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Koùattc; une forte de foie d’O rient, qui vient dans
des gouttes ; & ce qu’on nomme des é c e r f es (Parères
: enfin , le poil de plufieurs animaux., entr’âu-
ftes , des chameaux , des chèvres , des caftors, &
de ces boeufs de la Louifiâne, donc le poil eft fi beau,
fi. fin & fi long > que la foie même n’ eft guères plus
belle. ' , ' ' r
Ce qu on appelle f i l , fans y rien ajouter, pour
en ■ fpécifîer la matière , s’entend toujours du f i l
qui eft fait avec de la filattè de lin , ou de chanvre,
& qui fert a coudre & à fabriquer divers, ouvrages'
de lingerie. L e commerce qui fe fait en France ,
dé cette forte de f i l , eft très-confidérable , & ne
cède gueres à la plupart des plus riches négoces qui
s’y, fafïent.
A Paris, ce font les marchands merciers qui font
ce commerce : c’eft un des plus importans de la
mercerie & où foiiyëntTon fait de plus grandes
fortunes. f ~....... ' , ~
. L a plupart des f i l s qui fe vendent à Paris , fo
tiré de plufieüis provinces du royaume , & encore
de la Flandre Françoife, de la Flandre Autrichienne
, & de Hollande.
Les uns s’achètent & fé vendent à- la liv re , d’autres
à la groffè d’écheveaùx , quelques autres à la
poignée, & d’àutrès encore en moches & a la douzaine
5 ce qui s’entend de la vente en gros ; car
p.oùr le détail, ils fe débitent à l’on ce, à la demi-
once , au gros & à l’écheveau.
Il y a quantité de f i l s qui fe diftingUent par
le .nombre de tours dont chaque écheveau doit être
compofé : d’autres fe connôiflent par le n°. eh augmentant
de finette ; fouveht depuis n°. 3 ou 4 , juf-
qu’à n°. 300, & quelquefois 400 : d’autres encore
( ce font ceux qui le vendent à la livre ) , ne
fe diftinguent que par le prix qui haufle , fuivant
la finette.
« Les f i l s paient en France les droits d’entrée &
» de fortie, fuivant leur différente qualité ; fçavoir ,
» à l’entrée, en conféquence du tarif de 1664.
» L e f i l d ’É p in a y de Flandres, & f i l de lin de
» toutes fortes , 7 liv, du cent pelant.
» L e f i l de chanvre, 5 o fols.
» "Le f i l d’é tou p ç s , blanc & écrit, 15 fols.
» Le s droits de fortie fon t, fçavoir, pour le f i l
» de lin & de chanvre, blanc, teint ou écru à3f i at
p in a y , de P a r i s , de L y o n , & d’ailleurs, comme
» mercerie ; c’eft-à-dire , 3 liv. du cent pelant, foi-
» vant le tarif de 1664; & feulement 2 liv. s’ils font
» deftinés & déclarés pour les pays étrangers , fui-
» vant l’arrêt de ié$>2.
» L e f i l d’étoupes de lin & chanvre, blanc ou
» écru, 20 fols.
» A l’égard de la douane de L y o n , les f i l s y
» paient tant pour l’ancienne taxation, que pour la
»nou velle réapréciation, fçavoir:
« L e f i l crud du pays, 7 fols 6 den. du quintal ;
» & l’ étranger , 9 fols.
» L e f i l teint de France , 1 2 fols j l’etranger,
p 17 fols»
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» L e f i l de B a l l e , 4 fols.
» L e f i l d’ étoupe s du pa ys, a fols 6 den. ; l’é-
» franger , 4 fols ; s’il eft blanc, 9 fols.
» L e f i l Nefiric ; 3 fols.
» L e f i l P alemard du pa ys , 4 fols ; l’étranger,
i» 6 fols.
: » L e f i l d’ Orillac 8c de Bourgogne ,3 5 fols.
» L e f i l blanà du pays, 10 fols. ■ -
» L e f i l de lin crud , étrariger , 1 liv. 1 y fols»
» L e f i l b lanc d’Allemagne & de Lorraine, 3 liv.
» L e f i l d3É p in a y , de Flandre , 5 liv. '
» L e blanc , façon d’Épinay, de France, 3 liv»
» L e f i l de Bretagne , 26 fols.
» L e f i l de T r ev o ls , 5 fols.
» L e f i l de Lijfes de Milan , 10 liv.
» Il faut remarquer que tous lés droits de ces:
» diveïfes efpèces de f i l s , fe paient à raifon du
» quintal, & avec les nouveaux fols pour livre ». ■
Par le tarif pour la Flandre Françoife, & les
pays conquis, du 13 juin 1 6 7 1 , le f i l crû. ou gr is
d’Everdel, Epïnal & autres , paie d’entrée r liv.
lé cent pefant, 8c de fortie, 7 fols 6 deniers.
