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ch e r les pelletiers, êc dont iL fe fait un graàd
commerce; Voye% p e t it - gris-.
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ÉD E R D O N ou ÉD R ED O N . Efpèce de duvst
très-fin qui vient du nord, particulièrement des deux
Laponie?, Suédoife & Danoife. C e ft la plume la
plus courte de ces oifoaux de proie , qu’on élève
pour le v o l , qui le nomment ge r fa u x o u fa u co n s .
On la' leur tire du-col , du ventre , & de défions
les ailes-, de la manière que T on fait en France le
duvet, des oyes;
Les Danois , pour rendre cette plume plus pré-
c ïeu fe , racontent, des choies extraordinaires de la
manière de la recueillir, dans les trous ou aux pieds
des rochers où ces oifeaux nichent 8c font leur nid ;
& ils-font combattre les Lappons; contr’eux, pour
leur enlever cette dépouiiie , que les pères & les
mères s’arrachent quelque temps avant leur ponte ,
pour y dëpofer leurs oeufs & y couver leurs petits ;
à-peu-près comme' là fable, parle des combats des
pigmées contre les grues*
Ce riche duvet eft très -,léger & très - chaud', &
s’enfle facilement quand il eft à l’air & q u il n’eft
point comprimé ; enlôrte qu’on peut tenir dans une
feule main de quoi en faire un couvre-pied ou une
couverture raifonnable. On en fait aullï des robes-
de-chambre & des jupons de femmes' : mais tous ces
ouvrages doivent être piqu és , à caufo de cette efpèce
de vertu élaftique qui le fait enfler avec tant de facilité
, & fi confidérablement.
«. Les* entrées & les (orties .du royaume ne (ont
» point réglées poür cette forte de duvet dans le
» tarif de ' 1664, n y étant pas alors connu ; préferi-
» tement.il fe paie par eftimation à cinq pour cent,
» avec les (ois poux liv ».
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E N TO L -B R IE F . On nomme ainfi à Amfter-
dam, 8c dans les autres villes des Provinces Unies ,
des lettres de fran chife que lès bourgeois de certaines
deces villes obtiennent de leurs bourguemef
très, paT lefquelles cesmagiftrats-municipaux certifient
que tels ou tels font en cette qualité exempts
de quelques droits de péage. Ces lettres ne durent
qu’un an & f ir femaines , ap rè s’quoi elles doivent
(ê renouvelle r.
EF *
E F F A U F IL E R . ( Terme de marchand rubanier^)
C ’éft tirer avec la main quelques fils de la
trame d’un, ruban , par le bout où- il eft entamé ,
pour en connoître l’ouvrage & la bonté,
EFFA'U T A G F . ( Terme de commerce des bois. )
O n appelle ainfi le mairain de rebut.
E F F E C T IF . Qu i e f fré eT & pofitif. U n paiement
e ffe c tif y efi celui qui fe fait véritablement 8c en
deniers çomptans, ou effets équivalent.
E F F E T S . Se dit des biens'meublés, immeubles
SC autres , qu’une* prrfoanr poflede , para'çuliçre?
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meut dé ceux que les marchands & négoeians acquièrent
dans-leur commerce-.
On diftingue ordinairement', les effets des marchands,
en trois clafles, qui.font, des bons effets ,
des mauvais' effets , & des effets douteux. C’eft de
cous ces effets ,- dont par l’ordonnance de 1 6 7 5 ,
-ils font tenus dé faire l’inventaire- ou le récolement
tous les ans.
Par la-même ordonnance , les négociant qui ont
fait faillite, font tenus de fournir a leurs créanciers,
un état de tous leurs effets.
E F F ILÉ . On appelle deYeffilé, le linge dont on
(e fort pour le deuil, parce qu’autrefois on en effi-
loit les extrémités; c’eft-à-dire, qu’à force d’en arracher
des fils , on y formoit. une efpèce- de petite
frange. Préfontement ce font de vraies franges ou.
campanes de f i l, que l’on coud autour.
Les maîtres frangiers- font 8c vendent ces frang.es ;
les lingères ou autres ouvrières les montent fox les
toiles.
On met de Y effile' aux cravates •& aux manchettes
des hommes : lés femmes en portent à leurs coeffu-
res, à leurs engageantes, à leurs corccts , & à cet
ornement qu’elles- mettent fur leur cou , auquel elles
ont donné le nom bifore de fich u .
