
nés, de Florence ou de Lucque. Amboife , Château
Renaud^ M o n t richard, M o ntrefor, L o c h e s ,
Beaulieu , Chinon & quelques autres lieux de la
Touraine poffédent des manufactures de foie 8c de
laine de plufieurs fortes.
B o u r g e s , capitale du Berry, eft fituée for une
colline qui dëfcend en pente douce jufqu’aux bords
de 1 Evre 8c de YOrron. On fabrique tant à Bour-
g e s , qu’à Ijfoudun, A u b ign y , Chateauroux, L a -
Châtre , Vier^on, S e lle s , Sancerre , Romoran-
tin 8c quelques autres lieux de la province, des
bonnets de laine au tricot & au métier, & des draps
grofliers qui fervent pour habiller les foldats .& les
domeftiques.
G ueret & Bella'c font les villes capitales de '
la haute & de la baffe Marche. Leur commerce & ’
celui de Jarnagç, d Aubujfon 8c quelques autres \
-villes de la même province , confifte en draps grof-
fiers, dont elles entretiennent quelques manufactures
en- tapifferies' de laine fort eftimçes', & en d’autres
articles moins confidérables.
Saint-Flou R. & Clermont, capitales de la
Jiauce 8c de la baffe Auvergne , font un commerce
très^-grand en bleds , vins , fruits ,. chanvre, bétail,
fromage , charbon de terre & plufieurs autres productions
du pays ; en draps, camelots , cadis, étamines
8e autres étoffes de laine & de foie , dont il y
a dans ces deux villes plufieurs. manufactures eonfî-
dérables , ainfi que de dentelles de fil façon de Flandres
& d’Angleterre 5 de couteaux , rafoirs , çifeaux
cartes à jouer; enfin, de papier qui , pourï’impref-
fion, paffe pour le meilleur de l’Europè. Les autres
villes de cette province les plus confidérables parles
manufactures & l’induftrieufe activité des habi-
tans, font, A u r i lla c , T/tiers , Ambert, Bejfe,
R iom y Cujfet, &c.
L y on , ville la plus confidérable de France après
Paris, eft fituée au confluent de la Sa ône 8t du
Rhône. Szm être un port de mer , elle fait un commerce
immenfe avec toutes les parties du monde
& ce font les fabriques en tout genre, notamment
tn foiries, qui fourniffent. à ce commerce. En fdîf
d étoffés , rubans de foie & gallons, é’elf de L y o n
que^fort ce qu’il y a déplus exquis, tant pour le
choix des couleurs, que pour l’élégance & la variété
. des defïéins. Les fabricâns Lyonnois favent fi bien
combiner & nuancer les couleurs, qu'ils en obtiennent
toujours quelque nouveau réfultat qui plaît &
trie tarde pas à être adopté par la capitale, & de
là fe répand non-feulemént dans les autres villes du
royaume, mais dans la.plupart des états de l’Europe.
Un des principaux négocians de L y o n nous
a procuré un détail des différentes fortes d’étoffes de
foie qui Ce fabriquent en cette ville , & de leurs
.prix ; mais ceux-ci varient tant, qu’il n’eft pas pof-.r
hble d’en donner des prix, communs, & fans cela
l’énumération des différentes efpèces eft fopcrflue.
Il y a un tribunal de commerce à L y o n , annexé
au confolar, dont l’objet eft la fureté & la confer-
y^tioq de quatre célèbres foires qui fe tiennent dans
cette v ille , dont la première commence le i eb lundi
apres la quafimodo; la deuxième le 4 d’aodt, la
croifiéme le. 3 novembre , & la quatrième le I er. lundi
apres la fête des rois. Il y vient des marchands de
toutes les nations de l’Europe pour y vendre 8c
acheter. Chaque foire dure quinze jours, pendant
lefquels les paiemens des lettres de change fe forft
en la maniéré.qui fera expliquée,au fécond volume.
L a Brefle , Saint-Chaumont Feu r s , Saint-
Etienne de Furandy Montbrijfon, Rouanne ,
V illé -F i anche , B e lle v ille , B ea u jeu , Amplepuis,
& quelques autres villes du Lyonnois, du Forés &
du Beaujolois , font auffi quelque commerce, &
poffédent .plufieurs manufactures en différens genres.
