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P R O B L È M E S E C O N D . .
#ne colle&iyement pris avec tous leurs gagiftes 011 J
waj:iés. Ce qu’il falloit prouver & démontrer.
Obfe vallons importantes.
P r e m i è r e o b s e r v a t i o n .
11 ne faut pas croir-e que le prélèvement qui dirai-
'ïïue le revenu par avance , ne s’opère que par im- |
p ô t local qui tombe directement fur les fermiers ou I
fur les autres ouvriers néceffaires aux exploitations
des fonds de terre.
U impôt mis fur le fël à Paris , diminue le revenu
des fa it e s de Bretagne; Y impôt mis fur l ’huile, à
l ’entrée de Flandres , diminue le revenu des Proven-1
çaux; un oélroi mis à Amiens ou à Rouen., augmentant
le prix des petites étoffes de laine & de
coton,,accroît la dépende des vignerons de l ’O r lé a - •
nois , de Tourainè & d’Anjou qui s’en vêciffcnt, &
diminue le revenu des vignes. I l en eft de même de
tout le refte.
S e c o n d e o b s e r v a t i o n .
Par la même raifort, un impôt établi très-loin aug- I
mente la dépenfe du propriétaire; pourquoi? Parce
que l a plupart des objets de confommation viennent
de-là. Les fix fols pour livre qu’on a mis de ;
plus fur les aides, depuis un certain nombre d’années,
retombent en partie fur la Bretagne , par
exemple, qui ne cueille pas le vin; elle fouffre de
cet impôt autant que les pays de vignobles qui l ’abreuvent.
Ce font deux pertes effentielles a bfën remarquer ;
& malheureufement on y fait communément très-
peu d’attention,
C H A P I T R E I L
T o ta l de la fa u ffe dépenfe du ro i occafionnée
p a r les trois impôts, & de la perte de vrais
revenus qu i l fouffre p a r la même eaufe*
P R O B L E M E P R E M I E R .
rA combien fout-il donc évaluer la fouffe dépenfe
du roi occafionnée par les impôts for les fols les
boiffons, les tabacs ?
S O I V T I O. N.
A cent f i x a n t e & trois millions & d eux tiers*
(lu moins tous les ans.
P r e u v e ..
L a furcharge totale eft de jo o millions fur la
dépenfe du revenu quitte de la France : or , le ror
qui a le tiers -de ce revenu total a. dépenfor entre1
lui & fes gagiftes ou falariés, paie le tiers de cette
fouffe dépenfo ; donc la furcharge eft pour la part
du roi 16,3 millions & un. tiers, qui font le tiers
de jo,
A combien évaluez-vous la perte que le roi fait
par les mêmes caufos fur fon vrai j e venu 1
S o l u t i o n .
A cent cinquante millions deux tiers au moms tous'
les ans.
P r e u v e . .
L a perte totale fur le revenu total eft de quatre
cent foixante & quatorze : o r , le roi auroit pour
lui le tiers de ces 4 7 4 , &*il perd ce tiers ; ç’eft
donc pour fa part au moins 154 millions & deux
tiers qu’il perd tous les ans fur fon vrai revenu.
C 6 R O I. L A I R E . .
Donc le préjudice réel du roi eft de trois cent
dîx-huit millions un tiers.
P r e u v e .
i ° . Surcharge de fa d é p e n f e t6$ millions
j , ci. . . . . .......................... • . . . . 163 fz°.
Perte de fon vrai revenu, 154 millions
cii. , . . . . . . . . . . . . . . . . i? 4 I
T o t a l ,. trois cent 18' millions | , c i . . 31:8 §
Obferyations.-
P r e m i è r e o b s e r v a t i o n .
I l étoit impoffible de ne pas augmenter là dépenfe
du roi à mefure qu’on a multiplié & augmenté les
impôts ; tous les gagiftes , rentiers r penfionnairës ,
ouvriers, marchands & autres ne pouvoient plus vivre
ni travailler au même prix que ci-devant.
S e c o n d e o b s e r v a t i o n .
I l étoit impoüïible d’e ne pas diminuer en mêrire'-
temps les revenus directs d'u: r o i , ou du moius^de
ne pas s’abftenir de les augmenterai mefure que les
impôts étoieçit multipliés accrus,; comment pour-
roit-on impofer autant ou plus aux vingtièmes, on
à la taille rée lle, ceux dont les terres s’afferment né*
ceffairement moins ?
T r o i s i è m e o b s e r v a t i o n 1.
A u contraire , fi les propriétaires des falines, par
exemple, avoient de plus chaque année 75 millions-
de revenu quitte & n e t , comme ils l’auroient par la-
fuppreffion de la gab e lle, il. y auroit z f millions
pour le ro i, & jo pour eu x, premier article.
De plus , ces 7 5 millions fèroient croître 7 J mil-'
Bons de produit -net en ' d’autres denrées de toute’
efpèce , . & ce feroit encore z f millions de plus-
pour l e r o i , qni n’empêcheroient pas les propriétaires
d’avoir auffi. 50 autres millions de, revenus d&
p lus .
T A B L E A U ' G É N É R A.L.
T lois impôts qui lie prodnifeii- pas plus de iz o
jiùllions au tréfor royal tous les ans.
Coûtent au roi foui 318 millions tous les aiis, &
è toute la nation 5574 millions auiîi tous les ans.
. C o r o l l a i r e g é n é r a l .
