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G alet. O n appelle diamant de g a le t , une ef-
pece de criftal qui fe trouve dans quelques cailloux
ou g a le ts des côtes de Normandie, particulière-,
ment du côté de Harfleur ; la difficulté eft de le
tirer du caillou , étant facile à s’éclater au contrecoup
du marteau.
G alet eft àuffi une des fortes de verroterie dont
l’on fe fert dans la traite fur ies côtes d’Afrique ; il
y en a de deux fortes , fçavoir, du g a le t rouge à
cul noir , & du g a let rouge rayé.
G A L E T T E DE C O C O L , qu’on nomme, autrement
petenuche. C’eft une efpèce de bourré de foie.
Les réglemens de 1667 pour les manufaâures de
- ft>ie, défendent d’employer de hi g a lette ou bourre
de foie dans les velours, les taffetas , tabis pleins
ou autres étoffes de fore les plus confîdérables. ;
G A L E T E . Voyez G A L L E T T E .
G A L F A T . ) ) C A L F A T .
G A L F A T E R . \ V o y e -A C A L F A T E R .
G A L F A T E U R . ) ) C A L F A T E U R .
G A L IO N . Gros vaiffeau de guerre a trois ou
quatre ponts. Ce nom n’eft plus guères d’ufage dans
la marine : les Efpagnols le conferverçt pourtant, &
ê eft ce qu’ils appellent encore une partie des vaïf-
f e a u x qu’ils emploient au commerce des Indes d’occident.
. Il part chaque année d’Efpagne deux flottes ;
Tune pour le Mexique , qu’on appelle la f lo t t e , & 1 autre pour le Pérou, qu’on nomme les ga lions ,
O n ne parlera ic i que des g a lio n s , étant traité
ailleurs de la flotte.
Ces ga lions font au nombre de h u it , dont les
principaux fon t , la Capitane , i ’Amirante, il G o
vemo , la Patach,e & la Marguarita de cinquante
pièces dé canon de fonte. Il y a encore une autre
patache d’àvis de quarante pièces. Tous ces vaif-
feaux font pour le compte du r o i , & font vaif-
feaux dè guerre , mais qui font ordinairement chargés
& embarrafies de tant de marchandifes, qu’en
cas de combat la défenfe en eft difficile.
Outre ces ga lions ,àu roi , il y a encore douze
ou feize navires marchands appartenant à dés particuliers
qui en obtiennent ou plutôt qui en achet-
tent la permiflion , n’y ayant point en Êfpagne de
compagnie de commerce pour l’Amérique.
Larmem'ent des ga liôns fe fait a Cadix dfouils
peuvent partir en.tout temps : ils font, environ deux
ans dans leur voyage : leur départ précède préfôue
toujours celui de la flote, de quelques mois ; celle-
ci , à caufe des vents, ne pouvant partir qu’au
fiaois d’août.
Quand les deux flotes partent de cônferve , elles
fè fëparent à la hauteur des, ifîes Antilles; les g a lions
pour Carthagène & Porto-Bello, & la flote
pour la Vera-Crux.
A u retour elles fe rejoignent à là Havane dans
Tlfle de Cuba.
L a charge des ga lions eft toujours plus riche
que celle de la flote.
G A L IQ N IS T E S . On appelle ainfi en Efpagnfe
G A L
les marchands qui font le négoce des Indes Tüfpa-
gnoles pa rles galions; & f lo d jle s ceux qui le font
par la flote.
G A L IO T T E . Petite galère fort légère , dont
on fe fert pour aller en courfe. Elle 11’a que 15
ou i o bancs de chaque côté , 8c qu’un homme
a chaque rame. Elle ne porte qu’un mât & deux
ou trois pierriers..
Les Hollandois. ont aufîi une efpèce de ga lio te
dont la longueur ordinaire eft de 8? à 90 pieds,
qu ils envoient même jufqu’aux Indes ; il y en a
, néanmoins de plus ou moins grandes.