M o u l in s , ’capitale du' Bourbonnois, eft fituée
für une grande route qui mène de Lyon à Paris.-La
coutellerie y eft portée au plus haut point de perfection
, .& le commerce en eft très-étendu. On y
fabrique auffi, quelques étoffes de laine , comme fer-
ges , étamines 8t crêpons.. Bourbpn-Archambaud
8c M ontluçon, deux villes du Bourbonnois, ont
quelques manufactures d’étoffes pareilles à celle
qu’on fait à Moulins.
N e v e r s , ville fituée for le penchant d’une colline
à la rive droite de la L o ir e , eft la capitale du N i-
vernois. Elle a quelques manufactures de draps communs,
de forges communes de toijes, de 'fayance
& de verre. L a Charitéf, Clamecy, V er ela y -,
Chateau-Chinon , Moulins , Eng ilber t, D é c id é ,
< ?m y , Cofne & plufieurs autres villes & bourgs
du Nivernois poffédent auffi quelques manufactures
d’étoffes de laine.
O rlé an s, eapitale de l’Orléannois,eft fituée for
le penchant , d’un coteau expofé au midi fur la rive
droite de la Loire. L e commerce principal de cette
ville & de la province confifte en vins, ëaux-de-vie,
bleds & fruits ; en ouvrages de bonneterie , draps,
peaux de moutons, bas de laine & autres articles
dont il y a bon, nombre de manufactures. ' Beçtu^
g en cy , Chartres , Vendôme , Iç M on tq ir , B lo is ,
Romorantin, M on ta rg is , Château-Renard, villes
■ principales de l’Orléânnois & plufieurs autres comprîtes
dans Je même gouvernement /font,plus ou moins
de commerce foivant leur fituation, & félon le plus
ou le moins d’induftrie & d’aétjvité de leurs ha-
bitans.
§. V I I I . Commerce des P a y s -B a s François de
la Lorra ine, l ’/llfa ce , la Franche-Comté &
U RouJJîllon.
Nous voudrions traiter dans ce paragraphe du
commerce des P a y s co.nquis appartenans à la
France , avec l’étendue qu’il mérite ; mais les bornes
de cet ouvrage nous en empêchent. Nous nous
contenterons donc de parler foccinétement des mar-
ehanaifes naturelles & artificielles qui contribuent à
repdre ce commerce important.
D u n k e r q u e eft une v ille fitué.e en pa ys pla t fur
' M a n c h e , dont le commerce eft c o n féd é ra le a
caufe de fa proximité de l ’A n g le te r r e , a v e c la S e lf o
O
les habitans de Dunkerque entretiennent un négoce
clandeftin eh vins, eaux-de-vie, thé & autres articles
, qui payant de très-gros droits d’entrée dans
ce royaume , excitent vivement la cupidité des contrebandiers.
Au refte , le commerce de Dunkerque
Ce foutient plus par l’induftrie des habitans & l’heu-
reufe fituation de la ville, que par les articles d’exportation
qui d’ordinaire attirent les étrangers dans
les villes de commerce. On en trouve neanmoins
dans cette ville quelques-uns qui y font portés de
Lille & de plufieurs autres endroits de la Flandre ;
fçavoir, des étoffes de laine., d’autres étoffes mêlées
de foie , d’autres de foie pure, de poil de chèvre
ou de chameau ; des toiles de plufieurs fortes , fur-
tout de celles de Cambrai, qu’on nomme en France
des batijêës. Autrefois la pêche de la morue & celle
du hareng attiroient l’attention des habitans de D u n kerque
; mais ils femblent avoir renoncé aujourd’hui
à ce commerce.
L il l e , ou L 'I j l e , en Flamand R y j je l , la plus
belle ville de l’Europe, & capitale de la Flandre
Françoife, eft fituéè for la 'Deule qui la traveirfe ,
& y eft navigable. Le commerce de L ille eft des
plus floriffans : la grande population de cette ville,
jointe à. la grande induftrie de fes habitans, & à la
fertilité merveilleufe du pays , tout enfin contribue
à le foutenir dans le meilleur état. Les manufactures
confidérables qu’elle renferme fourniffent des draps,
des camelots, des ratines & autres étoffes en laine
foule ou mêlée de foie , -de coton ou de fil de-lin ,
des toilès de toutes les qualités, de tous les défi-
foins & à tout ufàge ; des dentelles en foie , en argent,
en or, & enfilades galons, des rubans, le
plus beau filà coudre, des tapifleries de haute-liflè,
des chapeaux, des-cuirs dorés & autres, des mar-
rôquins , des bas. & autres ouvrages de bonneterie
au tricot & au métier ; des favons blancs & noirs ;
du papier,. du carton &c. L ille d’ailleurs abonde
en artiftes & ouvriers excellens , & l’on peut dire
que cette ville eft le magâzin & l’entrepôt de toutes
les villes voifines, du Hainault,du Cambrefis &
de l’Artois , & d’une bonne partie de celles de
Flandre.