Donc il y auroit u® grand profit polir le peuple ,
& un grand profit pour le roi à .transformer ces impôts
en une perception qui ne coûteroît qu’ environ •
i-jo millions à la nation, & ne coûteroit rien au
coi. •
C a lcu l des p ro fits annuels.
1°. P R O F I T DE LA NATION,
814 millions ; car ce qui lui coûte £74 ne c o û - ’
«teroit que iycu
%°. PT. r o f i t d u : r o i . *
•IP3 millions rear l ’impôt aCtuel coûtant de fouffe
dépenfe 163 millions1, & n en rapportant que cent
5/ingt au pluS j' c’ çft 43 millions qu’il coûte au lieu ;
de valoir un fol*
Donc, fi à ces 43 millions vous joignez cent
cinquante millions de vrai revenu quitte & n et,
qu’auroit le roi à la place de ces impôts , le profit
total for oit 193 millions.
O B S E R V A T I O N G É N É R A L E
T R È S - F R A R P A N T E,
Quoique j’aie évalué au plus bas poflible tous les
articles de mon calcul; néanmoins-, retranchez-,en
ençore plus de la moitié , ce qui feroit énorme ,
il enjéfulteroitî
D E P R O F I T A R N U E L j
400 millions pour la nation
559 millions p our le ro i.- \
Profit très-réel que procureroit tous les ans la
transformation propofée.
C o r o l l a i r e g é n é r a l .
Donc il feroit avantageux d’éprouver au moins
cette transformation ,* pourvu qu’elle puiffe s’opérer
.fans rien déranger , c’eft-a-difë , par un moyen
praticable, fuivant les trois conditions que je me
fuis preferites , dans la réponfe à 'là quatrième quef-
tion du problème qui fort de; préliminaire général.
Q U A T R I È M E P A R T I E,
PROBLEME PRATIQUE,
Comment peut s’ opérer cette transformation ? dans
quel elpace de .temps, & par quels moyens?- ;
S O L U T I O N>'
4 la fâgefîe du* mihiftère ? qui connoît la
f l f l t V l l s eiréôïiftjfriees en même temps <}ifola v é rité
|É<É ptflâcipès ,' a détermiher avec maturité , lé
friomént & la mariière de transformer les impôts
vicieux en une perception directe du y tai revenu dé
la fouveraineté.1 '
IMPRIMER des furies;, des indiennes. C’eftcotr-*
trefaire ave,cv des planches de bois, gravées & aveC'
diverfos couleurs ;, ces étoffes & ces toiles qui vietw
nent des Indes. ,,}
IMPRIMÜRÊ. Impreffîon de couleur à l’hu ile ,
; ou fn détrempe , qui fe fait avec la grofl’e -brofle.
IM P U T A T IO N . Compenfation d’une femme
avec une autre , ou déduétion d’une fomme fur une
autre. Quand on fait quelque paiement à compte for
une dette qui porté.'intérêt-, on eiifait faire d’abord
Y imputation- for lés arrérages & intérêts , *& enfoite
for le capital, autrement elle fié pourrôit faire foc
lé-capital.' 1J 1P Ü T E R . Déduite & précompter une fomme
qu’on paye for une autre qu’on-doit.’ Je vous
prie d’impu teriez cent livres que vous avez reçues
pour moi , fur mon obligation Sc non pas for mon
dèrniér arrêté de compte. Les intérêts uforaires ne
doivent point fo p a y e r , mais s'imputer for le capital.
I N
IN BAB . On vend des toiles au Caire qu’on nomme
grandes Jnbabs | dont les pièces ne font que
de trente pics. Elles fo vendent cent cinquante mei-
deins la pièce.
IN C A R N A T , ou IN C A R N A D IN . Couleur
rouge très-vive , ainfi nommée de la reffemblance
qu’elle a avec d e là chair vive nouvellement coupée,
en quoi ePe diffère du couleur de chair, qui eft plus
pâle‘& qui refîèmble a de la chair couverte dé fa
peau blanche & animée d’un vermillon naturel.
Les réglëmens du mois d’août pour la teinture
des foies, laines1, êç fils-;;portent que les foieé
iîicarnat & couleur de r-ofe , feront àlunees & faites
de pur bréfil ; les laines , de bourre teinte en
garance, fans, mêler de fuftel; & les fils , de b ré-
fil de Fernembourg , oü autres bréfils & de rau-
court,
IN CH S . Mefure applicative dont on fo fort en
Angleterre. C ’eft proprement ce qu’on appelle pouce
en France, quoique pourtant avec quelque différence.
L e grain d’orge eft au-deffous dé Yinchs Sc
eft la plus petite de ces fortes dè mefures. Il faut
trois grains d’orge pour un in ch s , quatre inchs font
la poignée , trois poignées le pied , un pied & demi
le cubit ou coudée , deux cubits un y a rd , & un yard -
: & un quart, une aune. Voyé^. les t a b l e s .
IN C LU S . Ce qui eft enfermé dans un paquet. L e
mémoire, cir in c lu s , la lettre ci-incluje ,■ quelque
fois on dit fimplemen<- Yinclufe en parlant d’une
lettre. Ce-tenue eft fort d’ufage dans le.ftile mer-
cantille ; on s’en fort même aflez fouvent au lieu
d’inclufiv.ement. . O n lui a- donné terme pour payer
ce billet jufqu’au z du mois d’août inclus.