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mais on ne parlera que des huit premiers , comme
les plus çonfidérables & les plus connus pour cette
pêche.
Calais par fa'ficuation à l’entrée de la Manche ,
eft également propre pour les deux pêches ; pour
celle des Bancs , parce que e’eft le port de France
qui en eft le plus proche ; & pour celle de la Manche,
parce qu’il eft au-defliis de tous les autres ; &
que , lorfque le hareng paroît à cette hauteur , il eft
encore gras & bon.
Boulogne eft ficuée à fept lieues au - deflous de
Calais , & dans l’endroit de la Manche où la mer eft
la plus refferrée par la proximité des côtes de
France d’Angleterre. L e hareng y pafïè par
hoüillon, & mettroit les pêcheurs en état d’en faire
des pêches abondantes , fans deux obftacles qui s’y .
rencontrent. L e premier vient de la nature des
fonds de la mer dans ce parage , qui ét^nt remplis
de bancs , forment des courans & des retours qui
rompent les filets. Et le fécond de f état de fon port,
qui étant fttyié dans une côte plate & fabloneufe, a
une embouchure fi étroite , qu’on n’y peut équip-
per de gros bâti mens. Auffi les Boulonnois n’en
équipent-ils que de petits qui portent peu de filets ,
qui rentrent journellement ? & qui ne font la pêche
que dix ou douze jours.
. Saint .Valéry eft fitué fur la rivière de Somme ,
dont l’entrée eft difficile & dangereufe : le port eft
à . deux lieues de la mer ; le chenal en eft fi petit,
que les marées fervent peu aux pêcheurs pour y entrer
ou en fortir. Ce font ces défàvantages de fa
fituation & de fon port, qui font caufe que les ha-
bicans fe mêlent peu de cette pêche.
L e Bourg-d’Au eft un village fituée fur le bord
de la mer. IJ n’y a point de p o r t , ce qui oblige Jes
pêcheurs d’échouer leurs bâtimens fur la grave : ils
çn envoient' quelques-uns à la pêche du hareng ,•
mais le'produit de leur pêche fe porte à Tréport ou
à D ieppe.
Tréport eft un petit port affez avantageufement
fitué , il y a plufieurs bons pêcheurs qui s’adonnent
g la pêche du hareng*
Dieppe a un grand port & une bonne rade ; il
s’y conftruit quantité de bâtimens de mer propres
g la pêche du hareng ,■ fes pêcheurs font habiles
& fes maifbns ont de grandes cours & de vaftes ma-r
gafins propres à recevoir & à préparer le hareng.
SainfcpVallery en Caux eft un petit port de très-r
peu de conféquerçce : il y a néanmoins quelques
pêcheurs & quelques bateaux qui vont à la pêche
'du hareng.
L e port de Fefcamp eft un peu plus confidéra-
ble que le précédent ; mais ceux qui équipent des
bâtimens pour la pêche , y font expofés à deux in-
gonvéniens. L e piemier que pour trouver le hareng
de bonne qualité & en bon gtat , ils font obligés
fie doubler les ports de S. Vallery en Çaux & de
Dieppe , & par eonféquent d’aller loin de chez eux.
L e fécond q u e , lorfqu’ils veulent éviter cette courfe
& qu’ il$ f f çontentenç 4e pocher d^ns leur vol-
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finage , ils ne rapportent jamais que de frès-mauvah
poiüon.
De ce petit détail, il paroît affez que de ces huit
villes de Normandie & de Picardie , qui font pref-
que les feules en France qui envoient à la pêche du
hareng, il n’y a guères que Calais & Dieppe , qui
par leur fituation & les commodités qui s’y trouvent,
foient propres à foutenir la pêche Françoifc
de ce poiffon , fi l’on penfoit à la rétablir fur fon
ancien pied & dans fa première réputation ; c’eft,-à-
à-dire , telle qu’elle étoit particulièrement à Calais,
avant que d’abord les" Angîois & enfuite les Hollan-
dois , fe fuffent emparés de la plus grande partie
d un commerce qui leur apporte tant de profit, 8c
qu’il feroit fi aifé aux François de partager au moins
avec eux,
On compte que les pêcheurs de ces huit villes
arment environ cent bâtimens par an pour cette
pêche f qui à quinze hommes par bâtimens l’un
portant l’autre , occupent quinze cens matelots; mais
il feroit facile d’en augmenter le nombre fans faire
tort aux arméniens du roi & des marchands, en
tirant des matelots du Havre , de Honfleur & des
autres départemens de la baffe Normandie, qui fe
formeroient fans peine à cette pêche , étant mêlés
avec les'équipages qui ont coutume de pêcher fur
lés Bancs ou dans la Manche; & àTégard des maîtres
defquels dépend ordinairement tout le fuceès de
cette p ê ch e , on croie qu’en les animant par quelque
privilège, & les guérilfant de la crainte d’être haïmes
à la taille, il y en auroit beaucoup qui fe préfen-r
ter oient, qui n’en font pour l’ordinaire retenus quç
par cette con fi dé ration.
