
A rc.^ chon. ,On appelle ainfi- un grand ha (fin
qui eft far la côte de Medoç , dont rentrée éft â
dix huit lieues de la rivière fte Bordeaux & à viiio-t
è celle de B.aypuu.e ; ç.e j>ajfin z enyis on hui(t lj.e,u,es
de circonférence, & eft entouré de pluiîeurs villa-
8 g * d w 1? principal cel»i q.uW nomme Ig
U u d f Bac/i. L a plupart des habitans 4e çps v il,
lages font des pécheurs; Jes .autres font unaJTez bon
commerça du bray , de la raifine & d e s e iw lW
q-.uls tuent dps Lande? od ces denréesTe i« u e i£
len t , Sc qui n’en font pas fort éloignées.
L ’entrée du baffin nefr .b.ornje quc’Donr des |bar-
ques de cinquante ronn.e.aux., enporc h i f e l i e facile
que dans l e t é , la difficulté étant plus mande en
ljj'.yer.
C o ttkas, Bourg .de Guienne, .célèbre par la
batailk qjii y fut donnée en 1*87., .dans laquelle
Kenrr l y défit entièrement l’armée des ligueurs
, M &W*rg eft f«.ué à doux lieues de Libourne
a p a ja t o S é de la Gp.éebauffée de Bordeamt . f u r
la riyiere de LiSe , qui fe décharge dans S Dot-
dpgue. ' ,
Les fermiers dn roi y entretiennent un bureau de
çonlery.e pour Celui de Libourne, avec un feul
uomiuis. I l fett pour toutes les- marchandifes nui
viennent par terre deX a im on ge , de l’Angpumois
& du Périgord, pour lefqnejles les voituriers font
tenus d’y prendre de? acquits à caution , dont ils ne
paient auciuis dfoits à ce bureau, quand les mar»
çhandües font déclarées pour Bordeaux, où le s vo i-
t^riers ont foin de les acquitter.
Bo ukg. V ille de Guienne, fituée fur }a Pordo-
gn e , a un quart de lieue du bec d'Aipbe z, entre
Blaye & Libourne. 1! y vient quelques vaiffeaux &
aflez bon nombre de barques, qui y enlèvent les
vrps qui font allez bons, mais moins que eeux de
Bordeaux. Il y en a de blancs & de tonnes.
Il y a d Bou rg un bureau des fermes du.roi qui
ne peut guère* être regardé que 'comme un bureau
de çonlerve, produifant 3 peine au fermier dissent
a pî^huit mille frênes année .commune , qui proviennent
pour Ja plus grande partie des vins ducrû
dp pays-, qui en font prefque tout le commerce;
& qpi le chargent ordinairement pour la Bretagne
n y en allant que très-peu à l ’étranger.
Ppur la régie 4e ce bureau, il n y a que trois-
eippipye? ou commis; fçavpir, un receveur, un
contrôleur & un garde.
Lps droits qui fe jèvem à Bou rg, font les memes
que çeijxde Bordeaux5 ç’eft^Udire, le convoi, la
comptablie & le courtage, à la réferve que ceux
eje lagrande & 4e la petite coutume , qui font ceux
qe la comptablie, fe perçoivent; fçavoir, ; pour s à
1 eatree pour le pçrniptp dhip François, & :7 £ pour
o à 1 entrée pour le compte de l’étranger.
L ç SKbo»rgeois font exempts de la grande cou-
a feutrée «ilifljùe, & ne paient que ceux
de Ja petite coutume, qui eft' i pont | de l ’uftima»
tiqq des fllarphandifes , lqrfqu’àls chargent pour Je w
compte le vin de leur cru ; ■ &£ quand iis çl^rgci^ »
dautrés-vins^ ils ne paient .que dix fols à la coma,
ta o j e , avec les deux fols pour livre de contrôle : &
au lurplus paient les droits dûs au convoi & au
Courtage, dont perfonne n’eft exempt.
L e droit de 5 o f. par tonneau, qui eft du parle?
yameaux etrangers, ne fe paye point,à B o u r g , niais
a B ia y e , le receveur de ce dernier bu r.eau y envoyant
un de les vifite.urs d'ilfue pour les jauger; &
les maître? defdits vailfeaux venant enfûite l Blaye
en payer les droits.. .Le receveur du bureau de B o u r g .
