
celles qui leur, conviennent ^ font des Tels-, des vins '
des eaux-de-vie j des lyrops de fucre , avec quelques
toiles'a voiles. .
< Les marchandifes qui compofent les cargaifons
des Hambourgeois à l ’arrivée , font, du plomb , du
cmvre, de l’amidon , du inairain, des planches
de 1 a c ie r , du fer-blanc & noir, & de toutes celles
du Word. Les marchandifes du retour ,‘ confident
principalement en fels , vins, eâux-de-vie , indio-o
gingembre & papier.
Les D anois,Suédois , & ceux de D antzic, apportent
des mâts, des planches de lapin § du cuivre
du plomb, des poudres , de l ’acier , du fer-blanc *
du bray gras , des raves, des tréfiches pour la pêche
de la fardine , des cordages r . des ' chanvres f des;
itohchs, du cabillaud fa lé , des fuifs & dés laines.
Leurs retours font comme ceux des Hollandois. '
Il vient auffi à.Nàrites quelques vaifleaux Efpa-
gnols & Portugais j, on peut voir ci-deflus quelles
marchandées ils peuvent fou rn ir , & quelles font
celles qui leur font propres.
A 1 egard du commerce que la ville de Nantes
entretient avec plufieurs villes & provinces dû dedans
du royaume :
L a Rochelle fournit quelque morue, & prend
du mairain , du f e r , du charbon de terre & dés
toiles a voiles.
Les fables d’Olonne font à Nantes prefque tous
•leur retour de la pêche de la morue verte , â laquelle
ils emploient près de cinquante bâtimens. Ils
en tirent du fe r , de la to ile , des bordages pour
la conftru&ion des navires, & le furplus du pro-
duit en argent. r
Quand les Marfeillois y 'envoient des vaifleaux,
ce qui eft.rare & ne paflè- jamais deux bâtimens ;
ils apportent des aluns, des favons , des huiles , des •
raifins fecs, des amandes, du café, des câpres, du
lucre , , de la manne , du féné, de la fcamonée , du
jalap & autres drogues du Levant; & vont enfuite
charger dans quçlqu’autre po rc, des fardines & du
congre. Ordinairement le commerce de Marfeille à
Nantes , fe fait par les vaifleaux Granvillois &
Malouins .
Les marchands de Lyon ont â Nantes , dès ma-
gafîns d’étoffes de laine & de foie , de rubans, de
dorures & de futaines, dont iis fourniflent en gros
les dérailleurs de la 'v ille . Il vient aufll de Lyon
quantité de fromages de Griers. Les retours pour
les épiciers Lyonnois| font des fucres blancs du
B ré fil, ou des ifle s, rafinés à Nantes, de l ’indigo,
des bois de teinture, des huiles de morue & de la
baleine , de la morue féehe-, du rocou, du gingembre
, de la cafle > &c. qu’ils font remonter chez
eux par la rivière de Loire.
L e Forez envoie a Nantes des armes blanches ,
des armes à fe u , & beaucoup de quincaillerie &
rçercerie.
1 L e Nivernois, du charboft de terre, des canons,
des boulets, des ancres & des fayances. Ces deux
provinces ne tirent de Nantes que quelques fucres*
de la morue des deux fortes, & du plomb.
Les marchandifes qui y viennent d’Auvergne, font
des chanvres, des fromages & du papier : celles qui
y retournent, des fucres, des morues fèches & vertes
, des huiles de baleine & de morue , des drogues
B,°ur la teinture, & peu d’autres. •
j ^*e commerce de Nantes avec Paris eft moins confie!
erable par les marchandifes qu’y envoie Cette ca*'
pitale du royaume, que par celle qu’elle en tire;
celles-là ne confiftant qu’en quelques étoffes de foie-
rie & lainerie, pour le détail des marchands boutiquiers
;& celles-ci, dans tout ce qui eft du cru de la
Bretagne, ou qui^ui vient du dehors.