L e f i le t teint de toutes fortes de couleurs, paie
10 liv. d’entrée, & aucun droit de fortie.
Ces deux articles de ce tarif ayant caufé des
conteftations entre les commis des fermes du bureau
de L i ll e , & les fabricans de coutils de ladite ville ;
les premiers prétendant exiger 1 o liw du cent pelant
à l’entrée, fur le f i l teint d’Épinal, & autres
f i l s teints fimples & non retords venans du pays-
étranger 5 & les fabricans (de coutils foutenant ne
devoir payer pouf lefdits f i l s d’Épinal teints , que
20 fols du cent pefant.
Sa majefté, pour favorifer les manufactures de
coutils où ces fortes dt f i l s font principalement employés
, a déclaré par un arrêt de fon confeil du 3 1
mai 1723 , n’avoir point entendu comprendre le
f i l teint d’Épinal fimple & non retors dans l’article
dudit tarif, qui' impofe les f i l s teints de toute
forte de couleur à 10 liv. du cent pefant, ni dans
l’article qui régie à 20 fols du cent pefant le f i l
crû ou gr is d’Éverdel, Épinal & autres , ordon-
! nant qu’au lieu de cinq pour cent de la valeur, quî
fo.nt dus à l’entrée fur le f i l teint d’Ép in a l, & tous
autres teints fimples & non retors, fuivant la dift-
po.fition dudit tarif pour les marchandifes qui y font
omifos, il ne fera perçû à l’avenir que 30 fols dü
eent pefant, à l’entrée ; defdits fils ; & que ledit tarif
' fera au furplus’ exécuté, pour les f i l s fimples d’Épinal
crûs ou gris , & pour les f ile t s doubles & retors
teints de toutes fortes de couleurs.
F i t d’or et d’argent. L e f i l d ’o r , qu’on ap '
pelle auflï or trait , n’eft autre chofe qu’un lingot
furdoré, que le tireur d’or a fait paffer par une infinité
dé pertuis ou trous de filière , toujours de P^us me-
nus en plus menus , & qui a été réduit par ce
moyen à être encore moins gros qu’un chëve,u. 2
L e f i l d’ arg ent, qui eft auflï nommé argent
trait , eft 1a même chofe que le f i l d ’o r , à l’ex*
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ception que l’un eft furdoré, & que l’autre ne
l’eft pas.
Il y a du f i l d’or fau x , & du f i l (Fargent faux ;
le premier fe fabrique avec un lingot de cuivre
rouge , qu’on a d’abord argenté , & enfuite furdoré
; & le fécond, avec un pareil lingot de cui-
vre rouge , qui n’a été feulement qu’argenté , qu’on
fait pafler par la filière, de même que le f i l d’or
©u d’ argent fin. On parle ailleurs de la -manière
de tirer l’or & l’argent, tant fin que fau x, pour le
difoofer à être employé en tra it, en lame, ou en
filé.
« L e f i l d’o r 8c d’argent f i n , tra it, ou filé ,
» paie en France les droits d’entrée comme or 8c
» argent fin, à raifon de 6 liv . la livre; 8c le f i l d’or
» 8c d’argent f a u x | aufii trait ou filé , fur le pied
» de 10 fols le marc compofé de S once s, fuivant
» l ’arrêt du 14 juin 1^89.
» A l ’égard de la fortie , l’un paie comme or &
» argent fin , c’eft-à-dire, 3' liv. 4 fols de la livre
» pelant ; & l’autre , comme or & argent faux, à
»> raifon de 6 fols aufli la livre de poids.
» Les droits de la douane de Lyon pour le f i l
» <For ou argent trait font de 3 liv.' 15 fols la livre
» pefant m
F il de léton. L e f i l de lé tort- eft du cuivre
jaune tiré à traversles pertuisd’une filière.
Il y en a de plufieurs grofièurs, qui s’emploie
à divers ouvrages.
L e plus délié, que l ’on appelle manicordion, !
fert à faire des cordes de plufieurs inftrumens de
mufique , comme manicordions ( d’où il a pris fon
nom) clavecins , épinettes 8c autres, &c.
Les épingliers en confomment une très-grande
quantité de diverfes gtofleurs, pour la fabrique de :
leurs épingles; & il s’en fait fur-tout des envois'
eonfidérables à l’Aigle & à Rugle en Normandie,
& dans les autres provinces de France, où ces fortes
rie fabriques font établies.
