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de commerce : ce marchand s’eft engage' de tous
côtés, c’eft-à-dire , a de grandes dettes. Ce manufacturier
s'engage dans trop d’entreprifes, il n’aura
pas la force de les foutenir. Il s’eft engagé de dix
mille éctas pour tirer fon aflocié d’affaire. Mon fils
s’eft aujourd’hui engagé en qualité d’écrivain principal
avec la compagnie d’Occident. Les matelots
•s'engagent avec les armateurs d’un vaifleau marchand
; & les compagnons des divers arts & métiers,
avec les maîtres de leur profeflion.
E N G E L . C’eft une des divifions de la livre poids
de. marc en Hollande. Dix etigels font le lo o t , &
trente loots la livre. Au deffoùs de Y engel eft l’as ,
trente as font un engel. Voye-^ la t a b l e d e s po id s
& MESURES.
E N G O R G É . On appelle un drap engorgé, un
drap qui n’eft pas bien net de grailfe, que le foulon
n’a pas bien degraifie.
EN G R A IN E R U N B A T E A U , fe dit de cer-
taines-marchandifes de gros volume, dont le propriétaire
n’eft pas prelfé, qu’on met dans un bateau
qui n’eft pas en état de partir fi-tôt; pour raifon
de quoi on obtient meilleur marché de la voiture,
que n’obtiendront ceux qui y mettront huit ou dix
jours plus tard. « Comme vous me témoignez n’être
» pas fort prelfé de vos plombs, je les ai mis dans
w un bateau pour engrainer, moyennant quoi vous
» aurez bonne compofîtion de la voiture ».
E N G R E LU R E . C’eft l ’endroit d’en haut, qui
régne tout le long d’une dentelle de loie ou de f i l ,
par lequel on la coud au lin g e, aux habits, &c.
On appelle encore engrêlure, un certain petit
ouvrage de fil de lin blanc, très-bas, qui fe travaille
(ùr l’oreiller ayeç des fiifeaux & des épingles,
que l’on coud au haut des dentelles, pour en
augmenter la hauteur, ou pour en conferver le
bord, ou pour le rétablir lorfqu’il eft ufé. Il fe fait
des engrêlures de plufieurs qualités & façons, afin
qu’elles puiflçnt s’àflortir aux- dentelles , mais les
plus hautes ne paffenc pas deux ou trois lignes.
C e font les marchands merciers '& les maîtreffes
lingères qui en font le négoce.
E N JO L IV E R , orner, ajufter, parer quelque
ouvrage. Il eft permis aux marchands merciers
8 enjoliver toutes les marchandifes qu’ils vendent,
mais, non pas de les fabriquer,
E N JO L IV E U R . On donne le nom 8 enjoliveurs
sl plufieurs marchands & artifans , ou autres, aux
merciers, aux boutonnière & aux patenotriers.
E N L U M IN E U R . Peintre en détrempe, qui
applique des couleurs fur des deflins & des images.
L é s enlumineurs font à Paris une communauté avec
Jes peintres, les fculpteurs & les graveurs.
Quelques particuliers ayant obtenu £u mois d’oç-
tobre i6©7, des lettres patentes du r o i , çn forme
d’éd it , pour l’éreétion en maîtrife jurée de l’art
d'enlumineur en la ville de Paris, la communauté
des peintres & fculpteurs forma oppofîtion â la vérification
& enregiftrement des lettres , & obtint
f tw w s s 4» 18 BMIS J ésü I posant défenfç d’ciiger
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cette maîtrife. Depuis ce temps, l’art d’enluminuréf
a été comme ajouté aux trois autres , qui compofent
cette ancienne communauté, dont les maîtres font
préfentement nommés maîtres de l'a r t de peinture»
fculpture , gravure & enluminure*
EN SA CH É . Ce qui eft enfermé dans unfac. O n
appelle, dans le commerce des farines, de la fa r in e
bien enfachée, celle qui eft bien foulée & bien
preffée dans les facs. P~oye% l ’article du bifeuit de
m e r , où i l eft parlé des farines qui font les plus
propres à en faire des galettes.
EN SE IG N E . Terme> de manufacture de drape*
rie. I l fignifie une certaine mefure de drap , qui
revient à trois aunes de France; enforte que quand
; on dit qu’une pièce de drap eft de quinze enfeignes,
on doit entendre qu’elle contient quarante - cinq
aunes.
