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qu’au (lébouill\ y. qui leur fait prendre uns co.uîeûr
de feuille féche de noyer.
' Plufîéu.rs fe'ntençcs & arrêts ont défendu enFranpe
l ’apprêt de ces fortes de cheveux , & font reftés..
fans exécution comme tous les autres de cette
efpèce»**.
HERB1ÈRE. Vendeufe d'herbes potagères. Ce
font les marchandes fruitières & celles qui prennent
des lettres-de regrat , qui font à Paris ce
négoce..
H E R BO R ISTE . Marchand ou marchande q u i
vend des p la n te s mèdecinales.
- Ces fortes de marchands comp'ofent à Paris une
efpèce de petite communauté où l’on n’entre qu’après
un examen far la propriété. & la nature des plantes
& racines qui fervent à la médecine, à caufe du
danger qu’il y- auroit de les fubftituer les unes aux
autres. I l ne leur eft pas même permis d’en faire,
la diftribution , ni de toutes , ni a toutes fortes de
perfonnes j & il y a des herbes dangereufes qu’ils
ne peuvent vendre qu’aux apothicaires , ou du moins
-à des perfonnes connues, à caufe du mauvais ufage
qu’on en pourroit faire.
HERE , qu’on écrit & qu’on prononce quelquefois
H AIRE. C ’ eft une efpèce de tiffu ou étoffe tr ès- ,
groffière, non croiféerffaite de crin de cheval, quelquefois
mêlée de boeuf ou de vache , qui fe fabrique
fur un métier à deux marches , de même que la
toile ou les étoffes qui n’ont point de croifure.
L a plupart des heres qui fe voient à Paris , font
.envoyées de Rouen ou de Montreuil fur mer, par.
pièces de vingt à vingt-une aunes de longueur fur
environ demi-aune de large meferè de Paris ; leur
rtfage ôrdinaire eft pour les braffeürs qui s’en fervent
à; mettre fecher les grains germes qu ils font entrer
dans là compohçion de leurs bières j & Ce font ces
mêmes arrifans qui les tifent des lieux de leurs fabriques
, • aucun marchand ne tenant compte d’en
faire' négoce. - ‘ ' ;
■* On appelle encore herë une autre forte de tiflu
ou étoffe compofée de crin de cheval & d’éroupc de
chanvre travaillée dé même que la précédente, mais
plus étroite, plus fine .& plus ferrée , dont les religieux
& perfonnes dévotes forment des efpêces de
fcapularres, qu’ ils appellent des heres qu’ils mettent
a* nud fur leur peau pour fe mortifier ; il s”en fait
a u ffi toute de crin : les unes & les autres fe rirent
ordinairement de Rouen, & font partie du négoce de
quelques petits marchands du corps de la mercerie.
HEMELÏNE. C’eft un: des noms, que quelques
fourreurs donnent à la marte-zibeline.
HERMINE . Efpèce de petite bellette fort commune
dans les pays, du nord , mais, plus particulièrement
dans la province. de Sibérie, qui fait partie
des états du grand duc ou çzar de Mofcovie.
Ce petit animal dont le poil eft trèsrblanc, a l’exception
de celui du bout de la queue qui eft fort
noir , fournit une très-riche fourure que Jes pelletiers
, pour, en relever la blancheur, tavellent ou
H E R
pârfefnehf de mouches faites de petit? hî<rtfèeâïB8
de peau d’agneau de Lombardie, qui font très-noirs
& très, luifans.
U hermine fert a fourer les habillenicns d’hyver,
particulièrement ceux des dames de qualité qui en
ornent les paremens de leurs- robes & en font des
tours au bas de leurs jupes : on en fait auffi des
e.charpes, des manchons , des bonnets , des aumufles,
& les premiers nvagiftrats de France en fourent leurs
robes de cérémonie.
C’eft encore de peaux d'hermines qu’eft doublé le
manteau royal des rois de France, & que font ornés
ceux des princes & princeftes de leur maifon, & des
ducs , comtes & pairs , ’ lorfqu’ils afliftent à. leur
faç-r,e- ou. à, quelques autres cérémonies.
Les queues a hermines s’appliquent pour l’ordinaire
au Bas des aumuffes des chanoines, ce qui,
forme d.es.efp.èçes de pendeloques blanches & noires
qui en augmentent la beauté & le p rix.
Quelques auteurs prétendent que l 'hermine n’eft.
blanche que l’h y y e r , & qu’a la fin de mai elle reprend
fa couleur ordinaire qui rire fer le verd de
mer ou fur le roux.