HA R EN GÈ R E . Marchande qui vend du ha~
reng. Il fe dit auffi de toutes les autres marchandes
qui font le négoce de la faline, comme de la morue ,
du faumon, du maquereau & autres fêmblables poif?
fons de mer qui fouffrent la falaifon ? & que l’on fale
pour conferver.
H A R EN GE R IE. Marché a u x harengs. Placé
où. fe vend le hareng. Çe terme eft peu d’ufage ; on
s’en fert néanmoins dans quelques villes maritimes
de Normandie, de Picardie & de Bretagne , où arrivent
les barques Françoifes qui vont à la pêche du
hareng.
• H A R IC O T . Petite fève , que l ’on appelle autrement
févrole ou fa y o te .
Les haricots font du nombre des légumes qui fè
vendent à Paris par les marchands épiciers & grai-
niers. Ils en tirent beaucoup de Picardie & de Normandie,
particulièrement de Ducler près Rouen;
cependant ceux des environs de Paris font eftimés les
meilleurs. L e négoce des ’haricots eft confidérable
en France , non-feulement par rapport à la grande
confommatîon que l’on en fait pendant le carême ,
. mai's enepre parce qu’il s’en envoie beaucoup dans
les ports de n ie r , pour fervir de nourriture aux
équipages des vaiffeaux, çapç 4^ que des armateurs
particuliers,
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HA R IN G -BUIS. Terme Hollandois, quifigni-
fiehuche'.Petit bâtiment dont on fefe rtpou rla pêche
du hareng.
H A R L ÈM , ville de Hollande. L ’on y fabrique
différentes étoffes en foie & en laine. Cette ville.eft
auffi fort en réputation-pour le blanchiment des toiles.
Voye\ l’Etat g énéral, tome I , p. 17 7 .
H A RN O IS . Ce terme fignifioit autrefois tout l'é quipage
d’un homme d’armes, comme le cafque , la
cuirafie, les braffarts, les cuiffarts, &c, On le trouve
encore dans le tarif de la douane de L y on , de 1632,,
dans le même fens.,
H a r n o i s , Se dit auffi des felles , brides, crou-
. pières , traits & autres femblables équipages dont on
harnache les chevaux de Telle , de caroffe & de charrette.
H arnois. Ce terme s’entend auffi des filets, uften-
files & inftrumens qui fervent à pêcher le poiffon
d’eau douce.
L ’Ordonnance des eaux & forêts de 166p , porte
que les'engins & harnois des pêcheurs, feront marques
d un plomb aux armes du roi avec le nom de
leur maîtrife, dont le poinçon reftera au greffe de
chacune defdites maîtrifes. T^oye^ p e s c h e .
H A R PO N . Efpèce de long dard ou javelot armé
par un bout, d’un fer pointu & acéré, avec lequel
on harponne les baleines & autres grands poiflons à
lard. T zh a rp on your la pêche des tortues s’appelle
une. varre. '
Pi,£.uivo. v^e îont res plus torts & les
plus adroits des matelots, qui font l’équipage des
navires qui vont à la pêche de la baleine, que l’on
charge de lancer le harpon. Voyer b a l e i n e .
H A SA ER D EN A R IÉ . Monnoie d’argent qui a
cours en Perfe , il vaut dix mamoudis. Voye^ l a
TABLE DES MÔn'NOIES.
H A SARD . Voye-{ h a za rd .
H A S S A R T . Efpèce de hache qui a le tranchant
arrondi. On le dit auffi des- grandes ferpes.
HA STER . Mefure de continence dont on fe fert
dans quelques endroits des Pays-Bas Autrichiens,
particulièrement à Gand & dans tout fon diftriâ.