G A L I P O T , ou: G A R IB O T . Gomme ou réfine
liquide, épaiffe & blanchâtre, qui fort du. pin par
; les incifions qu’on lui fait. C’eft une des deux efpèW.
ces de B aras : on l’appelle communément ‘eheens
blanc & encens de v illa g e , parce qu’c n s’en fert
dans les égiifes de village , au lien du véritable encens
, ou des paftilles qu’on brûle dans les cérémonies
des1 principales égiifes. H
Il faut choifiÿ -le g a lip o t -, b lanc , bien fec &
bien net. Il n’y a point de gomme d’un pins grand
ufàgé à Cànfe de la quantité de marchandifes dont
elle eft comme, la baie; les principales font celles
qui fuivent;
L a greffe térébenthine ou térébenthine commune;
elle fe fait en fondant le g a lipot blanc, & elle
vient dans lés banques , depuis trois cent cinquante
jufques à fept cênt livres pefant ; le plus clair de:
cette 'greffe térébenthine fé vend quelquefois pour
térébenthine de Vcu lfe; mais- fa couleur rouffâcrè
peut férvir à la faire reconnoître. Les imprimeurs
pour leur encre , les maréchaux pour leurs remi-k
des, & les marchands de vernis. • pour faire leur
gros vernis, fe fervent de cette greffe térébenthine
ou g a lip ot fondu. -,
• L ’huile étherée ^autrement effencé de térébenthine
, n’eft que du g a lipot mis àTalembic aufli-tôt
qu i! eft fortji des pins : elle fe fait ordinairement
dans la focet de Cu g es , à quatre lieues de Marfeille
& dans les landes de Bordeaux.
Il faut-la choifir claire & blanche commede l’eau,
d’ iine odeur forte & pénétrante : elle fert de baume
pour la guéiifon. des.-plaies«} les peintres , maréchaux
, &c. en confomment beaucoup.
L a poix graffe qu’qn. appelle aufli p o ix blanche
de Bo urgçgne, eft .dugatippt fondu, ayecide, la térébenthine
commune & de Thùllè de térébenthine. La
meilleure venoit autrefois de S. Nicolay en Lorraine :
elle . s’apporte préfentement,de Hollande & fe tire de
Strafbourg ; elle s’y fait plus parfaitement qu’en aucun
autre lieu: celle.de France néanmoins en.appro-
che beaucoup , quoiqu’elle foit pltis blanchâtre,
que lle air plus dodeilr & moins dècôfps. L a .vraie
Hollande la plus blonde & .la moins remplie d’eau ,
eft celle qu’il faut choifir. Oiifre'qtianfité d’oùvriers
qui s’en fervent, elle eft d’ufage en médecine à caufe
de la qualité attractive.
L a poix réfine eft encore du g a lip o t cuit jufques
à ‘ certaine confiftance.
L e bray fec ou arcanfon , n’eft aufli qtte le g â li-
p ot préparé & prefque brûlé.
Enfin, la poix noire, foit qu’elle foit dure , foit
qu’elle foit molle , n’eft pareillement que du g a lip
o t mêlé avec du gaudron ou tare , qui lui donne
la couleur noire qu’elle a.
G a l ip o t d e • l ’A m é r iq u e . Gomme ou réfîne
tout-à-fait femblable au g a lip ot d’Europe , à la ré-
ferve qu’elle n’eft pas d'une fi mauvaife odeur. L ’arbre
d’od coule cette gomme eft très-grand, le bois
en eft blanc & les feuilles affez fembiables à celles
du laurier, mais beaucoup plus grandes; il eft/fi
réfineux , qu’il y en a qui tendent jùfqu’â cinquante
livres de gomme. Quelques épiciers droguiftes vendent
ce g a lip o t , tantôt pour gomme ellemÿ, quelquefois
pour gomme animée , & fouvem pour.gomme
tacamara ; mais toujours très mal-à-propos fous
lequel de ces trois noms qu’ils le dégùifent, n’ayant
rien des qualités de ces gommes , & comme on Ta
dit, n’ étant qu’un fimple ga lipot.
G A L L E , ou N O IX DE G A L L E . Drogue propre
à la teinture & à quelques autres ufages.
• La n o ix de g a lle eft une forte de fruit ou plutôt
d’excrefcence que Ton trouve fur eétté efpèce
de chêne qu’on nomme rouvre , du mot latin fobur :
ce n’eft pas qu’il ne s’en trouve fur les autres chênes
; mais elle y eft plus rare & moins propre à la
teinture que celle qui croît fur le rouvre.
Les meilleures n o ix de g a lle font celles du Levant,
fur-tout celles qui viennent de Smyrne , d’Alèp
& de Tripoly : la g a lle de France qu’on trouve en
Gafcogne & en Provence , leur eft beaucoup in- ;
ferieure, étant ordinairement rougeâtre , légère &
tpute, unie, au lieu que celle de Tripoli & d’Alep
eft pelante & épineufe , ce qui lui a donné le nom
de g a lle à Vépine, pour la.diftinguer des g a lle s
de pays.