I l vient quantité-de peaux d'hermines de Mofcovie
où les diverfes nations d’Afie & d’Europe , qui
fe fervent de cette fourure-, les vont acheter ou
échanger contre d’autres marchandifes qu’elles y portent
de leurs pays.
En Europe ce font les Hollandois & les Ànglois
qui en font le plus grand négoce , & c’eft d’eux que-
les marchands François reçoivent prefque toutes:
celles qu’ils emploient dans leurs fourures. Elles fe-
vendent par maffes, ou timbres „ chaque mafie coni-
pofée de quarante, peaux entièrement attachées en-
femble du côté de là tète. Plus les peaux d:'hermines
font blanches & fans trous , plus elles font eftimées.
Les tarifs de France leur donnent auffi le nom. de
rofereaux.
Quelques-uns appellent la marte-^ibeîhte her-
mine noire ,-quoique ce foient deux animaux bien
différens, non-feulement par rapport à la couleur
du poil que l’un a -prefque noir , & "l’autre tout
blanc 5 mais encore parce qu’ils ne font nullement
femblables, ni par la forme , ni pour la nature-
H E RM O D A T E , ou H E RM O D A C T E . Les auteurs
& les droguiftes ne font pas ffaccord^ flir le
gçn re d e ce tte drogue r; les uns la çroyent la, j racine
d’une plante ,. & les autres le fruit., d’un .arbre : peut-,
être que pour les accorder, i l . fauefroit les obliger
d’en reconnoître de deux forte?, des hermçdates
qui font racines & des hermodates qui .font- fruits.
* L 'hermodate plante s’appelle en François, mort
a u x chiens, en latin bulbus agrefïis ôc hermo-
daclylus ; elle a les racines femblables aux -doigts
de la main , d’où fpn nom g rec ,latinifé .lui; a été
donne ; il y a des botaniftes qui xroyent même y
reconnoître des. ongles : fe.s feuilles, font, longue?1
comme celles du poireau , du milieu (.^efquelles.,
s’élève une tige déliée & verte qui a une petite tête
longuette à fon extrémité.
H E S
(A l’égard de Y hermodate fru it , elle eft faite en
fcoeur, rougeâtre au-deffus', blanche au-dedans, d’une
fubftance légère & facile à fe vermoudre. On la fait
venir d’Egypte , où fur la foi des marchands de Mar-
feille qui l’envoient à Paris j l’on dit qu’elle eft produite
par de grands arbres qui y croiffènt f eh quantité.
Ces dernières hermodates font d’ufage dans !
médecine & doivent être chpifies' nouvelles, greffes
bien nourries-, rougeâtres au dehors, blanches .au-
dedans, feches, mais fans être remplies de pou f
fière.
HERON. Grand oifeauqui porte fur la tête une
efpèce de hupe çpmpofée de plumes très-fines qui
entrent dans le, commerce ‘des plumaffiers.
Avant qùe la m o d è le s chapeaux fut établie en
France, la" noblefle en pfnoit un côté de fon bonnet
au lieu d’aigrette, & c’ eft encore un ornement du
turban des Turcs', des Perfans & de la plupart des,
[ peuples d’orient.
Les-.ftatuts des maîtres plumaffiers défendent de
! mettre de fauiïes plumes de heron pzrmi le héron
On appelle maße de héron une. aigrette ou bouquet
fait des plus belles-plumes.' de la hu-pe de cet
çifeau.
HERPES-MARINES. Se dit de toutes les ehofes
precieufes que la mer tire de fon fein, & qu’elle
jette d’elle-même fur les grèves & rivages , comme.
I le corail rouge, blanc & noir du côté de Barbarie,
: J ’ambre jaune fur les côtés de l’bcéan Germanique,
| & l’ambre gris en Guyenne.
Dans les jugemens d’Oleron , arc. 34 , elles font- ;
ainfi appellées., ou autrement gaymqn ou ehofes \
F Sccy ves ■> qui font proprement les épaves de là mer -,
1 ou droit de côte \ elles appartiennent un tiers au
[ roi , un tiers à l’amiral & l’autre tiers à ceux qui
les ont trouvées. A r t . 2c> du titre g du livre 4 de
■ Tordonnance de marine du mois d'août 1681.
HESTRE , ou H E TR E . Arbre de haute-futaye,
gros & rameux, que l’on nomme auffi fo u t e a u , ou
[ fo-u.