«eut fept regiftr.es,.& le contrôleur, feulement trois]
Je premier, eft celui des déclarations ; le fécond ,
Iprt ,a la recette du convoi à .la c^gftfon ; le trpi-
heme, a la recette de la comptablie ; le quatrième ,
a celle du courtage; le cinquième, a ç.elle des
nouveaux droits ; le f ix ié p ie p o u r les .acquits à
caution; & le feptiéme & dernier , pourleç faifîes,
i ^AST-I^,tON* Petite ville de Guienne , fîtuée fur
la Dordogne, à trois lieues au-deiTus de Iyibourne,
• jS/ • •rtt^Crs ûu roi v ont un bureau de conferve
qm depeqd de celui de Libourne , & qui n.e 1ère
gueres qu i recevoir les foumidions des nTarchan.d?
qui font defeendre des marchandifes du haut pays
par cette rivière pour Libourne , Blay.e ? & Bpr-
deaiix. J] ne s’y fait aucune recette que celle des
acquit? à caution qui fe prennent audit Pureau» I l
y a .cependant pour fa régie un receveur Sf deux
^rd es .
C O M M E R C E D U L I M O S I N ,
E T P E l ’ A s G O ü M O I S *
Ces deux provinces , qui ne .compofent qu’une
meme généralité, ne fe reffèmblent guères pour Ja
féçondûe £ç pour l’abondance çfes çhofes néçeiîaires
1 la vie ou propres an négoce.
L ’Angqumois produit quantité de hled.s , de y ins
& de toute forte d excellens fruits. L e j^ijjioJîn au
; contraire eft froid & ftérile : il n’y a des vins quç
dans quelques cantons, encore a fie? mauvais ; du
froment preique nujle part; & le ftigie , l’orge
ÔC Igs châtaignes fervent le plus communément â
faire le pain dont Ce nourriffent les habitans.
L ’une & l’autre province a u» grand nombre dç
moulins a papier, dont la fabrique eft fort eftimée.
f*e papier de l’Angoiimois, au moins celui qui eft
j >ropre pour l’impreflion, eft prefque tout pour la
Hollande ; & c’eft pour cela qu’il n’y en a guèfçs de
cette force où les manufaéluriers ne metfepe les ar-
rji^s d Amfterdam ; il s’en fait auftî quejquçs envois
à Paris. I l eft à remarquer que les Hollandois
après bien dès foins & de la dépenfe , n’ont jamais
pu imiter chez eux le papier d’Angoulême. Celui
du Limofin u’eft pas moins excellent pour jt’édw
tion des liv res , fur-tout, il eft admirable pour l’im»
preflîon des tailles-douces; mais pu s’en fert pçu
a la main, n’étant point nfte? collé.
On a vu un mémoire par lequel celui qui l’a drefte,
prétend que la diminution de çe$ fabriques proyiçtiç
mojns dès longues ^up^ros qui ont occupé prefque
tôvtf le'régne de Louis1 X I V , que de quïïqiTtfs'inï-
pofîtions qui ont été mifes fur cette màrchïnaife',
ou fut les matières qu’on y emploie , depuis l ’année
1 6;6 ; fçavoir , les droits de marque à raifort dç fi'X
fols par raille de papier fin, & quatre fols fur les
papiers communs ; là trâi'tté - foraine de Tonfïe-
Charènte fur chaque balle'de papier, revenant a quatre
fols par raille J & encore' un autre- droit de'
traitte - foraine , établi pareillement à T o fin e -C h a rente,
de dix fols par quintal, fùr lés vieux linges
& fu r la colle qu on tire de Pôitôü , ce qui enchérit
encore le papier d’un fo'l par rame. L aùtêiïr
du mémoire étant perfuadé q u e , ft ôrt diminüo'it
ces droits dé moitié feulement, la fabrique & le
commerce du papier fë rétabli roi ent fur le pied qu ils'
étoient; 8C qu’on pourroit voir aujourd’hui , Comme’
autrefois , jufqu’ à foixânté moulins travaillaris d’arts
YAngoumois, au lieu de feizé qui y font reftés,
& qui encore ne font pas toujours occupés.
Ce qui fait le principal revenu du haut & bas
Liriiojin, c’eft le commerce des beftiaux, principalement
des bêtes à cornes, qui fe vendent, partie
aux marchands des provinces voifines , & partie aux
marchands de Paris , qui en enlèvent tous les ans
urié très-grande quantité : ceux-ci ont coutume de
les faire auparavant engrainer en Normandie, parce
cju’ellès maigriflenf ordinairement en Chemin à caufe
de là longueur du voyage.
Tant que nous avons eu des armées en Ita lie,
la plupart des boeufs qu’on y conduifôit pour leur
fùbfîftance, étoit tirée du Limôfin, ce qui en aug-
méntôit' de beaucoup le débit.
Il fè fait aullî dans le Limofin quelques n'ourri-
turés de moutons ; mais comme ils lié lonf pas excellens
, & que les laines n’en font que médiocres,
on n’en élève que pour la confomfttfatlon du pays";
& le peu de l’aine qu’ils donnent , eft employée aux
étoffes de lainage , dont on parlera dans là' fuite.