Les n o ix de g a lle du Levant , font de trois forâtes
; les mies noirâtrës ,. les autres tirant fur le verd,
& les trorfîémes à demi-blanches;
Les teinturiers s’en fervent félon leur qualité ; les
vertes & les noires à teindre en noir -, & les blanches
pour teindre les toiles. A l’égard d es g a lle s
légères ou de France, qu’on.nomme aufli cajfe-
n o lle s , elles s’emploient par les teinturiers en foie
pour faire le noir écru.
. L ’encre fe fait aufli avec des g a lle s noires ou
vertes ; ce font encore ces fortes de galles qui èn- !
trent dans la compofîdon du noir des courrôÿeurs
& autres ouvriers en cuir.
Les ga lles d’Alep viennent en balles longues
& étroites, & celles de Tripoli ou de Smyrne en
balles, greffes & courtes, dont la toile eft ordinai-
tetnettt rayée, ce qu’il fâut remarquer quand on-’
léS achette en gros, parce que la n o ix dé galle
d Alép l’empoTté d’excellence fur celle dë Tripoli':
lès meilleures font celles qui viennent de M'azoul
for le T ÿ g r e , éloignée d’Alep de j z à: i y journées.
On doit aufli prendre garde qu’ellës tië foieiVt
point remplies dé poüdtfe on d’autres- corps- étrangers
: les légères Sc percées ne foht pas bomhfes.
On peut tirer de Smyrne environ dix mille quintaux
de g a lle par an , qui ordinairement font
prefque tous enlevés par les Anglais ou fio llan -
dois.
Les Turcs ont une efpèce de n o ix de g a lle qui
eft rougeâtre, de la grofîeiir d’une noifetté; ils: la
nomment ba^gendge : c’eft cetté g a lle qnils mêlent
à la cochenille & au târcrë pour faire une partie
de leur écarlate. Ce fruit eft fort rare & fort cher
en France, ce qui fait qu’on ne s’en fert point.
Les n o ix dé galle'font dù nombre des drogues-
qui font communes aux teinturiers du grand & da
pëtit teint; cependant les premiers né doivent s’en
fervir que Icrfquils en ont befo-in pour quelqaè
légère bruniture , & quand il leur eft difficile d’af-
fortir autrement leurs nuances : il n'e leur eft pas
néanmoins loiftble de diminuer pour cela le pied
néeefîàiré à ces fortes xlè teintures , qui doit être
toujours aufli fort que celui des échantillons matrices;
A l ’égard des teinturiers; du petit tein t, ils font
une grande confommation de cette drogue, à caufe
dé l’achèvement des noirs, qui eft proprement leur
partage, & qui fe fait en partie avec là ga lle. Galle a l’épine. V oy e ^ T article prècéderit.
G A L L E T T E S . On nomme ainfi en terme dè
mkrine, chaque petit pain de bifeuit, qui fert à
nourrir les équipages fur les vaiffeaux de guerre
ou marchands. Les g a lle tte s doivent pafTer eii pâte
14 onces pour rendre cuittes 8 à 9 onces.
G A L L IU M blanc & jaune. I l y en a de deux
fortes , & leifrs différens noms viennent de la di-
verfité de leur couleur. Quelques-uns nomment lë
1 blanc p e tite g a ran ce , & le jaune p e t it muguet &
| o a i lh - ln i t , parce qu’ étant mis dans le lait , il le
| fait cailler; Ces deux plantes croifïent dans les prés $
dans les buiflbns & dans les bayes; elles font af-
triugentes & deflîcatives. Cette plante entre • dans lè
détail du négoce des herboriftes.
G A L L O . Monnaie d ‘ argent du royaume de
Camboya dans Tes Indes orientales; elle pèfë uri
mas cinq condorin^ Chinois. V o y e \ la ta’blë.
G A L L O N . Mfefure des liquides en Angleterre.
L ga llon contient huit pintes de Londres , ce qui
revient à quatre pintes mefure de Paris ; 6 3 gallôTts
font le müid ou la barrique; 126 la pipe', & 25z
le tonneau.
■ LeS ' ga llons pour le vin font d’un cinquième"
plus petite que ceux qui fervent à Talé ou à la
bière , en forte que quatre g a llon s de Tune ou de
l’antre de ces liqueurs , en font cinq de vin : les
g a llon s Anglois , font 12 fteckannes Hollandoifes.
L ’huile fe vend aufli au ga llon à Londres , le gai*
loft pèfatît environ 7 livres ■ *.
Dans la province de Cornouailles c’eft au g a i-
loh que les “étamiers mèfurent leur étain' noir ,
e’ èft-à-.dïre, la pierre de mine réduite en poudré:
lé g a llo n en cette oecafion eft Une efpèce de boifc
feau. U n pied cube d’étain noir fait deux g a lions-.