Cette efpèce d’arbre qui eft allez connue en France,
- % <?°.nt II trouve dans plufieurs auteurs une ample
defeription , ne fournit que deux chôfes pour le com-
merce , qui font le bois & le fruit ou femence.
Le bois de hêtre eft blanchâtre, diir , f e c , & pé-
le feu ; il fe débite ordinairement dans
les forets, en planches., poteaux & membrures, pour
être enfuite employé â faire des meubles & autres ou-E
Vfages de menùifêrie.
Les planches doivent avoir onze â. douze pouces
e largeur , treize lignes d’épaiffeur franc-fciées, &
llx_? heuf & douze pieds de longueur.
Les poteaux font de'quatre pouces en quarré , &(
ont depuis fix jufquès à dix pieds de long.
es membrures doivent être de deux; pou ces & une
igné, franc-fciées d’épaiffeur , fur fix , fept & huit
Ronces de largeur, & fix , neuf & douze pieds de*
longueur. r
H I D j.jji
L e !>etre fe débite en goberges, ^ui font, de peti-
tes^plauches deftjnéespour les layetiers & coffretiers.,
On en fait encore des éclineS ou iferches, des
arçons , des attelles oiCafteloires.
Ce hêtre s’emploie encore à. faire des pelles,, des
cuillieres, des labots & autres femblables-menues,
marchandifes , qui font la principale partie du né-,
go ce des. boiffelierS.. ' ’ T v J f ' . ; ,
Des plus gros troncs de hêtre il fe fait des étaux
pour les bouchers, & des tables, de cuifines qui ont
quatre , cinq , fix & fept pouces d’épaiffeur, fer plu-
fièurs longueurs ôc largeurs, fuivant que les troncs
font plus ou moins gros ôc longs,.
L e hêtre eft auffi très-bon à. brûler, ce quifait qu’il
s’en débite beaucoup en cottçrets, en bois de corde,»
de moule ou da compte & d’andeliê.
L e fruit ou femence du hê tre, qui eft une efpèce
de noifette ou gland que l’on nopime fa in e , f a y n e ,
ou fou ên e , contient une forte de moele blanche ,,
oléagineufe, d’un, goût doux & agréable â, manger ,
dont il fe fait une huile fort eftimée pour la friture
& pour la fala.de,. Cette huile, très-conunune en Pi*»
càrdie & dans les endroits où il y 4 beaucoup de.
hêtres, fe.tire à froid par .expreffion,, après que les
Faines ont été dépouillées, de leur coque & concaf-
fëes ou pilees. I l y a des pays où l’engrais des pourceaux
fe fait avec la faine, de même qu’on fait
ailleurs avec le gland.
H E U D R Y , Ce qui eft gâté & à demi po.urri p-puf
avoir été froiffe ou trop preffé;'
Il eft défendu par les ftatuts des maîtres tpmae-
liers de Paris, d’employer de l ’ofïer heudry ; ôc aux
marchands qui l’apportent & qui le vendent, d’en
mettre de tel dans les molles, dont le dedans à cet
égard doit être d’auffi bonne qualité que celui du
dehors & non fardé.
, H 1
H fA C IN T E , que l’on écrit plus ordinairement
H Y A C IN T E , ou JA C IN T E . Sorte de pierre pré-
cieule.
HIDE . Mefere pour arpenter les terres, dont fe
fervent les Anglois. JJhyde contient cent yards ,
l ’hyatd trent-e acres , & l’acre quarante perches de
lo n g fur quarante de large. Voye\ l e s t a b l e s .
H ID R OM E L . Boiffon, qui fe fait avec de l’eau
'& du miel.. Il y erit a de trois fortes , l ’aqueux où
il n’entré que de. l ’ea u , le vineux où on y ajoute le
v in , & le cpmpoféqoù il entre diverfesdrogues ,
pour le rendre ou plus agréable ou plus fort.
Les Polonois & les Mofeovites , du moins ceux
qui ne font pas affez riches pour avoir de l’eau-de-
vie ou du v in , en font leur breuvage ordinaire j &
fouvent ils le çompofent dune fi grande force , qu’ils;
s’en enyyrent comme des deux autres liqueurs.
L 'hidromel aqueux fe fait avec du miel délayé
dans une quantité feffifante d’eau , & fermenté par -,
une douce & longue chaleur. Quoiqu’on y emploie
toujours celle du feu , on ne doit pas non p lus né