L e mot d'enfeigne, en ce fens, a été pris des
Hollandois, aufli n’ eft-il guères en ufage que dans
les manufactures où l’on veut imiter les fabriques'
de Hollande. Dans les autres manufaétures, comme
peuvent être celles de Rouen, Damatal, Elbeuf,
Louviers , &c. on ne fe fert ordinairement que du
mot de marque, qui veut dire la même çhofe , la
marque étant aufli de trois aunes.
En Hollande, Yenfeigne eft d’environ cinq aunes
du p a y s , ce qui eft à peu près femblable à trois
aunes de France.
E n s e ig n e . Signifie aufli cette efpèce de tableau x
on figur es en r e lie f, que les marchands & artifans
tiennent fufpendus devant, ou au-defliis de leurs
maifons , magafins & boutiques, pour indiquer
aux paflans , ou a ceux qui ont befoin d’eux , leur
demeure, leur profeflion, ou la qualité des mar-
chandifes qu’ils vendent, & des ouvrages qu’ils
fabriquent.
Il n’ eft pas permis d qui que ce foit, d’imiter ou
d’ufurper des enfeignes déjà choifieç par d’autres
marchands ou artifans, fur-tout s’ils ont leur demeure
dans le même quartier, fi l’on eft du meme
métier , ou qu’on fafle trafic de la même mar*
chandife.
A Paris, il eft du au voyer un droit d'enfeigne
quand on en veut pofer une nouvelle, & qu’on en
veut changer.
L ’ordonnance de la v ille , & celles des aides »
enjoignent aux cabaretiers, taverniers, hôtelliers &
autres vendant vin en détail, de mettre des enfeignes
& bouchons aux endroits où ils en débitent.
L a ville de Londres eft remarquable pour les
belles enfeignes que les marchands y font pofer.
Elles furpaÔent généralement celles de Paris pour
la grandeur, pour la façon & pour P1*1, / î J
en a plufieurs qui ont coûté julqu’à ving t, trente
ou cinquante livres fterlings. Il y en a même deux
ou trois extraordinaires à de gros marchands drapiers
ou d’étoffe de fo ie , qui ont coûté jufqu’â cent
livres fterlings : ce qui revient à pins de deux mille
livres tournois, H £
P Ï T A M P ,
ENTAMER. Oter , couper * retrancher une
.partie d’un tout.
On le dit > dans le -commerce, d e . toutes lés
-marchandifes, liqueurs & denrées que les marchands
qui èn font trafic, vendent en dé ta il, lorfquils
commencent à en ôter Quelque chofe.^
Entamer un tonnèau de bière * d’huile , de vin ,
d’ eau-de-viè,, c’eft en tirér les premières pinteis.
. Entamer un, bâteaii dé bois , de charbon , dé
foin , c’ eft commencer à lè débiter.
Entamer no p o t , une tinette de beurre , un baril
d’olives , un panier de matée , une caque de hareng ,
c’eft tirer & vendre pour la première fois de ce qui
èft contenu & enfermé dans tons ces vailfeaux.
E n t a m e r . Se dit en quelque forte plus’ particulièrement
des draps & autres étoffes de lainerie ;
des étoffés d’o r , d’argent de dé foie ; des toiles ,
des dentelles., des rubans, &c. dont on lève les
premières aunes : aufli y obferve-t-os pour l’ordinaire,
parmi les marchands hàbilès & èxaéts ,
plus de précaution que pour les autres denrées oü
marchandifes.
Les étoffes de lap e s'entament prefquë toujours
par la queue, à caufe des marques & enfeignemens
qui font au ch e f, comme les no ni , demeure &
numéro de l’oiivrier ; les rofes ou rofettes pour la
teinture , les plombs dé fabrique , de vifite & d’au-
n ag e, qu’il eft bon de conferver, & qui fervent à
faire connoître la qualité & bonté des étoffes, & à
juftifier dans les occafîons, qui n’arrivent que trop
fouvent, qu’elles ne font pas dé contrebande ou
de fabrique étrangère.
Lorfqu’une pièce eft entamée , de quelque qualité
qu’elle fo i t , fôjt Or ou argent, foie ou laine,
i l faut mettre fur l ’étiquette $ qui contient l’aunage,
Je jour qu’on l’a entamée, la quantité qu’on en a
coupée , & ainfi de'fuite â chàquè fois qu’on enlève
quelque chofe , afin de pouvoir voir ce qui en
refte , fans et ce obligé de l’auner. On en fait à
proportion des dentelles , dès toiles , &c.
