
Sommieres , Gardonnentjue , la Salle , Eeziere ,
Avianne, & Beaacaiue.
Les laines qu on emploie dans toutes ces manû-
fàaures , font en partie laines du pays , mais la plus
grande quantité fe tire de Marfeille par les marchands
de Montpellier , qui les achètent furges , &
qui apres les avoir fait préparer, les vendent aux
foires de Pezenas & de Montagnac, od les fabri-
quans de la province les vont prendre..
Dans les manufaSures de foierie , qui font pour
la plupart , au moins les plus coniidérables, établies
à Tou lou fe, à Montpellier, à Niime s, à A la is ,
& en quelques petites villes ou gros bourgs , le j
long du Rhône , on fait des taffetas , des tabis , des
Crêpons de fo ie , des biirats de foie & laine , des feran- î
dines v & quelques, brocards & damas ; & c'eft à
quoi l'on employé toute la foie qui fe recueille dans
la province , qui année commune , peut aller à douze
ou quinze cent quintaux.
L on cultive en Languedoc une allez grande quantité
de p .ftel & de fàfran , fur - tout dans le
diocèfe d’Alby. L a graine -d'écarlate fe trouve dans
les bois de Grammont & la Morelle, ou T oum e fo l,
dans le diocèfe de Niimes.
L e verd-de-.gris , qui fe fait à Montpellier, &
aux environs, au (H-bienque le criftal d é ta rtré, qui
le prépare a Aniane , font en grande réputation dans
le. pays étrangers, où.i'on en envoyé confidérable-
métit.
Les mines de la province fon t, une.mine "de f e r ,
à Saint- Germain de_ Calberre ; une d'étain , dans
la paroilfe de V ibron ; & une de jais , ou ja y e t ,
dan celle de Pomp id ou , toutes du diocèfe de
Nifmes,
L e diocèfe de Mirepqix a au® des mines de fer
des forges & des martinets ; des mines de charbon \
& des mines de jais. L e fer. fe trouve., & fe travaille
à C ou rfou li, à Sainte - Colombe , à Quillau
& à Beleftat ; le charbon, à T remont & à Saint?
Esnoift ; & le jais, à Lovan & à Ralanet.
L a fabrique des chapeaux e-ft confidérable dans
la généralité de Montpellier. On en fait à Montpellier
m èmè, à Guilfac , à Sauve , à Saint H vp o -
lite , à;Saumennes , à Anduze , à A la is , U fez, Saint-
Geniez , la Salle , Nifmes , Clermont, Beaucaire ,
Vaibarg t e , & à Mairvain & -Valaragne.
Dans le V iv a re z , il croit des chanvres, St l’on
y recueille quantité de châtaignes , qui fe confom-
ment en partie dans le pays ; les châtaignes pour
la nourriture dés habitans , & les chanvres pour la
faûtique.dequelques-toiles ; mais il etf va auffi beau- i
coup aux provinces voisines. '
Dans le diocèfe dé ÇarcalTonne , tous les Hahi-
bourgs ! fi™, çompofent le petit pays de
C- rainefaç , travaillent en clouterie.
„ fabrique des dentelles occupe une bonne par-
Ji“ rdes ouyners du Velay. Elles font propres pour
i iiipaghe.
Détail plus particulier du commerce de cettt province, O de fes manufactures,
T O U L O U S E . Cette V ille eft la capitale du Lan*
guedoc , elle eft fituée fur la Garonne ; & Ton heu-
reule fituation la rend une des plus grandes villes
du royaume , & des plus riches par fon trafic.
Ses manufactures (ont des couvertures de laine s
des bas de même matière , des chapeaux , des cuirs
des bergames & des petites étoffes.
a Les couvertures font faites de laines du pays ; i l
s en fait^ depuis 5 liv. jufqu’à 1 1 liv. la pièce : autrefois
il s en faifoit pour jufqu’à dix mille livres par
an , préfentement le débit ne va guères qu’à cinq
mille livres ; la communauté des couverturiers n’eft
compofée que de neuf maîtres qui n’ont chacun1,
qu’un métier. Touloufe même, Montauban, Bordeaux
& Limoges , font lés lieux du débit de cette
marchandifè.
Les bas de laine font travaillés au métier, dont U
y en a dix dans la ville.