De toutes les villes du royaume, Orléans eft celle
qui fait le plus grand commerce avec Nantes; ayant
coutume d en tirer, non-feulement ce qui lui eft
ueçeflaire pour fa propre confommation, mais encore
tout ce dont peuvent avoir befoin les provinces
voifines , avec lefquelles les marchands d’Orléans
entretiennent un commerce réglé : auffi n’y a-t-il
gùères de marchandifes â Nantes qu’elle ne fafle
rejnonter chez elle par la Loire ; ayant foin en-
fuTte de les diftribuer à leurs correfpondants des
autres villes.
j. Pour abréger le détail de tous lés lieux de
l intérieur du royaume, qui contribuent â foucenrr
le grand commerce que la ville de Nantes fait au de»
. Jlor$ j on fe contentera d’ajouter que la Normandie,
la Guyenne,- Dunkerque J le Berri, l’Anjou , le Ble-
hois , la Touraine, le bas Poitou , le Maine, & les
p fin ci pales villes de la Bretagne même', lui foùrnif-
fent la plupart des marchandifes , ou qui ’croiflent
chez elles, ou qui fe fabriquent dans leurs"manufactures
; & qir’ellés en rêçoiveiit en échange ce qui leur
convient de tant, de marchandifes , on du royaume.,
ou du dehors, dont les magafins de Nantes font toujours
remplis.
L A P R É V O S T É DE N A N T E S . On nomme
amfî en Bretagne^la ferme des droits du roi qui fe
lèvent fur certaines marchandifes , à l’entrée ou à la
fortie de la ville de N antes, ou en paflànt dans les
bureaux établis dans l’étendue delà prévôté de ladite
ville.
Cette ferme eft très-ancienne, & les droits qui s’y
perçoivent pnt été impofés par les ducs de Bretagne,.
& ont toujours, fait partie de leur domaine. Elle a
depuis pafle à nos rois , q u i, après la réunion de cette
belle province à leur couronne j ont continué d’en
jouir â. même titre.
L a pencarte des droits de cette p r é v ô té , a été réformée
par les officiers de la chambre des. comptes de
Bretagne, le z ç juin 1 565 , & c’eft encore fur cette
pencarte que ces droits continuent de fe lever.
L arrêté de la chambre des comptes porte que la
nouvelle pencarte fera ehrèg.iftrée au regiftre des extraits
de fa chambre, & qu’il en fera fait des tableaux
pour être mis au tablier de la p révôté de N an te s ,
& autres tabliers en .dépendans, c’eft-à-dire , dans
tous les bureaux établis dNantes & dans fa prévôté’,
pour la levée de fes droits.
Les tabliers ou bureaux de cette ferme , font
Nantes , Pellerin , Ingrande , Ancenis , Candé ,
Senonne & Pouencé , la Guerche , Vitré , Fougères
& le Bout, le Croific , Pihiriac, Me.fquier ,
le Pouliguen, & quelques autres du territoire, de
Guérande.
L a peiicarte de la prévôté de Nantes contient fix
chapitres.
Il eft traité dans le premier du devoir ou droit
de quarantième , qui eft du par toutes les marchandifes
venant de la mer à N an te s , ou defeendant de
Nantes à la mer, qui pâflent par devant Saint-Nazaire.
Ce duoit revient à fix deniers par vingt fols du
prix que peuvent valoir lefdites marchandifes. Il eft
permis au fermier de le percevoir en marchandifes ou
en argent, à fon choix.
Il y a plufieurs marchandifes néanmoins qui ne
font pas fujettes au droit de quarantième , mais
fur lefquelles fe lèvent d’autres droits réglés par
les chapitres fuivans de la pencarte. De Ce nombre
font les vins , les blé^, les toiles , les épiceries , les
merceries , les drogueries & autres fcmblables,
dont on parlera par la fuite. Ce premier chapitre
contient encore les devoirs de l’ancienne coutume
qui fe lèvent fur quelques marchandifes , comme
les draps, les pires, le porc falé, les cuirs & peu
d’autres ; ce qui s’obferve aufll dans les cinq autres
chapitres.
L e fécond chapitre comprend quelques-unes des
marchandifes , montant & baiflant à la mer, qui ne
font pas fujettes au quarantième ; niais qui paient un
droit fixe de deux fols fix deniers par ballot, pelant
demi charge ou-cent cinquante livres. Ces marchant
difès font les drogueries, épiceries, apothicaireries,
garance , futaines ^canevats , papier, efeades, coutils
, merceries & quincaillerie. Ce droit ne fe
paie qu’une fo is , & fi les marchandifes ont payé â
la venue, elles ne paient rien au baiflàge en retournant.'