Les étoffés entamées ne peuvent être revendiquées
par le marchand, Ouvrier ou manufacturier
qui les a vendues , lorfqu’ellés fe trouvent fous le
fcellé d’un négociant qui a fait faillite ; ce privilège
n’appartenant q u a celles qui ont ch ef ou queue.
. .EN T EN D R E L E N UM É R O . C ’eft, en termes
de commerce , xonnoître le véritable prix d’unè
marchandife, caché fous la faùffe marque que lé
marchand a coutume d’y -mettre.
Il n’y a que le marchand lui-même & fes garçons
qui doivent avoir cbnnoifïàncè de ce numéro, afin
qu’ils puifîent fe réfoudre fiir le prix qu’on leur
offre de leur marchandife, fuivânt que oëtte fauffe
marque leur en indique le Véritable.
. On dit en proverbe, qu’un homme entend le
numéro , pour dire qu’il eft habité ; parce que
c’eft en effet une habilëté dé fçavo'it eettè efface
de .chiffre dés marchands.
ENTRE. D E U X FERS , où EN TRE. ÉERS.
( Terme de balancier. ) C ’eft lorfque pétant de Jà
Gommercç. Tojnç Î L f a r t , I ,
mârchandife dans u'ne balance, ou dès èfp'èces dé
monnoie dans un trébachet , la lance ou ftéaù èft
d’équilibre 8c directement placée dans le mili'eu de
la chape , fans tomber plus d’un côté qüe de l’autfè.
Cette ç'A o ïe c& 'entre deux fe r s . Il faut toùjoüfè
que le trait foit du côté de la marchandife.
ENTRÉE. Droit ou impôt h qu'on lèVè âù ncf'rfi
du fouvejra'm > fur les marchandifes qui entreht dafiî
un état, foit par tèrre , foit par met * fuivânt le
tarit qui en eft drèflé & qui doit être affiché &i
lieu apparent dans les bureaux où 'ces droits s’ëxigènc.
Les droits d'entrée fepayent aüffi en France fiir
les marchandifes qui entrent dans lés provinces
qui font réputées étrangères : & il y en a d’autres
encore , qui fe lèvent à l ’entrée de quelques villes.
Lorfque le droit féentrée de quelque marchandife,
, n’èft pas réglé par le tarif, il fè payé pat
eftimation, c'eft-à-dirè, a prOpottion dé Ce qu’uni
autre marchandife à peu près de même qualité, ù
coutume:de p'ayèr.
Les droits d'entrée fé payent y compris les caiA
fes, tonneaux , ferpillières, cartons, toiles -, paillés *
& autres emballages; à la ré fer y é dés drogueries
& épiceries., fur lefqueües les emball'agès font
déduits.
Toutes inarehandifes ne pëuvènt pas entrer par
toutes fortes de villes & de po rts, m'êmë eh pâyafit
les droits ; mais feulement pour de cërtaihès, par
les lieux qui leur font marqués ; du par lés ordonnances
, ou par les arrêts au eoùfëiî, cdmihé Ici
drogueries & épiceries , par la Rochelle , Rouen St
Câîais , Bordeaux, Lyon èc Marfeillé ; lés chevaux,
par Dourlens , Përonnë, Amiens, Scc. les manii-
fa&yres étrangères, par faint Vallëry & Calais; &
ainfi de quelques autres.
Les peines contre ceux qui Veulent /faire ënfcref
les marchandifes en fraude, font là Confîfcation
d’icelles, & des équipages & hàmois , & d’un'è
amende ftatuée par lefdites ordonnànaes & arrêts y
qui compofent le code mercantil du les régies fiscales
du commerce. Entrée. Terme de teneur de livres en parties
doubles. entrée du grand livre , c’eft l’état dés
débiteurs & créditeurs, portés p'ùr la balancé ou lè
bilan du livre précédent.
E N T R EM E T T E U R . Médiateur qui intervient
entre deux marchands, pour faciliter quelque marché
ou quelque négociation.
Les négociais fe fervent plus ordinairement dù
terme d'agent-de change , fi c’eû pour des rëmifeé
d’argent ou autres affaires de banque ; ou de celui
de courtier, fi c’ eft pour achat & véfitë de aiar-
chandifes.
. EN TR E PO SE R . Mettre des ftiarchaùdifes dahs
un magafin d'entrepôt.
EN T R E PO SEU R . Commis 'qui â foin d’un ma-
gafin ou d’un bureau d’ entrepôt.
Ce terme n’a pas une grande antiquité, & il tiè
fe troùve dans aucun a été publie avant la déclarai
ùon du roi., du xo oftobrè 175.3, qui régie lîl
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