L a fabrique des chapeaux y eft très-confidérable ,
mais d’un très-mauvais travail ; il y a jufqu’à qua«-
rante-fix maîtres a&uellement occupés 8c fabriquans
pouf leur compte.
Les cuirs font de deux fortes , de la blancherie
& des gros cuirs. Ceux-ci fe font des peaux de
boeufs, de vaches & de veaux j ceux-là font des chèvres
8c des moutons, dont on fait des bafanes &
des maroquins. Les maîtres tanneurs pour les gros
cuirs, font au nombre de fept; & il y a feize biati-
chèries pour les menus cuirs.
Les bergames qui fefont à Touloufe, ont la chaîne
de fil de lin ou de chanvre gris j la trame eft de
laine. Treize maîtres y travaillent ou y font travailler
fur vingt métiers.
Des étoffes qui s’y fabriquent, les unes font foies
& laines ; & les autres, fil de coton & poil de chèvre.
Quatre gros marchands foutiennent cette m a *
n u fa llu r e , qui occupe environ vingt maîtres. L e s
envois s’en font dans le haut & bas Languedoc,
dans la haute & balle Guienne, en Béarn & ett
Eafque.
A l b y , capitale de l ’Albigeois dans le haut Languedoc
, n’a que deux fortes de manufactures, des
cordelats 5u bayettes, & des toiles grifes.
Les cordelats font faits tout de laines du pays J
il s’y en fabrique environ dix-huit cent pièces £
elles fe vendent à T o u lo u fe , à Montauban & à
Bordeaux.
Les toiles grifeç s’appellent autrement des Itou*
p e s ; on n’en fait guères que trente mille cannes *
qui fe débitent dans les mêmes lieux que les cor«
delats.
C a r c a s so n n e . Quoique le territoire de cettC
ville & de fôn diocèfe , ne produife guères que ce
qu’il faut de denrées pour lés habitans, le pays ne
laifle pas d’être riche par le grand nombre de ma*
nufa&ures qu’on y a établies, qui y font en fi grande
quantité, qu’on pourrait dire que Carcajfonnen ’c fl;
|>roprement qu’une feule manufactura de toutes
fortes de draps.
Les gros marchands, y font travailler un certain
jiombre de familles qui leur font attachées : ainfi
prefque tous les habitans font occupés à la fabrique
•des étoffes de laines.
Les draps s’y font de laines de Bezieres, de^ Narbonne
& d’Efpagne , & ont depuis fept jufqu a quatorze
aunes. Les marchands qui en font le plus de
commerce , font ceux de Touloufe , de Bordeaux,
de Bayonne 8c de Marfeille.
L ès S a p t è s . L a manufacture de draps qui y
eft établie, éft très-confidérable. O n y emploie des
laines d’Efpagne, qui font fournies parles marchands
de Touloufe, de Bayonne & de Marfeille. C ’eft de
cette fab riq ue que fe tire une partie des draps Lon-
drins, qu’on envoie au Levant; le refte fe débite
dans le royaume. Il s’y fait., année commune, fix
cent pièces de Londrins, cinq cent autres de trente
aunes de longueur ; & trois cent cinquante de feize
aunes. I l y a ordinairement quarante à cinquante
métiers battans, qui occupent cinq à fix cent ouvriers.
C’eft le fieur de Varenne qui en a fait l’eta-
bliffement. V o y e % la fin de cet article.
- Les tanneries des Saptes font auffi en réputation,
& on y fait par an quatre mille cuirs forts, douze
mille bafannes & trois mille peaux de veau en maroquin.
L im o ü x , A l e t . Ces deux villes du bas L a n guedoc
font fi unies & fi voifines, que leur commerce
feft proprement le même. Les draperies qui s’y fabriquent
fe font des laines du pays & du Roulfillon.
On y en fa it , bon an mal an, cinq à fix cent pièces ,
dont la plus grande ‘partie va à Paris, beaucoup à
L y o n , & quelque peu en Italie. I l y a à L im oux
Vingt-cinq marchands qdi font travaille** & feulement
cinq à A le t, , | '
Huit maîtres tanneurs y foürnifïènt chaque année
deux mille gros cuirs, fept à huit mille bafannes , ,
& deux mille peaux de maroquin.
I l y a cinq forges & trois martinets à clous.