Le hafier de Gand contient trente feptiers de
Pans, moins un cinquante-fixiéme.
H A STEU R S . Infpe&eurs qu’on commet dans les
grands atteliers pour avoir l’oeil que les maçons ,
limoiifîns, manoeuvres ou autre ouvriers ne perdent
point de temps. On les nomme auffi chajfe-avànt.
H A V A G E , ou H A V É E . Droit que l ’on a de
prendre dans les marchés plein la main de grain
chaque fac qui y eft-expofé en vente.
C eft de cette forte de drojt dont jouit à Paris &
dans quelques autres villes de F ran c e, l’exécuteur
des hautes-oeuvres ; mais à caufe de l’infamiê~de fon
emploi, & pour l ’empêcher de mettre la main dans
es facs, on a réglé fon droit à une mefare de fer-
e? ^on^le de cuilliere a long manche, avec la-
I f I R | î Puîfe les grains fans y toucher.
H A U B AN IE R . C ’eft un des noms que l’pn donne.
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aux maîtres marchands pelletiers - fourreurs de
Paris.
H a u b a n ie r . On nommoit auffi autrefois en France
, haubaniers du r o i , des marchands privilégiés
qui avoient la faculté d’acheter & de vendre dans
la ville , fauxbourgs-& banlieue de Paris, toutes fortes
de hardes vieilles & nouvelles , en ^payant un
certain droit au domaine de fa majefté & à fon grand
chambrier. C ’étoitdes efpèces de frippiers, ou plutôt
ce qu’on appelle préfentem.ent dans cette communauté
, des maîtres de lettres.
H A U B A N S . ( Terme de marine ). Ce font les
gros cordages' à trois tourons , avec lefquels' on
foutient les mâts d’un vaiffeau à bâbord ,.à ftribord
& par derrière. Ils fervent auffi aux matelots à monter
aux hunes. Les petites cordes qui les traverfent
en forme d’échelons, s’appellent des enfléchures , &
quelquefois Aes figur es.
Les divers haubans d’un graind vaifleau font les
haubans du grand mât,. les haubans du mât de
mifenne, les haubans d’artimon, les haubans du
mât de hune d’avant, les haubans du grand mât de
hune, ceux du perroquet d’avant, ceux du perroquet
de fougue ceux du beaupré & ceux du perroquet de
beaûpré. .
H A U B E LO N N É S . Sortes de fromages qui fe
font en Hollande, & dont les Hollandois font un
grand commerce dans les pays étrangers. Par le
tarif de 172 5 ,. les cent livres pefânt paient a f. 8 p.
de droits de fortie.
H A V É E . Droit que l ’exécuteur de la haute-juftice
prenoir autrefois fur les grains & denrées qui fè
vendoient dans les marches de Paris. Les abbés de
: Sainte Ge-nevieve avoient racheté ce droit moyennant
cinq fols de rente annuelle qu’ils lui payoient le jour
de leur fête. Ce droit fubfifte encore en plufieurs endroits
, mais fous un autre nom. Voye\ l’article des
halles. Voye-{ h a v a g e .
H A U S SE . C ’eft le prix que l’on met au-defîüs
d’un autre dans les. ventes* publiques, pour fe faire
adjuger la chofe qui eft criée par l’huifiîer-prifeur.
C’eft proprement ce qu’on nomme une enchère.
H AUSSE R . Augmenter le prix d’une chofe , en
offrir plus qu’un autre.
H A U T . Se dit , en terme de banque , du change
de l’argent, quand il eft plus fort qu’il n’a coutume,
de fe payer.
H a u t . Eft encore en ulage pour fignifier lai^a-
leur extraordinaire des efpèces.
H A U T E -F U T A Y E . Terme <£exploitation &
de marchandife de bois. I l fe dit des bois ou arbres
dont l’âge eft au-delà de foixante ans.
Il y a trois, fortes de ha u te -fu ia y e ,* l’une s’appelle
jeune ha ute -fu ta y e, l ’autre vieille haute-
fu ta y e , & la troifiéme vieille haute-futaye fu r U
retour. Les bois de haute-futaye font réputés irii-
meubles., & ne peuvent être abbatus par les ufüfrui-
tiers.
H A U T E -L IS S Ë . Efpèce de tapiflerie de foie &
de laine , rehauffée d’or & d’argent, qui repréfente