
battans, & plus de vingt-cinq maîtres, & trois moulins
a foulon.
Les étoffes qui s’y fon t, fe vendent, partie à
T o u r s , & partie aux foires de Montrichard , de
Saint-Agnan & de Noyers.
L a chapellerie y eft confidérable, & les vingt
maîtres chapeliers qui y travaillent, en font un bon
commerce.
L o u d u n . Le s étoffes qui fo font à Lou dun,
font toutes de laines du pays. Il s’y en fabrique
trois cent pièces, moitié d’ étamines & moitié de
ferges , qui fe débitent dans le pays. On y compte
vingt-fix métiers, & vingt-trois maîtres.
O n y fait auflï de grofïes dentelles , qui outre la
confommation de la ville , ont quelque débit au
dehors.
M o n t r e s o r , V il l e l o in g & O r b ig n y . Ces
trois endroits ne donnent que trois à quatre cent
pièces d’étoffes , qui font toutes des ferges de Berry ,
de demi-aune de large ; on n’y emploie que des
laines du pays. Vingt-huit métiers, autant de maîtres
& cinq foulons, font partagés entre ces trois
fabriques.
L e débit de leurs étoffes fe fait à T ours & aux
foires de Montrichard, de S a in t-A gn an , & de
Noyers.
M o n t r ic h a r d . Cette ville eft moins célèbre
par fes fabriques , que par les foires qui s’y tiennent
cinq fois l’année , & ou fe vend une partie
des draperies & étoffes de laine qui fe font dans la
province de Touraine.
Tout ce qui s’y fait d’étoffes ne va guères qu’à
cent cinquante pièces par an ; droguets & ferges j
blanches, de laine du pays. Elles le débitent à fes !
cinq foires ,. outre environ douze cent pièces qu’on
y apporte de dehors , & qui s’y marquent dans le
temps de ces mêmes foires.
Quatorze métiers & onze maîtres, travaillent pour
les fabriques de la ville.
Quatre tanneurs y -apprêtent une afïèz grande
quantité de gros & de menus cuirs ; un feul chapelier
y fait le commerce de chapeaux.
A m e o is e . Ses étoffes font des droguets & des
tiretaines, partie laine du pays , & partie laine de
Berry. Il s’y en* fait depuis treize jufqu’à quatorze
cent pièces par an; elles fe vendent aux marchands
de Tours & d’Orléans. L a fabrique de ces étoffes
occupe quarante-fept métiers, vingt-trois maîtres,
& quatre foulons.
R e u g n a y . Tout le produit de celte fabrique ne!
va qu’à • deux cent cinquante pièces, tant droguets
que tiretaines , dont le pays & la Beauce fournif-
fenc les laines. Elles fe vendent à Tours. On compte
à Reugnay quinze métiers & fix maîtres.
C h a s t e a ü - R e g n a u d . On emploie dans cette
fabrique moitié laine du p a y s , & moitié laine de
Beauce. Les étoffés qu’on en fait, font des ratz-,
des ferges trémières, des étamines & des droguets,
qui vont environ à mille pièces par an ; le débit
s’en fait aux marchands de Tours.
Cinquante métiers , vingt maîtres & quatre foulons
y travaillent à ces quatre fortes d’ étoffes.
L a chapellerie & la tannerie y font en réputation
; l’une a quatre maîtres, & l’autre cinq.
Beaumont & la R o n c e . Les laines y font les
mêmes qu’à Château-Regnaud ; on n’y fabrique que
trois cent pièces de rats, de ferges trémières &
d’étamines qui s’envoient à Tours. Ces deux fa b r iques
partagent encr’elles vingt-fept métiers, vingt-
cinq maîtres & deux foulons.
R ozieres. L e produit de cette fabrique eft auflï
de trois cent pièces, mêmes laines & même débit
que les précédentes. Il y a dix-huit métiers & dix-
iept maîtres.
N e v i l l é & P o n t -P i e r r e . Ces deux fabriques
font cinq cent pièces d’étoffes par an , partie petits
ratz, partie ferges trémières, & partie droguets.
Quatorze maîtres qui y travaillent ont près de quarante
métiers : deux foulons en font le dégrainage
& le foulage. L e débit s’en fait à T ours. On y emploie
des laines du pays & de Beauce.
N e u f a y , L o is t a u l t & M a r a y . Mêmes laines,
mêmes étoffes & même débit que les précédentes.
