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dilès j dont eft chargé un vaiffeau; mais en ce fens !
on dit plus ordinairement, équipement,
' I*es équipages des vaiffeaux marchands , c’èft-
a-dire , les matelots qui les montent, fe règlent
fur le nombre de lefts qu’ils peuvent porter, chaque
left de deux tonneaux.
Un bâtiment Hollandois de quarante à cinquante
le fts , a fept hommes $ équipage & un moufle ;
depuis cinquante jufqu’à foixante le fts, huit hommes
& un moufle ; fe renforçant ainfi d’un homme ,
de dix lefts en dix lefts 5 en forte qu’un bâtiment
de cent lefts a douze hommes ; celui de cent cinquante
, dix-fept j & celui de deux cent lefts, vingt-
aeux.
Au-delà de deux cent lefts, c’eft^dire, de quatre
cent tonneaux, l’armateur les équippe à fon gré ;
mais prefque toujours à proportion de ce qu’on
vient- de dire.
Les moufles augmentent aufli-bien que les matelots,
mais différemment. Depuis quarante lefts
jufqu’à quatrervingt , il n’y a qu’un moufle; deux ,
depuis quatEc-vingt jufqu’à cent cinquante ; & trois,
jufqu’à deux cent lefts.
Les équipages des François & des Anglois font
ordinairement plus forts, mais toujours à peu près
fer cette proportion.
ÉQ U IP EM E N T . C’eft la même chofe api armement
; c’eft-à-dire, la provijîon de tout ce qui eft
néceffaire à la febfiftance, aufli-bien qu’à la fureté
& à la manoeuvre de l’équipage d’un vaiffeau.
ÉQ U IP E R U N V A IS S E A U . C’eft le munir de
fes apparaux , de fes viftuailles, de fes agreits 5
enfin, le pourvoir de toutes chofes aéeçfîàirçs,
mèmè de ion équipage, c’eft-à-dire, de fes matelots.
On équipe les vaiffeaux de trois manières
différentes ; les uns en guerre, les autres en mar-
chandifes, & d’autres encore moitié guerre',' & moitié
marehandife. Les vaiffeaux de la compagnie des
Indes orientales de France font ordinairement équipés
de cette dernière manière ; ce qui diminue de
beaucoup les profits de leur armement.
ÉQ UIPE S. 'Terme u fîté fu r la rivière de Loire.
11 fignifie ce qu’on nomme un train de bateaux
parmi ceux qui navigant en Seine & en Marne,
c’eft-à-dire , une grande fuite de chalans ou' autres
bateaux attachés les uns aux autres , qui remontent
la Loire jufqu’à Roanne. Quand le vent eft bon, ils
vont à vo ile, & quand il eft contraire ils font halés
ou tirés par des nommes qui font quelquefois jusqu'au
nombre de foixante 8c quatre-vingt fur une
feule & même cordé.
É Q U IP O L L E N C E . 'Eg a lité de valeur.
É Q U IP O L L E N T . Ce qui eft égal à une autre
çkqfè , à laquelle il eft comparé.
A l’ é q u ip o l l e n t ; à proportion. Les aflbciés.
doivent partager le profit a l ’équipollent de ce qu’ils
ont dans la fociété.
É Q U IP O L L E R . Être de pareil p r ix , ou être
égal avec une autre chofe. L a dépenfe de ce marchand
équipolle fon bjenf .
E S G
É Q U IV A L E N T . P a r e ille valeur. Eii temps de
guerre on permet quelquefois l'entrée des marckan-
difes étrangères, à la charge d’en faire fortir 1 é q u ivalent
y c’eft-à-dire, pour la même valeur en mar-
chandifes du pays.
ER
ÉRA BLE . Sorte d'arbre de haute futaye, qui
fe diftingue en male & en femelle. Son bois, qui eft
tres-dur, & fouvent tacheté ou marqueté de certaines
figures, qui ont beaucoup de rapport à celle
des y eu x, eft fort recherché des ébéniftes, qui s’en
fervent dans leurs ouvrages de marqueterie.
ERMIN, C’eft ainfi q u’on nomme dans les échelles
du Levant, & particulièrement à Smyrne, le droit
de douane, que l’on paie pour l ’entrée & la for-
tie des marçhandifes. Les François ont long-temps
payé cinq pour cent de droit a’ermin, tandis que
les Anglois n’en payoient que trois : mais en vertu
des capitulations encre la France & la Porte, renou-
vellées par M. de Nointel en 167$ , ce droit a etc
réduit anfli à trois pour cent en faveur des François
& de ceux qui vont au Levant fous la bannière
de France. I ffe paie outre cela un droit qu’on
appelle le droit doré y qui va environ à un quart
par cent.