EF FO N D R É . Se dit dans les manufactures, de
lainages, des draps & autres étoffes de laine, qui
ont ete extraordinairement- tirées- à la rame, ou
lannées trop à fond avec le chardon fur la perche,
Ainfi l’on dit : ce drap eft trop effondré, poux
dire que le fond en eft foible , lâche & altéré. C ’eft
un graud défaut à un drap que d’être effondré.
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É G A N D IL L E R . Te rme dont on fe fert en Bour-.
gogne , pour fignifier ce qu’on entend1 ailleurs par
étalonner , c’eft à^dire , marquer des poids ou des
mefores, après-les avoir vérifies fur les étalons.
É G E L F IN . Poiffon de mer qu e l ’on nomme
plus ordinairement aigrefin. Voye\. a ig r e f in .
É G R A IN É E . Il fe dit des pièces d’étoffes qui ne
font point emballées« Je vous envoie dix pièces de
forge égrainée , c’eft-à-dire, qui n’ont point d’emy
hallage. Ce terme n’ eft guèïes d’ufage que dans la
province de Berry.
É G Y P T IE N N E , ou ÉG IP T IEN N E . Étoffe
mélangée de poil- de fleuret ou de laine , &c. que
le réglement de 1667 met du nombre des fatins de
Bruges-, des damas cafarts, des Jegatirfes,. &c. Filé
ne peut avoir moins de demi-aune moiiis un feize
de large ; mais il eft permis d’en faire d’une demi—
aune entière, 8c même d’une demi-aune un feize.
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É L A N . C'eft cet animal fouvage , qui dans le
Canada eft plus connu fous le nom d’artgnac.
É L A T CH E S . Étoffes des Indes ? foie & coton.
C ’eft une efpèce de chuquelas & d*âl logeas. Leurs
longueurs font depuis quatre aunes jufqu’à douze,.
leurs- largeurs ■ régulieXeuaent dé txoïs quarts.
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É L É C T IO N . C ’eff une jurifdiStion fubalterne,
dont une des principales fondions eft de juger en
première inftance , les différends qui arrivent fou-
vent entre les marchands -8c les fermiers-généraux ,
ou autres traitans, au fojét des droits du roi.
Elle eft compoféè à Paris d’un préfîdent, d’un
. lieutenant , d’un aflèflèür, de vingt confoillers,
qu’on appelle élus > d’un procureur du r o i , &c. 8c
tient fon fiége cour du palais.
C’eft en la cour des aides, que font jugées en
dernier refiort, les appellations des fontences de Y éleflion.
Il y a vingt-deux fiéges - 8 élection dans la généralité
de Paris.
ÉLEM Y . Efpèce de gomme ou de ré fine.
Quoiqu’il n’y ait qu’une feule & véritable gomme
■ élemy, il s’en trouve de bien des fortes, de faufies
& de fa&icës, que quelques marchands peu cônfcien-
tieux vendent ordinairement en fa place.
L a véritable gomme élemy eft une refîne blanche
tirant fur -le verdâtre , qui par le moyen de
l ’mcifion , découle du tronc & des grofles branches,
d’une efpèce d’olivier fauvage.
L a gomme élemy eft ap p â tée en pains de deux
à trois livres ; & parce qu’ils font enveloppés' dans
«es feuilles de cannes, ori lui donne communément:
le nom de gomme élemy enrofeau. L a meilleure ,
..qui vient de Marfeille & de Hollande, eft celle qui
eft tout enfomble féche & mollafle ; qui eft d’un
blanc verdâtre, & d’une odeur douce & agréable.
-Elle pane pour, un baume naturel, & fouverain à
la guérifon-de toutes fortes de plaies ; auflî l ’emploie-
t-on dans la compofition du baume d’arcens.
On peut contrefaire cette gomme avec du galipot
lavé dans de l’huile d’afpic moyenne : mais la mau-
^aife odeur, & la couleur trop blanche de1 cette
réfine folfifiée§ fuffifent pour découvrir -la friponnerie.
On appelle ce», élemy T A mérique. artificiel, élemy de Ni
. Il y a trois fortes de gbmmes, ou réfines, qu’on
lâche auflî de.faire pafier pour le véritable élemy.