C a m b r a y , grande & belle ville fituée fur YEf-
c d u t , pofféde de belles manufactures de ces célèbres
toifos fines nommées toiles de Cambrai , &
de batiftes ; elle en a auffi quelques-unes de draps,
favons, cuirs, mais toutes de peu de rapport.
V alenciennes 7 capitale du Hainaut François ,
eft fituée fur l’Efcaut qui y devient navigable & qui
la fépare en deux parties. Cette ville a deux manufactures
renommées, l’une d’étoffes de laine & l’autre
de batifte.
Gravelines , B ou rb o u rg , C a j jel, B a i l le u ly
Armentieres , Orchies , D o u a y , Landrecy &
uelques autres villes de la Flandre & du Hainault
rançois , poffédent auffi quelques manufacturés.
N ancy & Bar., capitales de la Lorraine & du
Barrois , font des villes de peu de commerce , à
caufo qu’elles n’ont que peu ou point de manufacturés,
dë même que les autres villes de ces deux
duchés, dont les principales font Luneville, Sain t-
N ico la s , R ofiè re, Momeny , Blam m on t, S a in t-
Die-{ , Sain te -M ar ie -au x-M in e s , V aud emont,
Commércy, E p in a l , Neuf-Château , Mir ecour t,
Chattê.y Bruyères, Remiremont, Sargueminés ,
Dieu^ e , B itfch e i Pont-à-MouJfon, Èou rmont,
Longuyon 8c quelques autres. I l y a quelques verreries
dans les deux duchés de Lorraine & de B a r ,
& l’on y fait des dentelles de fil; ce font les deux
fouis articles qui s’exportent de ces pays.
M e t z , T o u l & V e r d u n , font les capitales de
trois évêchés enclavés dans la Lorraine; le commerce
intérieur qui s’y fait confifte en vins , bois,
grains , fols , cuirs, fourrages , confitures , dragées,
eaux-de-vie, toiles & diverfos autres productions.
S t r a s b o u r g , capitale de toute la province d’Al-
fa ce , eft fituée à un quart de lieue du R h y n , au
confluent des rivières de Y I ll 8c de la Brufch. Elle
eft commerçante par fa fituation, & il s’y tient annuellement
deux foires affez fréquentées. On y
trouve quelques manufactures , parmi lefquelles
celles de tabac font les plus importantes ; une. raffinerie
de foc re, une fabrique de porcelaine, & il
s’y fait de très-beaux ouvrages en broderie , dentelles
, 8cc. Strasbourg 8c les aiitfes villes de l’A l-
fa c e , fourniffent d’ailleurs aux peuples circonvoi-
fins & for-tout aux Allemands, des bois, vins.,
eaux-de-vie , bleds de toute forte , fafran , térébenthine,
chanvre, lin , tartre; fu if & beaucoup d’au-»
très articles.
Nous avons cru devoir joindre ici l’État du commerce
de. France dreffe par Savary, conformément
à l’édition de 1740. '
Nos leCteurs voudront bien fo tenir pour avertis ,
que nous ne garantirions pas lès, faits avancés par
cet auteur; encore moins fes principes for l’économie
politique.
Il feroit aujourd’hui fort cürieux & fort intéref-:
fant de comparer la defcripcion de Savary avec l’ état
aCtuel, pour juger fi trois grandes guerres de commerce
qui ont conté tant d’argent & tant de fang,
ont réellement amélioré la France, ou fi elles l’ont
rqiné ; cette difcufilon n’eft; pas de notre reffort.
C o m m e r c e d e F r a n c e : premièrement de
P a r i s , & de f a généralité.
L a ville de P a r is , la plus gfimde 8c la plus
peuplée de l’Europe, & la capitale du royauipe de
France, eft le principal objet 8c comme le centre
du commerce qui fe fait dans tout le refte de ce
royaume.
En , e ffet, fi d’un côté il femble que .les pro vinces
du dedans du royaume n’ont des grains , des bois,
des vins , des beftiaux , des laines , des foies, du.
fer , des fols, des étoffes, des toiles, tant d’au,très
marchandifes, que pour en fournir cette capitale ;
de l’autre côté , on peut dire, que les provjnces
maritimes n’entretiennent des,matelots, & n’arment