelles. L ’on
fait ordinairement deux mafles de fe l, quelque-fois
trois.-, comme dans celui de Paris , afin de laifler
aux nouveaux fels le temps de fe gabeller , ce qui
fe fait en deux ans : plus la mafle eft ancienne ,
plus le fel eft bien gabelle ; l’on n’entame jamais
' une nouvelle mafle que la première ne foit tout-à<*
fait débitée.
. G r e n ie r a s e l . C ’ eft encore la jurifdiétion où
fe jugent en premières inftances les contraventions
fur le fait du fel ; les officiers des greniers à f e l en
connoifïènt définitivement au-deffous d’un quart de
nunot j àu-deffiis elles peuvent être portées par appel
à la cour des aides.’
G R E V E . C’eft une des places publiques de la
ville de Paris. On appelle aufli de ce nom tout le
rivage de la rivière de Seine qui èft aü pied de
cette place & qui remonte le long du quai jufqu’à
la place aux veaux.
\ Cetté grève ou rivage eft une étape pour les
yms & les bleds qui arrivent au.port die-la grève»
G R I ; c j
‘C ’eft auflî où les femmes des garçons de pelle
font le regrat ou petit négoce des fonds de bateaux
de charbons que leurs maris reçoivent des marchands "
pour le paiement de leurs peines & falaires.
G R IBARNES. Grands bateaux dont on fe ferc
fur la rivière de Somme , depuis Saint-Vallery juf-
qu’à Amiens. C’eft fur ces bâtimens qu’on envoie
dans cette dernière ville les marchandifes qui viennent
par mer à Saint-Vallety ; foit qu’elles y viennent
des ports de France , foit que les A n g lo is , les
Hollandois, les Hambourgeois & les Suédois les y
ayent amenées fur leurs vaifleaux.
G R IE R S , que quelques-uns écrivent & prononcent
g r u i è r e . Sorte de fromage qui vient de
Suiffè.
G R 1F , ou G R IV E . Monnoie de compte dont on
fe fert en Mofcovie. L e g r i f vaut dix copeçs , & il
faut dix g r i f s pour un rouble. P'oy. l a t a b l e d e s
m o n n o ie s .
G R IF FE . ( Terme de commerce d’ é ta in .) On
appelle griffes , des marques en façon de pâtes
d’oye que les eflàyeurs d’étain de la ville de Rouen
font aux faumons de ce métal qui viennent d’Angleterre
, pour en faire connoître la qualité & la
finefle. L ’étain le plus épuré n’a point de griffe ,
mais feulement un agneau pafchal : les étains moins
fins fe marquent à une , deux , ou trois g r iffe s ,
fuivant le plus ou le moins de bonté.
G r i f f e d ’o u r s . C ’eft une forte de védaffe ou
cendre graveilée , qui fe tire de Conifberg.
G R IL L E . Sorte de laine qui vient d’Efpagne.
C’eft une efpèce de prime ou de mère-laine , qui
eft fort eftimée. On la compare à la pille des
Chartreux , même à la pille des Jéfuites , qui font
les laines les .plus fines que l’on tire de Caftille &
d’Arragon.
G R IL L E S . On nomme à Gènes Compagnie
des grilles , une affociation de marchands pour la
traitte des nègres.
G R IM E LIN . Petite monnoie d’argent d’un titre
affez bas , qui fe fabrique & qui a cours à T ripo li
de Barbarie.
G r im e l in . Celui qui fait un commerce de peu
de conféquence.
G R IM E LIN A G E . Petit gain que l ’on fait dans
un trafic , ou dans une affaire.
G R IME LIN ER . Gagner peu dans un négoce , fe
contenter d’un petit profit.
G R IPELLER . ( Terme de manufacture.) Il fe
dit des étoffes.de foie qui ne font pas bien unies,
pour avoir été trop-tôt déroulées de deffus l ’enfuble.
Quand une pièce d’étoffe de foie eft achevée fur
le métier, il faut la laifler un temps fuffifam fur
l’enfuble, pour la rendre plus unie , & empêcher
qu’elle ne fe g n p elle,
GRIS , GRISE. Couleur qui eft mêlée de blanc
& de noir.
L e g r if chez les teinturiers , eft la nuance du
noir , depuis la plus baffe couleur qui eft le g r is
I blanc , jufqu'à la plus haute qui eft le g r is noir.
Sss ij
il i l