L a première eft apportée des ifles de l’Amérique ,
dans des barils de différens poids , enveloppés dans
des feuilles d’ une plante inconnue en Europe. C ’eft
un vrai galipot, qui en a les qualités, & même
Todeur , mais moins forte. L ’arbre d’où elle coule ,
Sc dont le bois^ft très-blanc, a des feuilles fembla-
ble àîcelles du laurier, mais-plus grandes. I l produit
eètte raifine. en fi grande quantité, qu’il y a tel de
çes arbres d’où l’on en peut tirer juiqu’à cinquante
livres. Quelques marchands épiciers & droguiftes la
vendent aufii pour la gomme animé, ou pour la
gomme tacamaca;,mais avf.'oRuflî peu de bonne-foi,
qûe, ceux qui la vendent pour Yelemy.
Des deux autres faufies gommes élemy, il y en
aune qu on pourroit prendre pour-de lapoix-réfine,
-•n ce n etoit fon odeur.doucç & aromatique.; & l’aut
r e , qui eft dun gris-cendré, tirant for le brun,
rpi on apporte en grçs morceaux fecs & friables.
Eomet Qe croit pas qu’elles foient naturelles, & foup-
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çonne qu’elles ne font l ’une 8c l ’autre que des
gommes élemy, fales, refondues & recuites au feu.
« L a gomme élemy paie en T rance les droits
» d’entrée fox le pied de cent fols du cent pefant,
>» avec les fols pour- livre ».
É L É PH A N T . A n im a l monftrueux, auquel on
donne le premier rang parmi les animaux à quatre
pieds. Il naît ordinairement fur les eûtes d’Afrique »
| 8c dans les grandes Indes.
Ce font lés dents, ou plutôt les défenfes de cet
animal, que l’on appelle yvoire ou morfil.
! É L IT E . Ce qu’il y a de meilleur dans chaque
chofe. Je ne veux point de fa marchandife, à moins
qu’il ne m’en donne Y élite. Ges foies font Y élite de
toute ma boutique. Les marehandifes ü é lite font
plus chères que les autres.
E L LE BO R E . P la n te médicinale. I l y. en a de
deux fortes , le blanc & le noir. L ’on ne (e fert plus
de l ’un ni de l’autre pour guérir la folie ; à quoi les
anciens le croyoient un remède (pécifique ; mais l ’on
compofo feulement de la racine de Yellebore blanc ,
Une poudre fternutatoiré pour décharger le cerveau ;
•& i l femble que pour le refte il foit pafîe , aulfi-bien.
que le noir , de la médecine des' hommes à celle des
chevaux * & -autres animaux ;.les maréchaux s’en (èr-
•vant pour guérir le farcin aux chevaux ;. 8c les bergers
, la g^lle des brebis.
\Jellebore dont l’on fe fort à Paris , croît dans
les montagnes du Dauphiné & de la Bourgogne. Il
en vient auflî de Suiflè, & quelquefois par la voie
d’Angleterre.
É L U S D U C O N SE IL . C’eft dans la bourfe de
Bordeaux ce qu’on appelle dans celle de T o u lo u fe ,
ju ges-cohfeillers de -la retenue ,• & à Paris , Amplement
confetllers des ju g e -c o n fu ls , c’eft-à-dire,
des marchands qui font choifis par les juge-confols
pour aflîfter à leurs jugemens& les aider dans quel-»
ques autres fondrions de leur charge.
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ÉM AG E . Ancien droit qui fe lève fur le fol en
quelques endroits de Bretagne, pariiculièrement dans
les bureaux de la prévôté de Nantes.
L a panG.arte-deladite prévôté porte-, que le roi<&
duc prend , for les fols de Poitçu le fixiéme denier du
prix que fo . monte l’ancienne coutume appellée
image. ■
ÉÎMAIL. Efp èce-de verre coloré.
- L ’on peut diftinguer de trois fortes 8 émaux ,
ceux qui fervent a contrefaire & imiter les pierres
précieufos ; ceux qu’on emploie pour les peintures
en émail ; 8c ceux ayec lefquels fe font ces ouvrages
agréables & curieux , dont 11 fo fait un commerce
fi eonfidérâble à Nevers,, ville de France. Gés d!er-
niers font propres auflî aux orfèvres •& ë mai Heurs
fo r l’o r • & l’argent & les autres métaux ; & c ’eft encore
avec cette forte d’ém ail, du moins avec le blanc,
que les fayaneiers dorment l’éclat & le vernis à leurs
ouvrages.
« Les droits d-emiée ,,que IVoKii/.paie en France,