C h a l a b r e , *1 Ces trois lieux ont des f a -
S t e . C o l o m b e , > briques de draps & de corde-
L a v ê l a n e t , J lats. Celle des draps va à
quinze cent pièces par an ; & celle des cordelats,
feulement à quatre cent. Quatorze marchands entretiennent
cette manufacture. L e débit s’en fait à
Lyon , Bordeaux, Limoges, Montauban & T o u loufe.
S a is s a c . Il y a une fa b r iq u e de draps communs,
<jue trois fèuls marchands foutiennent ; on y en fait
jufqu a cinq cent cinquante pièces. Ces étoffes fè
vendent aux marchands de Lyon.
^ RASSE* Cette manufacture fournit cinq
cent pièces de draps, elles lp tirent pour Lyon.
L a m o n t a g n e d e C a r c a s s o n n e . Les draps
qui s’y fabriquent, fe débitent à L y o n , Bordeaux,
Touloufe & quelques autres villes du royaume :
on en peut ù ie t jufqu’à feize cent piècçs par an» Les
draps qui s’y fon t, font de plusieurs couleurs & de
différentes largeurs.
C a s t r e s . Il y avoit autrefois dans -la-ville une
grande manufacture de crêpons, qui en portoient
le nom ; mais la mode en étant paflee, le commerce
en eft préfentement prefque entièrement tombé-:
en forte qu’au lieu de plus de douze mille pièces
qui en fortoieftt chaque année , à peine aujourd’hui
s en £a.ic-il quelques centaines.
Le s autres fab riq ue s qui s’y font conferyées, font
des bayettes, des burats & des cotonines ; ceux-là-,
raz & de fo ie , fil & laine ; & celles-ci avec la chaîne
de chanvre ou de lin , & la trame, de coton. Il s’y
en fait quelques centaines de pièces, qui occupent
cinq facturiers , vingt ouvriers & dix tondeurs.
Il y a une papeterie fur la rivière de Dureuque.
M a z a n e t & se s d é p e n d a n c e s . Il s’y fabrique
environ quatre mille pièces de cordelats par an en
blanc & en mufe. Elles fè partagent pour le débit,
entreXyon, Nifmes, Touloufe , Montauban 8c Bordeaux.
Il y a fix maîtres tondeurs.
Les moulins à papier qui font fur la rivière de
Mette, font au nombre de trois, qui fourniffent n o
à 1 z f rames de papier grand & petit par mois. L e
débit s’en fait dans les mêmes villes que les cordelats.
B o is se so n . Il s’y fa it , année commune, jufqu’à
deux mille cinq cent p ièces de. cordelats , que font
fabriquer onze ou douze marchands. T o u lo u fe ,
Montauban & Bordeaux, font les lieux ou fe débitent
ces étoffes.
V a b r e s . Il y a une fa b r iq u e de fergés depuis
10 fols jufqu’à 10 fols l’aune ; elles font propres
toutes pour l’Efpagne ; il s’en envoie auffi quelques-
unes dans le royaume. L e produit va jufqu’à deux
mille cinq cent pièces par an : une vingtaine de
marchands en font? le commerce.
F e r r i e r e s . Dix ou douze marchands y font auffi
fabriquer des ferges qu’ils débitent en Languedoc &
en Roulfillon. Il s’y en fait environ dix-huit cent
pièces.
L a C a u n e . I l s’y fait de gros draps de quatre pans
8c demi de la rg e , du prix de quarante à quarante-
cinq fols l’aune. I l en fort envifon deux mille
quatre cent pièces par an, qui font envoyées à L y o n ,
Montpellier & Nifmes, pourde-là paffer en Piémont
& dans la Savôye. Douze marchands du lieu font ce
négoce & entretiennent cette fa b r iq u e .
B e d a r r i e u x . Il y a deux fortes de manufactures
; l’une de droguées, & l’autre de draps. Celle de
draps en peut fournir plus de trente raille pièces j
fçavoir, de larges, fix cent pièces, & de communs,
trente mille quatre cent pièces ; les droguets ne vont
qu’à fix cent pièces. Ces fa b r iq ue s occupent douze
maîtres tondeurs. Toutes ces étoffes fe vendent aux
foires de Pezenas , de Montagnac & de Beaucaire.
S a in t -P ons l a B a s t id e . Les draps qui s’y
fabriquent, font des draps blancs, qui s’envoient à
P a r is , L y o n , Bordeaux & Touloule. I l y a vingt