L e commerce des chevaux- n’ y eft pas moins con-
fidérable que celui des boeufs ; fi nïêrrte il ne l’ eft
pas davantage. Ils fe vendent prefque fous aux deux
foires de Châlus ; dont l’a rie fe tient' à là Saint-
G e o fg e s , & l’autre à la Saint-Michel & aux trois
foires de Limoges, qui fe tiennent aux mois de'mai,
de’juHler&? de décembre. D e ces cinq; foires, celle de
Châlus de la Saint-Georges, eft la plus confidéra-
ble ; la plupart des chevaux qu’on, y mène , s’achètent
encore poulains 9 pour être élevés enftiite
dans le pays meme. dans l’Angoumois & dans le
Périgord.
Le s chevaux Limoufins font eftimés , durent
Deaûcoüp , & font d’un- grand travail. On eftirn'e
qu’année commune, il fort de la province quinze
cent a deux mille poulains', depuis que les haras
qui avoient été négligés après la mort de M. de
.aouvois,. ont été remis fur le bon pied; & qu’bn
y a introduit dès étalons (fEfpàgne & de Barbarie ,
que l’expérience a fait reconnoitre, qui y réuflif-
foient mieux qu^auertris autres.
Les terres dh Limdjin font prefqû'é par-font
y j-.«
[ couvertes de châtaigniers , dont les: ffrrfîfs fervent d
la nourriture des habit in. s de la càmpagn’e , noï¥ pas
Comme on l’a dit CFd'effus, réduits Ort farine propre
à faire du pain, celle qu’on én pourroit rifer
ne pouvant fè lier Comme la fariné du- froment Oui
d’autres grains mais en leur tenant lien* de pain
: pour les nourrir.
; L a manière de préparer les châtaignes , eft cî’en
ôter d’abord la première écorce à fée, & de les dé-*
pouiller enfùite de leuf fécondé péan, en lés faifant
; légèrement bouillir; après quoi- ort les réduit par
une entière cuiffon dans une efpèee de bouillie fort
épaiffe, à laquelle on s’aceOutumé aifément, & qui
donne de' la vigueur & des forées , même à ceux qui
ne fe fervent point d’autres nourritures, comme font
la plupart des pàyfaris.
On peut conferver les châtaignes fort long-temps
en les faifant fécher à l’ombré ; niais celles qui font
ainfî gardées, font p lusinfipides, & îiourrifïènt moins
que celles qui font de l’année.
Les terres du L im o fin qui font découvertes pro-
duifent d’affez beaux feiglés ; mais quelque culture
qu’on leur donne’, on rte peur les- rendre propré-s à
produire du froment. Outre le feigle dont il n’ ÿ a
que les plus riches payfâns qui fe nOurriflenf, on y
feme du blé noir & une efpèee de greffes raves, qui
avec les châtaignes, font toute là ripuïriture des
moins à leur aile.
L a ftérilité d!e cette province & rinclinâtion que
les habitans ont pour le travail, fur-tout pour celui
que de leur; nom on appelle Lirrtofinage, en font
fortir tous les ans plufieurs milliers, qui fié répanderît
dans le royaume , par-tout où il y a dés atteliérs, &
qui retournant chez éux un peu avant l’hyVer , partent
à leur famille un fiecours que leur patrie leur i>é-
fufie, & qui leur tient lieu du négoce qui enrichit lés
autres'provinces.
L e pays de la Baffe M a r c h e r a i fait partie de fa
généralité de Limoges, eft à p'eü-près de la même
nature que celui du Limofin, a les’ mêmes p roductions
, & participe au même commerce , n’eri ayant
aucun particulier.
L e pays de Y A n g o um o is , qui eft pareillement de
cette généralité , eft bien different des deux autres*;
fes terfe's font propres à1 toutes fortes de récoltes, &
quoique généralement parlant, elles ne produisent
pas- avec abondance , & que ce qui s’y recueille ne
fiuffile que pour la confommation du pays , c’eft
moins la ftérilité du fo l, que le manque de culture
qu’on donne aux terres , qui en eft caufè«
Les-fruits & les grains qui y croiffènt avec le plus
di’aboridance, font,, le froment, le fe ig le , l’o rg e ,
l’avoine, le baillorge qui eft une efpèee de gr-ain qui
approche de l ’o rg e , le blé d*Elpagne, lefàfran1, les
vins , les noix,- & toutes forces de fruits.
Le s vins font le principal & le plus importaxic
commerce de Y Angoumois. Les meilleurs vignobles
& ceux dbnt: lès vins font le S plus recherchés, Sc fe
venefenr par préférenee aux autres, font-Cognac Sc