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G a n t s d e c a s t o r . Les gantiers - parfumeurs,
nomment ainfi certains gants fab riq ué s avec des
peaux de chamois ou de chèvre paffées & apprêtées'
d’une manière fi douce & fi, maniable , quon les
prendroit pour être faits avec le poil de caftor. Il fe
lait des gan ts de caftor de toutes couleurs, pour
hommes & pour femmes.
G ants FdüRcRÉs. C e font des gants-garnis de poil
ou de laine en dedans, pour les rendre plus chauds.
O n s’en fert au lieu de manchon.
G a n t d e f a u c o n n ie r . C’eft un très-gros gant
d’un cuir très-épais, ordinairement de ce r f ou de
buffle j qui couvre la main & la moitié du bras du
fauconnier, pour empêcher que l’oifeau ne la bleffe
avec fon bec ou avec fes ferres.
On appelle m it a in e s ou m o u f l e s , certainesef-
pièces de ga n ts dont les doigts ne font point divifés,
a la réferve du pouce.
On nomme f i l à g a n t , du fil bis que l’on tire
de L ille , & qui fe teint en foie , à Paris, de diverfes
-couleurs. Il fert à la couture des gants de moindre
qualité où l’on veut épargner la foie. On emploie
auffi à cette couture une autre forte de fil qui fe
nomme f i l de Flandre .il vient pareillement de Lille.
G A N T A N . Poids dont onfe fort à Bantam, une
des capitales de l’ifle de J a v a , & dans quelques
autres endroits des Indes orientales. L e gantan
revient environ à trois livres, poids de Hollande.
G a n t a n , C ’eft auffi une mefure de continence,
ou efpèce de litron pour mefurer le poivre : il en
contient trois livres jufte. Il faut dix-fept gantans
pour faire le baruth, autre mefure des Indes.
G A N T A S . Poids dont on fe fert à Qu ed a , ville
fituée dans les Indes orientales fur le détroit de
Malaca. Vpye\ les t a b l e s .
G A N T IE R . Ouvrier & marchand tout enfemble,
■ qûi fait & qui vend des gants , des mitaines, &
^autres ouvrages de ganterie.
* A Pa r is , les maîtres gantiers corapofent une
communauté confidérable.
En qualité de gantiers , ils font en droit de
faire & de vendre des gants & mitaines , 'tant de
'v e lo u r s fa t in , taffetas, étamine, & de toutes fortes
"de cuirs tant Mânes que noirs, que chamois, bufe-
tin s, cuirs de chèvre, maroquin, & de toutes les
-fortes qui fe peuvent commodément employer &,
mettre en oeuvre.
Comme parfumeurs, ils peuvent appliquer fur;
les gants , & débiter toutes fortes de parfums tels i
que foùt le r à i if t , I-ambré-gris , la civette & toutes,
autres fortes de cuirs ou peaux lavées, parfumées &:•
Manches , propres à faite dès gants.
G AN iZA S , JVIonnoie d’alliage de cuivre & d’étain,
qui fe fabrique dans le royaume de Pégu. Ces!
efpèces ne fe font point dans les monnoies royales
fîiais il eft libre à çhacan d*en faire en payant fes
droits du roi.
I l y a à gagner fur cette monneie , lorfqu’&n
'peut refter long^temps à Pégu 3 les paiemCtis de '
f 9* ? 4? des'épiceries, des perles & autres j
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riches marchandifes, le fai fane ordinairement eu
g a n sa s , ce qui eu fait hauffer le prix dans le temps
de ces paiemens. Voyez l a t a b l e .
G A R A N C E ou G A R EN C E . Racine qui fert aux
teinturiers pour teindre en rouge. Elle s’appelle en
L a tia , rubia major, ou rubia ficlorum,■ en Languedoc
, on la nomme rapaman,
Il fe cultive une grande quantité de garance en
Flandre & en Zelande, & il s’y en fait un riche
commerce qui tire tous les _ans bien de l’argent de
F rance, ce que les François épargneroient, s’ils
vouloient s’adonner à la culture de cette racine,
pour laquelle les terres de plufieurs provinces du
royaume, ne font pas moins propres que celles de
Zelande & de Flandre.
L a garance qui eft fraîche , donne une couleur
plus vive ; celle qui eft faite d’un an , donne plus
de couleur ; mais celle qui vieillit trop , perd de fa
vivacité & de fà qualité.