L e troifîème chapitre fixe le droit fur les blés &
autres grains , & légumes venant de la mer.
Le quatrième eft pour les droits fur les vins amenés
au port de Nantes , tant par la mer que par la
rivière de Loire.
L e cinquième parle des droits du fel venant d’aval
en navires , efoaffes, barques, barges & autres
vaifleaux.
L e fîxièmp & dernier chapitre eft encore des
droits du fel, mais montant â mont la 'rivière de Loire,
en Chalans, en Sentines ou en petites & grandes
Unzaines : on y traite aufli du droit de Senage qui fe
paie fur le poiflon frais pendant le carême. Voye\
Senage. Voye^ auffi U nzàtne.
Apres ces fix chapitres fuivent les droits des tabliers
ou recettes dépendais du tablier de la prévôté
de Nantes , dont on a donné ci-deffiis l’état.
Au Pèlerin fe paie le quarantième du poiflon &
autres marchandifes qui y arrivent par mer à la foire
de la mi-Août, ou fix deniers pour livre du prix défi-
dites marchandifes au choix dii receveur.
A Ingrande il eft dû huit fols monnoie par pipe de
vin defoendu audit lieu, & en entrant en Bretagne.
A Candé pareil droit de huit fols monnoie,pour le
vin entrant par-la en Bretagne.
A Senonne & Pouencé, de même ; ce qui fe paie
pareillement à la G uerche, â' Vitré , à Fougères & à
l’hôtellerie du Bout.
A u -Croific, Pihiriac, Méfqmer, le Pouliguen Sd
autres lieux du territoire de Guerande , les bureaux
font plus confidérables, & les droits s’y lèvent non-
foulement fur les vins, mais encore fur quantité d’autres
marchandifes, comme les fe ls , le s blés , le fe r ,
l’acier & les cuirs â poil. ‘
Les fels qui fe chargent pour forcir hors dudit territoire
, paient le vingtième denier du prix qu’ils font
vendus.
L e vin venant du dehors, & y arrivant par m e r ,
trente fols monnoie du tonneau pour l’entrée ; le vin
Breton qu’on en tire par mer , huit fols monnoie
auffi par tqnneau pour l’ilTue ; & le vin qui n’ eft
pas du cru du p a y s , dix fols pareillement pour la
fortie.'
Chaque tonneau de froment fortant par mer, feize
fols, & chaqaie tonneau des autres gros blés, huit
fols de fortie.
Pourl’entrée & décharge de chaque‘tonneau de fer
ou d’acier, à vingt-deux cents, c’eft-à-dire, à.deux
mille deux cent pour tonneau, vingt fols. Si ceux
qui amènent ladite marchandée font étrangers, ils
doivent, outre ce droit, le vingtième denier de la valeur
defdits fer & acier.'
Laitracque de cuirs à p o il, à dix cuirs pour trac-
que, paie deux fols.monnoie.
'Il faut remarquer que dans la pencarte de la prévôté
de Nantes ^ dont on vient de donner l’extrait, les
droits s’y paient toujours fur le pied de fols monnoie,
c’eft-à-dire de bonne & forte monnoie pour la diftin-
guer de la monnoie foible , qui avoit cours en Bretagne
lorfque le tarif fut renouvellé.
Outre la pencarte de la p r é v ô té , il y a encore â
Nantes trois autres pencartes concernant les devoirs
ou ottro is, anciens , communs - & patrimoniaux
de ladite v ille , accordés & confirmés par Lettres
patentes de Louis X I I I , données à Pairis le Z3 avril
16,38.
On n’a point parlé du commerce que les marchands
de Saint-Malo font à Nantes, parce qu’il fera
partie de la féârion fuivante.
C ommerce de la ville de Saint-Malcv
L e commerce de Sa in t-M a lo eft d’iine grande
réputation dans toute l’Europe ; & il le mérite non-
fèulement par rapport à celui que cette villè fait
dans prefque tous les pays qui compofent cette partie
du monde , mais encore par celui qu’elle porte
jufqu’aux extrémités de l’A fie , & dans plufieurs endroits
de l’Afrique & de l’Amérique.
. L e plus grand commerce que les marchands de