ERMINE. V o y e i HERMINE.
ERRES , que l’on écrit, & que l’en prononce
plus ordinairement ARRHES. Gage que l’on donne
à quelqu’un, ou qu’on en reçoit, pour s’aflùrer
de l’exécution d’une convention, ou marché. V oy ez
A rrhes,
ER R EU R . Défaut de calcul ; omiflion de partie
; article mal porté fur rçri liv re , dans un compte,
ou dans une faélure.
Oi) dit dans tous ces fen$ : il y 3 erreur en cette
addition; vous vous êtes trompé dai?$ la facture que
vous m’avez envoyée le tel jour ; vous tirez en ligne
1677 liy. 1© f. au liçu de i é j 7 Üv, 1© f, pour 130
aunes dp drap à i z liy. 1 y f . , c’eft unp erreur de
10 ljv, qui doit tourner à mon profit. J?ai trouvé
plufieurs erreurs dans yotrç çompte; Partjclp porté
en crédit le 1 juillet, pour 1540 Jjv, ne doit êtrp
que de 1530 liv. Vous me débitez le x i août de
400 liv. pour ma traite du 3 dqdit 4 Lambert, je
n’en ai point de connoiffance,
Dans l ’arrêté des comptes que les marchands 8g
négociais foldent enfemble, ils ne dqjvept pas
, omettre la çlaufe , fàuf erreur de ca lcu l, ou oinife
fion de parties.
On dit en manière de proverbe, au’errçur n’eftf
pas compte ; pour faire entendre , que quoiqu’un
compte loit fold é , fi l ’on y trouve quelque défaut
de ca lc u l, ou omjftfon de parties, ©» s’çi> d°iç
réciproquement fajre raifon.
E S
E SC A LE . On nomme ainfi fur les côtes d’Afrique
, ce qu’on nomme une échelle dans le Levant;
ç’eft-à:dire , un lieu de commerce, où les marchands
E s e
Négrès viennent apporter leurs marçhandifes aiix
Européens« On le dit aüfli des endroits ou les Européens
vortt faire la tfaltte avec eux*
A u Sénégal, il y a quantité de Ces efc'dles , le
long de la grande rivière , & de la rivière du Mor*-
phil ; les urteS à trente lieues ; les autres jûfqu a cent
Meues 8c davantage de l’habitation des F ranÇois*
Voye% L’É ta t général du c o m m e r c e $ ou i l ejl
p a r lé de celui du Sénégal y tome 1, page
On nomme aufll de la forte fur 1 Océan , les
p orts où abordent les navires pendant leurs voyages
, foit pour rafiraîchiflèmens ou autres chofes
néceflaires, foit pour y décharger partie de leur
fret , ou pour recevoir des marçhandifes dans leur
bord. /
Les efcales pour Terre-Neuve font O lé rô n ,
Brouage & la Rochelle, c’ eft-à-dire , celles où les
navires fe fourniflent ordinairement de fel & fouvent
de bîfcuit pour leur pêche.
F a ir e E s c a l e . C’eft entrer dans un port pour
s’y rafraîchir, ou y prendre & décharger des mar-
chandifes en partant.
E SC A L EM B E R G , ou co to n d e m o n t a g n e .
C ’eft une forte de coton qui vient de Smyrne par la
voie de Marfeille. Son eftimation pour le paiement
dii droit de vingt pour cent, eft de 'foixante & dix
livres dix fols.
E SC A L IN , ou SC À L IN . Petite monnoie d’argent
de Hollande & de Flandre , qui vaut fept fous
Sx deniers de France. Voye\. s c a l in .
ESC AM ITE . Sorte de toiles de coton qui fe tirent
du Levant par la voie de Smyrne ; elles fe fabriquent
à Menemen aufli-bien qae les demites. Les
premières fe vendent jufqu’à dix <emins»
Les efeamites doivent tirer dix cannes de Marfeille
, qui font trente pics de Smyrne. 11 y a néanmoins
des pièces dé xo pics, dont les trois en font
deux des autres.
ESC AR BE LLE . Nom que l’on donne aux dents
d’éléphant , du poids de vingt livres & au-deffous.