L a garance vient ou en pipe , qui eft la plus
groflîère, ou en b a lle , qui eft la plus eftimée,
& qu’on nomme garance de grappe.
Il y a auffi une efpèce de garance, qu’on appelle
billon de ga rance, qui n’eft autre chofe que de
la terre rougeâtre mêlée avec quelque poufÇère de
la garance, ou de la grappe de celle qui a déjà
été employée , à quoi il faut prendre garde , cette
garance ne valant rien.
Quelques marchands droguiftes & épiciers, di-
vifent la garance , èn garance en branches, g a rance
grappe ou robbée, & garance non robbée.
L a garance en branches eft: la racine fans autre
préparation que d’être féchée 3 la garance grappe
ou robbée , eft celle dont on a oté la première
écorce & le coeur, & qu’on a enfuite réduite en
poudre groffière 3 la garance non robbée eft la
garance en branches pulvérifée. L a meilleure eft la
garance grappe ou robbée.
L a petite garance eft une garance fauvage qui
croît d’elle-même & fans être cultivée.
Commerce de l a g a r a n c e a A m s t e r d am .
L ’on vend à Amfterdam , de quatre fortes? de
garance ; fçavoir , la garance fine de Zelande, la
garance fine noii robbée , la garance courte, qu’on
nomme autrement garance mu lie ,8c la garance
inférieure. Toutes ers garances fe tarent fur les
-futailles j leur déduûion pour le bon poids ,, eft de
deux pour cent 3 & celle pour le prompt paiement.,
eft d’un pour cent.
G A R AN G É . Drap G aran ç é , eft un drap teint
avec la garance.
G A R A N T . Celui qui eft refponfable ou caution
de quelque chofe , qui T a garantie par un a é té, ou
qui la doit garantir de droit, '
Quand on a: mis fon aval ou fon endoffement fui
Une lettre^de-éhange , on en devient garant.
G A R A N T IE . Obligation!*, engagement où l’on
eft de répondre d’une dette , d’une promefle,
& de les payer pour un autre, .en cas q u ile n refulât
fe-p^iement, ou qu’i l neiüt pas 'en étatde fes acquitter.
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On appelle ad ion en g a ran tie , une aélion par
laquelle on fomme un garant de payer pour celui
qu’il doit garantir du d ro it , ou à la garantie duquel
il s’eft engagé volontairement.
L ’article 13 du cinquième titre de l’ordonnance
de 167.3 , régie le temps où les tireurs des lettres-
de-change qui ont été proteftées, faute de paiement,
- doivent être pourfuivis en garantie ; fçavoir, dans
la quinzaine, s’ils font domiciliés dans la diftance
de ni* lieues, & au-delà, .à raifon d’un jour par
cinq lieues , fans djftimStion du reflort des par-
.leroens , pour les perfonnes domiciliées dans le,
royaume.
Hors du royaume, les délais font de deux mois ;
pour les domiciliés en Angleterre, en Flandre , &
en. Hollande 3 de trois mois pour l’Ita lie, l’A llemagne
& les cantons Suiffés j de quatre mois pour
TEfpagne 3 *8c de fix mois pour le Portu gal, la
Suède & J e Danemarck.
G A R A N T IR : Camionner une perfonne , répondre
pour elle. I l fedit auffi des marchandifes & autres
choies femblabies 3 mais alors il fignifîe certifier
qu’une chofe eft telle qu’on l’a dît. Je wons garantis
que ce drap eft: vrai drap d’Angleterre. Je vous
donnerai ce que vous me demandez de vos chevaux , ; .fi vous me les garantijfc%.
G A R A S . Girofle toile de coton blanche, qu’on
tire des Indes, orientales, particulièrement de Surate.
Les pièces de ga ras font de neuf aunes deux tiers,
ou de quatorze aunes & demie de lo n g , fur fept
huit de large.
. G A R B E L A G E . Terme f o r t u fité à Marfeille.
C ’eft une efpèce. de petit droit de quatorze fols
par ^tin ta i, qui fe compte parmi les frais qui fe
font pour les marchandifes qui s’envoient dans les
échelles du Levant. Les autres frais font le poids
du ro i, courtoifie au pefeur*
L a caifle.
L ’emballage & façon;
L a cenferie à tant pour cent.
L e port en marine.
Et la provifion auffi, à tant pour cent.