Le produit de ces trois fabriques eft de
fêpt cent pièces; elles occupent foixante & quinze
métiers fous vingt-trois maîtres & deux foulons.
S a in t -C h r is t o ph e & S a in t -Pa t e r . On y fait
des étamines, des ferges trémières & des ferges fur
fil, feulement de laines du pays; c’eft aufïi dans le
pays qu’elles fe débitent. Il n’y a qu’onze métiers ,
fix maîtres & un foulon.
C O M M E R C E D’ A N J O U .
A N JO U . Les v in s , les lins & les chanvres,
dont on fait quantité de fils & de toiles ; les ardoi-
fières ; les mines de charbon & de fer ; . les blan-
cbiries des cires & des toiles ; les affineries de fu-
cres & de'faipêtres ; les forges & les verreries-,
enfin, ~ les étamines & les droguets de toute forte ;
font prefque tout le commerce de cette province.
Une partie des vins s’envoie à Nantes, par la
rivière de Lpire ; l’autre fe brûle pour l’eau-de-vie,
dont les Nantois enlèvent aufïi beaucoup ; mais
dont il vient aufïi allez confidérablement à Paris,
par le canal de Briare.
Les principales ardoifières font aux environs d’Angers
, & dans les paroilïès de l’hôtellerie du Fiée ,
de la Jaille & d.e Magné , dans TéleéHon de Château
-Gontier.
Les mines de fer & de charbon fo trouvent plus
abondamment qifallleurs, dans les paroilïès de Courjon
, de Saint-Georges , de Saint-Aubin, de L u i-
gné , de Château - de-Fons , dç Chalonne & de
Montejan fur Loire.
Les forges , fourneaux & fonderies pour diverfes
fontes, fabriques & ouvrages de f e r , font à Château-
la Ca llière, & à Paonnée.
Les verreries font établies à Chenu dans la forêt
de V efin , & en quelques ■ autres endroits; mais de
toutes, celle de Chenu eft la plus confidérable.
f l y a deux raffineries de fticrè , l’une à Angers , 1.
l ’autre à Saumur ; & encore une de falpêtre dans
■ cette dernière ville.
Les blanchiries de cire font au nombre de dix-
huit ; fçavoir, feptà Saumur, trois à Château-Gon-
tier , & huit à Angers.
Ces deux .villes, c ’eft-à-dfce, Saumur & Château-
G on tie r, ont auflï leurs blanchiries de toiles , & i l
y en a pareillement quelques, autres ailleurs ; mais
Celles-là l’emportent, 8c pour la beauté du blanchiment
, & pour le grand nombre des toiles qu'011 y
blanchit. .
Pour les toiles d’A n jo u & de Toura ine, les meilleures
fabriques , & où il s’en fait davantage, font
Châtea.u-Gonrier., Beaufort & Cholet. .
Les toiles de Château-Gontier s’envoient à Saint-
Malo ,. pour les pays étrangers, & celles de Cholet
fo débitent en’ Poitou , à la Rochelle & à Bordeaux.
.
Celles de Beaufort, dont le blanchiment fo fait
ordinairement à Doué en A n j o u font deftinées en ‘
partie , :pouc les ifles Françoifes de l’Amérique
en partie,jfi.elles font grofles, pour les memiesj
voiles de navires 8c des emballages de marchandîfes.
Il fo fait anffi à Cholet quantité de belles toiles,
.rayées, dont lé débit eft trè s- confidérable : elles
font ordinairement de lin é c ru , & fervent à faire J
des veft.es 8c des doublurés pour hommes ,1 & des i
robes de chambre, d’été , pour femmes. C’eft auffi
à Cholet que l’on fait les toiles de lin qu’on nomme
f la t i l l ç .
. L e marché de Craon eft celui.de tout Y A n jou
©ù il fo fait le plus grand négocie de fils de. toute!
•forte, foit pour la couture, foit pour la.tifferie.
F A B R IQ U E S des draperies & autres étoffes
de laines de la. province d*Anjoiu.
AN G E R S . Il s’y fait des étamines def djfférens
:p r ix , & des; ferges trémières, les unes &lesàutresj
toutes de laijaçs dù pays.. On y en-fait, année;commune,
onze ou douze cent pièces, & il s’y en marque
de foraines près de mille. Les trois quarts de
toutes ces étoffes, fe çonfomment d.aps Je pays , le
refte s’envoie,à Paris. Cette fab riq ue occupe quatre-,
Wngr-di-x métiers & quatre 1 foulons.