V,oye-[ d e n t .
E SC A R B O U C L E . Nom que l ’on donne quelquefois
à une forte de pierre précieufe rouge que 1 on nomme plus communément rubis. C e nom ne
fe donne jamais au rubis, dont le poids eft au-deflous
de vingt carats.
Les anciens ont écrit & cru tant de chofes extraordinaires
de la véritable efcarbOucle , comme ils
l'appellent ; & les modernes qui en ont parlé fur
leur f o i , y ont tant ajouté de fables de leur propre
fond , que plutôt que d’entrer dans ce détail , il
vaut mieux nier qu’il y ait aucune autre pierre
précieufe que les plus beaux rubis , qui portent &
qui méritent ce nom. Comment ne riroît-on pas de
ces dragons aîlés, fe r la tête defquels il a plu aux
anciens & aux modernes de placer cette admirable
pierre ? Et comment cohferver fon férieux à la
letture de ces combats romanefques des preux chevaliers
qu’ils font aller à leur conquête , qui doit
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toujours coûter, ou la itîoft du héros, ou celle du
dragon ?
ESC ARRAS. Mot Picard , qui fignifie é chalas ,
Voye\ é g a l a s «
ESCART■ •■ DOUCE. Sorte de coton qui vient
d’Alep pat la voie de Marfeille. Il eft du nombre
des marçhandifes du Levant , fur lefquelles fe paye
lé droit de vingt pour cent. Son appréciation par le
tarif de ï'7©é , eft de ce'nt douze livres le quintal.
E s c a r t * Se dit aufli de Certains çuirs qui viennent
d'Alexandrie ; ils font fujets au même droit
de vingt pour cent : leur appréciation eft de neuf
livres dix fols la pièce.
E SC A R T S . C ’eft: àinfi qu’on nomme en quelques:
endroits de Barbarie , les 'cuirs le s moins bonis que
les Francs négocient avec les Maures. Les meilleurs
s’appellent toroux. Entre les deux il y en a d une
efpèce moyenne. Voye\ t o r o u x .
E S CH A N D O L E . Petit, ais à couvrir les toits
des maifons, dont on fe fert en quelques lieux de
j France. Il eft ordinairement de mairain.
E S C L A V A G E . On appelle ainfi en Angleterre ,
un droit que l’on fait payer aux François , pour
avoir permiffion d’enlever certaines fortes de mar-
chandifes , dont la vente appartient par privilège à
quelques compagnies , ou fociétés de marchands
Anglois. Outre ce droit, on fait encore payer aux
feuls François le double des droits de fortie que
payent les Anglois ; ce qu’on nomme coutume de
l ’étranger. V oy e^ cet article., Voye-[ aujji l ’article
des droits d’entrée & de fo r tie des p a y s étrangers
, au paragraphe de VAngleterre.
E S C O U A IL L E S , Il fe dit en Be r ry , de la laine
des cuiflès de mouton. V oy e^ l o q u e t s .
E SG ARD S. On nomme ainfi à Amiens, ceux
qu’on appelle ailleurs maîtres 8c gardes y & ju r é s .
Ce font eux qui ont foin d’aller en vifite chez les
fabriquans & foulons, & qui.doivent fe trouver cer-?
tains jours aux halles , pour examiner les étoffes
de laine , ou de laine mêlée de foie , de fil &
d’autres matières , qui fe font dans la Sayeterie , 8c
voir fi elles font fabriquées en conformité des régle-
mens. Ces efgards font choifîs & élus de temps en
temps par les marchands, ou maîtres de leurs communautés.
O n appelle efgards f erreur s , ceux qui appofibnt
les plombs aux étoffes ; ainfi nommés , parce qu’on
appelle fe r s dans la fayeterie d’Amiens , ce qu’on
nomme ailleurs des coins & des poinçons. De ces
efgards-*ferreur s , il y en a de ferreurs-fayeteurs
en blanc , d’autres en noir & d’autrés en gjielde.
Les premiers prennent leur nom , des halles où
ils ferrent les étoffes ; les autres , de ce qu’ils fer-
I rent chez les teinturiers.
ESPA GN E . ( Commerce d’ ).
§. 1. L e royaume â’EJpagne , du côté du levant,
n’ eft-féparé de la France, que par les Pyrénées; au
nord il confine à la mer Atlantique , que l’on nomme,