G A R Ç O N . On appelle chez les marchands ,
garçons de boutique , ou garçons de ma g afin ,
ou même Amplement, garçoiys, des apprentifs qui,
ayant fait leur temps d’apprentiflage,. fervent encore
chez les marchands le nombre d’années marqué
par les ftatuts.de chaque, corps, avant que de pouvoir
être reçus à la maîtrife , & faire le commerce pour
eux-mêmes.
11 y a des apprentifs qui, quoique reçus maîtres
fe fixent à la qualité de garçons 3 & c’eft de ces
maîtres garçons , comme on les nomme allez fou-
vent , que dépend en partie l ’heureux fuçcès, du
commerce d’un marchand.
Ce font les garçons qui aident à ranger^ à.
p lier, à remuer & à vendre les marchandifes dans
la boutique ou le magàfin, ou qui même les por-.
tent en ville lorfqu’il en eft: befoin. Ce font eux
qui vont recevoir & faire accepter fes lettres &
Commerce. Tome IL P a n . IL
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billets de change 3 qui tiennent les liv res,. qui en
tirent les extraits pour dreflèr les mémoires & parties
des débiteurs 3 qui foliicicent les dettes : enfin , qui
fous les ordres du marchand, font tout le détail du
commerce.
Quelques marchands appellent leurs garçons ,
fa d e u r s & commis ; mais cela eft peu d’ufage dans
le commerce de marchandifes. Les marchands banquiers
ne fe fervent au contraire jamais du terme
de, garçons 3 tous ceux qui les aident dans leur
négoce, fe nomment commis.
Les marchands donnent des gages aux garçons, &
les apprentifs paient leur apprentiflage aux maîtres,
G a r ç o n s Se dit auffi des compagnons ou apprentifs
qui travaillent chez les artifans, garçon menai
fier , ga r ç oh tailleur y &c. :
G a r ç o n s d e p e l l e . Ce font des manouvriers ou
gagne deniers qui fe tiennent fur le port de la Grève,
ou fur les autres ports de la ville de Paris, où arrivent
les bateaux de charbon. Ce font eux qui , avec
de grandes pelles de bois ferrées , rempliffent les
mines 8c minots dans lefquels fe diftribue cette
marchandife.
Quoique ,paç fes ordonnances de la ville , il ne
I foit permis aux regratiers de charbon de n’eh avoir
chez eux que jufqu’à fix mines à la fois, les femmes
des garçons de p e lle qui fe. mêlent du regrât, font
néanmoins ‘ exemptes de cette régie pour les charbons
de fond de bateaux , que fes marchands donnent
à leurs maris pour le paiement de, leurs falaires 3
leur étant accordé un mois pour le débit de chaque
fond dé bateau.
G a r ç o n s -c o m p a g n o n s * O n nomme ainfi dans
l’e xplo itation des carrières de pierres de ta ille , lés
ouvriers q u i travaillent à - couper & foufehever les
pierres dans le fond de la c a r r iè r e , p o u r les diftin-
gu er du maître-carrier, qu ’on -nomme Amplement
ca rrier, &- des ouvriers qui font tourner la roue en
montant le lo n g de l ’é ch ellie r ,. qu ’on ap p e lle manoeuvres
carriers. ■
G A R D E . Dans les fix corps des mâr ch an ds--4 e
P a r is, on appelle maîtres & gardes ceux qui font
élus & choifis parmi les maîtres de chaque corps.,
pour tenir la*main à l’exécution des ftatuts & règlement
qui concernent chaque eprps en particulier, &
pour en foutenir fes privilèges.
Chez lesi.artifans il n’y a point de maîtres &
gardes , ce font Amplement des jurés.
G a r d e ,, en termes de négoce. Vent dire con-
■ fe rv a tion , durée en même état. L e s marchandifes
fujettes à la corruption ne font pas de g a rd e , il
faut les vendre le plu tô t qu’ i l eft po ffible. Quand
la mode d’une étoffe o u de qu e lq u e autre marchandife
eft: p a f le e , la garde n’en vaut plu s rien 3 i l eft à pro po s de s’en défaire à te l p r ix qu e c e fo it.
O n appelle garde-boutique , garde-magafin 9
une étoffe dont la couleur eft éteinte, qui eft frip-
pée , piquée , tarrée , ou qui n’eft plus de mode. Garde-magasin. C’eft celui qui a le foin de«
marchandifes qui font dans un magafim ‘
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