Il s’y fait-quantité de chapeaux & de ; cuirs de;
toutes forces. L a chapellerie; a plus de vingt maîtres
, & la tannerie .douze.
Chasteaü - G ontier. Les étoffes qui s’y fabriquent,
font(des étamines & des droguets façon du
Lude , 8c des ferges croifées g les droguets fe vendent
aux marchands du Lude , jes autres à . ceux
d ’Angers & de Laval.
Vingt-trois maîtres qui font travailler cinquante
- métiers, donnent environ onze cent pièces des trois
fortes d’étoffes qui s’y font. Trois foulons -y font les
apprêts du dégraiflàge & du foulage.
I l y a quatre chapeliers & neuf tanneurs.
L a Fléché. L e produit ,de cette fab riq ue n’e-ft Commerce. Tome II. Fart. /•
qtfe de trois i quatre cent pièces d’étoffes par an-,
niais oijtre cela il s’y en marque encore environ
trois cent autres pièces d’étoffes'foraines. Celles
qui ' s’y fo n t , font des étamines 8c- des ferges tré -
mîères où Ton n’emploie que des laines du pays ;
le débit s’en fait à Saumur 8c à Angers^'
M y à fûfqu’à foixante métiers qui travaillent pour
cette manufacture , ' mais feulement un foulon.
On y prépare quelques cuirs.
Be a u g é .- L a fabrique de cette ville, eft prefque
femblable en tout à la précédente, foit pour les e f-
peces d’étoffes qui; s’y- font , ‘fok pour leur nombre,
foit pour celles du dehors qui s’y- marquent, foit
pour la quantité des métiers, foie enfin pour les
lieux de débit»
L a fabriqtie des ch ap e au x y occupe quatre
-maîtres^ chapeliers.' !
On y fait auflï un aflèz bon commerce de vins*
de grains & de beftiaux.
S aumu r. Il fe marque à Saumu r quatre ou cinq
cent pièces d’étoffes foraines tous lés ans : celles
qui s’y fabriquent font des étamines & des ferges ,
& des droguets de fil & laine , où l’on n’ emploie
que. de celles du pays. I l ne s’y en fait guêres que
deux cent pièces, quoiqu’il y ait dans la ville trente-
deux métiers fous cinq maîtres. U n foui foulon-
nier y donne le foulage-& le dégraiflage.
L e commerce des chapeaux y eft allez confîdéra-
ble &; y occupe jufqu’à fix maîtres chapeliers.
L a tannerie en a fept de fon métier , qui travaillent
.également en gros & en menus cuirs.
L e L ude. C!e font des droguets 8c des étamines
qui fe font dans les fabr iqu e s du L u d e , d’où il
en fort quatre à cinq cent pièces par an , qui s’envoient;
par tout le royaume , particulièrement à
Paris. I l y a jufqu’à vingtrcinq métiers fous dix
maîtres feulement. .. . . .
D oué. Les fabriqu es de-cette ville eonlîftent en
étamines, eri forges trémières & en droguets, oti
l ’on ne fe fort point d’autres laines que de celles du
p?ys. Il ,s’y en fait environ1 deux cent pièces qui
occupent quatorze métiers •& dix maîtres. L e débit
s’en fait dans le pays & à Saumur.
L a tannerie-y ;eft très-confidérable ; quinze maîtres
tanneurs y travaillent. Les cuirs qui en forcent
font panâè cuirs forts, ' & partie menus cuirs qui^
fe débitent dans les proyinces voifines, & quelquefois
jufqu’à Paris.
N eu f chapeliers y font des chapeaux aflez efti-
més, dont la confommation fo fait pour la plupart
dans le pays.
Montreuilt-Bel la y . I l -s’y fait les mêmes é to ffes
,8c le même nombre de pièces qu’à Doué. T re iz e
maîtres y font travailler quinze métiers, & deux
foulons y donnent les apprêts. Tout fo débite dans
le pays.
Beaufo rt & ,D u r t a l . L a première de ces deux
fabriques donne cent quatre-vingt pièces d’étoffes
par an , & la fécondé deux cent ; ce font des étamines
, des ferges trémières & des droguets. Elles font
Pp