I l vient d’Allemagne , particulièrement de Ham- :
k ° urg y d’Aix-la-Chapelle & de fes environs, beau- :
coup de f i l de léton de toutes fortes efaftortimens
& d’échantillons, depuis les plus mepus jufques aux
plus gros. Ces f i l s fo u envoyés en bottes ou paquets
ronds en forme de cercles de différends poids &
diamètres. Leur figure circulaire les fait nommer
letons en cerceaux ,* on en tire auffi beaucoup de
Suède.
« L e f i l de léton paie en France les droits d’en-
* * > a raifon .de 4 liv. du cent pefant, &pou r
i> la fortie , 4 liv. 4 fo ls , conformément au tarif
» de 1664.
» L e s droits que cette marchandife paie à la '
» douane de L y on , fon t , fçavoir :
» L e f i l de léton commun, 20 fols le quintal ; &
» le f i l de leton à faire poignées d’épées, 4 liv.
» 1 0 fo ls , tant pour l’ancienne taxation que pour
» la nouvelle réapréciation, avec les fols pour liv. ».
FU. de fer. L e f i l de f e r s’appelle auffi f i l
d ’arc h aL r r -
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Il y a du f i l de f e r de diverfes grotteurs, en .diminuant
toujours depuis environ fix lignes de. diamètre
, jufqu’aux plus petits échantillons. C ’eft de ces
f i l s les plus fins, qui fe nomnient à\i m anicordion,
du même nom qu’on donne aux fils fins dé-léton,
avec lefquels on fait ainfi que de ceux-ci une partie
|des cordes de clavecins, pfalterions., manicordions ,
& autres fémblables inftrumens dé mufique.
‘ Il fe fabrique quantité de f i l de f e r en France , en
Suiffe 8c en A llemagne , fur-tout à Hambourg & aux
environs de Cologne & de Liège. Le meilleur;eft celui
de Liège ; celui de Suiffe eft encore afïez bon :
le moins eftimé eft celui de France, parce qu’il fe
trouve aigre & pailleux.
Les f i l s de f e r déliés viennent particulièrement
dé Cologne ; il y en a de huit ou dix fortes de grof-
. fours , qui s’envoient e-n barils du poids d’environ
deux milliers.
Quoique les François en tirent beaucoup en droiture
de Hambourg, les Anglois & Hollandois en
font encore entrer par Bordeaux une très-grande,
uantité, qui leur vient par le retour de leurs flottes
e la mer Baltique.
L e f i l de f e r de Hambourg fe diftingue par numéro
fuivant fa groffeur; le plus’ ' fin s’appelle du
f i l à ca rd e, & fous ce nom font comprifos plufieurs
grotteurs. Où finit le plus gros f i l à ca rde,
commence le numéro 00 , & enfuite viennent les
N °. o;, N °. f , N ° . 1 i No. 2 , N °. 3 , N °. 4 ,
N °. 5 & N?, d. Ce dernier numéro eft gros à-peu-
près comme une des plus fortes plumes d’oye.
Les fortes dont il fe confomme le plus, font les
N°. 00, N ° , o , & N °. Hi L a confommation des
autres fortes eft moindre à mefure qu’elles groftïffent.
L e f i l de f e r d’Allemagne eft lié par paquets , le
paquet pefant 4 livres 12 onces ; il fe vend en France
au cen t , poids de marc. Les paquets du f i l de f e r
de Suiffe pèfont dix livres le paqueu
Les provinces de France ©ù i l fe fabrique le plus
de f i l de f e r , font, la Normandie, la Champagne,
le Limofin 8c la Bourgogne..
L e f i l de f e r de Bourgogne n’eft que de gros,
échantillons, depuis la groffeur d’une plume à écrire,
jufqu’à la groffeur du petit doigt ; il n’eft propre
qu’a border des marmites, des chauderons & autres
femblables uftenfiles de cuivre*
Celui de Champagne eft auflï très-gros , 8c feulement
propre aux chauderonniers : il-vient par paquets
de dix livres ; 8c comme il n’èft communément que
de quatre grofièurs, il ne fe diftingue aufli que par
première , d e u x , trois & quatre fortes.
L e f i l de f e r de Normandie approche beaucoup
de celui d’Allemagne , 8c pour les échantillons, ou
grofièurs, & pour fa bonté, hors qu’il eft un peu
plu« roide & plus ferme. Les échantillons du f ù de-
f e r de Normandie commencent aufli par f i l à carde-
qui eft lé plus fin ; après foivent, mais toujours en
augmentant de groffeur-, le f i l de 7 & de 6 ife,
qui répondent au N °. 00 d’Allemagne ; f i l de f ffe
i pour f i l N ° , o y f i l de f pour f i l N°.. ~ ; f i l a grêty